«Alessandro Stradella fut un musicien de génie. Il vécut à Rome, à Venise et ailleurs au XVII? siècle. Il résume le baroque à lui tout seul, dans ses opéras comme dans sa vie. À peine était-il mort que les imaginations s'enchantaient de ce destin plein de musique, de femmes, d'enlèvements et de cavalcades.J'en ai fait un roman. Je m'efforce d'y raconter cette histoire où les aventures de cape et d'épée le disputent à la musique, et où le lecteur sera bien en peine de démêler ce qui est vrai de ce que j'invente : d'ailleurs, je ne lui cache pas que c'est un jeu, précisément, de cache-cache. Si je dis la vérité, personne ne me croira, et si j'invente, personne ne s'en apercevra. Il n'y a donc aucun inconvénient à avouer avant de tricher.Mais est-ce que j'invente ? Quand j'invente, d'où cela me vient-il ? Quand Stradella compose, d'où lui vient sa musique ? Quel rapport entre sa musique et lui ? Entre la belle Ortensia, qu'il a enlevée à Venise, et lui ? Entre elle et elle, habillée en garçon, vraie chanteuse et faux castrat ? Entre le jaloux, elle, lui et moi ? Comment ce que vit Stradella devient-il musique ? Et comment cela devient-il roman ?Cela fait un roman à double et à triple fond, où tout est miroir, vrai faux et faux vrai.»Philippe Beaussant.