En juin 2019, Étienne Davodeau entreprend, à pied et sac au dos, un périple de 800 km, entre la grotte de Pech Merle et Bure. Des peintures rupestres, trésors de l'humanité encore protégés aux déchets nucléaires enfouis dans le sous-sol, malheur annoncé pour les espèces vivantes. Étienne Davodeau, sapiens parmi les sapiens, interroge notre rapport au sol. Marcheur-observateur, il lance l'alerte d'un vertige collectif imminent et invite à un voyage dans le temps et dans l'espace.
De quelle planète les générations futures hériteront-elles ? Qu'allons-nous laisser à celles et ceux qui naîtront après nous ? Comment les alerter de ce terrible et réel danger pour leur survie ? Il est de notre responsabilité collective d'avancer sur les questions énergétiques pour protéger la « peau du monde ».
Dans cette marche à travers la France, il est parfois accompagné d'amis, de sa compagne, mais aussi de spécialistes, qu'il convoque sur ces sentiers pour qu'ils nous racontent l'histoire unique du sol de notre planète, ou encore celle du nucléaire et de ses déchets, dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d'années.
À la marge du témoignage et du journalisme augmenté, le Droit du sol marque le grand retour d'Étienne Davodeau à la bande dessinée de reportage.
"Ton projet me donne des sueurs froides... Tu aurais pu attendre qu'on soit morts... À la sortie de ton livre, on prendra de longues vacances, loin de tout, de nos amis, de nos voisins !", dit Jean-Paul à son fils, Emmanuel Lepage. "J'ai besoin de savoir d'où vous venez, vous et les autres. J'ai besoin de comprendre ce qui vous a poussé à créer une vie communautaire", réplique Emmanuel.Tout est là. Comprendre. Comprendre pourquoi ses parents et cinq autres couples, tous "chrétiens de gauche", venus de milieux différents, se connaissant à peine, ont un jour décidé de faire "communauté". Comprendre pourquoi, aujourd'hui comme hier, des gens inventent d'autres façons d'être ensemble, et comprendre pourquoi ça le touche si profondément. Pour comprendre, il faut interroger, écouter, plonger dans ses souvenirs.En partant de son récit familial, Emmanuel Lepage, finalement, retrace une histoire sociale de la France des années 1960 et 1970, comme il interroge les tentatives d'aujourd'hui de "tout remettre à plat". Un livre qui pourrait bien contenir les principaux questionnements qui traversent l'oeuvre d'Emmanuel Lepage : l'enfance, le partage, l'engagement, la transmission. De l'intime à l'universel, Cache-cache bâton restera comme le grand oeuvre d'Emmanuel Lepage.
En 1833, dans les Alpes du Sud, Fortuné Chabert est un instituteur itinérant. De village en village, il enseigne avec bonheur lecture, écriture et calcul aux enfants. Ce nomadisme enseignant est appelé «l'université des chèvres». Fortuné devra renoncer à son sacerdoce, et se retrouvera, des années plus tard, chez les Hopis de l'Arizona, aux États-Unis.En 2018, Sanjar parcourt la montagne afghane avec son tableau sur le dos. Lui aussi pratique l'université des chèvres. Chassé par les talibans, il deviendra auxiliaire de l'armée américaine en Afghanistan.Quel est le lien qui unit Fortuné et Sanjar, a priori aussi éloignés que possible par le temps et l'espace? C'est une jeune femme, Arizona Florès. Descendante de Fortuné (cinquième génération), Arizona est journaliste au Phoenix Post. L'un de ses grands combats, c'est la dénonciation de la violence faite à l'école, avec ses tueries récurrentes qui endeuillent les familles américaines. Virulente dénonciatrice du lobby des armes à feu dans son pays, elle est mise à l'écart par son journal, qui l'envoie en reportage en Afghanistan. Elle y rencontre Sanjar. Celui-ci, de plus en plus en danger, ne peut que se résoudre à abandonner, comme Fortuné, sa mission émancipatrice...D'Afghanistan aux États-Unis, du XVIII? siècle à nos jours, l'école a toujours été rejetée par les obscurantistes:par la vertu d'un récit magnifique de colère et de générosité, de beauté et d'amour, Christian Lax prend parti pour une école sanctuarisée, qui émancipe et qui libère.
Par un beau temps d'hiver, deux individus, bonnets sur la tête, sécateur en main, taillent une vigne. L'un a le geste et la parole assurés. L'autre, plus emprunté, regarde le premier, cherche à comprendre « ce qui relie ce type à sa vigne » et s'étonne de « la singulière fusion entre un individu et un morceau de rocher battu par les vents ». Le premier est vigneron, le second auteur de bandes dessinées. Qu'ont-ils donc en commun ? Pendant un an, Étienne Davodeau va goûter aux joies de la taille, du décavaillonnage, de la tonnellerie ou encore s'interroger sur la biodynamie. Richard Leroy, de son côté, va découvrir des livres de bande dessinée choisis par Étienne, rencontrer des auteurs comme Emmanuel Guibert et Jean-Pierre Gibrat, participer à des salons de bande dessinée, ou encore visiter la maison d'édition Futuropolis. Étienne et Richard échangent leurs savoirs et savoir-faire, mettent en évidence les points que ces pratiques (artistiques et vigneronnes) peuvent avoir en commun. Au bout du compte, l'un et l'autre répondent à ces questions : comment, pourquoi et pour qui faire des livres ou du vin?
Meilleur Livre du Vin de l'Année, Gourmand Awards 2012.
Prix de la Réciprocité 2012.
Sélection officielle 2012 du Festival international de bande dessinée d'Angoulême.
Prix de la librairie Univers Bd de Caen "Meilleur album de l'année" CoinBD d'Argent 2012 (vote des internautes).
Sélection pour le prix Bédéis Causa 2012, Festival de la bande dessinée francophone de Québec.
Sélection pour le Prix des libraires de bande dessinée 2012.
Prix régional de la bande dessinée des Comités d'entreprise 2012 (Cezam Bretagne).
Prix du Clos-de-Vougeot, salon Livres en Vignes 2012.
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...
En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.
Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?
Dans troizième tome, Teo, le narrateur, poursuit le récit familial, que ses souvenirs en marabout d'ficelle restituent en autant d'histoires vives et hautes en couleur, tragiques ou comiques. Celle de sa grande frousse quand il allait porter la gamelle à son père au pied des hauts fourneaux, dans le vacarme assourdissant des tuyères et la chaleur étouffante de la coulée. Celle de la « morra », sans doute le jeu de mains le plus vieux du monde, qui se joue à deux et qui, immanquablement, se termine en castagne ! Celle de Domenico, le grand-père de Teo, qui pouvait passer de longs moments, assis sur sa chaise, à contempler l'eau du robinet couler dans l'évier. Celle encore où il est question des garibaldiens de l'Argonne et d'un certain Lazzaro Ponticelli, devenu Lazare après sa naturalisation en 1939, qui fut pendant quelques mois le dernier poilu de 14-18 encore vivant et, à ce titre, reçut l'hommage de la Nation !
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...
En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.
Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps : celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question ?
Teodoro Martini, le narrateur, reconstruit son histoire familiale, au gré des fluctuations de sa mémoire, en convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion. Le récit se développe comme la mémoire de Teodoro, tout en discontinuité chronologique. Il y est question d'un massacre à Aigues-Mortes en 1893, de la résistance aux nazis, du retour au pays, de Mussolini, de Claudio Villa, des Chaussettes noires, et de Maurice Thorez... Des soupes populaires et de la mort des hauts-fourneaux... En tout, du prix à payer pour devenir transparent.
Avec Quéquette Blues, publié dans les années 80, et les Années Spoutnik, publié au tournant du siècle, Bella ciao peut être vu comme le dernier volet d'une trilogie, pensée comme la colonne vertébrale de l'univers narratif de Baru.
Saint-Pétersbourg, décembre 1849. Fiodor Dostoïevski, 28 ans, avance dans la neige vers le lieu de son exécution. Sous le regard halluciné de Fiodor, dans les rues sinistres, les hauts immeubles se déforment, semblant écraser le cortège des condamnés de toute leur masse. Place Semenovski, le peloton est prêt. On encapuchonne la tête des condamnés. L'ordre de tirer va tomber d'un instant à l'autre. L'ordre tarde... Les suppliciés sont fous de terreur. Dans l'attente de la mort, Fiodor voit défiler toute sa vie. Ce qu'il ignore, c'est que cette exécution n'est qu'un simulacre. Au dernier moment, un ordre de l'empereur commue la sentence en condamnation au bagne en Sibérie. Des années plus tard, naîtra de cette expérience Souvenirs de la maison des morts.Après leur belle biographie de Léon et Sofia Tolstoï, Chantal Van den Heuvel et Henrik Rehr éclairent d'un jour nouveau l'oeuvre et la vie de l'écrivain. Épileptique, joueur invétéré, couvert de dettes, amoureux contrarié, révolté, ancien bagnard, sa relation à la société de l'époque est complexe. Dostoïevski abhorre le capitalisme et s'interroge sur la religion:«La question principale est celle même dont j'ai souffert consciemment ou inconsciemment toute ma vie:l'existence de Dieu.» La narration documentée et sérieuse de Chantal Van den Heuvel, le dessin détaillé et précis d'Henrik Rehr, nous font ressentir la souffrance intérieure, les déchirements et les doutes de l'écrivain.
Le droit international est aujourd'hui omniprésent. Des règles du commerce international à celles sur la protection des droits fondamentaux ou de l'environnement, il reste pourtant un objet mal identifié. Ce document graphique explique tout ! Des premières doctrines de la guerre juste, formulées par l'école de Salamanque au XVe siècle, jusqu'à la prison de Guantanamo ou à la guerre en Ukraine, il montre comment les États ont créé un nombre toujours croissant de règles et d'institutions pour régir leurs interactions.
Une lecture critique du droit, tiraillé à toutes les époques entre une dimension éthique (le droit comme vecteur de progrès et de civilisation) et une dimension politique (le droit comme instrument du pouvoir entre les États).
Pourquoi parle-t-on portugais au Brésil et espagnol en Amérique latine ? Pourquoi les frontières des États africains suivent-elles si souvent des tracés rectilignes séparant des peuples qui auparavant ne faisaient qu'un ? Comment expliquer que Bachar El-Assad soit toujours au pouvoir en Syrie alors que Mouammar Kadhafi en a été chassé en Libye ? Et si tout cela avait quelque chose à voir avec le droit international ?
Ce document exceptionnel présente le droit international dans une perspective historique, la plus à même de favoriser la compréhension des principes et du fonctionnement de l'ordre juridique international tel qu'il se présente aujourd'hui. Il est difficile, par exemple, de comprendre les débats actuels relatifs à la situation en Syrie sans avoir les idées claires sur la notion de souveraineté - un concept qui s'est trouvé formalisé à partir du XVIIe siècle et dont la portée s'est précisée au fil du temps et de la pratique.
Une fresque historique, qui s'appuie sur de nombreux exemples concrets à travers les siècles, écrite par deux professeurs de droits international de L'Université Libre de Bruxelles.
Walden relate le séjour de Henry David Thoreau dans les bois au bord de l'étang de Walden, Massachussets, au milieu du XIXe siècle. 150 ans plus tard, le texte reste une oeuvre phare de la littérature américaine et l'ouvrage fondateur du «Nature writing». La pensée écologiste moderne y voit le roman du retour à la nature et de la conscience environnementale.Le dessinateur Troubs se saisit de ce texte fondateur pour en offrir une version lumineuse et poétique, avec plus d'une centaine d'illustrations en couleur.
Paul, la trentaine désinvolte, est face à sa femme Vivien. Elle vient de le licencier de sa propre entreprise et pourtant Paul ne se révolte pas. Comme si cet événement était l'aboutissement d'un long processus qui lui avait échappé. Paul se remémore alors son enfance, partagée entre l'insouciance d'un père inventeur, capricieux et séducteur, têtu et attendrissant et la rigueur morale de sa mère, ennemie du gaspillage, anticipant toujours le malheur de peur d'être surprise par lui. De cette époque, Paul a gardé l'impression que, dans la vie, tout n'est que dérision, fausse moustache et vanité. Jusqu'au jour où sa mère meurt dans un accident de voiture alors même que la dernière invention de son père connaît enfin le succès. Alors que son père sombre dans la dépression, Paul part, en laissant tout derrière lui... avec la sensation qu'il doit enfin exister par lui-même...Dans cette relecture d'une grande fluidité, Christian Durieux insuffle aux personnages une dose de folie douce propre à l'univers de Jean-Paul Dubois, avec un dessin élégant, joyeux et mélancolique. Un récit follement romanesque qui suit les détours de l'existence de Paul, trentenaire à la dérive qui va devoir prendre des risques suite à un séisme personnel.
Mars 1939. Cerbère, à la frontière entre la France et l'Espagne. Les trains ne circulent plus. Les transbordeuses - les «orangères» - ne chargent plus les oranges qui pourrissent sur place. Sur la corniche, un hôtel, «le phallus de l'arrogance et de l'argent», est abandonné. Seuls trois hommes hantent les lieux:José de Villalobos, «peintre officiel», cherche la beauté pour sa grande fresque. Il croit l'avoir trouvée chez Montse, une orangère fière et farouche, qui fait passer des armes aux derniers résistants républicains. Carles Bartomeu Altaió a survécu à la défaite de la Catalogne face aux troupes franquistes. Il est épuisé.Walter Bermann est arrivé à l'hôtel tenant serré entre ses mains un manuscrit. Un «antidote à la folie des hommes», dont Staline veut se saisir, à tout prix.Carles donnera la vie en cuisinant, José traquera la beauté avec une ferveur folle, Walter, accro à la morphine, sombrera peu à peu:trop juif, trop allemand, trop communiste, trop dissident... Où trouver la beauté? Chez Montse, la résistante? Dans la mort ou dans la vie?Une fable tragi-comique, signée par Thomas Azuélos (La ZAD, Le Fantôme arménien) en tant qu'auteur complet.
Un livre d'une brûlante actualité sur le choix des dirigeants européens, depuis le début des années 1980 jusqu'à aujourd'hui, de sacrifier l'emploi... et les effets dévastateurs de ce choix.
C'est une enquête fouillée, documentée, riche des témoignages d'anciens ministres, de conseillers de présidents de la République, d'anciens directeurs du Trésor ou du FMI, de banquiers, d'économistes, de juristes, de sociologues et de philosophes...
Benoît Collombat, journaliste à France Inter, a enquêté sur ce qui a fait basculer les choses : comment et pourquoi les hommes politiques ont « remis les clés » de l'organisation du monde à l'économie et à la finance. Ce basculement repose sur la victoire idéologique, à un moment donné, d'une pensée : le néolibéralisme, pour qui le rôle de l'État est avant tout de servir le marché.
Quelles personnalités sont à l'origine de ces grands choix économiques ? Quel rôle a joué la construction européenne ? Aujourd'hui, l'épidémie du coronavirus montre bien l'urgence de s'interroger sur ces choix politiques et économiques.
Un tueur à gages napolitain, résidant à Milan, fait son boulot (et parfois même des heures supplémentaires) sans aucun état d'âme. Impitoyable. Enveloppé dans la fumée d'une gauloise, il finira par rencontrer l'autre. L'autre est un boxeur raté, né en Sardaigne, d'origine milanaise. Coureur de jupons, visage abimé et la gâchette facile, toujours au service du mal.Quelqu'un a tué Pupa le ventriloque, le protégé du parrain local. Ce quelqu'un doit payer. On raconte que c'est le tueur aux gauloises...Igort revient à ses amours pour le noir dans la lignée de 5 est le numéro parfait ou Sinatra:une plume acérée, concise, taiseuse, qui installe immédiatement l'atmosphère des meilleurs polars.Andrea Serio y ajoute l'élégance et la chaleur du dessin aux pastels:après Rhapsodie en bleu, preuve est faite qu'il faudra compter sur cet auteur dans les années à venir.
Jeune Viennoise, issue de la bourgeoisie, en villégiature avec sa tante et son cousin Paul dans un palace en Italie, Mademoiselle Else apprend par courrier que son père est menacé de prison pour dette. Pour le sauver du déshonneur, sa mère lui demande dans cette lettre de solliciter Dorsday, un riche marchand d'art, afin de récupérer la somme demandée. L'étrange Dorsday propose un marché à la jeune fille:il accepte de prêter la somme nécessaire, mais à la seule condition que la jeune fille se dévête devant lui.La transposition en images de l'univers psychologique complexe et tourmenté d'Arthur Schnitzler devient pour Manuele Fior un défi relevé avec maestria, démontrant ainsi non seulement qu'une telle transposition est possible, mais qu'elle peut également être parfaitement réussie lorsque l'adaptateur se montre aussi inventif que l'oeuvre qu'il transpose. Inspiré par l'Art nouveau, Mucha, Klimt et Schiele, Manuele Fior fait revivre le texte de l'écrivain autrichien paru en 1924 et son époque.
Début du XVIe siècle, en Allemagne. Un moine du nom de Martin Luther prépare la Réforme protestante. Il publie ses « 95 thèses » contre les indulgences dont l'Église catholique fait commerce pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome. C'est une véritable déclaration de guerre contre le pape Léon X.
Bientôt, dans les campagnes, la révolte gronde. Entre 1524 et 1526, des paysans prennent les armes par milliers. Ils clament leur foi dans la Réforme et affirment leur volonté de bouleverser l'ordre politique, économique et social. Luther les désavoue et fait alliance avec les Princes. Mais un autre moine, Thomas Mu¨ntzer, les rejoint et prend leur tête. Son mot d'ordre est révolutionnaire : « Omnia sunt communia », « Tout est à tous ». C'est dans ce contexte que le jeune Luca est envoyé par Léon X à Wittemberg pour être ses yeux et ses oreilles. Bref, pour être son espion...
Un récit historique de haute volée signé par Gérard Mordillat (Ulysse Nobody, Le Suaire) et sublimé par le dessin généreux d'Éric Liberge (Le Suaire).
Un récit d'une guerre contre les inégalités sociales et économiques qui résonne encore aujourd'hui.
Bella ciao, c'est un chant de révolte, devenu un hymne à la résistance dans le monde entier...En s'appropriant le titre de ce chant pour en faire celui de son récit, en mêlant saga familiale et fiction, réalité factuelle et historique, tragédie et comédie, Baru nous raconte une histoire populaire de l'immigration italienne.Bella ciao, c'est pour lui une tentative de répondre à la question brûlante de notre temps:celle du prix que doit payer un étranger pour cesser de l'être, et devenir transparent dans la société française. L'étranger, ici, est italien. Mais peut-on douter de l'universalité de la question?Teodoro Martini, le narrateur, reconstruit son histoire familiale, au gré des fluctuations de sa mémoire, en convoquant le souvenir de la trentaine de personnes qui se trouvaient, quarante ans plus tôt, au repas de sa communion. Le récit se développe comme la mémoire de Teodoro, tout en discontinuité chronologique. Il y est question d'un massacre à Aigues-Mortes en 1893, de la résistance aux nazis, du retour au pays, de Mussolini, de Claudio Villa, des Chaussettes noires, et de Maurice Thorez... Des soupes populaires et de la mort des hauts-fourneaux... En tout, du prix à payer pour devenir transparent.Avec Quéquette Blues, publié dans les années 80, et les Années Spoutnik, publié au tournant du siècle, Bella ciao peut être vu comme le dernier volet d'une trilogie, pensée comme la colonne vertébrale de l'univers narratif de Baru.
11 octobre 2009. Marcel Grob, un vieil homme de 83 ans, se retrouve devant un juge qui l'interroge sur sa vie. Et plus particulièrement sur le 28 juin 1944, jour où ce jeune Alsacien rejoint la Waffen SS et est intégré dans la 16e division Reichsführer, trois mois après le débarquement allié en Normandie. Marcel se rappelle avec émotion de ce jour fatidique où, comme 10 000 de ses camarades Alsaciens, il fût embrigadé de force dans la SS. Non, il n'était pas volontaire pour se battre mais il n'avait pas le choix, il était pris au piège. Mais pour le juge qui instruit son affaire, il va falloir convaincre le tribunal qu'il n'a pas été un criminel nazi. Alors, Marcel Grob va devoir se replonger dans ses douloureux souvenirs, ceux d'un "malgré nous", kidnappé en 1944, forcé d'aller combattre en Italie, au sein d'une des plus sinistres division SS. Un voyage qui l'amènera à Marzabotto, au bout de l'enfer...
Madrid, février 1649. Diego Vélasquez est le plus fameux peintre du pays et au service du roi depuis plus de 25 ans. Il est grand huissier de la cour, valet de la garde-robe du roi et son valet de chambre. Grand amateur d'art, Philippe IV lui confie la mission de lui rapporter de nouvelles oeuvres en Italie. Il part avec son esclave, Juan de Pareja. Arrivé à Rome, il visite les galeries et les collections Borghese, Farnese, Mattei ou la Villa Médicis, accompagné du peintre Antonio Domenico Trivia, grâce à l'appui bienveillant du pape Innocent X qui lui demande en échange de peindre son portrait. Il profite aussi de l'ambiance italienne, très différente de celle qui règne en Espagne où sévit encore l'Inquisition. La vie semble plus légère, les peintres sont audacieux. Ainsi, il s'étonne qu'il y ait tant de toiles de nu. Et pour la première fois, lui qui s'est spécialisé toute sa vie dans le portrait, il songe à se consacrer à la peinture d'un nu. Ici, personne ne s'offusquerait de cette audace. Reste à trouver un modèle...
L'un des maitres de la peinture universelle raconté par Jean-Luc Cornette et sublimé par le dessin en couleur directe de Matteo ! En 1649, Diego Vélasquez a 50 ans. Peintre officiel de la cour d'Espagne, il est envoyé en Italie pour acquérir des oeuvres. De ce voyage, il rapportera aussi une toile personnelle, le seul nu de sa carrière : Vénus à son miroir. Jean-Luc Cornette et Matteo imaginent les circonstances de la création de cette toile...
De janvier 1960 jusqu'au 4 août 1962, Ralph Greenson fut le psychanalyste de Marilyn Monroe. Elle lui avait donné comme mission de l'aider à se lever, à jouer au cinéma, à aimer, à ne pas mourir. Ce récit retrace la relation tourmentée entre Marilyn et cet homme qui fut tour à tour un père, une mère, un ami mais qui ne put la sauver d'elle-même, de sa peur et de sa solitude. Il fut la dernière personne à l'avoir vue vivante et la première à l'avoir trouvée morte.
Lorsque l'actrice s'adresse en 1960 à Greenson, celui-ci est un psychanalyste freudien réputé de la côte ouest, mais aussi un homme fasciné par le cinéma et Marilyn est certes la déesse du sexe mais aussi une femme souffrant d'inhibitions et d'angoisses qui a déjà eu recours aux soins de deux psychanalystes à New York. Lors de leur première rencontre, Greenson saisit la fragilité narcissique de Marilyn, manifestée notamment par une toxicomanie aux barbituriques, et avec prudence il lui refuse le divan et lui propose une psychothérapie en face à face.
Mais très vite leur relation dérape et Greenson intervient de plus en plus massivement dans la réalité, abandonnant progressivement tout ce qui aurait dû constituer le cadre analytique de cette cure. Il l'introduit dans sa famille, s'occupe de ses contrats professionnels, lui fournit lui-même les barbituriques, etc. Des deux, qui avait l'emprise sur l'autre ? Qui détruisait l'autre ? Le mystère reste entier.
Une brillante adaptation du roman de Michel Schneider, prix Interallié 2006. Louison centre son récit sur les séances entre Marilyn Monroe et son psychanalyste pour mieux nous dévoiler l'intimité d'une femme brisée derrière son statut de star.
Matthieu vit avec ses frères à la campagne et fait les 400 coups:pétards mal placés, vols de fruits aux voisins, ils martyrisent aussi les insectes et les animaux de la ferme qui ont le malheur de croiser leur chemin. Né avec un pied bot qui le torture, Matthieu est un enfant mal dans sa peau qui se défoule aussi sur son petit frère, véritable souffre-douleur. Avec l'apparition des premiers poils au menton (mais pas au pubis), le temps de l'innocence est parti. C'est le temps des désirs refoulés, inexprimés, qui augmentent le mal être du jeune Matthieu... Incapable d'exprimer par les mots ses angoisses et ses pulsions qu'il a du mal à maîtriser, il se réfugie dans le dessin et la bande dessinée. La découverte des livres de Philippe Druillet va lui ouvrir les portes d'un monde qu'il ne soupçonnait pas, et changer sa vie à jamais.20 ans après Le Val des ânes, sa première bande dessinée remarquée (Prix du Premier album au festival d'Angoulême), Matthieu Blanchin a voulu aller au bout de son récit d'enfance au goût d'inachevé. Comment je ne suis pas devenu un salaud reprend Le Val des ânes et le complète de plus de 170 pages inédites!Un récit d'enfance sans complaisance ni nostalgie, cru et bouleversant. Par sa stupéfiante sincérité, il fait mouche et nous replonge dans notre propre enfance.
Mai 1945. Dans les ruines de Berlin, deux orphelins juifs assistent apeurés à la victoire soviétique. Réfugiés à Leipzig, Konrad et Andreas Werner deviennent citoyens Est-allemands. C'est la marche de l'histoire.
Juin 1956. Les deux frères ont rejoint les rangs de la Stasi pour échapper au camp de rééducation. Ils seront les fils de l'Est.
Juin 1974. Lors de la 10ème coupe du monde de football, un match historique va opposer la RFA et la RDA. C'est le match de la guerre froide. Le retentissement est mondial.
Pour faire gagner la RDA, Erich Honecker décide d'impliquer les meilleurs agents de la Stasi. Il faut prouver la supériorité du régime socialiste sur le monde capitaliste. Konrad Werner est infiltré depuis des mois dans l'équipe de la RFA. Andreas Werner fait partie de la délégation de RDA. Voilà douze ans qu'ils ne se sont pas vus.
Le choc des deux bloc va ébranler leurs convictions.
En 2015, Joe Sacco s'est rendu par deux fois dans les territoires du Nord-Ouest du Canada, au dessous de l'Arctique. Il est allé à la rencontre des Denes, un peuple autochtone. L'auteur nous raconte l'histoire de ce peuple, ses traditions, restées intactes pour certaines, les premières rencontres avec les anglais.
Pendant longtemps les peuples indigènes du Grand Nord, vivant sur des terres non propices à la colonisation agricole, restèrent livrés à eux-mêmes, jusqu'à ce que la découverte de pétrole et d'or incite le gouvernement à officialiser son autorité sur eux, comme sur leurs terres. À cette période, les autorités s'appropriaient les territoires, non plus par les massacres, mais cliniquement, méthodiquement, et de façon administrative - grâce à des traités.
En lisant ceux-ci, on n'échappe pas à l'impression que les « Indiens » ont donné la terre où ils vivaient en échange de la promesse d'une annuité de quelques dollars, de quelques outils et de médailles pour ceux qui se disaient leurs chefs. Aujourd'hui, la fracturation hydraulique ajoute la pollution à la spoliation initiale.
C'est la mort du juge Renaud, à Lyon, le 3 juillet 1975, premier haut magistrat assassiné depuis la Libération. Ce sont des braquages de banques, notamment par le fameux gang des Lyonnais, pour financer les campagnes électorales du parti gaulliste au pouvoir. Ce sont les nombreuses exactions impunies du SAC (le Service d'Action Civique), la milice du parti gaulliste, dont la plus sanglante fut la tuerie du chef du SAC marseillais et de toute sa famille à Auriol en 1981 (ce massacre aura bouleversé la France entière, et aura entraîné la dissolution du SAC par le parlement en août 1982). C'est l'assassinat de Robert Boulin, ministre du Travail du gouvernement de Raymond Barre, maquillé en suicide grossier dès la découverte du corps dans cinquante centimètres d'eau, le 30 octobre 1979, dans un étang de la forêt de Rambouillet. Ce sont 47 assassinats politiques* en France sous les présidences de Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing ! Avec, en arrière plan, le rôle actif joué par le SAC, la milice gaulliste engagée alors dans une dérive sanglante. C'est une page noire de notre histoire soigneusement occultée, aujourd'hui encore. En nous faisant visiter les archives sur le SAC, enfin ouvertes, en partant à la rencontre des témoins directs des événements de cette époque - députés, journalistes, syndicalistes, magistrats, policiers, ou encore malfrats repentis -, en menant une enquête approfondie et palpitante, Étienne Davodeau et Benoît Collombat nous font pénétrer de plain-pied dans les coulisses sanglantes de ces années troubles et nous convient à un voyage étonnant, instructif et passionnant à travers les heures sombres de la Ve République.
Nous sommes en France, l'eau est montée et il n'y aura pas de décrue. Face à ce nouveau phénomène, beaucoup de populations sont déplacées et survivent comme elles peuvent sur les terres émergées ou apprennent «à flotter». Les grandes villes, comme les grands pôles industriels, sont, quant à eux, systématiquement entourés de digues et soumis à des normes sanitaires.Face à l'insalubrité potentielle de ces modes de vie «hors des digues» et au danger qu'ils représentent, les autorités invitent ces populations à venir rejoindre au plus vite les centres d'hébergement d'urgence construits à la chaîne, sous peine de perdre certains de leurs droits citoyens.Une famille, qui a vu son habitat noyé par la montée des eaux, refuse d'obéir à l'injonction gouvernementale. Ils vivent sur une maison flottante. Jeanne, la mère, préfère cette liberté. Jeanne a deux fils, Hans et Groza, et un chien médium. Groza, un ancien CRS, traumatisé par son passé, ne parle plus que par onomatopées et a développé l'étrange manie de vouloir régler tous les problèmes. Hans vit une séparation douloureuse avec la mère de sa fille Vinee. Ils cherchent un lieu émergé où ils pourront vivre en paix, et sont prêts à lutter contre la nature déchaînée mais aussi contre les hommes, capables des pires bassesses pour survivre à ce monde en mutation.Un récit d'anticipation aux préoccupations très actuelles et personnelles, dont les deux tomes nous mènent dans des Pays de la Loire noyés par la montée des eaux.