Banni de la communauté juive à 23 ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante. » Au cours des vingt années qui lui restent à vivre, Spinoza édifie une oeuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d'une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ? L'initiateur de la philologie, de la sociologie, et de l'éthologie ? Et surtout, l'inventeur d'une philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ?
A bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C'est ce que j'appelle le « miracle » Spinoza.
F. L.
« L'image que nous avons des animaux correspond rarement à la réalité. Les moutons ? Des suiveurs, sans aucune personnalité. Les porcs ? Ils sont sales. Les loups ? Méchants. Cette vision déformée peut nous conduire à négliger les animaux, à les mépriser, voire à justifier leur exploitation déraisonnée, qui se traduit par la violence et l'injustice.
Il nous faut déconstruire les représentations et les pratiques que nous perpétuons de génération en génération, malgré nos connaissances scientifiques toujours plus grandes. C'est ce à quoi je souhaite contribuer avec ce livre : modifier notre manière de voir le monde qui nous entoure, apprendre à cohabiter avec les autres créatures, et prendre conscience que nous faisons aussi partie du règne animal.
Ce voyage sera passionnant et renversera nombre d'idées reçues. Face à l'effondrement de la biodiversité et à la crise climatique, ouvrir les yeux sur l'ampleur des problèmes que pose le traitement infligé aux animaux est autant une question d'éthique qu'une question de survie. Pour eux comme pour nous, il y a urgence à changer de regard sur le vivant. »
Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres oeuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D'où vient l'absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu'en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l'oeuvre de l'artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée. C'est cet angle inédit qui constitue l'objet de ce livre.
Pour l'éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d'archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s'organise autrement et le statut de l'artiste se révèle beaucoup plus complexe qu'on ne l'imaginait.
Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l'artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son oeuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre.
Agathon a réuni ses amis pour fêter son récent succès au concours de tragédie : les invités prononcent chacun un discours en l'honneur de l'amour. Intervenant après Phèdre, Pausanias, Eryximaque, Aristophane et Agathon lui-même, Socrate place son éloge sur un autre plan : l'amour n'est ni la beauté ni la bonté, il en est le désir. Alcibiade arrive alors, totalement ivre... La beuverie se prolonge toute la nuit.Ce dialogue, l'un des plus célèbres de Platon (428-347 av. J.-C.), exprime un aspect essentiel de sa philosophie : s'il sait dépasser la simple attraction physique, l'amour incite à la contemplation des Idées, de l'essence des choses.
Le savoir n'est rien sans la raison. En rédigeant Le Discours de la méthode - en français, et non en latin -, Descartes (1596-1650) entend " libérer " la raison et la rendre à tous ses légitimes possesseurs, les êtres humains : " instrument universel ", elle peut nous " rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ".
Par son extraordinaire remise en cause des connaissances acquises, Descartes transforma et refonda la philosophie occidentale.
Il y a deux façons de voir la situation actuelle : soit se complaire dans le constat, il est vrai cruel et inquiétant ; soit surmonter ce dernier et chercher des solutions, faire confiance aux trésors de notre génie français. Vous, les jeunes, êtes l'avenir de la France. Vous êtes aujourd'hui en demande d'humanité et de fermeté, d'autorité et d'amour, d'exigence et de bienveillance. Vous cherchez votre équilibre, dans une société où les facteurs de déséquilibre se multiplient. Il reste à canaliser vers de justes causes cette attente et cette soif d'idéal. Les plaintes soulagent, mais ne construisent rien de durable.
Tout au long de son parcours militaire, le général Pierre de Villiers a eu à coeur de transmettre ; cinq années dans la vie civile n'ont fait qu'affermir son engagement pour la jeunesse, à laquelle il dédie ces lettres. Elles constituent une véritable profession de foi intellectuelle et morale. Une leçon qui résonne profondément en nous.
Ces Paroles d'honneur ouvrent un chemin pour réapprendre à aimer la France et retrouver l'espérance.
Après quarante-trois années d'une carrière militaire qui l'a conduit à devenir chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers est président d'une société de conseil en stratégie. Il est l'auteur, aux éditions Fayard, de Servir (2017), Qu'est-ce qu'un chef ? (2018) puis L'équilibre est un courage (2020).
Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin !
Aristocrate russe, elle rejette très tôt son milieu, son pays et choisit la révolution et le monde. Révolution de 1905, exil, prison, agitation clandestine, et, en 1917, elle est avec Lénine dans la révolution. Elle fait partie de son premier gouvernement, ministre - commissaire du peuple - alors qu'en Europe les femmes n'accéderont, et rarement, à la fonction de ministre qu'après la Seconde Guerre mondiale. Puis, cinq ans plus tard, première femme ambassadeur que l'histoire ait connue.
Mais Alexandra Kollontaï, qui parle plusieurs langues, remarquable oratrice, sera aussi un tribun célèbre, s'adressant avec facilité aux ouvriers américains, aux socialistes allemands, aux marins révoltés de Kronstadt ou aux femmes musulmanes de l'Asie centrale, partout électrisant les auditoires fascinés.
Kollontaï est aussi une féministe passionnée, théoricienne de l'amour libre, combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Et encore une amoureuse dont les amours tumultueuses choquent Lénine, ce qui ne l'empêche pas d'être une mère attentive à son fils.
Autre Kollontaï, l'écrivain dont les écrits politiques, les romans, le journal tenu tout au long d'une vie constituent une oeuvre remarquable dont la qualité littéraire est unanimement reconnue.
Cette existence multiforme, si dense n'a pas empêché Alexandra Kollontaï de s'imposer à l'attention de ses contemporains par sa beauté inaltérable et une élégance constante, saluée toujours par la presse qui la présenta comme un modèle, préfigurant ainsi les « icones » médiatiques du XXe siècle.
Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline. Alors que Staline déshonora et extermina toute la vieille garde bolchevique, Kollontaï échappa au sort tragique de tous ses camarades de combat et vécut, indemne et active, à quelques mois près, aussi longtemps que Staline.
Pour retracer ce destin incroyable et comprendre cette personnalité hors du commun et le demi-siècle qu'elle aura marqué, l'auteur a rassemblé une documentation considérable - archives, écrits de Kollontaï, mémoires de bolcheviks présents à l'époque - et des études historiques qui y sont consacrées.
Historienne de la Russie, auteur de L'Empire éclaté, Hélène Carrère d'Encausse, membre depuis 1991 de l'Académie française dont elle est Secrétaire perpétuel depuis 1999, a notamment publié aux Editions Fayard Le Malheur russe, Nicolas II, Lénine, Les Romanov, Six années qui ont changé le monde, 1985-1991, Le Général de Gaulle et la Russie, La Russie et la France.
L'amour a inspiré les chants les plus déchirants, les meilleurs romans et les pires, des comédies irrésistibles, des tragédies bouleversantes. Il est possible d'y ajouter quelques considérations philosophiques. Des préliminaires, seulement. Non à l'amour (le philosophe n'a là-dessus aucune expertise), mais à son concept (c'est son domaine, dit-on).
L'amour n'est ni l'amitié, ni le désir, ni la passion. C'est la fusion improbable de ces tendances opposées. Car les composantes de l'amour ne jouent pas collectif, tel est le drame, et la grandeur, de l'amour. C'est parce qu'il est de nature hétérogène, donc instable, qu'il est le moteur tout-puissant de tant d'histoires, grandioses ou banales, dans les littératures universelles et dans nos vies ordinaires.
Francis Wolff est philosophe, professeur émérite au département de philosophie de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il est notamment l'auteur, chez Fayard, Pourquoi la musique ? (2015).
Stéphane Hessel, 94 ans, a dit Indignez-vous ! et Engagez-vous ! Ses appels ont touché près de deux millions de Français et été traduits partout en Europe. Edgar Morin, 90 ans, a indiqué La Voie (70 000 ex.) pour exposer en tous domaines de la vie sociale et politique la meilleure façon, selon lui, de « changer le changement », en cessant de ressasser les solutions éculées, partisanes ou en trompe-l'oeil. Grand résistant, Hessel a salué à maintes reprises en Morin son frère de lutte et le metteur en forme du soulèvement des consciences et de l'engagement qu'il préconise. Tous deux ont marié leur ardeur et leur réflexion dans ce manifeste appelant à l'imagination et à l'exigence citoyenne pour redonner un horizon à ce siècle, un avenir à cette planète, une espérance à tous ceux à qui elle est ici et maintenant refusée.
« Voici donc venu le temps d'appréhender le monde tel qu'il est plutôt que de l'ignorer, de le comprendre plutôt que de le rêver, de le travailler plutôt que de le consommer.
De préparer la guerre qui vient pour retenir la paix qui s'en va. De s'employer à faire l'Histoire pour n'être pas dévoré par elle.
D'accepter que, tant que l'Histoire a cours, toute ligne de vie puisse un jour avoir à se transformer en ligne de front.
Au commencement était la guerre, espérons finir en paix. »
« De fait, l'humanité semble condamnée à vivre perpétuellement entre conflits et intermèdes pacifiques. Depuis l'affirmation de la domination de l'anthropocène, la construction de sociétés humaines, de plus en plus complexes, s'accompagne de guerres tribales, locales, continentales ou mondiales. Le coeur du monde bat au rythme de ces conflits qui arrachent en permanence à l'inventivité humaine des progrès nouveaux autant pour détruire que pour restaurer, autant pour tuer à coup sûr que pour mettre en sûreté, autant pour conquérir que pour sanctuariser. »
« Maintenant qu'avec l'illusion du bonheur s'effondre celle d'une civilisation mondiale, maintenant que la guerre entre partout en tension avec la paix dans la renaissance sanglante de l'Histoire, il est temps de découvrir qu'il y a une guerre et quels sont ses visages. »
Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable scientifique du Pôle sécurité, défense, renseignement, criminologie, cybermenaces et crises (PSDR3C/ESDR3C). Il enseigne également à New York, Shanghai et dans les écoles spécialisées. Il a publié de nombreux ouvrages sur les sujets de sa spécialité.
Non, en politique, les extrêmes ne se rejoignent pas. Ce livre démontre pourquoi.
Antoine Leiris a perdu sa femme, Hélène Muyal-Leiris, le 13 novembre 2015, assassinée au Bataclan. Accablé par la perte, il n'a qu'une arme : sa plume.
À l'image de la lueur d'espoir et de douceur que fut sa lettre « Vous n'aurez pas ma haine », publiée au lendemain des attentats, il nous raconte ici comment,
malgré tout, la vie doit continuer.
C'est ce quotidien, meurtri mais tendre, entre un père et son fils, qu'il nous offre. Un témoignage bouleversant.
Ancien chroniqueur culturel à France Info et France Bleu, Antoine Leiris est journaliste. Vous n'aurez pas ma haine est son premier livre.
Chaque époque affronte, à un moment de son histoire, son seuil mélancolique. De même, chaque individu connaît cette phase d'épuisement et d'érosion de soi. Cette épreuve est celle de la fin du courage. Comment convertir le découragement en reconquête de l'avenir ? Notre époque est celle de l'instrumentalisation et de la disparition du courage. Mais ni les démocraties ni les individus ne peuvent en rester à ce constat d'impuissance. Nul ne résiste à cet avilissement moral et politique. Il s'agit de surmonter ce désarroi et de retrouver le ressort du courage, pour soi, pour nos dirigeants si souvent contre-exemplaires, pour nos sociétés livrées à une impitoyable guerre économique. Le plus sûr moyen de s'opposer à l'entropie démocratique reste l'éthique du courage et sa refondation comme vertu démocratique. Dans cet essai enlevé, Cynthia Fleury rappelle qu'il n'y a pas de courage politique sans courage moral et montre avec brio comment la philosophie permet de fonder une théorie du courage qui articule l'individuel et le collectif. Car si l'homme courageux est toujours solitaire, l'éthique collective du courage est seule durable. Cynthia Fleury, philosophe, professeur à l'American University of Paris, travaille sur les outils de la régulation démocratique. Elle a publié de nombreux ouvrages, dont Les Pathologies de la démocratie (Fayard, 2005).
La fin de la République est, du point de vue des sources romaines, un long siècle marqué par les guerres civiles : Sylla contre Marius, César contre Pompée, Octavien contre Antoine. Des guerres qui n'auraient été que des règlements de comptes entre factions romaines, interrompues par des campagnes contre des barbares ou des rebelles.
En réalité, la situation militaire se révèle bien plus complexe. De l'Espagne à la Mésopotamie, la perspective est mondiale. Car face à cette expansion, Berbères, Hispaniques, Gaulois, Grecs, Thraces et Arméniens sont plus que des pions sur le plateau de l'imperium Romanum. À côté d'Octavien ou d'Antoine, des étrangers - certes moins connus que Cléopâtre - prennent part au Grand Jeu entre Rome, les Parthes et les peuples voisins. Le Maure Bogud, le Cilicien Tarcondimotus ou encore l'Arménien Artawazd influencent ainsi la politique intérieure républicaine.
Dépassant le cadre réducteur de l'Italie, Giusto Traina retrace les dernières années d'une République romaine qui se projette par-delà ses frontières. Par ce récit renouvelé, il sort les acteurs étrangers de leur rôle de seconds couteaux.
Professeur d'histoire romaine à Sorbonne Université, Giusto Traina est spécialiste d'histoire militaire et de géopolitique du monde ancien. Parmi ses publications les plus récentes : 428, une année ordinaire à la fin de l'Empire romain (nouvelle édition revue et corrigée, Pluriel, 2020), et Histoire incorrecte de Rome (Les Belles Lettres, 2021).
« Il advient que la justice transforme un innocent en coupable. Mais il est plus rare que l'institution judiciaire transforme un coupable en innocent.
Ce fut pourtant le cas de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy, d'avril 1942 à décembre 1943, et proche de Pierre Laval. Envoyé en Allemagne par ses amis de la Gestapo en juin 1944, Bousquet choisit de rentrer en France en mai 1945 pour y être jugé par la Haute Cour de justice. Comme il l'avait annoncé à ses proches, tout se passa bien pour lui.
René Bousquet fut mis en liberté provisoire en juillet 1948 et jugé par la Haute Cour du 21 au 23 juin 1949. Il bénéficia d'un quasi-acquittement. La Haute Cour, composée de parlementaires, pour certains résistants, le releva même de l'indignité nationale pour services rendus à la Résistance... Il put alors entreprendre le front haut une nouvelle carrière dans le monde des affaires.
Dénoncé en 1978 par Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives, Bousquet se vit rattrapé par son passé, notamment par le drame de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet 1942, à laquelle il avait fait procéder par la police française.
Une nouvelle plainte ayant été déposée contre lui en 1991, Bousquet fut, avant un nouveau procès, abattu par un dément, à Paris, en juin 1993. Sa mort a interdit à la justice de se prononcer à nouveau.
Au-delà de l'intérêt historique de ce déni de justice que fut son procès, demeure une question essentielle : comment la Haute Cour de justice a-t-elle pu acquitter René Bousquet et lui délivrer un véritable brevet de Résistance ? C'est l'énigme que cet ouvrage présente. »
Robert Badinter
Robert Badinter et Bernard Le Drezen ont retrouvé aux Archives nationales le compte rendu sténographique du procès de René Bousquet en juin 1949. Nous publions ici l'intégralité de ce texte, véritable enregistrement écrit des audiences.
Saviez-vous que le Christmas pudding est une recette impériale, composée de rhum jamaïcain, de raisins secs d'Australie, de sucre des Antilles, de cannelle de Ceylan, de clous de girofle de Zanzibar, d'épices d'Inde et de brandy de Chypre ? Que le n c m m fut introduit
en Europe à la faveur de la Première Guerre mondiale, lorsque
le Gouvernement général de Saïgon en fit venir pour approvisionner
les nombreux travailleurs indochinois employés sur le Vieux Continent ?
Que le café a d'abord été éthiopien avant d'être un produit mondialisé ?
Qu'un des symboles de l'américanisation, le ketchup, est aujourd'hui confectionné en grande partie à partir de concentré de tomates chinois ? Que le raki,
ce « lait de lion » dont raffolait Mustafa Kemal Atatürk, a attendu l'année 2009 pour devenir la boisson nationale de la Turquie ?
Deux ans après le Magasin du Monde, Pierre Singaravélou et Sylvain Venayre ont convié historiennes et historiens à l'écriture d'une histoire du monde par les produits alimentaires. Des frites au parmesan, de la chorba au ceviche en passant par la margarine, ces aliments, tantôt simples, tantôt savamment préparés, nous permettent de comprendre, au plus près de nos pratiques intimes, la mondialisation et ses limites.
Un savoureux voyage dans la grande épicerie du monde.
« Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu'on a faits et de ceux qu'on est disposé à faire encore. »
Qu'est-ce qu'une nation ?
Cette question que Renan posait à la Sorbonne en 1882 reste aujourd'hui d'une actualité brûlante. Dans ce
petit texte d'une modernité insoupçonnée, souvent cité et rarement lu, Renan donne une leçon magistrale sur ce concept fondamental de l'histoire politique européenne.
Oeuvre de circonstance en pleine Renaissance, Le Prince s'est métamorphosé en livre de référence. Les principes de gouvernement définis par Machiavel ont infusé dans la pensée au point d'engendrer un adjectif, « machiavélique », qu'il faut entendre non comme « cynique », mais comme « pragmatique », dissociant morale et politique.
Le Prince constitue un manuel incontournable sur le pouvoir, la façon de l'obtenir, de le maintenir, de le garantir.
« Nous savons que l'Humanité fait face au plus grand défi de son histoire. Nous savons que les écosystèmes dont
nous dépendons menacent de s'écrouler. Nous savons qu'il y a urgence. Le doute n'est plus d'actualité.
Chaque jour, au coin de la rue ou à l'autre bout de la planète, un nouveau front s'ouvre. Partout, des femmes et
des hommes ont décidé de se lever pour sauver ce qui peut encore l'être, ou pour poser les bases d'un nouveau monde. Qu'ils soient scientifiques, activistes, militaires, ou lanceurs d'alerte, ils mettent toutes leurs forces dans la bataille.
Leur victoire sera la nôtre, leur défaite aussi. Allons renforcer leurs rangs. Unissons-nous pour faire basculer la balance du bon côté. Ensemble, nous pouvons remporter cette nouvelle guerre mondiale. »
Auprès de celles et ceux qui s'engagent sur le front de l'environnement, Hugo Clément dessine une carte stratégique des actions à mener. La Terre restera-t-elle une planète habitable pour notre espèce ? Tel est l'enjeu de notre dernier combat.
Hugo Clément est journaliste, engagé dans la défense de l'environnement. Il produit et anime la série documentaire Sur le Front
(France Télévisions), et a publié Comment j'ai arrêté de manger les animaux (Seuil, 2019).
Alors que les circonstances devraient y conduire, l'écologie ne parvient pas à s'imposer comme la force politique dominante du xxie siècle. Les signaux d'alarme concernant les destructions de l'environnement n'ont jamais été aussi forts, le climat est désormais une des principales préoccupations des Français, et pourtant... Alors que les activistes demandent aux gouvernements d'agir davantage pour le climat, les résultats des élections envoient un tout autre signal aux dirigeants.
Cet ouvrage expliquer les raisons de cette apparente contradiction, et pointe les limites de la démocratie représentative dans sa capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du climat ou de la biodiversité. S'il existe un large consensus dans la société pour reconnaître la situation alarmante de l'état de l'environnement, ce consensus disparaît dès qu'il s'agit d'évoquer les solutions, et fait volontiers place aux caricatures ou aux indignations stériles.
Si la démocratie représentative apparaît comme une impasse, la situation n'est pas désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections, et l'ouvrage montre comment le changement peut advenir en explorant d'autres voies... sans passer par une « dictature verte ». A condition d'avoir les yeux grand ouverts sur les raisons pour lesquelles nous échouons.
François Gemenne enseigne les politiques du climat et des migrations dans différentes universités, notamment à Sciences Po Paris et à l'Université Libre de Bruxelles, et est chercheur du FNRS à l'Université de Liège, où il dirige l'Observatoire Hugo. Chez Fayard il a publié On a tous un ami noir (2020).
« À force de parler d'amour, on devient amoureux. »
Pascal, penseur et mathématicien, grand observateur de la nature humaine, est-il l'auteur de ce
Discours sur les passions de l'amour ? C'est un discours mystérieux, où la mécanique contradictoire du sentiment est analysée avec la précision d'un traité de physique.
Il s'agit tout à la fois d'un art d'aimer et d'un portrait moral de l'amoureux.
Un livre à (re)découvrir, pour les passionnés de l'amour comme de l'esprit.
Qu'entendons-nous par « bonheur » ? Dépend-il de nos gènes, de la chance, de notre sensibilité ? Est-ce un état durable ou une suite de plaisirs fugaces ? N'est-il que subjectif ? Faut-il le rechercher ? Peut-on le cultiver ? Souffrance et bonheur peuvent-ils coexister ? Pour tenter de répondre à ces questions, Frédéric Lenoir propose un voyage philosophique, joyeux et plein de saveurs. Une promenade stimulante en compagnie des grands sages d'Orient et d'Occident.Où l'on traversera le jardin des plaisirs avec Epicure. Où l'on entendra raisonner le rire de Montaigne et de Tchouang-tseu. Où l'on croisera le sourire paisible du Bouddha et d'Epictète. Où l'on goûtera à la joie de Spinoza et d'Etty Hillesum. Un cheminement vivant, ponctué d'exemples concrets et des dernières découvertes des neurosciences, pour nous aider à vivre mieux.
En 1974, alors qu'il est au pénitencier de Robben Island, Nelson Mandela rédige clandestinement des " souvenirs ". C'est ce texte, sorti en fraude, qu'il retrouvera lors de sa libération en 1990, après plus de vingt-sept ans de détention, et qu'il reprendra pour en faire Un long chemin vers la liberté.
Nelson Mandela raconte comment le petit campagnard, né en 1918 au Transkei, dans la famille royale des Thembus, va ouvrir le premier cabinet d'avocats noirs d'Afrique du Sud et devenir un des principaux responsables de l'ANC. Ce récit mêle les souvenirs personnels, voire intimes, aux analyses de la situation en afrique du Sud et aux descriptions des luttes et des combats contre la domination blanche et l'apartheid. L'enfance et les rites d'initiation, la fuite à Johannesburg, le travail dans les mines et les études de droit, le premier mariage et le divorce, puis le second mariage avec Winnie, la découverte du nationalisme africain, les Campagnes de défi, la clandestinité, la lutte armée et la prison.
Commencent alors les longues années de travail forcé - treize ans dans une carrière de chaux -, d'attente, mais aussi d'espoir et de luttes. Dans les années 80, le régime d'apartheid bousculé à l'intérieur par la résistance noire, étranglé par les sanctions économiques, n'aura d'autre issue que la négociation. Nelson Mandela, qui est devenu un mythe, sera l'homme clef pour sortir son pays de l'impasse où l'ont enfermé quarante années d'apartheid.
Un long chemin vers la liberté est le récit d'une vie exemplaire entièrement consacrée à l'affirmation de la dignité de l'homme. C'est aussi un document exceptionnel sur un des bouleversements majeurs de cette fin de XXe siècle.
Des égoïstes. Des arrivistes. Des narcisses. Des incompétents. Des traîtres.
Le théâtre politique regorge de ces créatures qui nous révulsent. Nous les critiquons, nous les jugeons et déjugeons. Nous adorons détester ce monde, mais nous nous garderions bien d'y mettre ne serait-ce qu'un orteil. Et jamais nous ne nous posons la vraie question : comment en sommes-nous arrivés là ?
Y aurait-il eu - comme les complotistes et les désabusés l'affirment - une confiscation du pouvoir, à tous les niveaux, jusqu'au sommet de l'État ? La réponse est à la fois banale et dérangeante : au-delà de travers institutionnels, de gaspillages publics et autres labyrinthes administratifs qu'il est urgent de corriger, nous avons peut-être tout simplement... les Politiques que nous méritons.
Quand l'air politique devient irrespirable, ne peuvent subsister que les héros et les dingos. Nous les rejetons, certes, nous déplorons de ne plus avoir le choix, mais ce non-choix, nous l'avons créé en rendant la vie impossible aux engagés et aux dévoués.
À la veille d'une bataille présidentielle décisive, au sortir d'un quinquennat marqué par de longues crises (Gilets jaunes, Covid-19...) et dans un contexte toujours plus dégagiste, le temps est peut-être enfin venu de balayer devant notre porte.
Et qui sait ? de se réconcilier avec nos Politiques.