Le pontificat de Benoît XVI est souvent perçu comme un retour à l'identité catholique. Les démarches en direction du monde traditionnaliste apparaissent en particulier comme le signe d'un recul par rapport à Vatican II et à son ouverture à l'oecuménisme. Pour corriger cette vision, il faut replacer ce qui apparaît ici et là comme une «réaffirmation identitaire» dans le cadre général des relations de Rome avec l'Anglicanisme et l'Orthodoxie. C'est ce que fait Aidan Nichols dans ce livre. Spécialiste de la pensée de Benoît XVI et du christianisme anglosaxon, il montre que la création des Ordinariats anglicans est un bon exemple de l'oecuménisme selon Benoît XVI: il s'agit de réintégrer dans celle-ci des communautés dissidentes en conservant leur patrimoine spirituel. Le but est l'unité dans la pluralité, mais l'uniformité. Il en va de même pour les communautés luthériennes qui souhaite se rapprocher de l'Eglise, et bien sûr aussi, éminemment, pour les Eglises orthodoxes. En ce sens, le chantier oecuménique du pontificat actuel est pleinement fidèle au concile Vatican II. Ce livre sort précisément l'année du 50e anniversaire de l'ouverture du concile, et veut contribuer à une meilleure intelligence de ses textes en les éclairant par la pensée de Benoît XVI.