À l'âge de 100 ans, Edgar Morin fait une dernière requête à son biographe : qu'il enquête sur le réseau de résistance Charette, auquel il appartint ains que Mitterrand, Jankélévitch, Clara Malraux et bien d'autres. Un réseau totalement oublié, et pourtant décisif dans l'histoire de la résistance, et follement romanesque.
1941. Camp de Fallingbostel. Baraque 8. Une poignée d'irréductibles du Stalag XI-B refusent la défaite et montent leur réseau. Des premières filières d'évasion à l'unification de la Résistance, et jusqu'à la victoire finale, Emmanuel Lemieux mène l'enquête et raconte l'épopée du Réseau Charette.
Quels étaient les visages de l'Armée des ombres ? Quels noms résonnent dans son silence ? Qui étaient Philippe Dechartre, André Ulmann, Charles Bonnet, Pierre Le Moign' ? Quel fut le rôle de Michel Cailliau, neveu du général de Gaulle, alias " Charette " ? Et comment a-t-il affronté François Mitterrand, dit " Morland " ? Derrière les barbelés, ces hommes inventent une organisation hors-norme. Gaullo-communiste, francoallemand, éparpillé et uni, leur réseau rassemblera les prisonniers de guerre et recrutera au-delà.
Emmanuel Lemieux part sur ses traces et dévoile les ultimes secrets de la Résistance. Avec lui, on rencontre Marguerite Duras, Marie-Agnès de Gaulle, Clara Malraux, Vladimir Jankélévitch et un certain Edgar Nahoum. Dans ces pages qu'il authentifie, ce dernier témoin retrouve l'histoire de ses amis : " J'ai pu, grâce à tous, devenir Edgar Morin. "
Cette fresque immense se déroule de Londres à Alger, dans le vrombissement des Lysanders et le secret des prisons. Et l'on part à la recherche de splendides fantômes dans une nuit profonde.
Une aventure tragique et grandiose. Une enquête romanesque.
Un grand livre d'histoire.
L'obésité, les addictions, le réchauffement climatique, la baisse de la fertilité... Avec son expertise, Martin Blachier dresse les grandes lignes des menaces qui nous guettent en raison de l'évolution très rapide de nos modes de vie. Pour nous projeter dans le monde d'après.
Où en est la médecine ? À quels risques ferons-nous face demain ? Quelles sont leurs causes ? Et, surtout, comment s'y préparer ? Martin Blachier décrypte les nouvelles menaces que nous devrons affronter, formule des solutions et annonce la suite.
Car la crise du Covid-19 n'est pas le dernier fléau à devoir s'abattre sur nous. Du dérèglement climatique aux zoonoses, ces maladies venues d'ailleurs, d'autres chocs surviendront. L'État et la science devront s'adapter, et nous aussi. Pourtant, s'il faut anticiper les menaces extérieures, l'essentiel n'est peut-être pas là.
Expert en santé publique, prospectiviste et médecin, Martin Blachier offre une nouvelle approche. Ainsi, nous dit-il, des cancers à l'obésité, en passant par les addictions, la baisse de la fertilité ou la dépression, jusqu'à l'antibiorésistance ou les troubles du sommeil, nos modes de vie sont sûrement les principaux responsables des malheurs à venir.
La réponse doit être collective, bien sûr, mais nos comportements individuels ont aussi un rôle à jouer. Si l'isolement et l'anomie annoncent les troubles futurs, la solidarité, le lien social et le souci d'autrui peuvent nous aider à relever le défi.
Un éclairage indispensable pour comprendre demain. Un livre de salut public.
Format 135 x 210 mm - 200 pages
Nos peurs peuvent-elles être instrumentalisées ? Oui, répond Michel Maffesoli qui montre comment une élite centrée sur les anciennes valeurs productivistes et individualistes " invente " sans discontinuer de nouveaux dangers, pour normaliser et contraindre les comportements individuels.
La peur est un sentiment intemporel, propre à une espèce humaine consciente de sa finitude. Dans le passé ces émotions ont été régulées par diverses croyances religieuses et par des rites collectifs. La modernité a développé une idéologie du progrès, laissant accroire que l'homme pouvait éradiquer le mal, vaincre la maladie, voire la mort.
La gestion de la " pseudo-pandémie " s'est inscrite dans cette idéologie scientiste, rationaliste et les diverses élites au pouvoir (politiques, hauts fonctionnaires, experts médiatiques et médiatisés) ont amplifié les dangers, pour justifier la restriction des relations sociales et ce qui constitue en général l'essence de l'Être-ensemble.
L'auteur analyse ici la stratégie utilisée par le pouvoir : déni de la mort et de la finitude, utilisation de la scène médiatique, stigmatisation de tout mise en cause de la doxa. Il s'attache à inscrire cette critique dans l'idéologie moderne qu'il estime dépassée par les changements de valeurs à l'oeuvre dans la société de base.
Les divers mouvements de rébellion du peuple s'inscrivent en effet dans un refus de l'idéologie progressiste et réhabilite un ordre naturel que la modernité avait cru dépassé. Nous assistons un retour de la Tradition.
Pour éclairer le débat sur l'opportunité d'une législation favorable à l'euthanasie ou au suicide assisté dans un contexte politique où le président de la République en a fait l'un des sujets de société dont il souhaite marquer son quinquennat.
L'euthanasie est-elle la seule réponse face à la perte d'autonomie, aux maladies chroniques ou aux handicaps évolutifs ? Au nom du " droit de mourir dans la dignité et dans la liberté ", devons-nous aller plus loin que les soins palliatifs ? Ne faudrait-il pas plutôt oeuvrer pour le droit de vivre sa vie jusqu'à son terme en société, et non de mourir de manière anticipée ? Face aux défis posés à la société tout entière par les situations de handicap sévère ou les dépendances liées au grand âge, l'urgence est-elle de légiférer pour faciliter le recours à une forme de suicide médicalement assisté ?
Certes, on meurt mal en France, souvent sans bénéficier d'un environnement favorable à une fin de vie apaisée. Pour autant, la volonté de maîtriser sa mort en sollicitant un médecin pour mettre un terme à une existence estimée " indigne d'être vécue " suscite, à juste titre, des controverses.
Alors que s'achève la Convention citoyenne sur la fin de vie et que le Parlement envisage une évolution de la législation, Emmanuel Hirsch, s'appuyant sur de nombreux témoignages, s'interroge sur notre confrontation à la finitude humaine et argumente en faveur d'une démarche démocratique exigeante en termes de respect et de justice. De véritable dignité.
Un ouvrage salutaire et fondamental pour comprendre les enjeux du débat actuel.
Ministres à Vichy, chefs de police, patrons de presse, speakers de radio, acteurs de cinéma ou simples quidams, ils sont partis au mois d'août 1944 dans les wagons de l'ennemi, puis ils se sont cachés. Leur exil a duré 45 ans pour certains ! Yves Pourcher nous offre ici une galerie de naufragés de l'histoire.
Août 1944. La veille encore, ils étaient ministres, chefs de police, patrons de presse ou vedettes de cinéma. Mais les voilà qui fuient. Ils quittent la France dans les wagons de l'ennemi. Les uns mourront en exil. Les autres reviendront pour chercher refuge dans l'oubli. Certains finiront traqués et jugés. Leurs noms ? Abellio, Bonnard, Déat, Céline, Darquier de Pellepoix... Leurs fautes ? La glorification de Hitler, l'administration de Vichy, la formation des miliciens, la répression des résistants, la déportation des Juifs. Leurs lieux de fuite ? L'Allemagne écrasée et, de là, la Suisse neutre, l'Espagne franquiste, l'Argentine péroniste mais aussi les couvents retirés des Alpes.
Il fallait Yves Pourcher pour exhumer les archives, les témoignages, les correspondances qui dévoilent l'après-guerre des collabos, les chefs et les seconds couteaux, les célébrités et les anonymes. Dans cette galerie des naufragés de l'histoire, où se mêlent le déshonneur et la nostalgie, le reniement et l'endurcissement, les ultras côtoient les lâches et les profiteurs acharnés, les fascistes incurables. Qu'ils se fassent précepteur des riches, marchand d'huîtres, maître-nageur, rubricard de presse, auteur de science-fiction ou écrivain maudit, ils fuient devant le rouleau de l'opprobre, connaissent la malédiction des vaincus, ruminent leur passé, redoutent l'heure de leur condamnation. Autant d'existences pathétiques à la mesure d'autant de complicités
criminelles.
Une enquête inédite et totale. Un livre magistral. Une grande leçon d'histoire sur la France d'hier.
La modernité s'est construite sur un dépassement du passé, une négation du présent, dans l'attente d'un monde meilleur. L'auteur montre que nous abordons une nouvelle époque, où l'on s'ajuste tant bien que mal au monde tel qu'il est, sans prétendre le modeler.
Mouvement des gilets jaunes, révoltes contre la stratégie de la peur et du confinement, grèves en cascade, soulèvements divers... On aurait tort d'assimiler ces " crises " récentes à de simples revendications sociales et économiques. En réalité, toute la puissance de l'esprit rebelle populaire, c'est de dire oui, oui tout de même à la vie, oui à l'ordre des choses existant, oui au monde tel qu'il est.
Cette logique de l'assentiment n'est ni de la domination, ni de la résignation. C'est au contraire une sagesse de la vie présente, de la vie de tous les jours, avec ses malheurs (le sens du tragique, l'acceptation de la finitude) et ses bonheurs (la relation avec les autres, la solidarité, la vie quotidienne enrichie de sa part de rêve et d'imaginaire).
Dans ce nouvel ouvrage majeur, Michel Maffesoli déchiffre les valeurs émergentes dans la transmutation épochale que nous vivons, et à nous faire saisir les ressorts de l'être ensemble contemporain.
Une analyse cruciale de ce nouveau " vitalisme " qui s'ajuste tant bien que mal au monde tel qu'il est, sans prétendre le modeler.
Qu'est-il arrivé à la France ? Pourquoi son décrochage, sa dépression ? Allons-nous basculer dans le chaos ? Comment le comprendre, comment le prévenir ? Convoquant les puissances de l'imaginaire, l'influent politologue et spécialiste de l'opinion Stéphane Rozès livre, comme jamais, son diagnostic sur l'état du pays.
Aiguillonné par son confrère Arnaud Benedetti, il procède à un tour d'horizon complet des génies des civilisations et des imaginaires des peuples, frappés de plein fouet par une globalisation néolibérale qui porte en elle la menace d'une régression décivilisatrice.
Témoin de la vie publique, Stéphane Rozès en appelle à l'histoire longue mais aussi à ses expériences de sondeur des mentalités et de conseiller des gouvernants, livrant ici leurs confidences et leurs confessions. Il formalise, surtout, une grille de lecture " imaginariste " globale, seule capable de saisir pleinement le réel et d'offrir les clés pour répondre aux défis auxquels nous ferons face demain. Plus que jamais, s'ils veulent éviter le chaos et s'approprier à nouveau le cours des choses, les peuples devront lutter pour redevenir maîtres de leur destin.
Un essai lucide, lumineux, implacable.
Pascal a été profondément lié à la vie savante et spirituelle de son siècle et particulièrement à Port-Royal. Cet ouvrage nous entraine à sa suite, dans ses aventures intellectuelles et les intermittences de son coeur. Un nouveau visage de l'immense savant, philosophe et mystique français.
Philosophe, moraliste, inventeur de machines et de formes, mathématicien, physicien, théologien, polémiste... Blaise Pascal semble avoir eu mille visages. Mais de lui, finalement, que sait-on vraiment ?
En suivant l'écrivain pas à pas, de sa naissance à Clermont à sa mort à Paris, Pierre Lyraud nous dévoile les lignes de force d'une vie prématurément écourtée, mais passionnée par la recherche constante d'une vérité blessée par les troubles de son temps.
C'est alors un nouveau visage de Pascal qui nous apparaît, celui d'un penseur de la joie et de la grandeur de l'âme humaine ; d'un honnête homme soucieux de vulgarisation ; d'un ardent chrétien inquiet de l'avenir des autres ; d'un plein vivant se rendant peu à peu compte que
la vie véritable n'est pas celle du monde.
Un parcours inédit dans l'oeuvre de l'un des plus grands auteurs français.
125 x 195 mm - 192 pages
Le travail, lui aussi, a une histoire. Elle traverse les âges. Que représentait-il pour les chasseurs du Néolithique et les pasteurs du Croissant fertile ? Quelle conception s'en faisaient les scribes de Babylone, les prophètes de Jérusalem, la Bible, les philosophes d'Athènes, les juristes de Rome ? À quel point les paysans du Moyen Âge l'appréhendaient-ils différemment des ouvriers de la Belle Époque ? Et que devient-il aujourd'hui face aux mutations technologiques ?
Il fallait Olivier Grenouilleau pour dresser ce panorama sans précédent qui, entre nature et culture, malédiction et rédemption, servitude et dépassement, relate et interroge le plus singulier et le plus universel des phénomènes humains.
Comment, en Mésopotamie, les dieux condamnent-ils l'humanité à travailler pour eux sans qu'elle soit coupable de la moindre faute ? Comment pour Hésiode, au contraire, condamnée au travail car coupable de démesure, peut-elle être sauvée en s'en acquittant avec justice ? Comment la Bible fait-elle du travail une oeuvre au point que les Temps médiévaux apparaissent " modernes " ? Ou, après la Renaissance, comment la réinvention du travail est-elle perçue en tant que clé de la réforme sociale afin que l'humanité puisse se réaliser et s'accomplir ? Et ce, avant les remises en cause présentes.
Signe que le travail n'aura jamais cessé de causer abondance et misère, soumission et révolte, volonté de rationalisation et désir d'émancipation. Aux récits religieux anciens auront ainsi répondu les utopies sociales modernes. Concentrant ambivalences et antagonismes, ses métamorphoses dessinent, en filigrane, la quête inachevée que poursuit l'humanité de sa liberté.
Une fresque capitale, une somme décisive pour penser hier et demain.
Plus de 600 notices, 80 auteurs. Un ouvrage de référence pour tous ceux qui s'intéressent aux thèmes théologiques, aux institutions, aux fonctions, aux titres, aux rites, à la liturgie, bref à tout ce qui a tissé l'histoire de la vie chrétienne.
Comment connaître l'histoire de l'Église ? Comment comprendre quantité de termes, de concepts aujourd'hui éloignés du vocabulaire de la vie quotidienne ?
Pour relever ce défi, quelque quatre-vingts auteurs, provenant de différents continents, ont accepté d'unir leurs connaissances afin de proposer un dictionnaire de consultation facile, qui offre des informations de qualité, non seulement sur des thèmes importants, mais aussi sur des notions et des mots peu connus.
Chaque notice aborde la signification des termes et, le cas échéant, leur évolution au cours des siècles. Des renvois à d'autres notices contenues dans le dictionnaire ouvrent des perspectives nouvelles de recherche.
Dans l'intention d'ouvrir des pistes de consultation, chaque notice est accompagnée d'une proposition bibliographique succincte : les ouvrages essentiels de référence dans les langues les plus courantes. Enfin, dans un souci d'objectivité, ce dictionnaire se limite strictement à des concepts inhérents à la nature de l'Église et à son histoire.
Un instrument indispensable.
Maires agressés, émeutes contre la République, mises à l'honneur d'auteurs et de symboles collaborationnistes ou antisémites ; l'ethno-régionalisme est un séparatisme qui grandit dans le silence médiatique. Il est temps d'en parler !
Montées des particularismes régionaux et des revendications indépendantistes, émeutes devant les préfectures, menaces envers les fonctionnaires, agressions contre les élus, diffusions de pamphlets sécessionnistes, de propos ethnicistes, de thèses complotistes : les atteintes aux représentations de l'unité nationale, de la puissance étatique et de l'autorité républicaine ne cessent de se multiplier sous nos yeux. Pourtant, de l'Élysée à la Place Beauvau, des enceintes parlementaires aux cabinets ministériels, des bureaux de presse aux studios de radio ou de télévision, règne sur ces faits un étrange et inquiétant silence.
Cet autre séparatisme oeuvre ainsi à déstructurer et déstabiliser la France au risque de précipiter, demain, son éclatement et le chaos comme dans certains États européens. Loin d'être une chance pour la diversité, il réussit à la fois à tuer les petites patries et à déconstruire la nation. Pour ce faire, il profite des subventions publiques, d'une intense promotion médiatique, le tout sur fond de clientélisme politique. Il est temps, nous dit Benjamin Morel, de dénoncer la fausse tolérance et le véritable aveuglement dont bénéficie cette idéologie dangereuse et délétère. Dressant un panorama inégalé d'une France vendue à la découpe, il appelle ici les Françaises et les Français à faire le pari de la raison. Il est de leur responsabilité historique de résister aux chantages qui, sous couvert d'émancipation, entendent réduire le peuple français en tribus.
Un document complet et un essai fulgurant, animé par une intelligence lucide et informée. Une alerte salutaire avant qu'il ne soit trop tard.
À Rome, à côté de la religion de l'État existent les innombrables religions des familles et des associations. Ces obligations rituelles privées livrent une image souvent inattendue du monde antique. Un panorama faisant écho aujourd'hui. Par le spécialiste mondial, professeur au Collège de France.
Comment les Romains pratiquaient-ils leur religion, ou plutôt leurs religions au quotidien ? Comment vénéraient-ils leurs dieux ? Quels rites, en particulier au moment des funérailles, observaient-ils ? Quelle place accordaient-ils à la magie ? Comment les pratiques rituelles ont-elles varié d'un bout à l'autre de l'Empire romain ou au fil des siècles ?
Le terme de " religion romaine " recouvre des réalités morcelées. Elle comprend en effet la religion d'État, celle des mille et une cités de l'Empire et, enfin, les innombrables cultes privés, ceux des familles et des associations sociales.
Si les deux premières, mieux attestées, ont été abondamment étudiées et commentées, les religions privées ont été longtemps négligées. John Scheid, professeur émérite au Collège de France, éclaire d'un jour nouveau ce domaine méconnu, en s'appuyant sur les découvertes archéologiques les plus récentes ainsi que sur des sources littéraires riches et variées. Mais ce livre magistral permet également de méditer les mutations du fait religieux au sein de nos sociétés contemporaines.
Une synthèse inédite et passionnante, par l'un des plus grands spécialistes de la Rome antique.
Georges Sorel est aujourd'hui méconnu. Son influence sur ses contemporains fut pourtant considérable. Au travers du parcours singulier de ce théoricien du syndicalisme révolutionnaire et de la violence politique, Arthur Pouliquen nous fait découvrir un personnage complexe et contradictoire.
Le théoricien de la violence révolutionnaire ? Le partisan d'un syndicalisme radical ? Un fidèle de Karl Marx associé aux royalistes ? Georges Sorel est tout ça à la fois. Rationaliste et mystique, polytechnicien tranquille mais éternel révolté, ce penseur français majeur du début du xxe siècle reste l'un des plus influents aujourd'hui à l'échelle planétaire. Intellectuel contre les intellectuels et militant contre les partis, il s'engage pour Dreyfus, parle avec Maurras, plaide pour Lénine, est lu par Mussolini. Qui est Sorel ? Un communiste fervent ou un précurseur du fascisme ? D'un antiparlementarisme farouche, avec lui, le Grand Soir n'est pas seulement un moyen, il est une fin en soi. C'est à lui qu'il revient d'assainir l'ordre social, c'est par lui que tout changera.
Alors, comment est-il devenu une figure du syndicalisme révolutionnaire ? L'apôtre d'une classe ouvrière prométhéenne chargée d'abattre cette République bourgeoise qu'il voue aux gémonies ? Il est inclassable, ambigu, d'une radicalité absolue.
Avec lui, on plonge dans la France de la Belle Époque, dans ses troubles, ses déchirements. Le destin de l'homme se fond dans celui de la patrie des révolutions qui, de grèves générales en barricades, n'en finit pas de vouloir répéter l'histoire. Et éclaire notre temps d'une lumière d'incendie.
Avant le FSB, le KGB, le NKVD ou la Tcheka, il y avait l'Okhrana. Or, qui connaît l'histoire de la mère de toutes les polices politiques ? Comment menait-elle son combat contre les révolutionnaires en Russie comme en France ? Qui sait qu'elle avait installé son Agence de l'étranger à Paris ?
Avant le FSB, le KGB, le NKVD ou la Tcheka, il y avait l'Okhrana. Or, qui connaît l'histoire de la mère de toutes les polices politiques ? Comment menait-elle son combat contre les révolutionnaires en Russie comme en France ? Qui sait qu'elle avait installé son Agence de l'étranger à Paris ? Alexandre Sumpf remonte au temps des tsars pour raconter l'histoire inédite des agents provocateurs, fileurs, policiers et espions engagés dans une lutte sans merci pour la sauvegarde de l'autocratie.
Historien spécialiste de la Russie, il plonge dans les coulisses de la machine répressive, étudie les profils de ses agents, les réseaux qu'elle est parvenue à tisser à travers l'Europe entière, mais aussi ses échecs, impuissante qu'elle était à endiguer le tumulte révolutionnaire.
Cette vaste fresque se déploie des plaines désolées de Sibérie aux rivages de la Baltique et de Saint-Pétersbourg jusqu'aux bords de la Seine. À travers les fausses conspirations, l'interception des correspondances, la corruption tentaculaire de la presse parisienne, le recrutement de policiers français par l'Okhrana et sa collaboration sans faille avec la Sûreté générale, sur fond de marche à la guerre et jusqu'à l'effondrement terminal du système, se dévoile une histoire secrète absolument déterminante dans la genèse des régimes policiers successifs qui ont enserré la Russie et qui continuent de la dominer aujourd'hui.
Une histoire monumentale. Un livre incontournable.
Le préjugé est tenace : les plus forts feraient la loi. Pourtant la nature dément ce préjugé : les plus faibles sont l'objet d'une protection remarquable dès leur conception. Les plus faibles, dotés génétiquement de pouvoirs de survie considérables, font la loi depuis l'utérus. Quelle leçon tirer de cette évidence oubliée ? Un grand livre d'éthique.
Quel message la nature nous livre-t-elle ? La force s'impose-t-elle automatiquement ? La théorie de l'évolution, trahie par le darwinisme social, répond-elle suffisamment aux problèmes éthiques de notre temps ? Finalement, la raison du plus fort est-elle toujours la meilleure ?
Le préjugé est tenace : les plus forts feraient la loi. La nature le dément pourtant : les plus faibles, à l'exemple de l'enfant à naître, sont l'objet d'une protection remarquable dès leur conception et bénéficient génétiquement de pouvoirs de survie considérables.
Dans cet ouvrage, François Guery rétablit une vérité : la loi du plus faible. Il entreprend de réécrire l'histoire de la vie évoluée, en nuançant les apports du darwinisme à l'éthique. Il expose en profondeur l'erreur de ces idéologies qui tournent le dos à la notion de transmission intergénérationnelle.
Un grand livre d'éthique qui renouvelle les débats de notre époque sur l'identité, la transmission et le droit du vivant à vivre et à s'imposer par une force qui lui est propre.
Jean-Luc Nancy nous a quittés avant la publication de ce livre d'entretiens auquel il tenait. Il porte sur l'antisémitisme et le rejet des Juifs. Pourquoi hait-on les Juifs ? Comment le judaïsme a-t-il survécu à la pulsion d'extermination ? Comment vivre avec l'antisémitisme quand on est juif ?
Autant de questions, et bien d'autres, que ces entretiens soulèvent : les origines de l'antisémitisme, sa singularité irréductible, le rôle du christianisme dans sa constitution, la distinction entre antijudaïsme et antisémitisme, l'impensé que l'exclusion des Juifs représente dans l'histoire de la philosophie, le cas Heidegger depuis la sortie des
Cahiers noirs, le phénomène de banalisation, les questions théologico-politiques, ou encore le renouveau de l'antisémitisme. La haine des Juifs semble être un fait civilisationnel avéré, que Jean-Luc Nancy analyse ici sous la forme d'un dialogue sans concession avec Danielle Cohen-Levinas.
Un événement important dans notre culture est passé quasi inaperçu : le mot " âme " a disparu de notre langage, de notre pensée, de notre quotidien. C'était pourtant le mot le plus décisif de notre civilisation. Quel est le sens de cette disparition ? Que nous dit-elle de l'homme contemporain ? L'" âme " de notre culture peut-elle encore être sauvée ?
Où est passé le mot " âme " ? Pourquoi a-t-il été escamoté ? Comment s'est-il évaporé de notre langue, volatilisé de notre culture, évanoui de notre quotidien ? Que signifie sa disparition ? Et que nous
dit-elle de l'humanité contemporaine ?
Il n'y est pas allé d'une subite révolution. Il s'est agi d'un lent mais implacable effacement. Celui que Robert Redeker dévoile et démontre ici en refaisant l'histoire de ce mot perdu. Peu à peu, on a doté l'âme, vocable crucial, d'apparents compléments qui ont fini par se révéler de
complets substituts. On lui a préféré l'ego, le moi, le sujet, la conscience puis l'inconscient et, dernièrement même, le cerveau. Ainsi, de Descartes à Derrida, des premiers modernes aux ultimes déconstructionnistes, la spiritualité dévitalisée, le monde désanimé, l'homme désincarné n'ont cessé de croître sur l'âme désertée.
Mais la réalité de l'âme, elle, n'est pas éteinte. Elle s'est seulement absentée de notre pensée. Elle demeure le chiffre secret de la vie vivante et le restera tant qu'il ne sera pas trop tard.
Cet essai libre et libérateur nous invite à souverainement la redécouvrir, la retrouver, la sauver.
Philosophe française internationalement réputée pour sa lecture révolutionnaire de la philosophie politique en Occident, Blandine Kriegel livre ici le premier tome de son opus magnum consacré à la mutation de la Renaissance, de Pétrarque à Machiavel. Magistral. Quelle est la véritable origine de la pensée politique moderne ?Où sont ses sources authentiques ? Comment est advenue et s'est bâtie cette révolution fondatrice ? Rénovant de fond en comble l'histoire de la pensée, Blandine Kriegel livre ici un monument appelé à faire date et référence.Le premier volume de cette vaste entreprise est consacré à la Florence du
Quattrocento. Pourquoi a-t-elle inauguré le retour à l'Antiquité, défini la Renaissance, constitué un modèle en Europe et a-t-elle si précocement disparu ? Personne n'ignore l'éclat de ses artistes, Brunelleschi, Botticelli, Vinci, Michel-Ange, mais qui mesure l'importance de ses penseurs, Salutati, Bruni, Alberti, Cues, Valla, Politien ? Qui sait l'influence de l'humanisme civique, le rôle des sciences physiques et historiques, la hiérarchisation intellectuelle de la rhétorique, de la logique et de la philologie qui a conduit leur démarche ? Et comment analyser leur double mouvement : l'échappée vers l'ésotérisme qui déporte la cité vers l'utopie à la manière du
Songe de Poliphile et l'attachement au réel du Prince amer, abrupt et armé de Machiavel ? La
République imaginaire montre comment Florence, avec ses papes, ses potentats, ses peintres et ses philosophes, demeure au coeur de notre rêve politique.
La vieillesse. Les responsables des politiques publiques n'en parlent qu'en termes de dépendance et de maladie. Mais le vieillissement déclin a laissé la place à une longévité active, qui participe vraiment à la société. Il est temps de changer le regard sur les personnes âgées !
Vieillir dans la dignité : telle est la demande des personnes âgées. Elle semble aller de soi. Ce n'est pas le cas, nous alerte le professeur Gilles Berrut. Au contraire, dans notre société de la performance, cette évidence est devenue un défi. La difficulté du vieillissement ne provient pas des problèmes dont il est la source mais des préjugés dont il est l'objet. C'est dans ce mécanisme de discrimination que se tient l'obstacle majeur.
Que faut-il faire afin d'assurer à nos anciens une existence digne d'être vécue ? Notre grand gériatre ne se contente pas de s'interroger sur les établissements dont les modèles de fonctionnement doivent être profondément réformés. Il dépiste aussi cette tendance banale à ne pas les considérer comme de véritables interlocuteurs, la réalité de l'âge servant trop souvent à couvrir ce déni d'humanité.
Or l'urgence est de changer notre regard sur les personnes âgées car elles-mêmes ont changé, et de les prendre en compte dans les politiques publiques. Plus que jamais, au sein de nos communautés, elles représentent une précieuse ressource de développement, un indispensable levier de cohésion sociale.
Ce livre de vérité est aussi un manuel d'espérance.
Professeur de médecine gériatrique, chef du pôle de gérontologie clinique à l'université et au CHU de Nantes, fondateur et président du Gérontopôle des Pays de la Loire, Gilles Berrut est l'auteur, entre autres, de La longévité, une chance pour tous
et Le vieillissement, à la croisée des projets.
N'en déplaise aux déclinistes, la fin de la civilisation chrétienne n'est pas la fin du monde. Ce qui se joue à travers l'inversion normative et la transformation radicale des moeurs, c'est le retour du monde païen. Un livre fondamental pour comprendre cette mutation. Un grand livre de Chantal Delsol. Seize siècles de Chrétienté s'achèvent. Le temps présent connaît une inversion normative et philosophique qui nous engage dans une ère nouvelle.
La transition est brutale. Elle est difficile à accepter pour les défenseurs de l'âge qui s'efface.
De même que le vieillard tend à colorer le monde de sa propre décrépitude et à le voir décadent, de même il est des chrétiens qui, aujourd'hui, se plaisent à contempler le déclin du monde dans leur propre déclin.
Nous assistons en fait à une métamorphose. Le temps païen qui s'ouvre restaure les anciennes sagesses en même temps que les anciennes sauvageries. Le grand Pan est de retour.
L'ère chrétienne qui s'achève avait vécu sur le mode de la domination. Le christianisme doit inventer un autre mode d'existence. Celui du simple témoin. De l'agent secret de Dieu.
C'est une page d'histoire oubliée ou méconnue qu'exhume ici Philippe Simonnot. Celle des liens que, à l'entour des années 1930, le nazisme ascendant a entretenus avec l'écologie émergente.
C'est une page d'histoire oubliée ou méconnue qu'exhume ici Philippe Simonnot. Celle des liens que, à l'entour des années 1930, le nazisme ascendant a entretenus avec l'écologie émergente. Comment expliquer ce rapport troublant ? Quelle conception le Troisième Reich prônait-il de la nature ? Quelles lois édicta-t-il en faveur de l'agriculture, de la création de parcs nationaux, de la protection des forêts ou des animaux ? À quelle représentation de l'environnement se référait-il ?
À travers un examen minutieux des théories et des mesures nazies dans ce domaine, mais aussi à travers un décryptage inédit des thuriféraires de cette tendance, Ernst Haeckl, Walther Schoenichen ou Richard Walther Darré, Philippe Simonnot démêle les fils de toute une généalogie idéologique. L'écologisme dont se revendiquait le nazisme reposait sur l'idéalisation d'une nature sauvage mâtinée de darwinisme
social, porteuse d'une exaltation de la force et d'une aspiration païenne à la volonté de puissance. Elle participait en fait de l'antihumanisme fondamental de ce totalitarisme.
Une contribution à l'histoire des idées sur une appropriation qu'il faut connaître pour pouvoir mieux la critiquer et la contester.
Que répondre à son enfant persuadé que l'Occident est raciste par nature, que son ressenti vaut plus que la science ? L'enjeu, c'est l'école et la société de demain. Des pistes pour comprendre son enfant woke, et renouer le dialogue avant de le virer de la maison.
" Woke ", " privilège blanc ", " décolonialiser ", " hétéropatriarcat ", " intersectionnalité ", " racisé ", " études de genre "... Depuis que votre enfant est entré à l'université, le voilà qui emploie un vocabulaire pour le moins novateur et auquel, soyons honnête, vous ne comprenez pas grand-chose. Pire encore, il use et abuse de l'écriture inclusive, s'insurge en permanence et entend " déconstruire " tout ce que son éducation lui a inculqué.
Alors, que répondre à cet enfant, persuadé que l'État est systémiquement raciste ? Que son ressenti vaut plus que la science ? Que la langue " invisibilise " le féminin ? Ou encore que l'on peut étudier, au même titre que n'importe quel idiome, la langue des plantes et des cailloux ?
Voici enfin le manuel indispensable pour comprendre votre enfant woke ainsi que votre époque, afin de résister à l'air du temps.
Une révolution sociale en Canaan, présentée de manière poétique dans l'Exode. Un dieu, celui de Moïse, qui marque la naissance d'une " contre-religion ". Un dispositif d'émancipation. Tel est le récit que dessinent en creux les dernières découvertes.
Qui était Moïse ? L'histoire de la sortie d'Égypte n'est-elle qu'une légende ? Pourquoi la Bible le présente-t-elle comme un lépreux né d'un inceste dans une tribu maudite ? Grâce aux découvertes les plus récentes des historiens et des archéologues, il est possible d'explorer le noyau de vérité du récit de l'Exode.
Un soulèvement a eu lieu en Canaan dans l'Antiquité. Il a donné naissance à une société sans roi et sans État, dont les lois sont hospitalières aux étrangers, favorables aux asservis, aux exclus. Cette insurrection n'aurait pas été possible si un homme surnommé Moïse n'avait pas introduit un dieu étranger, un dieu qui ne sanctifie pas le pouvoir des rois, mais soutient les opprimés dans leur combat pour la justice. L'enquête se centre alors sur le dieu de Moïse afin d'élucider la genèse du monothéisme. Ce n'est pas seulement l'histoire de l'Exode qui est interprétée ici de façon originale, mais aussi le sacrifice d'Abraham, l'Alliance, le bouc émissaire, le messie. On en vient alors à se demander si le monde de Moïse, un monde affecté par une crise dévastatrice, ne ressemble pas étrangement au nôtre et si la promesse d'émancipation portée par ce récit ne nous est pas aussi adressée.
Nos pensées auraient le pouvoir de viser le monde ? Dans ce livre, Pierre Steiner mobilise les ressources du pragmatisme et de la philosophie des techniques pour développer l'idée que nos pensées ne visent pas le monde mais y sont inscrites. Un ouvrage qui fera date.
Un citron,
La Joconde et le Père Noël. Aucun de ces trois objets ne se trouve dans notre esprit, pourtant, nous parvenons à les concevoir. Comment ? Mobilisant les ressources du pragmatisme et de la philosophie des techniques, Pierre Steiner développe l'idée que nos pensées ne visent pas le monde mais y sont inscrites.
Les principales traditions philosophiques ont en commun le présupposé que l'esprit serait comme un archer qui aurait le pouvoir, par la pensée, de " viser le monde ", ce que l'on nomme " intentionnalité ", et l'idée que les techniques ne sont que des applications de celle-ci. Contre ces présupposés, l'auteur propose une relecture critique de l'histoire de la philosophie ainsi qu'une reconsidération de la nature technique de notre intelligence.
Une pensée est un acte qui nous engage dans une situation et les concepts ne sont pas des représentations mais des techniques d'usage de signes. En dialoguant rigoureusement avec la phénoménologie et la philosophie analytique du langage et de l'esprit, mais aussi avec les sciences cognitives, Pierre Steiner combine dans cet ouvrage archéologie historique et discussion critique. Il aboutit à un positionnement radicalement nouveau.
Par son ambition, son originalité et l'ampleur des auteurs convoqués, un livre qui fera date.