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Michalon
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Guy Debord (1931-1994) est un penseur singulier, voire unique : plus on s'éloigne du temps où il a écrit, plus les phénomènes qu'il a décrits, la destruction du vivant, les nouvelles modalités de contrôle de la vie sociale, l'éloignement de toute réelle démocratie, semblent se confirmer. Pour penser l'unité de ce régime civilisationnel inédit, il a forgé la notion de « spectacle », ce soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne, miroir de la dépossession dont il n'aura de cesse de poursuivre l'explication pour le contester à défaut d'avoir pu le renverser en 1968. Au-delà du « mythe », de la singularité d'une vie et d'un style, Debord se situe au carrefour des sources fondamentales de la modernité artistique, philosophique et politique : la promesse rimbaldienne de « changer la vie », la critique de la domination de la valeur d'échange, la tradition civique et démocratique du conflit et de la liberté. En un mot, la réappropriation de la vie historique.
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Au procès Daval, Martine Henry était la " mauvaise " mère. Muette dans la salle d'audience dans son fauteuil roulant, elle était celle qui n'était pas du bon côté de la barre, celui que la morale valide et qui suscite la compassion.
Excepté le fait d'avoir donné naissance à un meurtrier, Martine Henry n'a rien à voir avec le crime de son fils. Aujourd'hui, pour elle, le temps s'est arrêté. Jonathann aura pour toujours 33 ans, l'âge où sa vie a basculé. Pour la première fois, avec les mots d'une mère en état de sidération, elle revient sur le procès, sur l'enfance et la vie de son fils jusqu'à la nuit dramatique du 27 au 28 octobre 2017 et ses conséquences irrémédiables.
Jusqu'à quel point une mère est-elle responsable de son enfant ? En choisissant de lui donner la parole, Plana Radenovic réaffirme à Martine Henry son droit d'être écoutée en tant que mère, et apporte un nouvel éclairage sur une affaire trop rapidement présentée comme emblématique des féminicides. -
Galbraith ; la maîtrise sociale de l'économie
Ludovic Frobert
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2003
- 9782841861804
Quel lien établir entre économie et démocratie ? L'Américain John Kenneth Galbraith contribue à nourrir la réflexion sur cette équation, à chercher un développement raisonnable pour fournir à la collectivité les outils susceptibles de lui donner la maîtrise de son fonctionnement et de ses relations avec son environnement, tant naturel que social.
Ses travaux dessinent une solution alternative au débat libéralisme/marxisme et invitent à réfléchir aux conditions d'un système économique raisonnable. Professeur à la Harvard University, grand économiste mais aussi acteur engagé, Galbraith devient la référence de la nouvelle gauche américaine quand il publie Le Nouvel Etat industriel, en 1968. Ses propositions recoupent alors certaines des préoccupations contemporaines de la recherche économique, tout particulièrement en matière de justice sociale.
Son effort peut s'interpréter comme une contribution à la réflexion de ce que le prix Nobel d'économie indien, Amartya Sen, baptisait récemment la " question de la possibilité du choix raisonnable ".
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Posner ; l'analyse économique du droit
Sophie Harnay, Alain Marciano
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2003
- 9782841861927
Le droit peut-il aujourd'hui se passer de l'économie ? Sur quoi se fonde le droit ? Pas sur la morale, répond l'Américain Richard A.Posner, mais sur l'efficacité.
Spécialiste du droit antitrust, il est l'un des pères fondateurs de l'analyse économique du droit. A côté de Ronald Coase - prix Nobel d'économie -, il s'impose comme celui qui a façonné, orienté et structuré la discipline dans sa forme actuelle. La réflexion de Richard A. Posner a pour objectif d'appliquer les outils de l'analyse économique pour appréhender les phénomènes juridiques. Théoricien mais aussi praticien du droit, Posner est professeur à la Law School de l'université de Chicago, et juge à la Cour d'appel des Etats-Unis.
Ses réflexions sont indissociables de st interrogations pratiques, comme en témoignent son implication dans le c Microsoft ou ses travaux à propos de l'impeachment de Bill Clinton. Le recours à la science économique que propose Posner doit donner au droit les moyens de devenir une profession.
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Samia rencontre F. à 25 ans. Il commence à changer lorsqu'elle lui apprend qu'elle attend un enfant. D'abord des insultes, des gifles. Elle quitte alors la France mais il lui fait du chantage au sujet de leur fille de quatre ans. Elle est obligée de rentrer, l'enfer commence. Il la frappe, Samia perd confiance en elle, enchaîne les dépressions. Un soir de décembre 2010, elle lui annonce qu'elle le quitte, il devient fou, la roue de coups et l'entraîne dans la chambre. « Le lit était collé à la fenêtre, je regardais le ciel, pendant que je l'ai finalement laissé faire... ce qu'il voulait faire. J'ai abandonné parce que je voulais qu'il me laisse tranquille, je n'en pouvais plus des coups. » Si son compagnon reconnaît les violences, il conteste les accusations de viol. Selon lui, les rapports sexuels étaient consentis, même si c'était peut-être un peu à « contrecoeur ». Le lendemain de cette nuit de violence, la jeune femme est abordée par des policiers sur le quai du RER à Villeneuve-Saint-Georges. Les agents ont remarqué ses bleus au visage et son « état de choc ». Ce sont eux qui la poussent à porter plainte, malgré ses craintes et doutes.
Après trois ans et demi de procédure son ex-compagnon a été condamné à 5 ans de prison dont deux avec sursis en novembre 2013. Aujourd'hui, Samia a décidé de faire entendre sa voix dans un livre et de se battre pour toutes celles qui ont traversé les mêmes épreuves.
Elle s'est peu à peu reconstruite grâce à la méditation, au chant lyrique, au piano et à l'association qu'elle a créée, A la reconquête de soi », pour venir en aide aux femmes victimes de violences conjugales.
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« Dans le langage commun, un crime passionnel est un crime commis par amour... Depuis que je viens requérir aux assises, je n'en ai pas encore rencontré. Des actes criminels réaliséspar colère, par désir, par jalousie, oui. Mais par amour, certainement pas, à moins que cela ne soit par amour de soi. Je crois tout bonnement qu'en dehors de l'euthanasie, on ne tue pas par amour. Cela n'empêche pas mes contradicteurs en robe noire de voir l'amour partout : tous les maris trompés, c'est bien connu, tuent par amour. Peut-être est-ce moi qui suis trop pessimiste et vois le mal partout... Que serait un monde sans amour ? » Voici l'histoire d'une chute - celle d'un homme seul face au miroir cruel de sa propre faillite.
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Au nord de la ville. la vérité sur l'affaire de la BAC de Marseille : chronique d'un drame annoncé
Marc La Mola
- Michalon
- Documents
- 12 Mai 2022
- 9782841869756
En avril 2021 s'est tenu le procès des 18 policiers de la BAC Nord de Marseille, interpellés en octobre 2012 pour corruption, racket, trafic de drogue et enrichissement personnel. Initialement présentée comme une véritable bombe - le service, considéré comme la meilleure BAC de France, s'est vu dissous -, l'affaire a en réalité mis en lumière le laisser-faire d'une hiérarchie soumise à la culture du résultat.
Témoin direct de la paupérisation de la police et de son adhésion à la politique du chiffre initiée par Nicolas Sarkozy, Marc La Mola revient sur les tenants et aboutissants d'une affaire qui, dix ans plus tard, reste l'un des plus tristes scandales de l'institution policière. Un drame orchestré en cinq actes, dans lequel il dresse un état des lieux de ces cités marseillaises dont on parle beaucoup sans réellement les connaître.
Un document coup de poing qui détaille, point par point, la politique de lente démolition du service public. -
Chaïm Perelman ; l'argumentation juridique
Stefan Goltzberg
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Février 2013
- 9782841866809
La pensée de Chaïm Perelman a profondément marqué la théorie du droit du xxe siècle. S'opposant au positivisme juridique, c'est-à-dire aux théories qui réduisent le droit à la loi, l'essentiel de son apport réside dans une théorie de l'argumentation qui rebat les cartes de la logique juridique, en mettant l'accent sur la manière de raisonner, et plus profondément de discuter. La vérité n'est plus chez Perelman une notion centrale. Elle est remplacée par l'idée d'adhésion, qui permet de rendre compte du caractère progressif de l'assentiment. Loin d'une description désincarnée et décontextualisée, Perelman intègre une série de paramètres : qui parle, à qui, où, quand, dans quelle situation. Les arguments ne sont ainsi jamais totalement contraignants : c'est toujours le contexte qui conditionne leur acceptabilité. Un procédé comme la présomption d'innocence peut être compris, non comme une valeur fondamentale, mais comme un simple outil destiné à compenser l'absence de connaissance. Le droit apparaît ainsi comme un art de gérer les controverses. Cette vision s'inscrit dans une « philosophie du raisonnable » où la valeur d'une idée se mesure à sa capacité d'emporter l'accord des participants à la controverse qui naît de son introduction. Le domaine de l'argumentation est « celui du vraisemblable, du plausible, du probable, dans la mesure où ce dernier échappe aux certitudes du calcul ».
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Café, thé, chocolat, riz, jus de fruits, épices mais aussi jeans, tee-shirts, couettes, ou encore gel douche, des centaines de produits du quotidien, souvent distribués en grande surface, sont estampillés "commerce équitable". Or, devant la multitude des marques fleurant bon l'alter-mondialisme et l'exotisme bio, il arrive au consommateur de douter : l'étiquette "commerce équitable" ne serait-elle pas une invention marketing destinée à glisser quelques kilos de bonne conscience dans les rayonnages des supermarchés ?
Joaquin Munoz, directeur général de Max Havelaar - France, organisation non gouvernementale dont le logo est aujourd'hui présent sur plus de 2000 produits, répond sans langue de bois aux multiples interrogations suscitées par cette nouvelle utopie concrète. Enjeux et impacts mais aussi polémiques et avenir, cet essai pratique et dictatique décrypte le commerce équitable pour nous permettre d'en faire une réalité durable.
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Martine Veys et Patrick Henry ; l'amitié magré tout
Plana Radenovic
- Michalon
- 7 Février 2019
- 9782841869114
Patrick Henry est connu pour avoir échappé à la peine de mort pour le rapt puis le meurtre du petit Philippe Bertrand à Troyes en 1976, grâce à l'avocat Robert Badinter, futur ministre de la Justice. Il est mort le 3 décembre 2017, en liberté conditionnelle. Pendant les trente dernières années de sa vie, qui s'est déroulée principalement en détention, avec une courte parenthèse de liberté avant de replonger, Martine Veys ne l'a pas lâché. Cette femme blonde aux faux airs de Mireille Darc, ancienne commerciale désormais retraitée, mariée, s'est prise d'amitié pour l'homme derrière le criminel.
En s'appuyant sur une série d'entretiens et des courriers échangés entre Patrick Henry et Martine, Plana Radenovic propose de retracer l'histoire d'une longue amitié sans fioritures, brute, comme nettoyée des conventions sociales, un effet de l'univers carcéral, mais aussi sans concessions, entre une femme « normale », qui nous ressemble, et l'un des hommes les plus haïs de France, devenu un symbole malgré lui.
Qui est Martine Veys ? Et, surtout, qu'a-t-elle trouvé à Patrick Henry ? De leur rencontre en 1992 à l'imprimerie du centre de détention de Caen jusqu'au dernier souffle, à l'hôpital, du criminel atteint d'un cancer, nous allons vivre à travers ces deux personnes que tout a priori oppose une vraie histoire humaine.
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L'affaire Jules Durand : quand l'erreur judiciaire devient crime
Marc Hédrich
- Michalon
- Histoire
- 17 Septembre 2020
- 9782841869459
Le Havre, 1910. Jules Durand, docker charbonnier, est injustement accusé de complicité d'assassinat d'un contremaître. Son véritable tort en cette période de grève sur le port : être syndicaliste et oser se révolter contre les indignes conditions de travail imposées par la Compagnie générale transatlantique. S'ensuivent une parodie de procès et une condamnation à mort. Mais face à l'injustice, l'indignation et à la mobilisation populaire finissent par payer. La cour de cassation reprend le dossier et innocente Durand. Trop tard cependant : Jules Durand, syndicaliste autodidacte, pourfendeur de l'alcoolisme ouvrier, finira sa vie à l'asile.
Comment la machine judiciaire a-t-elle pu s'enrayer au point de condamner à mort un innocent ? Surtout, comment cette affaire retentissante en son temps, qui mobilisa l'opinion publique et les intellectuels de l'époque - Jaurès en tête -, a pu être frappée du sceau du silence ?
Avec son regard de praticien et documents à l'appui, Marc Hédrich tente de percer le mystère de cette amnésie collective. Le présent ouvrage apporte ainsi un éclairage aussi rigoureux que précieux sur ce crime judiciaire sur fond de justice de classe : le contexte, les acteurs du drame (dont le jeune avocat de Jules Durand, un certain René Coty) et les suites du jugement, en même temps qu'il dresse le tableau saisissant d'une époque, notamment des misérables conditions de vie des charbonniers.
Le récit d'une des plus grandes erreurs judiciaires du xxe siècle.
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Europe ; sortir de la crise et inventer l'avenir
Michel Aglietta
- Michalon
- 13 Novembre 2014
- 9782841867127
Sous forme de 10 questions-réponses, des propositions de voies de sortie pour relancer la croissance et sauver l'euro.
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Chef de file du mouvement des Pigeons, Jean-David Chamboredon revient sur la naissance d'un phénomène qui s'est constitué spontanément le 28 septembre dernier suite à l'annonce du projet de lois de finances 2013. Plus de 200 000 jeunes patrons sont en effet concernés par ce projet, et par deux mesures en particulier : une réforme de la fiscalité des plus-values dans les ventes d'actions, et une augmentation des cotisations des auto-entrepreneurs, qui auront comme conséquence une possible taxation à 60% contre 34,5% actuellement.
Le mouvement des Pigeons n'a pas manqué d'ébranler le gouvernement et le Sénat va jusqu'à retirer l'article du Projet de loi. En quelques jours, suite à la création d'une page Facebook et d'une tribune de Jean-David Chamboredon, les Pigeons ont envahi la Toile, et notamment les réseaux sociaux, en accusant le gouvernement de décourager l'esprit d'entreprise. L'entreprenariat est un état d'esprit partagé par de nombreux Français, ils sont de plus en plus à vouloir créer leurs sociétés avec peu de moyens, à se battre pour réussir, à connaître les mêmes difficultés à toutes les étapes de la vie d'une entreprise : lancement, échecs, développement, financements, etc.
Les Pigeons seront finalement reçus à Bercy par Pierre Moscovici, ministre des Finances, Jérôme Cahuzac (Budget) et Fleur Pèlerin (PME et Economie numérique), suite à quoi les trois ministres ont annoncé des aménagements supplémentaires afin de limiter le taux d'imposition pour les entrepreneurs concernés. Ces mesures seront cependant jugées insuffisantes et le débat continue désormais à l'Assemblée national.
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Alters - car un autre monde est possible, mais pas celui de José Bové. Libéraux - car nous pensons que l'Etat doit connaître des limites à son expansion, que son intervention n'est pas bonne partout et qu'il convient de multiplier les contre-pouvoirs. Parce que nous pensons que seul le choix individuel, responsable et respectueux des droits d'autrui, peut produire un changement de société. Nul ne peut dicter les modalités de son bonheur à un individu. Porté par les jeunes créateurs d'un nouveau parti, Alternative libérale, ce livre prône un libéralisme décomplexé pensée-paria et pourtant logiciel libre de la vraie rupture avec la France qui radote. Manifeste d'une génération qui revendique sa liberté de choix sociale, culturelle, économique et surtout individuelle - une invitation joyeuse à la révolution.
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Les sondages, qui occupent désormais une place centrale dans le jeu politique et médiatique, sont l'objet de violentes polémiques, surtout en période électorale.
A quoi servent-ils ? Sont-ils fiables ? Influencent-ils l'opinion ? Les résultats dépendent-ils de la formulation des questionnaires ? Faut-il publier les données brutes ? Les sondeurs sont-ils en collusion avec le pouvoir ? Pour répondre à ces questions, Hugues Cazenave décrypte le métier de sondeur (méthodes d'échantillonnage, techniques de redressement, etc.) et montre comment les sondages sont devenus un instrument d'analyse, de connaissance et de démocratie, à condition d'en faire bon usage.
Un essai pédagogique, étayé d'exemples, qui nous éclaire sur le fonctionnement des sondages et offre des propositions concrètes pour améliorer leur utilisation.
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La recherche à l'épreuve des normes de confidentialité éthique et démarcation
Nicolas Lechopier
- Michalon
- Essai
- 17 Novembre 2011
- 9782841865796
Répondre au questionnaire d'un enquêteur, participer à un essai clinique, aller à la pharmacie chercher un médicament, avoir recours aux services de santé, c'est chaque fois mettre en circulation des données personnelles.
Certaines de ces informations sont anodines, d'autres sensibles... Au nom de quoi les chercheurs peuvent-ils y avoir accès ? Comment établir une juste mesure entre l'intérêt d'une recherche et le respect de la confidentialité de la vie privée ? Par la loi du 1er juillet 1994, les recherches en santé qui ont recours à de grands fichiers de données personnelles ont été à la fois légitimées et normées.
Or cette loi est née au carrefour de plusieurs histoires : celles des registres de population, de la loi Informatique et libertés, de la recherche épidémiologique et de la santé publique. Le texte porte la trace des circonstances et des conceptions qui l'ont fait naître, et révèle en même temps les lignes de fracture d'un débat qui, depuis, est devenu brûlant. Cette production de normes a soulevé de nouvelles questions.
Que faire pour établir un équilibre entre la limitation de la circulation des données personnelles et l'intérêt d'une recherche scientifique ? Comment savoir si une recherche vaut vraiment la peine de créer un nouveau fichier de données personnelles ? Dans un contexte où les conflits d'intérêts sont nombreux, où l'on tente, par de subtiles méthodes, de légitimer des démarches qui n'ont rien à voir avec la science, comment estimer la valeur et l'authenticité d'un projet de recherche ? Autant de problèmes épineux qui se posent à toute éthique sociale de la recherche aujourd'hui.
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Partage ou naufrage ; économie politique du XXe siècle
Eric Stemmelen
- Michalon
- Essai
- 5 Juin 2014
- 9782841867479
Avec les Trente glorieuses, l'intervention de l'État dans l'économie capitaliste se traduisait par un progrès social et humain considérable et des taux de croissance exceptionnels, jamais connus auparavant dans l'histoire. Mais depuis les années 70, une offensive réactionnaire, menée en particulier par les grandes familles américaines, n'a eu de cesse que de détruire tous les acquis sociaux, de supprimer les réglementations et régulations, d'évacuer l'État de la vie économique, tout en renforçant ses pouvoirs coercitifs et la restriction des libertés civiles.
Le résultat est désastreux.
L'effondrement de l'État a rétabli une société de privilégiés et d'asservis, qui a perdu tout sens du collectif. Il a permis l'accroissement des grandes fortunes familiales et l'enrichissement effréné d'un petit nombre d'individus sans scrupules, tout simplement parce que c'était le but recherché. Il a causé une inégalité sans bornes, la baisse des revenus salariaux, l'étouffement de la croissance, le chômage généralisé, l'endettement des États et des ménages, quand ce n'est pas la ruine totale de l'économie et la misère noire pour les peuples entiers.
Il a été postulé que les États devraient se garder de toute intervention dans l'économie, dans le commerce international et dans la répartition des richesses, fruits du travail humain. Une haine maniaque de l'État - en tant qu'acteur économique - a été érigée en un credo cosmique et perpétuel. Il y aurait trop d'État, trop d'endettement, trop de dépenses, trop d'impôts, trop de charges, trop de fonctionnaires, trop d'assistés, trop de profiteurs, trop d'immigrés...
En France comme dans tous les autres pays, l'État policier et pénitentiaire étend son emprise tandis que l'État économique et social dépérit. Au coeur de nos sociétés, la colère monte d'autant plus qu'aucun espoir n'est proposé et que la souffrance ne semble avoir ni limite ni fin. Comment en sommes-nous arrivés à ce point ?