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Grasset
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Dans Brûlant secret, qui donne son titre à ce recueil de nouvelles (1938), un homme et une femme vivent une idylle contrariée par le fils de cette dernière. On saura aussi ce que découvre un dandy désoeuvré à la recherche de lui-même (la Nuit fantastique). Zweig se fait analyste des consciences et peintre d'un monde qui a sombré.
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La normalité est un malentendu. C'est le constat que fait la grande autrice argentine Samanta Schweblin dans Sept maisons vides, son recueil couronné en 2022 par le prestigieux National Book Award du meilleur livre étranger.
Une femme s'introduit dans des pavillons de banlieue pour sauver des objets du mauvais goût de leurs propriétaires, des enfants confiés à leurs grands-parents naturistes disparaissent, des vêtements sont jetés chaque matin par-dessus une clôture, et une vieille dame est incapable de se souvenir du prénom de son fils - autant de formes de démence qui hantent chacune de ces sept maisons argentines formant le livre. Erreurs impardonnables, silences trop lourds et méprises dramatiques en sont les vrais habitants. Les hommes et les femmes, eux, n'ont pas d'autres choix que de succomber à la folie pour tenter de conjurer leurs peurs et s'en libérer.
Avec sa prose acérée, Samanta Schweblin explore dans Sept maisons vides le désarroi du quotidien et la tragédie du domestique. Un chef-d'oeuvre d'humour noir qui nous révèle que les frontières de l'étrange commencent au pas de notre porte.
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon -
Ce recueil de chroniques et de nouvelles inédites met en évidence la richesse et la variété de l'oeuvre de Bukowski. Ses deux premières histoires témoignent de la double orientation stylistique qui marquera toute sa carrière de prosateur - « Contrecoup d'une lettre de refus plus longue qu'à l'ordinaire » (1944) trace le portrait imaginaire d'un jeune artiste épris d'idéal, un rebelle doublé d'un amuseur tandis que dans « 20 chars de plus, et Kasseldown tombait » (1946), il change de ton et donne dans la noirceur absolue. Bukowski confronte son personnage de prisonnier à une désespérante solitude spirituelle, comme s'il écrivait lui aussi du fond du souterrain, piégé dans une cellule trop petite pour un homme de sa carrure, mais qui s'en sort grâce à son sens de l'humour et à son goût de l'autodérision.
Dans sa dernière méditation sur l'écriture, « Les Bases », 1991, Bukowski apure les comptes et tire la leçon : « Plus mes phrases se rapprocheraient de la concision et du naturel, moins j'aurais de chances de me tromper et de tricher... Les mots étaient des balles, des rayons de soleil, ils n'avaient d'autre but que de contrarier le destin et mettre un terme à la damnation. »
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2028. Depuis son observatoire de la cordillère des Andes, un astrophysicien identifie une planète jusqu'alors inconnue. Sur la surface parfaitement lisse du corps céleste, on peut lire en lettres noires : « Qui êtes-vous ? ». L'humanité tout entière se mobilise pour y répondre...
2056. Le premier « homme augmenté » conçu par Google voit le jour. Il court le cent mètres en 4,5 secondes, soulève six cent kilos au développé-couché et son esprit calcule à la vitesse d'un ordinateur quantique. Seuls les plus riches peuvent prétendre à ces améliorations. Des émeutes éclatent...
2120. Les voyages n'existent plus, on parle désormais de « déplacements éducatifs ». Un jeune couple part « fêter » son mariage à bord de l'Oiseau de des îles, un avion solaire ultra-rapide censé leur faire découvrir les Sept merveilles du monde. Les mariés sont loin d'imaginer ce qui les attend...
2121. Annoncé depuis plus d'un siècle, le cataclysme climatique tant redouté commence.Typhons, volcans et tsunamis ravagent la planète. En secret, le « réseau Sénèque » s'organise pour sauver ce qui peut l'être...
Quelles nouvelles attendre du futur ? L'avenir sera-t-il à la hauteur de nos espoirs ? Et si les progrès rêvés d'aujourd'hui devenaient les cauchemars bien réels de demain ? Dans le sillage d'Orwell et de Huxley, Patrice Franceschi dessine pour nous, en quinze fables pleines d'humour, d'imagination et tendresse, le portrait-robot d'une humanité qui a perdu la raison. -
Sept nouvelles admirables qui déclinent le thème des derniers jours : ce qui se défait, se brise, s'achève dans la vie des êtres, dans leurs amours, dans leurs rêves, dans la transmission, dans notre monde...
Dans « Sous la mer », une jeune mathématicienne qui n'a pu donner la vie se tourne vers les « sciences du vivant » et, consciente du péril qui nous guette, choisit de fusionner avec le monde sous-marin lors d'une ultime plongée en mer d'Oman.
Dans « Toussaint », un vieux garçon vierge et sensible, chef de bureau de la préfecture de Bastia, se blesse en rentrant chez lui. Une jeune gitane lui porte secours. C'est la seule fois de sa vie qu'il tiendra, fugitivement, une femme dans ses bras. Un geste maladroit et l'oiseau s'envolera...
Dans « Un fait divers », une vieille dame qui toute sa vie fut enseignante de français en Belgique est agressée dans la banlieue de Lille. A l'hôpital, elle est gagnée par le ressac des émotions littéraires de sa vie. Son esprit s'y abandonne avant de s'éteindre dans le magnétisme heureux de ce monde intérieur.
A « Hosterre », dans les années 20 du siècle dernier, le gardien solitaire d'un domaine abandonné dans les brumes de l'Atlantique, veuf sans enfant, se prend de tendresse pour la fille du Marquis d'A+++. L'enfant se noie par accident, un jour où il est absent. Le retour sur les lieux de la mère de la petite noyée mettra à nu son obsession, et le conduira à une issue tragique.
Dans « Armal », un diplomate part dans les Asturies pour y revoir l'ancien maître d'hôtel de la femme qu'il a aimée, qui lui a écrit pour lui demander d'aider sa fille après sa mort, toute proche. Il arrive trop tard, tombe amoureux de la jeune femme dans les jours de deuil et de trouble qui suivent les obsèques. Avant d'être rendu à sa solitude ...
Dans « Samedi saint », le curé d'une paroisse romaine qui a perdu la foi erre dans l'attente de Pâques au fil des rencontres prévues ou imprévues d'une longue journée. Le handicap profond du fils d'un ami très proche le hante et il songe, tandis qu'approche la nuit pascale, à quitter l'Eglise, sans en attendre de remède.
Dans « Le dernier élève », une ancienne cantatrice, devenue professeur de chant, n'a plus qu'un élève, un jeune ténor japonais, qui observe avec affection cette femme qui enveloppe ses regrets d'un halo de grandeur rêvée. Lors d'une de leurs leçons, son mari, auquel le jeune homme porte un attachement discret, meurt d'une attaque. C'est leur ultime rencontre...
Une écriture somptueuse, une sensibilité extrême domptée par le classicisme de la langue : un bijou de littérature ! -
T.C. Boyle, en maître incontesté de la forme courte, explore une grande variété de thèmes dans ce nouveau recueil. D'une plume acérée, il nous parle du monde d'aujourd'hui et de demain, des nouvelles technologie et d'écologie, mais toujours en portant une attention particulière aux couples. Ceux qui se forment par hasard quand on est voisins, ou ceux qui sont soumis à rude épreuve par une invasion de fourmis géantes. Certains profitent d'un tsunami annoncé pour se rapprocher, quand d'autres se désagrègent à cause d'une voiture volée et d'un chien disparu. D'autres encore doivent faire face au changement climatique qui menace leur survie. Les nouvelles de Boyle se situent au temps présent ou dans un futur proche, et les préoccupations intimes de ses protagonistes croisent des questions politiques et sociétales de manière toujours surprenante. Boyle possède une voix bien à lui, et les huit nouvelles rassemblées ici en sont une nouvelle et éclatante preuve.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Bernard Turle. -
« L'aube est arrivée, comme toujours, à mon insu. Gracile. Des rayons de soleil à fleurets mouchetés. Comme des pattes de saint-bernard. Le roman me regarde, là, sur la table, à côté de la vieille Remington, dans un classeur rouge. Il est dodu comme un dogue, mon roman. Ma seule chance. Va. » Ce sont les dernières lignes de mon premier roman, écrites il y a tout juste trente ans. J'avais l'impression que tout se jouait là. Je ne voulais écrire, à l'époque, qu'un seul livre. Un livre qui raconterait l'Amérique et ses dévorantes mythologies : la vitesse qui permet de traverser un paysage sans fin, le désir tenu en laisse comme un chien enragé par une Lolita d'un bled perdu, le succès toujours inattendu et hors de proportion, et toute cette bondieuserie qui dégouline de la bouche des pasteurs noirs et des politiciens blancs. La caméra lentement se déplace des paysages vers les visages et l'on voit dansant la java new-yorkaise, ce cocktail de violence et de sexe colorés : Martin Luther King et Norman Mailer, Spike Lee et Calvin Klein, James Baldwin et Madonna, Truman Capote et Naomi Campbell. Le bruit de la Remington 22, unique chant de cette aube.
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Rien ne paraît plus surprenant que la rencontre entre un philosophe admiré et une chanteuse adulée, entre une artiste qui remplit Bercy ou le Stade de France et le penseur de l'Université Populaire de Caen.
Et pourtant.
Pour ceux qui les connaissent, il y a bien un lexique commun entre Mylène Farmer et Michel Onfray - puisque tous deux entretiennent une relation particulière au sacré, au mystère, au fantastique, à la fidélité spirituelle.
Du coup, s'est produite une étrange histoire: Michel Onfray a écrit un conte qui, par d'étranges cheminements, a été lu par Mylène Farmer.
En quelques échanges, ces deux créateurs qui ne se connaissaient pas sont convenus de travailler ensemble: à l'un les mots, à l'autres les images.
Résultat magnifique.
On ne racontera pas ici l'histoire dudit « conte » : résumer ce nouveau « Petit Prince » serait l'abîmer.
Et pourquoi dénaturer le miracle d'une intrigue toute en nuances, en allusions, en fantasmagories?
Disons seulement qu'on y retrouvera une étoile polaire, une baleine, des aventures, des créatures venues d'ailleurs - quoique.
La mort et la résurrection, le souvenir, sont les vrais acteurs de cette belle histoire.
Il suffit de s'y abandonner.
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Sur le modèle de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre, sept journées, sept nouvelles rapportées par l'auteur à une amie et lectrice qui l'en a sommé dans la continuité des Bonnes nouvelles de Chassignet.
On va donc retrouver dans cet Heptaméron morvandiau le terroir cher à Oberlé, ses personnages fétiches Chassignet et Mireille Larroque, son goût des livres, de la bonne chère et du chardonnay (entre autres), et son style gouleyant.
Monsieur Justin Galmiche met en scène un érudit franc-comtois, petit prof mythomane et réactionnaire, qui s'est inventé un passé ministériel et un gouvernement fantasmatique et commente jour après jour, en ligne, les articles de Médiapart, tandis son épouse se distrait avec un gaillard qu'elle fait passer pour son frère.
Volodia: Un jeune homme, thésard au travail sur le thème de La mort chez les baroques français, débarque et s'incruste chez Chassignet. Celui-ci tolère un an cette intrusion avant de virer l'intrus. Plus tard, au Caire, Naguib Mahfouz dévoilera à Chassignet le destin tragique de Volodia, étrange dandy, "narcisse noir" mort de leishmaniose.
La Vengeance de Suzie Mangold: Dans une foire aux livres (Oberlé décrit ces manifestations avec une gouaille cruelle) l'auteur se voit offrir par une admiratrice des douceurs que Chassignet lui fait jeter. L'histoire: un auteur ami de Chassignet, Henri Schott, a échappé naguère par miracle à un empoisonnement consécutif à un tel cadeau d'admiratrice frustrée. Freux: Dans le goût des Oiseaux d'Hitchcock/Daphné du Maurier, deux histoires d'oiseaux vengeurs en cascade, la première montrant un chef hopi confiant sa vengeance contre sa femme blanche irrespectueuse à un rapace monstrueux, la seconde celle d'une colonie de corbeaux à l'encontre d'un braconnier qui a essayé de les empoisonner pour les faire taire.
Chablis: Rémy Labarre, écrivain raté et névrosé, s'identifie d'abord à Xavier Forneret, puis à un écrivain incarné au cinéma par John Gielguld et finira mort comme lui d'abus de chablis.
Mme Mathivat: Chassagnet, cavalier émérite, et Oberlé, moins émérite, fréquentent la ferme des Mathivat et montent leurs chevaux. Mme Mathivat, personnalité bovaryste, a trompé naguère son époux et rêvé de s'enfuir avec un certain Aimé Cazeneuve, lequel a fait faux bond lors du rendez-vous crucial. Rentrée penaude au logis, M. Mathivat ne doute pas que son mari ait lu la lettre qu'elle avait laissée en guise d'adieu. Il n'en a jamais soufflé mot, et le couple a vieilli dans l'harmonie. L'infidèle ne saura jamais que l'époux a proprement occis le séducteur.
Le Roi Bondoufle: Il s'agit là d'une brève fantaisie dans le goût et la lignée des Plaisirs du roi de Pierre Bettencourt, alias, Jean Sadinet.
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Jacques Chessex fut un de nos très grands écrivains, travaillé par la question du mal, du désir, du salut - que les paysages et montagnes vaudoises ne purent jamais enserrer ou résoudre. Dix ans après sa mort, nous publions ce recueil de magnifiques nouvelles inédites, toutes teintées d'érotisme et de mysticisme. Plusieurs d'entre elles se déroulent dans un espace clos : hôpital psychiatrique ou pensionnat, qui ne sont pas sans rappeler le monde de l'enfance de Chessex - approché autrefois dans L'économie du ciel et dans Monsieur.
Ainsi la première, Le Portier, met en scène des jeunes filles, livrées, ou plutôt se livrant, aux attouchements du portier. Celui-ci, égaré, voit en elles des brebis, dont il est le berger et le consolateur. Dans Innocenti, les pensionnaires d'un établissement religieux sont abusées par des religieuses et une infirmière. Chez Chessex, le monde de dieu n'est jamais loin, mais inatteignable - et son calvinisme austère toujours transgressé : toute laideur peut devenir grâce, quand l'écriture et l'envie s'en mêlent.
Il y a dans ces pages une vitalité, un goût pour l'extase, pour l'amour en toutes ses formes, et une écriture sublime, provocante et tendre, que n'oubliera jamais le lecteur - familier ou découvrant cette oeuvre.
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Huit nouvelles. Trois régions : les Antilles, l'Afrique, les États-Unis. Un jeune garçon qui rêve de devenir le Lénine de son peuple fait un coup d'état à Haïti. Combien de temps durera sa dictature ? Une danseuse afro-américaine est initiée aux pratiques vaudous dans le Harlem des années 1920. Survivra-t-elle ? La dépouille du roi d'un pays d'Afrique disparaît. Une malédiction ? Dans ces récits où le fantastique le dispute à l'érotisme, où un style virtuose transfigure les mythes d'une des plus anciennes civilisations du monde, Paul Morand rend hommage au génie de la culture noire.
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Ce parc dont nous sommes les statues
Georges-Olivier Châteaureynaud
- Grasset
- Litterature Francaise
- 19 Octobre 2022
- 9782246831433
Les héros de ces dix nouvelles sont tous, d'une manière ou une autre, arrachés à leur vie tristement prévisible pour être soudain propulsés dans l'ailleurs.
Le mari adultère de « C'était écrit » est kidnappé lors d'un braquage dans la bijouterie où il était en train d'acheter un cadeau à sa femme pour se faire pardonner son infidélité.
Dans « Photo-mystère », un veuf gagne un soir dans un stand forain une carte postale de charme qui s'avère représenter son épouse morte vingt ans auparavant.
Le marchand de chaussures désabusé de« Oh Bigdata! » se voit assigner par une base de données omnipotente une nouvelle destinée.
Avec le protagoniste d'« Ego, Ariel et moi », on découvre qu'il est possible de se procurer un double de soi-même, avec qui il faudra composer.
Dans « Résidence dernière », deux jeunes écrivains idéalistes sont confrontés au mystère effrayant de la postérité littéraire.
D'une inquiétante étrangeté et d'une formidable inventivité, ces histoires d'évasion tour à tour féériques et magiques nous transportent dans d'autres vies que les nôtres. -
Quand on quitte la plaine côtière du Terriden en direction du nord et que l'on grimpe à travers les montagnes vers le grand plateau du Chapa, on laisse sur sa gauche une piste sinueuse qui semble se perdre dans de singulières vallées. Les étrangers s'y engagent rarement...
« Dans mon univers personnel qui mêle écriture et aventure - ou si l'on préfère, le vécu comme source d'imaginaire - les nouvelles sont le genre littéraire par excellence : leur brièveté volontaire compense le raccourci d'existence auquel se résume souvent la vie humaine ; quand cent romans ne pourraient voir le jour en un seul homme, cent nouvelles peuvent prendre leur place.
Romans ramassés à l'extrême, tentant de dire l'essentiel et rien que lui, les nouvelles obligent à aller droit au but, à élaguer, et au final à tout miser sur l'intensité de la "chute" : faute de quoi la cible est manquée.
Les six nouvelles de ce livre suivent cet idéal exigeant et si aucune unité d'apparence ne les relie, une unité absolue les réunit. Leurs « héros » tendent tous vers le même but : sortir de l'étroitesse des possibles contenu dans ce qu'il est convenu d'appeler la "condition humaine"... » P. F. -
Publié en mars 1917, le livre se compose de trois récits, « Le retour d'Alsace, « Périple » et « Les cinq soirs et les cinq réveils de la Marne ». On y voit le sergent Giraudoux, attaché au colonel de son régiment comme secrétaire-interprète, car il parle allemand et peu comprennent les Alsaciens que l'armée française est allée protéger et qui parlent majoritairement en dialecte. Giraudoux, jeune intellectuel, y éprouve la grande fraternisation de l'été 14 : « Chers Durand, et vous chers Dupont... chers Français ! » Puis c'est le repli vers la Marne. Paris est menacée. On fait sauter les ponts derrière soi. Et c'est le récit d'autant plus hallucinant qu'il décrit sans emphrase « la surface ravagée de la guerre, avec [...] toutes ses dépouilles, képis, souliers, avec une paire de bretelles étendue comme à l'étalage, avec une main raide qui sort d'un silo. »
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Adorable Clio, titre paradoxal et bien giralducien, rassemble six récits d'une des périodes où la muse de l'histoire a lâché les instincts les plus meurtriers de l'homme moderne, la guerre de 1914-1918.
Le premier, « Nuit à Châteauroux », est célèbre pour les éloges qu'il valut au jeune Giraudoux de la part de Marcel Proust : « Il n'y a pas une ligne dans ce livre de Giraudoux où je n'aie à admirer. » C'est « sa » guerre de 14, choses vues d'un écrivain sensible qui se garde du style héroïque alors si à la mode. La vie telle que le conflit qui s'éternise la transforme, perdant toute logique. Le germaniste Giraudoux y pressent, y évoque déjà la nécessaire réconciliation avec l'Allemagne. Il achève son livre, peu après l'armistice, par un émouvant « Adieu à la guerre ». « Comment la guerre commença ? Nous dansions au sous-sol d'un casino : on annonça la guerre. [...] Comment la guerre se passa ? En réveils, en réveils incessants. [...] La guerre est finie. Voici que je ne m'endormirai plus sur l'épaule d'un bourrelier, sur le coeur d'un menuisier [...] Me voici seul. » -
Une mort à Kitchawank ; et autres bonnes nouvelles
T. coraghessan Boyle
- Grasset
- 6 Mai 2015
- 9782246851714
Des adolescents qui se promènent dans un zoo à leurs risques et périls, au couple qui retourne vivre sur les ruines radioactives de son passé, en passant par un pauvre homme frôlant la folie à cause d'un amour impossible ou encore un géant élevé pour devenir un super-héros... Les personnages se succèdent et Boyle, entre douceur et cruauté, prend plaisir à les malmener, à perturber leur quotidien, à laisser s'exprimer sa créativité débordante.
Des histoires tour à tour sombres, hilarantes ou sordides qui brillent par leur humour noir et leur cynisme mordant. -
Voici des nouvelles d'Algérie écrites dans l'urgence de dire, dans la volonté de témoigner, dans le désir de faire comprendre ce que sont les douleurs mais aussi les espoirs des Algériennes et des Algériens qui continuent à vivre dans leur pays, croyant encore une paix civile possible. Alors, bien sûr, il est question de la peur, omniprésente, une peur qu'il faut savoir affronter pour continuer à respirer. La mort rôde en permanence, imprévisible. Qui tue qui ? Au nom de qui ou de quoi ? Chaque chapitre de ce livre dévoile l'absurde des situations, la fêlure à l'intérieur du pays, les déchirures dans les familles. Le livre ne dénonce pas : il raconte. Par le biais d'histoires qui ressemblent à des contes, il nous permet de comprendre, de l'intérieur, ce qui se passe dans les têtes et dans les coeurs en ce moment en Algérie. Les personnages de ce livre, des hommes mais surtout des femmes de toutes conditions, ne sont pas des héros. Ils s'interrogent sur le sens à donner à leur vie quand tout autour d'eux se décompose, et tentent de construire un présent en refusant la déraison et la violence.
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Ma première fait miroiter le portrait d'un homme qui, décidant de s'entendre avec la mort, s'arme d'onguents et de solitude.Félicité, onze ans, signe ma seconde... Papa trompe Maman, qui boit. Il ne m'aime ni l'un ni l'autre. Ah, quel malheur d'être une surdouée !Si Laurence, trente-cinq ans, n'avait pas pour la première fois en dix ans menti à Jean-Louis qui en a soixante-dix, aurait-on su dans ma troisième qu'il y a des lettres qui blessent le coupe-papier ?Pour ma quatrième, à ma femme, cette dernière petite mort qui est encore la vie.Ma cinquième débute par une annonce du Nouvel Observateur et se termine à peine en amitié particulière.Ma sixième : deux jumeaux tiennent leur journal. Coups doubles et double cour. Le corps de Gisèle lui porte à la tête.Ma septième est une image. Après cinq ans de manque, Madeleine donne rendez-vous à Antoine sur un banc (précis) de Zurich et l'inaccompli s'achèvera. La vicomtesse d'Ambremeuse ne pouvait faire moins pour ma dernière.Et mon tout forme le Miroir aux fruits d'or. Huit nouvelles. Aux styles de l'amour on naît par l'amour du style.
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Un recueil de nouvelles de Jean-Pierre Giraudoux publié en 1957.