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Les Lapidaires
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Un vieux comte libidineux cavale après Souris l'arpète, qui trotte comme son nom l'indique. Et, penché sur la jeune fille effarée, il lui raconte une belle histoire : « Je suis la fée Carabosse - lui assure-t-il -, je n'ai point de baguette magique mais j'accomplis tout de même des miracles. » Il lui promet un festin pour elle toute seule, la pauvre Souris réduite à la miette de pain quotidienne. Il ajoutera un billet de mille... Comme bien d'autres avant elle, elle finit par craquer...
Dans cette courte nouvelle extraite du recueil Trique, Néness... et Souris l'arpète - et dans l'ensemble de son oeuvre, à vrai dire - Alfred Machard rend hommage aux gamins, aux gamines de Paris ! À ceux qui mourront un jour sur une barricade, à celles qui seront les reines des marchés-couverts ou du théâtre... Et avec la gouaille ! -
Puis, de sa voix lente, sans inflexion, il se mit à raconter son emprisonnement, les interrogatoires impitoyables, menés par un enquêteur poli, raffiné, mais d'une ruse et d'un acharnement diaboliques, l'envoi de ses camarades à l'exécution, et comment la terreur, la souffrance, les mauvais traitements, avaient à tout jamais éteint ses yeux déjà usés. Il fut interrompu par Arkadine qui, soudain, cria d'une voix stridente, hystérique : - Du champagne, garçon , du champagne, vite.
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« Moricauds » abhorrés ou gracieux échantillons de cette « race si charmante, si naïve », les Noirs, dans ce recueil de nouvelles - de disputes sans issue, plutôt - ont tous un point commun : une dignité bouleversante... Aristocratique ! Il y a ce musicien de jazz phtisique qui mourra pour avoir serré la main d'une Blanche en public , cet homme-objet « bibeloté » par un couple bohème en mal d'exotisme et d'honorabilité... Oui, ici, les Noirs sont avilis, mâchés et remâchés. Mais jamais ils ne larmoient sous la plume de Langston Hughes. Dont les récits sont des merveilles de sobriété, de pudeur. Et de complexité : une dispute qui n'est pas sans issue, après tout, est une dispute sans importance...
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Un homme, tout chenu sous l'âpre cendre de la pauvreté, sort du bistrot en zigzaguant, dégringole dans un fossé. Du fond de son trou fangeux, le buveur déchu reçoit les enseignements d'une poignée de sages noctambules soucieux de son sort. « Tu te plains au fond de ton fossé - professe ainsi l'un d'eux. Pourquoi ? Ne te sens-tu pas vivre ? Tu dois souffrir, c'est vivre plus fortement ». Facile à dire... Redécouvert par Henri Poulaille, Lucien Jean, l'auteur de ces quelques fables philosophico-prolétariennes, a très peu publié de son vivant. Et à compte d'auteur ! Contemplatif mais militant, il fonde en 1904 le syndicat CGT des employés municipaux avec Charles-Louis Philippe, son ami.
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« Il y avait une fois, dans un immeuble moderne, un vieil ascenseur... Quand je dis vieux, il faut s'entendre. Il n'avait que vingt ans, et vingt ans, c'est la fleur de l'âge pour un homme ou pour une femme, mais pour un ascenseur c'est presque la sénilité. Il n'y a rien d'étonnant à cela, si vous pensez aux conditions, si spéciales, de l'existence de ces pauvres créatures. Songez qu'elles ne voient la lumière du jour qu'à de très rares heures de l'après-midi ou de la matinée, et encore tamisée, réduite par des verrières, elles-mêmes alimentées de clarté par les cours étroites comme des puits. »
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Ce guide plaisant et bénévole prévenait mes désirs. Tantôt c´est à Montmartre, que je connais pourtant, qu´il poussait une porte sur d´étranges assemblées. Tantôt il m´escortait - en plein Paris, - dans ces débits de vin où d´épais gentleman expédient des colis en Amérique du Sud ou encore - et toujours grâce à lui - c´est par le plus providentiel des hasards que j´assistais, en de lointains quartiers, à des arrangements bizarres conclus entre des messieurs distingués, leurs épouses et celles qui filles d´amour méditent de s´affranchir.
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La mort de Prosper Boudonneau : hirondelle
Henri Duvernois
- Les Lapidaires
- La Glyptotheque
- 28 Janvier 2022
- 9782957462353
Ses cartes de visite mentionnaient : Prosper Boudonneau, Publiciste. " C´était tout. Depuis trente ans, Prosper Boudonneau fournissait de faits-divers certains journaux parisiens, mais il n´appartenait effectivement à aucune rédaction. L´argot du petit journalisme d´autrefois appelait ces auxiliaires des "Hirondelles" parce qu´ils se posent à peine et s´envolent. Boudonneau était une hirondelle un peu meurtrie. (...) On le voyait dévaler sous des pluies battantes, son éternelle canne à la main, les bords de son chapeau Rembrandt transformés en gouttières, sa cravate lavallière triste comme un papillon mouillé. "
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Fin de promenade et trois autres contes
Rémy de Gourmont
- Les Lapidaires
- 28 Janvier 2022
- 9782957916504
Il s´aventura en une étrange maison, noire, morne, froide et muette, qui ressemblait à l´hôtellerie de la Mort. Dès l´entrée, il eut peur : des souffles de caves emplissaient la cour où des herbes jaunies entouraient les pavés disjoints. Les fenêtres ne s´ornaient que de vitres fêlées ou cassées. Araman leva la tête, et il fut fort surpris de voir que le sixième étage, le dernier, apparaissait tout resplendissant de fresques et de dorures, tout éclatant de somptueux vitraux que le soleil semblait caresser avec joie et avec tendresse. Un coup de talon lui fit baisser les yeux : l´Inconnue l´attendait et s´impatientait...
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Martine, pour être plus près des enfants, couchait dans l'appartement. Chaque soir, sa vaisselle rangée, ses raccommodages faits, tout mis en ordre, elle allait vers les couchettes des petits, leur donner un dernier coup d'oeil, voir s'ils n'avaient pas soif, s'ils ne s'étaient point endormis dans une fausse position, si leur sommeil n'était pas agité. Elle se retirait alors dans un petit cabinet qui lui servait de chambre à coucher. Un soir, Monsieur Bresson vint l'y rejoindre, et la servante n'osa pas renvoyer le patron.