Le train constitue aujourd'hui le moyen de transport le plus sûr, devant l'avion. Mais il n'en fut pas toujours ainsi, et, de ses débuts jusque dans les années 1920, les accidents ferroviaires furent monnaie courante. L'apparition presque simultanée des premiers crimes liés au train - assassinats, vols, viols, attentats, etc., mais aussi des premiers suicides, contriburent à faire naître dans l'esprit du public une sourde angoisse ferroviaire dont les écrivains ne tardrent pas à s'emparer. Aujourd'hui encore, le moindre accident de train mobilise tous les médias, alors que les 3500 morts et les 30000 blessés dûs à la circulation routière passent quasiment inaperçus et ne suscitent qu'indifférence.
Le train, et plus largement le monde ferroviaire, a donc constitué très tôt un cadre anxiogne propice aux récits de fiction. Est-il besoin de rappeler les classiques que sont La Bête humaine, Le Crime de l'Orient-Express ou Bon baisers de Russie, sorti en France sous le titre échec à l'Orient-Express ? La présente anthologie se propose de rassembler les récits d'angoisse de langue franaise situés dans le cadre du chemin de fer.
Voici donc, aprs Trains de cauchemar, une nouvelle série de 23 textes - contes, nouvelles ou extraits de romans publiés entre 1886 et 1927, et qui illustrent chacun à leur manière la peur liée à l'usage du train. Signés d'auteurs connus comme Gustave Geoffroy, Georges Rodenbach, Edmond Haraucourt, Maurice Renard, ou d'écrivains oubliés, chacun d'eux est accompagné d'une notice. Ce corpus fictionnel est complété de documents, articles et faits-divers puisés dans la presse de l'époque.