À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Felix Kersten est spécialisé dans les massages thérapeutiques. Parmi sa clientèle huppée figurent les grands d'Europe. Pris entre les principes qui constituent les fondements de sa profession et ses convictions, le docteur Kersten consent à examiner Himmler, le puissant chef de la Gestapo. Affligé d'intolérables douleurs d'estomac, celui-ci en fait bientôt son médecin personnel. C'est le début d'une étonnante lutte, Felix Kersten utilisant la confiance du fanatique bourreau pour arracher des milliers de victimes à l'enfer.
Joseph Kessel nous raconte l'incroyable histoire du docteur Kersten et lève le voile sur un épisode méconnu du XXe siècle.
« Les commencements de la Révolution sont ceux d'une extraordinaire accélération de l'histoire. Les événements s'y bousculent dans un luxe d'acteurs, d'envolées, de confusion et de coups de théâtre. Ce qui s'est passé à ce moment-là n'est intelligible que si l'on restitue les faits dans une séquence fondatrice.
« Trois événements, liés entre eux et par lesquels tout advient, n'avaient jamais été racontés en tant que tels. Le mercredi 17 juin, les députés du tiers état s'érigent en "Assemblée nationale". Le samedi 20, ils jurent de ne jamais se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France. Le mardi 23 juin, ils envoient promener le roi, sa Cour et ses soldats. "Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes." Et le roi cède.
« La Révolution s'est jouée et accomplie en sept jours et cinq décrets. Son destin, ses héritages y sont comme scellés. Jusqu'à la guerre civile. Jusqu'à la Terreur. »
Le dernier opus d'Emmanuel de Waresquiel, enrichi d'abondantes sources inédites, change radicalement notre lecture de la Révolution. L'auteur raconte « ses » sept jours tambour battant en un récit alerte qui se lit comme un roman à suspense.
Une histoire de France du XXe siècle à nos jours, originale et subjective, par le prisme de ses étrangers célèbres." Je suis né le 4 avril 1945 à Montauban de parents allemands, lesquels ont attendu plus de six mois pour déclarer ma venue au monde - trop tard ! Cela a fait de moi un apatride, qui a grandi dans le 15e arrondissement de Paris avec les derniers hussards noirs de la République, a été un supporter inconditionnel de l'équipe de France de Raymond Kopa en 1958, avant d'arriver à Francfort et de prendre la nationalité allemande... pour éviter le service militaire. Revenu en France pour mes études, j'en suis expulsé en mai 1968 - une interdiction de séjour levée dix ans plus tard.
Depuis, ma vie est une sorte de pont entre l'Allemagne et l'Hexagone, et, en 2015, j'ai obtenu le droit de devenir aussi français. Pouvoir désormais jouer avec les deux maillots correspond au fond assez bien à mon état d'esprit : la France doit beaucoup à ses étrangers, sans qui son histoire aurait été tout autre. Ainsi, c'est également la Grande Histoire qui se dessine à travers eux : car tous sont arrivés au gré des mouvements politiques, économiques, scientifiques, culturels... et même sportifs. "
C'est ce cheminement que retrace ce livre à quatre mains, faisant halte ici auprès d'un Émile Zola s'éteignant à l'aube de la Belle Époque, là au couronnement à Cannes des Indigènes de Rachid Bouchareb ; et, toujours, au côté de ces hommes et femmes qui, venus d'ailleurs, ont depuis cent cinquante ans mis la main à l'ouvrage, glorieux et laborieux, d'un pays qui s'écrit.
Ce livre est une histoire de l'Ukraine, du territoire et des hommes qui l'habitent, depuis Hérodote jusqu'à Zelensky. Racontée avec brio à travers une suite d'événements et de portraits des protagonistes insérée dans l'histoire politique, économique et militaire de l'Europe et dans celle de la chrétienté ; les deux présentées dans leurs grandes lignes mais sans simplifications excessives. La moitié du livre traite de la période antérieure à la Première Guerre mondiale, ce qui laisse assez de place pour une histoire plus détaillée de l'époque contemporaine.
L'ambition de l'auteur vise toutefois un objectif plus difficile à atteindre que celui de simplement raconter à ses lecteurs l'histoire d'un pays souvent mal connu. Il essaie de leur faire comprendre toute la complexité de la situation de l'Ukraine en dévoilant ses racines historiques. Il y réussit pleinement en montrant comment un ensemble humain traversé par des frontières écologiques, religieuses, linguistiques, politiques, et dont les composantes ont vécu des passés fort différents, construit une identité commune, devient une nation et se donne un État.
Serhii Plokhy évite toute apologie, ne cache pas les faces sombres du mouvement national ukrainien et les énormes difficultés d'apprentissage de l'indépendance face à un voisin, la Russie, puissant et hostile.
Cette histoire de l'Ukraine est aussi celle de la Russie, l'une n'étant pas intelligible sans l'autre. À ce titre, elle est une excellente introduction à la compréhension du conflit actuel.
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, l'homicide d'un homme noir par un policier blanc suscite des manifestations géantes dans l'ensemble des États-Unis. En quelques jours, « Black Lives Matter » devient un slogan universel, tout en inscrivant son action dans la longue histoire des luttes politiques des Noirs américains.
L'histoire des Africains-Américains, nous rappelle Pap Ndiaye, est marquée au fer rouge par l'esclavage, la ségrégation et les
violences raciales. Sans oublier les résistances, les victoires remportées dans la douleur et les cultures artistiques d'une richesse inouïe, notamment les spirituals, le gospel et le jazz.
De la révolte de Nat Turner en 1831 à l'abolition de l'esclavage en 1865, des lois qui imposent la ségrégation et la privation du droit de vote dans le Sud des États-Unis au fameux I Have a Dream de Martin Luther King, du mouvement Black Power à l'élection de Barack Obama, l'auteur analyse les combats, les conquêtes et les espoirs vécus par les Noirs américains depuis deux siècles.
Un livre-somme sur l'histoire, l'idéologie et la culture de la France coloniale, qui fera date
Depuis vingt ans, l'histoire coloniale (et ses brûlants prolongements actuels dans les enjeux de mémoire) est au cœur des débats de la société française. En cette année où nous commémorons les soixante ans de la fin de l'Empire colonial français avec les accords sur l'Algérie, quatre historiens – Nicolas Bancel, Pascal Blanchard, Sandrine Lemaire et Dominic Thomas – ont considéré qu'il était pertinent de sélectionner les cent meilleurs textes-références écrits par les spécialistes français et internationaux sur le passé colonial de la France, qui permettent de plonger dans deux siècles et demi d'histoire coloniale, de 1763 au débat actuel sur la mémoire coloniale, et de les rassembler dans un ouvrage unique, hors norme.
Le livre est construit sur cinq grands ensembles chronologiques : (1) les débuts de l'utopie coloniale à la fin du siècle des Lumières et du Premier Empire ; (2) l'expansion coloniale à marche forcée au XIXe siècle et la naissance de la culture coloniale ; (3) l'apogée colonial au xxe siècle mais aussi la fragilité de l'Empire liée au début des revendications ; (4) les Indépendances et la fin du rêve colonial ; (5) l'après-Empire : la persistance des effets de colonisation dans la société contemporaine et les débats autour de la mémoire coloniale (décolonial, postcolonial, déboulonnage des statues, musées...). Un cahier iconographique de 48 pages contiendra une centaine d'illustrations sur l'entreprise coloniale, la culture et la propagande impériale (vie quotidienne, scènes de rue, affiches de propagande, cartes postales, dessins et presse, etc.).
La colonisation française est au cœur du récit national français, elle traverse les siècles et les régimes politiques. Cette histoire se déroule sur les cinq continents, sur tous les océans, elle marque le monde (plus de cinquante États aujourd'hui indépendants sont concernés ainsi que des régions ultramarines) et la société française de Louis XVI à Emmanuel Macron. Un travail considérable a été fait par des historiennes et des historiens durant ces dernières années, travail qu'il est temps de transmettre et de faire connaître au grand public. En résulte une " histoire globale ", un ensemble qui parle du monde entier, et qui porte un regard à 360° sur la colonisation, l'idéologie coloniale et la culture coloniale.
Pour saisir l’évolution politique de la France, les résultats locaux des élections sont essentiels. Leur extrême variabilité géographique semble un défi à leur compréhension. Grâce à des cartes précises qui resituent l’électeur dans son proche milieu plutôt que seulement dans une classe sociale, cet ouvrage ambitieux montre que les variations locales de l’opinion obéissent souvent à une logique historique de longue durée qui se déroule généralement en trois stades : apparition d’une nouvelle opinion à cause d’un évènement singulier, propagation sur un terrain préexistant, limitation par les territoires des opinions rivales. Au fil des pages, Bonnets rouges, Gilets jaunes, partisans de Chasse, pêche, nature et traditions (CPNT), mais aussi du Rassemblement national, du Parti communiste, de la droite et de la gauche se mettent en place dans l’espace français. Alors s’éclaire l’épuisement actuel de l’opposition de la droite et de la gauche, comme les tentatives de remplacer cette opposition, qui puisent dans un passé plus ancien, structuré par des régularités géographiques. Ce qui est souvent présenté comme une histoire progressive est ainsi doublé par une histoire à l’envers, par la réapparition de clivages passés souvent très anciens
Hervé Le Bras est historien et démographe, directeur d’études à l’EHESS. Il a notamment publié Marianne et les lapins : l’obsession démographique (Hachette, 1992) et Naissance de la mortalité (Gallimard/Seuil, 2000). Avec Emmanuel Todd, il est l’auteur du best-seller Le Mystère français (Seuil, 2013). En 2016, il a également publié Le Nouvel Ordre électoral aux Éditions du Seuil.
L'histoire débute à la fin du XIXe siècle. Persuadés d'avoir retrouvé en Afrique la nature disparue en Europe, les colons créent les premiers parcs naturels du continent. Puis, au lendemain des années 1960, les anciens administrateurs coloniaux se reconvertissent en experts internationaux. Il faudrait sauver l'Éden ! Mais cette Afrique n'existe pas. Il n'y a pas de vastes territoires vierges de présence humaine, arpentés seulement par ces hordes d'animaux sauvages qui font le bonheur des safaris. Il y a des peuples, qui circulent depuis des millénaires. Pourtant, ces hommes, ces femmes et enfants sont encore expulsés des parcs naturels africains, où ils subissent aujourd'hui la violence quotidienne des éco-gardes soutenus par l'Unesco, le WWF et tant d'autres ONG.
Convoquant archives inédites et récits de vie, ce livre met au jour les contradictions des pays développés qui détruisent chez eux la nature qu'ils croient protéger là-bas, prolongeant, avec une stupéfiante bonne conscience, le schème d'un nouveau genre de colonialisme : le colonialisme vert.
Les rois de France en majesté.
Il ne s'agit pas d'une histoire de la monarchie française, mais de celle de " nos rois " : ceux dont le règne a le plus marqué l'histoire nationale. Si Franck Ferrand évoque, par souci de clarté et de filiation, les premiers (jusqu'au début de la dynastie capétienne) et les derniers monarques (jusqu'à Louis-Philippe), il s'attache principalement à raconter la vie et l'oeuvre de quatorze d'entre eux, depuis Philippe-Auguste jusqu'à Louis XVI. Soit, entre ces deux souverains, les figures de Saint Louis, Philippe Le Bel, Charles V, Charles VII, Louis XI, Louis XII, François Ier, Henri III, Henri IV, Louis XII, Louis XIV et Louis XV. Des portraits enlevés, écrits avec grâce et servis par une superbe iconographie (une centaine d'illustrations dont plusieurs tableaux généalogiques). La véritable histoire des " rois qui ont fait la France ".
Après les industries lourdes, automobiles, électroniques, la Corée est en passe de réussir dans de nouveaux domaines où on ne l'attendait pas : le cinéma, les livres ou encore la musique. Une conquête mondiale, un soft power presque parfait qui hisse désormais le pays au rang des nations les plus développées...
Pourtant, la péninsule hyper connectée et résolument tournée vers l'avenir a connu des heures sombres : après son annexion par l'empire japonais en 1910, la nation disparaît de la scène mondiale et ne réapparaît qu'avec la guerre de Corée.
Dans cet ouvrage, Samuel Guex raconte la longue histoire d'un pays qui se réinvente sans cesse et ne renonce jamais. Mêlant son récit aux débats actuels qui agitent les Coréens - et la Réunification n'est pas l'un des moindres -, il montre à quel point le passé reste fondamental pour comprendre la modernité de la Corée...
De quelle Russie Poutine est-il le maître ? Pour unifier ce peuple pluriel conquis tour à tour par les Vikings et les Mongols, sans véritable frontière naturelle, aussi européen qu'asiatique, la Russie a fait de ses multiples influences son identité propre, quitte à lui forger des légendes. Mais, en jouant de ce passé, elle s'est enfermée et contrainte dans ses rapports au monde extérieur. Telle est la thèse de Mark Galeotti qui, tout en relatant avec brio l'histoire de ce pays-continent en quelques chapitres enlevés, nous donne les clés pour le comprendre.
Une réflexion passionnante et accessible, jamais coupée de la Russie moderne, pour mieux appréhender la figure de Vladimir Poutine et le poids de l'Histoire dans la crise géopolitique actuelle.
Aux yeux de l'Occident, le Japon a toujours été un mystère, nourri de clichés et de fantasmes : Cipango aux murs couverts d'or rêvée par Christophe Colomb, la terre de mission de François Xavier, l'empire soudain clos sur lui-même, l'adversaire acharné de la guerre d'Asie- Pacifique, la victime des premières bombes atomiques, l'inventeur du zen et de l'ikebana, le colossal concurrent technologique et commercial...
L'histoire du Japon est d'abord celle d'un peuple épris de nouveauté, d'origine hétérogène, qui a su évoluer au contact d'autres mondes et se muer en État-nation impérial, puis industriel : la Chine lui apporte code, croyance, écriture, de quoi tisser une culture de son cru ; l'Occident échoue à le convertir au christianisme au XVIe siècle, mais, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'oblige à suivre son modèle technique sous peine de colonisation brutale.
Le Japon, pourtant la référence économique suprême dans les années 1980, subit une récession sensible depuis le début des années 1990 et se retrouve aujourd'hui pris en tenaille entre la Chine et les États- Unis. Il n'en reste pas moins encore la troisième puissance économique mondiale, affiche sa présence sur tous les foyers de la mondialisation, diffuse tous azimuts les produits de son soft power et ne cesse d'innover et souvent de surprendre.
À l'aube de l'ère Reiwa, Gérard Siary retrace le mouvement d'ouverture et de fermeture à l'ailleurs et à l'étranger, qui a toujours rythmé l'évolution de l'archipel et modelé son identité culturelle. Il aborde des thèmes souvent peu évoqués : image du Japon en France et à l'étranger, mythes et mythologie, racisme et minorités, diaspora, etc. C'est cette histoire renouvelée d'un peuple à nul autre pareil, qui a dû et su faire son miel de la prétendue « modernité », sans y perdre son âme ou son identité, qu'il nous raconte avec passion.
Une histoire mondiale de l'Afrique, une histoire africaine du monde. Tel est le double pari de cet ouvrage ambitieux qui nous plonge dans la conversation que les sociétés du continent africain ont, au cours de l'histoire, toujours entretenue avec celles du reste du monde. Une conversation multimillénaire, depuis la dispersion des humains modernes jusqu'à nos jours, dont les auteurs et autrices nous invitent à écouter toutes les tonalités. Car cette histoire est faite de rapports de domination et de violences, de rejets et de révoltes, mais également d'interactions à toutes les échelles, de circulations de biens et d'idées, d'innovations et d'adaptations locales, de mutations globales.
S'émancipant des monologues factices qui divisent le passé, ce livre propose une histoire polyphonique. Il s'appuie sur les recherches les plus actuelles et les plus poussées pour éclairer la manière dont les sociétés africaines ont toujours pris part au monde.
"Et puis il y a ces années-ci, les vingt premières du XXIe siècle, où la machine à fabriquer l'Histoire tourne à plein régime et fait de nouveau vaciller notre monde européen bien ordonné, fondé sur la paix et la prospérité."
Comment l'Europe a-t-elle géré les crises qui ont secoué le continent depuis 1999 jusqu'à aujourd'hui ? Après le succès de Voyage d'un Européen à travers le XXe siècle, Geert Mak reprend son récit à l'aube du nouveau millénaire.
En s'appuyant sur des entretiens et des rencontres, l'auteur interroge à la fois les grands mouvements de l'Histoire et les vies des citoyens qui ont dû en subir les conséquences, mettant en lumière ce qui nous lie, mais aussi ce qui nous divise en tant qu'Européens. Cet essai brûlant d'actualité nous invite à revisiter les événements qui ont marqué le début du XXIe siècle, de la tragédie du 11-Septembre jusqu'à l'agression armée de la Russie contre l'Ukraine.
Écrit d'une plume limpide pleine de vivacité, Les rêves d'un Européen au XXIe siècle nous offre un panorama puissant et sensible de ces deux dernières décennies.
L'histoire des neuf Shahs qui ont fondé l'Iran moderne.Sophis, Safavides, Séfévides... Si les noms qui désignent cette dynastie sont nombreux, ce qu'elle accomplit est unique : entre 1501 et 1722, elle fait vivre à l'Iran l'âge d'or de son histoire.
Après une période médiévale qui voit de nombreux empires éphémères régner sur une zone mal définie, les neuf Shahs qui se succèdent à la tête de la Perse pendant deux siècles parviennent à mettre en place un pouvoir fort et centralisé, à fédérer un territoire composite, à stabiliser les frontières face aux forces étrangères - essentiellement ottomanes et ouzbèques -, à redéfinir juridiquement les rapports entre les pouvoirs internes et, enfin, à imposer le chiisme comme religion d'État. Cet apogée est en grande partie dû au plus illustre des souverains de cette lignée, le grand Abbas Ier (1587-1629). Réformateur, administrateur, conquérant, il est également visionnaire : en choisissant de déplacer la capitale à Ispahan, il sait qu'il va faire de son empire une puissance importante sur le plan international. Et en effet, cette " moitié du monde " ouvre le pays aux échanges politiques, diplomatiques, commerciaux, religieux et artistiques. Alors quelles faiblesses précipitent la chute de la dynastie sous les assauts afghans au XVIIIe siècle ?
S'appuyant sur de nombreux récits iraniens et occidentaux, Yves Bomati nous fait revivre deux cents ans d'histoire méconnue. Romanesque mais en rien romancée, cette synthèse retrace toute l'épopée des grands Sophis, l'héritage durable qu'ils ont laissé en Iran et leur imprévisible chute.
Le Rhinocéros d'or peint le tableau d'une Afrique méconnue, celle des « siècles d'or » du Moyen Âge (VIIIe-XVe siècle).Le témoignage d'un négociant, d'un aventurier, d'un géographe arabe, une carte, une fresque, une inscription gravée, les ruines d'une ville de sel ou de terre, un site récemment fouillé, sont autant de traces qui permettent à François-Xavier Fauvelle de reconstituer ces pans d'histoire. Il nous mène de l'Afrique du Nord aux royaumes du Ghâna et du Zâfûn, de l'empire du Mâli à l'Égypte, du Kânem près du lac Tchad aux royaumes chrétiens de Nubie et d'Éthiopie, des principautés de la côte d'Afrique de l'Est aux énigmatiques ruines de Grand Zimbabwe. On découvre les cours de souverains opulents ; les villes bruissantes d'activité où les commerçants du monde islamique rencontraient les négociants africains ; les marchés où s'échangeaient ambre de cachalot, esclaves et or contre perles indopacifi ques et vaisselle de Chine. Les sociétés africaines étaient alors parties prenantes d'un vaste monde interconnecté. Devenu un classique, Le Rhinocéros d'or a été traduit en une dizaine de langues. Paru dans sa première version en 2013 (Alma), le livre a reçu le Grand Prix du livre d'histoire (Rendez-vous du livre d'histoire de Blois), l'édition anglaise (Princeton University Press, 2018) celui du « Medieval book of the year » (Medievalists.net).Cette nouvelle édition est augmentée de plusieurs chapitres et enrichie des fruits d'une dizaine d'années de recherches.
La Russie d'hier, d'aujourd'hui et de toujours racontée à travers sa ville emblématique.Peu de villes ont autant souffert que Smolensk, incendiée lors de sa conquête par les troupes napoléoniennes, martyrisée par les nazis. Le nom de cette " Ville héros ", l'une des plus vieilles cités de Russie qui commande la route des grandes invasions venues de l'Ouest, résonne sans cesse dans l'histoire du pays. Stendhal y écrivit ses plus belles pages sur la " déplorable catastrophe " que fut l'invasion de la Russie par la Grande Armée. Patrie de Mikhaïl Glinka et de Youri Gagarine, Smolensk fut également l'un des laboratoires du bolchevisme et de la répression stalinienne. Les victimes de ses tueries de masse sont ensevelies à quelques kilomètres, dans la forêt de Katy´n où les bourreaux du NKVD, la police politique soviétique, massacrèrent 4 400 officiers polonais au printemps 1940. Soixante-dix ans plus tard, en 2010, l'avion présidentiel polonais avec la délégation venue leur rendre hommage se crashait non loin de son aéroport là où, en 1943, Hitler aurait dû mourir si la bombe placée dans son avion avait explosé. Toujours immortelle derrière sa ceinture de remparts, parsemée des clochers baroques de ses nombreuses églises, Smolensk illustre aussi l'obsession des Russes pour la " Grande Guerre patriotique ", portée à son paroxysme par Vladimir Poutine. Le souvenir de la Seconde Guerre mondiale et de ses 27 millions de morts est devenu la matrice de celle qu'il a déclenchée en Ukraine. Conjuguant avec maestria récit historique et grand reportage, passé et présent, François Malye entraîne le lecteur par ce texte enlevé, nerveux, riche en anecdotes qui croise l'héritage des grands mémorialistes du Premier Empire avec un récit personnel qui n'est pas sans évoquer la prose de Jean-Paul Kauffmann.
La cité aux mille secrets.Derrière ses murs pourpres, la Cité interdite de Pékin renferme bien des secrets. Et pour cause, inaccessible au public - d'où son nom -, cet inestimable palais médiéval, de dix fois la taille de Versailles, fut la résidence des vingt-cinq empereurs des dernières dynasties chinoises, Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912). Leur famille et leur cour ne sortant qu'en de très rares occasions de cette " ville dans la ville ", toutes les décisions politiques et administratives étaient prises en son sein, alimentant l'aura d'un lieu mystérieux à l'écart du monde terrestre. S'appuyant sur une historiographie récente, notamment hongkongaise, Bernard Brizay, spécialiste de l'histoire de la Chine, nous plonge au coeur de la cité-étoile, représentation symbolique du pouvoir absolu de ces illustres occupants. Plus qu'un récit des souverains et de leur exercice du pouvoir, c'est toute la vie quotidienne de cour, ses intrigues tortueuses, ses multiples complots, ses rituels, ses tacites hiérarchies internes, son cérémonial ambivalent, qui est mis en lumière. Un intérêt particulier est pour la première fois accordé aux eunuques, pièces maîtresses de la bureaucratie impériale qui assurent à la fois le rôle de conseillers, d'hommes de confiance auprès des souveraines et concubines, et de maîtres espions. Dans ce récit enlevé et sulfureux, l'auteur fait revivre depuis sa construction la glorieuse et tragique histoire de ce monument emblématique du pouvoir impérial chinois.
« Après les attentats de 2015, la laïcité fut invoquée et convoquée. Dans les collèges et lycées du pays, le élèves furent rassemblés et des leçons de laïcité leur furent administrées. Après l'horrible assassinat de Samuel Paty, les enseignants ont de nouveau été instruits d'informer leurs élèves sur la laïcité. Le drame est qu'ils se sentent tout autant démunis qu'il y a cinq ans, car la laïcité souffre d'une double ignorance. D'abord ceux qui lui sont attachés et sonnent parfois l'alarme, rendent sa défense impossible, faute d'arriver à la définir simplement et clairement. Du coup, elle est perçue par d'autres comme un catéchisme répétitif, un corset vide de sens, voire comme un régime de discriminations, c'est-à-dire rien de ce qu'elle est... La laïcité, qui permet aux croyants et non croyants d'être libres et égaux en droit, est au coeur de l'identité française. Mais la majorité des Français ne sont pas à même de la définir. Ils ne sont pas capables d'expliquer à leurs enfants, à leurs amis, à leurs collègues, comment elle vit en droit et en pratique. De la Laïcité offre pour la première fois et pour tous publics, une définition et une explication fondées sur le droit et sur l'histoire. Son appropriation par le plus grand nombre des citoyens est le premier instrument de sa défense efficace et légitime. »Patrick Weil
D'Ivan le Terrible à Nicolas II (1547-1917), la Russie
est dirigée par un tsar. Autocrate, il tient son pouvoir de
Dieu et de lui-même et ne saurait le partager. Il règne et
il gouverne. Les changements de titulature, de capitale
et même l'accession de femmes au trône, avec les impératrices
du XVIIIe siècle, ne changent rien à la substance
du pouvoir, ni au lieu du couronnement qui demeure
toujours Moscou.
À travers les biographies contrastées des souverains et
souveraines qui se sont succédé, Pierre Gonneau explique
ce qui fait l'essence du personnage et sa fonction, du
premier tsar, Ivan le Terrible, jusqu'à l'abdication du dernier,
Nicolas II, en passant par les fi gures monumentales, comme
Pierre le Grand, Catherine II, ou Alexandre II, mais aussi par
les tsarévitchs assassinés et les imposteurs qui prétendent
les réincarner : les faux Dimitri ou le cosaque Emelian
Pougatchev... Il les fait revivre dans leur réalité humaine,
dans leurs succès et leurs échecs, mais aussi dans la
manière dont ils ont habité ce rôle unique.
C'est une façon nouvelle, ô combien enrichissante, de
raconter l'histoire de la Russie d'Ancien Régime.
Autant de vies qui se lisent comme de véritables romans.Inspiré de la célèbre émission du même nom animée par Lorànt Deutsch sur RTL, ce livre a l'originalité d'aborder l'Histoire avec ceux qui l'ont faite ou s'y sont distingués.
Vous y retrouverez, entre autres, Cléopâtre, irrésistible et munificente, qui use de sa séduction comme d'une arme de guerre, efficace avec César, désastreuse avec Marc-Antoine... Dagobert, un très grand roi dont on n'a retenu qu'une pantalonnade... Gilles de Rais, le fidèle compagnon de Jeanne d'Arc, que la mort de celle-ci a dû rendre fou...
Vous y verrez réhabilitées Lucrèce Borgia, à qui l'on a fait endosser les crimes de sa famille, et Catherine de Médicis, qui a pourtant tout fait pour la coexistence pacifique des catholiques et des protestants.
Et Danton, le stentor de la Révolution ! Et Napoléon, l'Aigle devenu un ogre détesté. Et Geronimo : une vie de guerre pour sauver une civilisation ! Sans compter les écrivains, les artistes... Léonard de Vinci qui repose à Amboise ; Clemenceau, député journaliste aux formules assassines et " Père la Victoire " pour les poilus de 1914. Ou bien Sarah Bernhardt, diva internationale qui avait pourtant répondu au directeur de la Comédie-Française où elle se présentait : " Non, monsieur, je n'aime pas le théâtre " !
Ce livre efface la coupure aussi traditionnelle qu'arbitraire entre le Moyen Âge et l'époque moderne. C'est toute cette période, de Charles VII à Henri II, qui est placée sous le signe ' des ' Renaissances. La fin de la guerre de Cent Ans et des grandes crises socio-économiques, au milieu du XVe siècle, est effectivement le point de départ d'un renouveau général, des hommes, des échanges, des richesses... La période 1453-1559 est alors entraînée dans un mouvement de floraison, de dynamisme et de créativité en de multiples domaines ; c'est ce siècle effervescent qui, en définitive, correspond bien à l'appellation de ' beau XVIe siècle '.
Il s'agit bien ici d'un ' certain regard ' sur le temps des Renaissances. La dialectique du changement (emblématique des représentations sur la période) et des continuités suppose d'évaluer avec justesse l'ampleur des mutations. Elle nourrit le débat, déjà ancien, sur la ' modernité ' de la Renaissance : s'agit-il de l'enfantement d'un monde nouveau ou du point d'aboutissement d'un certain rapport au monde, issu des derniers siècles médiévaux ? Cette interrogation permet de tisser la trame qui sépare ce temps lumineux des Renaissances des ténèbres des guerres de Religion...
Le Culte de la personnalité au XX e siècle.
Le culte de la personnalité chez les dictateurs a longtemps été considéré comme une dérive mégalomaniaque empreinte de folie et de paranoïa. Pour l'historien Frank Diktter, la mise en scène de sa propre personne est au contraire indispensable au maintien d'un tyran au pouvoir. Si la terreur et la répression permettent la mise au pas d'un pays, il est nécessaire de contrôler les esprits et de rendre impossible toute rébellion. À travers de nombreux exemples, il décrypte comment huit dictateurs du XXe siècle ont su créer l'illusion d'un soutien populaire et ont réussi à entraîner tout un peuple dans leur folie destructrice.
Féru d'histoire et conteur savoureux, Bruno Solo a convié chez lui, le temps d'un dîner imaginaire, des personnages de l'Histoire de France : Clovis, l'inconnu le plus célèbre de notre récit national ; le sage Éloi, ministre de Dagobert ; Alcuin, l'avisé moine et conseiller très éclairé de Charlemagne ; l'ardente Aliénor d'Aquitaine, reine de France puis d'Angleterre ; Christine de Pizan, la première femme écrivaine et philosophe de langue française à avoir vécu de sa plume ; Michel de l'Hospital, chancelier, apôtre de la tolérance pendant les guerres de religion ; Théophraste Renaudot, homme-orchestre et fondateur de La Gazette ; René-Robert Cavelier, l'explorateur mégalo du Mississippi et de la future Louisiane ; le Chevalier d'Éon, l'agent secret à l'identité sexuelle mystérieuse ; Louise Michel, institutrice féministe, figure de la Commune de Paris et militante anarchiste ; Georges Mandel, politique clairvoyant face au péril nazi, chef de cabinet de Georges Clemenceau.Le banquet promet d'être animé !En hôte curieux et mordant, Bruno a l'art de relancer la conversation. Il n'hésite pas à poser les questions qui fâchent, dégonfle certaines légendes, fait des parallèles avec notre présent. Sans jamais se départir de son esprit caustique et de son humour.Les Visiteurs d'Histoire offre des portraits vivants de figures parfois méconnues. Une narration divertissante, pleine de fantaisie, au service d'un fond rigoureux et intelligent. À l'image de Bruno Solo : passeur humble et passionné de l'Histoire de France.
Bruno Solo est comédien, auteur, réalisateur et producteur.