Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée, en France et à l'étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps.
Elle s'y montre telle qu'elle est : libre, véhémente, sereine.
« Poutine est un homme qui au XXIe siècle mène une guerre du XXe pour atteindre des objectifs du XIXe. ».
La polémique est un genre dont je me méfie vivement, et que je pratique avec parcimonie. Je n'ai jamais pensé que le fait d'avoir écrit des livres, d'être considéré, d'une certaine manière, comme une personne publique, donnait le droit d'exprimer ses opinions à tout vent. Mais parfois l'on n'a pas le choix ; parfois, le silence équivaut à la complicité. Lorsqu'un pays en agresse un autre, comme la Russie a agressé l'Ukraine ce 24 février 2022, se taire serait faire le jeu de l'agresseur, serait trahir l'agressé. Cela vaut d'autant plus lorsqu'on a passé des années dans les deux pays, lorsqu'on y a des amis, des deux côtés. Pour les uns, comme pour les autres, il importe de choisir son camp.
J.L.
«Jamais la puissance publique n'aura à ce point démissionné devant des enjeux vitaux, pour aujourd'hui et pour demain.»On n'a sans doute jamais eu autant besoin de puissance publique, face aux bouleversements en cours et aux catastrophes qui s'annoncent. C'est la direction opposée qui est choisie:baisses d'impôts pour les privilégiés et les entreprises, poursuite insensée de la croissance infinie et laisser-faire irresponsable. Cinquante ans après le rapport Meadows (1972), alors que 60% du vivant a disparu et que des milliers de scientifiques appellent désormais à la désobéissance civile, il est vital de prendre les décisions auxquels les forcenés du profit s'opposent. Ils nous font perdre du temps. Et la vie.
Que savons-nous des plans échafaudés par nos partenaires et adversaires ? La guerre en Ukraine nous a brutalement rappelé qu'une décision prise par un chef d'État a un impact sur le sort de millions de personnes. Pour rompre avec une vision du monde souvent nombriliste, la France doit mieux comprendre les ambitions des autres grandes puissances. C'est l'objectif de cet essai inédit et stimulant.
Quelle importance accorder à la foi religieuse dans les stratégies conduites par la Turquie d'Erdogan, l'Iran de Khamenei et l'Arabie saoudite de MBS ? De quelle manière les orientations prises par l'Allemagne de Scholz, la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping reconfigurent-elles l'Eurasie ? Le Royaume-Uni et les États-Unis se définissent désormais comme des «démocraties maritimes ». Qu'en est-il de l'Inde ?
Combinant temps long et ruptures récentes, Thomas Gomart nous invite à regarder «d'en haut» neuf grandes stratégies. Pour concevoir sa propre vision, Paris doit intégrer celle des pays avec lesquels elle entretient des relations cruciales tout en considérant le contexte global : réchauffement climatique, crise énergétique, conflits, innovations technologiques ou encore flux économiques et numériques. Au regard des transformations à l'oeuvre, il y a urgence pour la France à repenser sa stratégie pour les décennies à venir si elle veut encore compter dans le monde.
Il y a vingt-cinq siècles, dans la Chine des «Royaumes Combattants», était rédigé le premier traité sur «l'art de la guerre».
Les régimes autoritaires restent une réalité douloureuse pour des milliards de gens. Ceux dont les libertés et les droits sont bafoués. Quelle est la nature de la dictature ? Comment s'implante-t-elle ? Et comment les dictateurs conservent-ils le pouvoir, même lorsqu'ils sont méprisés et moqués par ceux qu'ils gouvernent ? Dans ce bref texte, Alaa El Aswany examine la dictature comme une véritable maladie et s'attache à démontrer que, pour comprendre le syndrome de la dictature, nous devons d'abord examiner les circonstances de son émergence, ainsi que ses symptômes, tant chez le peuple que chez le dictateur.
Un texte mordant sur la genèse de tout totalitarisme. Concret, précis, volontiers provocateur, toujours libre, Alaa El Aswany, qui s'attaque aux racines du mal, et rappelle ce faisant que la dictature est loin d'être l'apanage des pays arabes, délivre également un message d'espoir, professant sa confiance en l'humanité. Et fait, en filigrane, une nouvelle déclaration d'amour à son pays, l'Égypte, et à ses compatriotes.
Dans un monde néolibéral où tous les coups sont permis, la France n'a plus d'alliés, seulement des concurrents ; sur tous les terrains, ses positions sont contestées. Nos élites se sont progressivement vendues aux plus offrants, au point qu'elles sont sous l'emprise d'intérêts étrangers, parfois contradictoires. Airbus, Alstom, Areva, EDF : les industries stratégiques françaises sont au coeur d'une guerre économique brutale face aux États-Unis, à la Chine et à la Russie, où les batailles se gagnent à coups d'interventions de barbouzes, d'avocats et de banquiers d'affaires. Une enquête édifiante sur les scandales diplomatiques récents et sur cette France prise au piège de la nouvelle Guerre froide.
L'attaque de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a sonné le retour de la guerre de haute intensité en Europe. Les défis qu'elle soulève dépassent largement ce cadre et la volonté de toute puissance régionale de Vladimir Poutine. Nous assistons au choc de deux visions du monde.
D'un côté, les totalitarismes russe et chinois entendent désoccidentaliser la planète et proposer à tous un modèle qui fait primer la force sur le droit et la purification des esprits sur la libre conscience.
De l'autre, les démocraties solidaires des Ukrainiens ont décidé de sanctionner la Russie, d'armer et de former l'armée de reconquête du président Volodymyr Zelensky.
Le conflit en Ukraine n'est pas encore mondial, mais il est déjà « mondialisé ». Il va immanquablement rebattre les cartes de l'échiquier géopolitique, idéologique et économique international.
Dans cet essai, Pierre Servent, spécialiste des guerres d'hier et d'aujourd'hui, répond aux questions essentielles posées par le cataclysme ukrainien : comment revoir sans attendre notre grammaire géopolitique ? A-t-on raison d'avoir peur des régimes dictatoriaux ? Comment nous réarmer militairement, mentalement et industriellement ? Quelle physionomie aura le monde de demain ?
Jacques Chirac, condamné pour atteintes à la probité. Son Premier ministre, Alain Juppé, condamné. Nicolas Sarkozy, deux fois condamné et multi-mis en examen pour avoir été financé par une dictature étrangère. Son Premier ministre, François Fillon, condamné. Un ministre responsable de la lutte contre la fraude fiscale, Jérôme Cahuzac, condamné pour... fraude fiscale. L'actuel ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, mis en examen pour avoir fait pression sur des magistrats anti-corruption. On peut chercher longtemps, aucune autre grande démocratie occidentale contemporaine n'est lestée d'un tel CV.
Ses deux best-sellers (Y a-t-il une erreur qu'ILS n'ont pas commise ? et Décidément, ILS n'ont toujours rien compris), ont créé la polémique.
Ancien expert auprès de l'OMS, le professeur Christian Perronne s'est vu reprocher sa position très critique sur la gestion de la crise sanitaire du Covid 19.
Celui qui n'a jamais été interdit d'exercer, ni radié par le Conseil de l'ordre des médecins, ni jugé coupable de diffamation par un tribunal, persiste et signe dans ce nouveau livre.
Il répond ici aux questions que tout le monde continue de se poser mais que les « autorités compétentes » laissent en suspens :
Pourquoi le Covid-19 est-il si résistant ?
Les vaccins sont-ils tous aussi efficaces ?
Avec le recul, quel est le vrai bilan de la politique sanitaire en France ?
Pourquoi les polémiques ont-elles été aussi violentes ?
Comment se sont comportés pendant cette crise les laboratoires pharmaceutiques mondiaux ?
Sommes-nous condamnés à nous faire vacciner tous les 6 mois ?
... Et 27 autres questions sans réponse !
« Il ne s'agit plus de commenter ou de comprendre le réel : il s'agit de produire du réel. Ce qui tue aujourd'hui et avant tout, c'est notre manque d'imagination. L'art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n'avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison. » En répondant aux questions brûlantes d'actualité de Carole Guilbaud, Aurélien Barrau remet le politique et le social au coeur de l'écologie.
Il nous aiguillonne vers un renouveau démocratique où la liberté la plus fondamentale est d'abord celle du pouvoir vivre.
Le livre : Pour Stéphane Hessel, le " motif de base de la Résistance, c'était l'indignation. " Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais " cherchez et vous trouverez " : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au " toujours plus ", à la compétition, la dictature des marchés financiers, jusqu'aux acquis bradés de la Résistance - retraites, Sécurité sociale. Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme. en sont la démonstration. Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une " insurrection pacifique ".
Le 24 février 2022, en lançant son armée contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision qui bouleverse l'équilibre politique et économique mondial, et qui aura de tragiques répercussions sur la société russe comme sur l'image du pays.
Cette guerre provoque tragédies humaines et immenses destructions matérielles, et pose une question cruciale : qui est Vladimir Poutine, cet homme qui refuse de tirer les leçons de l'effondrement de l'URSS en 1991 et ne rêve que de retour aux frontières de l'empire des tsars et du rétablissement d'un régime utilisant les méthodes totalitaires du stalinisme ? Comment cet Homo sovieticus né à Leningrad en 1952 dans un milieu très modeste a-t-il été formé ? Pourquoi fut-il fasciné très jeune par l'idée « héroïque » de travailler au KGB ? Quelles y furent ses activités jusqu'à l'implosion de l'URSS ? Comment ce modeste lieutenant-colonel a-t-il pu se hisser au sommet du pouvoir dans la Russie post-soviétique ? Pourquoi a-t-il déclenché plusieurs guerres meurtrières ? Pour quelle raison a-t-il fait de la conquête de l'Ukraine une obsession personnelle ? Et même s'il perdait le pouvoir, son régime ne se maintiendrait-il pas ?
Autant de questions brûlantes, parmi beaucoup d'autres, auxquelles répondent les plus brillants spécialistes français et étrangers réunis par Galia Ackerman et Stéphane Courtois.
Depuis 1991, l'onde de choc de la fin de l'URSS n'en finit pas d'ébranler le monde. Le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine, au petit matin du 24 février 2022, a remis Moscou au centre de la carte. La Russie de Vladimir Poutine n'est plus que l'ombre de ce que fut l'URSS. Diminuée géographiquement, amoindrie par une crise démographique et économique, elle dispose cependant d'une puissance de feu redoutable et de leviers de chantage : les matières premières agricoles et les hydrocarbures.
Chaque jour, le service Infographie du Monde décrypte l'actualité en étroite collaboration avec les reporters, les éditorialistes et les meilleurs experts du journal. Certaines illustrations ont fait le tour du monde et ont été reprises par de nombreux médias étrangers.
Parmi les 100 cartes et infographies rassemblées dans l'ouvrage, on retrouve notamment : les ondes de choc depuis la chute de l'URSS ; le déclin démographique ; la rente pétro-gazière ; le schisme dans le monde orthodoxe ; la confrontation Otan-Russie ; la RussAfrique ; la géopolitique spatiale ; les guerres de Poutine ; l'invasion de l'Ukraine...
«L'Ukraine est vue de Moscou comme la pièce essentielle d'un dispositif de protection à contrôler ou, au mieux, à neutraliser.»Michel FoucherArpentant les contrées d'Europe médiane et orientale depuis une trentaine d'années, le géographe et diplomate Michel Foucher, spécialiste des frontières géopolitiques, analyse le confit russo-ukrainien en mettant au jour la cartographie mentale - historique, politique, territoriale et identitaire - du duel qui oppose les deux nations suite à l'agression fratricide lancée par Vladimir Poutine. Cette cartographie entre Baltique et mer Noire, étendue par ses causes et ses effets à l'Europe entière, porte l'empreinte d'une confrontation entre un passé qui ne veut pas passer - celui de la Russie, comme puissance autocratique et impériale - à un futur qui ne semble devoir naître que dans la résistance et la souffrance, celui de l'Ukraine comme État-nation souverain «inclinant vers le monde euroatlantique» (Havel). Un duel qui affecte gravement l'état du monde et dont le déroulement et l'issue nous concernent tous.
Observatrice hors pair des moeurs politiques françaises depuis plus de quarante ans, portraitiste d'une acuité implacable, mordante et drôle, Catherine Nay a côtoyé les principaux acteurs de cette période - la plus romanesque de la Ve République après la grande épopée gaullienne - et recueilli leurs témoignages.
Précédé d'une préface inédite, ce volume rassemble pour la première fois quatre grandes enquêtes, au style vif et enlevé, qui relatent, sur scène et dans les coulisses, les mille rebondissements de ce grand théâtre du pouvoir. Dans les rôles principaux : Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac, François Mitterrand, Édouard Balladur et Nicolas Sarkozy. Rivalités, trahisons, coups d'éclat, déchirements, comédies... tous les ingrédients sont là pour créer une dramaturgie digne des meilleures séries télévisées.
Dans La Double Méprise, Catherine Nay raconte l'histoire d'un couple improbable, celui du président de la République Valéry Giscard d'Estaing et de son Premier ministre, Jacques Chirac.
Le Noir et le Rouge est consacré aux multiples facettes de François Mitterrand, personnalité aussi complexe que controversée.
La journaliste a été la première à éclairer des parts d'ombre liées à sa jeunesse et à sa vie privée, dévoilant ainsi les ressorts cachés de l'homme et de sa destinée. Le Dauphin et le Régent retrace les péripéties d'une « amitié de 30 ans » entre deux figures, Édouard Balladur et Jacques Chirac, que l'expérience des responsabilités, le goût de l'ambition et le jeu des entourages vont détruire sans merci. Dans Un pouvoir nommé désir, Catherine Nay évoque enfin l'ascension politique la plus spectaculaire de ces quarante dernières années : celle de Nicolas Sarkozy, qui aura consacré toute son énergie à la conquête du pouvoir, envers et contre tous.
Des monstres sacrés que l'on retrouve avec d'autant plus de plaisir et de nostalgie qu'ils n'ont guère d'équivalents aujourd'hui.
En juillet 1846, Henry David Thoreau est emprisonné pour avoir refusé de payer un impôt à l'État américain, en signe d'opposition à l'esclavage et à la guerre contre le Mexique. Cette expérience sera à l'origine de cet essai paru en 1849 et qui fonde le concept de désobéissance civile. Ce texte influença Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela et il ne cesse d'inspirer philosophes et politiciens depuis plus de 150 ans.
Un document choc et inédit sur six mois « au coeur de la guerre » « 24 février, vers 4?heures du matin. Le téléphone vibre de messages. Bruno, mon adjoint, a reçu une alerte de son collègue japonais indiquant que les Américains sont affirmatifs : l'attaque aura lieu avant 10 heures du matin.
Je m'approche de nouveau des grandes baies vitrées. Au loin, j'aperçois des couleurs rouge orangé. Des missiles ? Difficile de l'assurer avec certitude. À 5?h?08, message de notre «agent ressources». Le ton est sobre : «Je viens d'entendre des explosions.» Ma réponse ne se fait pas attendre. Elle reste dans le même registre : «Tout le monde se regroupe à l'ambassade.» » Dans ce récit exceptionnel, Étienne de Poncins, 58 ans, ambassadeur de France en Ukraine, raconte les premières heures de la guerre. Et nous embarque dans le convoi organisé par le GIGN - après cinq jours passés sous les bombes - pour déplacer l'ambassade de Kiev à Lviv et revenir, quelques semaines plus tard, dans la capitale ukrainienne martyrisée.
La démocratie est aujourd'hui une aspiration pour des centaines de millions de personnes, comme elle est un droit de naissance pour des millions d'autres à travers le monde. Mais de quelle démocratie parlons-nous ? Sa signification est-elle inchangée depuis sa création dans la Grèce antique ?
Examinant ses différentes manifestations et montrant comment la démocratie a changé au cours de sa longue vie, depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, Paul Carteldge offre une réflexion d'une fécondité exceptionnelle. Comment le « pouvoir du peuple » des Athéniens a-t-il émergé en premier lieu ? Et en quoi la version athénienne de la démocratie différait-elle des nombreuses autres formes qui se sont développées ensuite ? Après un âge d'or au IVe siècle av. J.-C., il y a eu une longue et lente dégradation de la conception et de la pratique grecques originales de la démocratie. De l'Antiquité tardive à la Renaissance, la démocratie a été éclipsée par d'autres formes de gouvernement, tant en théorie qu'en pratique. Mais ce n'était en aucun cas la fin de l'histoire : la démocratie devait finalement connaître une nouvelle floraison. D'abord ravivée dans l'Angleterre du XVIIe siècle, elle devait renaître dans le climat révolutionnaire de l'Amérique du Nord et de la France à la fin du XVIIIe siècle - et n'a cessé de se reconstituer et de se réinventer depuis, jusqu'à la contradiction la plus récente de la « démocratie illibérale ».
Depuis la guerre de Sécession, jamais l'Amérique n'a été autant divisée.
Républicains vs Démocrates, élites des côtes vs Amérique des oubliés, luttes interraciales, contestation de la Cour suprême et des institutions, multiplication des fusillades de masse, assaut du Capitole en janvier 2021...
Un sondage récent (AEI) révèle que 46 % des Américains pensent qu'une future guerre civile est probable. Le pays est-il au bord de la grande fracture ?
Stephen Marche a imaginé cinq scénarios plausibles susceptibles de déclencher le chaos : un shérif cynique se battant contre les troupes fédérales et les bureaucrates pour sauver un vieux pont, la tentative d'assassinat de la présidente par un jeune désoeuvré, un violent ouragan s'abattant sur New York... cinq événements qui dérapent présentés chacun comme une courte nouvelle et suivis par une analyse minutieuse de leur impact.
Des scénarios élaborés en interviewant des centaines d'experts - militaires, historiens, policiers, politiciens, écologistes, scientifiques... - et ceux qui, au coeur de l'État, sont déjà chargés de préparer les plans de bataille en cas de guerre civile.
Stephen Marche nous offre une enquête vertigineuse qui nous interroge avec une grande lucidité sur l'avenir de la démocratie américaine.
« Il advient que la justice transforme un innocent en coupable. Mais il est plus rare que l'institution judiciaire transforme un coupable en innocent.
Ce fut pourtant le cas de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy, d'avril 1942 à décembre 1943, et proche de Pierre Laval. Envoyé en Allemagne par ses amis de la Gestapo en juin 1944, Bousquet choisit de rentrer en France en mai 1945 pour y être jugé par la Haute Cour de justice. Comme il l'avait annoncé à ses proches, tout se passa bien pour lui.
René Bousquet fut mis en liberté provisoire en juillet 1948 et jugé par la Haute Cour du 21 au 23 juin 1949. Il bénéficia d'un quasi-acquittement. La Haute Cour, composée de parlementaires, pour certains résistants, le releva même de l'indignité nationale pour services rendus à la Résistance... Il put alors entreprendre le front haut une nouvelle carrière dans le monde des affaires.
Dénoncé en 1978 par Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives, Bousquet se vit rattrapé par son passé, notamment par le drame de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet 1942, à laquelle il avait fait procéder par la police française.
Une nouvelle plainte ayant été déposée contre lui en 1991, Bousquet fut, avant un nouveau procès, abattu par un dément, à Paris, en juin 1993. Sa mort a interdit à la justice de se prononcer à nouveau.
Au-delà de l'intérêt historique de ce déni de justice que fut son procès, demeure une question essentielle : comment la Haute Cour de justice a-t-elle pu acquitter René Bousquet et lui délivrer un véritable brevet de Résistance ? C'est l'énigme que cet ouvrage présente. » Robert Badinter Robert Badinter et Bernard Le Drezen ont retrouvé aux Archives nationales le compte rendu sténographique du procès de René Bousquet en juin 1949. Nous publions ici l'intégralité de ce texte, véritable enregistrement écrit des audiences.
Pour les nazis, la «culture» était à l'origine la simple transcription de la nature:on révérait les arbres et les cours d'eau, on s'accouplait, se nourrissait et se battait comme tous les autres animaux, on défendait sa horde et elle seule. La dénaturation est intervenue quand les Sémites se sont installés en Grèce, quand l'évangélisation a introduit le judéo-christianisme, puis quand la Révolution française a parachevé ces constructions idéologiques absurdes (égalité, compassion, abstraction du droit...). Pour sauver la race nordique-germanique, il fallait opérer une «révolution culturelle», retrouver le mode d'être des Anciens et faire à nouveau coïncider culture et nature. C'est en refondant ainsi le droit et la morale que l'homme germanique a cru pouvoir agir conformément à ce que commandait sa survie. Grâce à la réécriture du droit et de la morale, il devenait légal et moral de frapper et de tuer. Avec ce recueil d'études, Johann Chapoutot parachève et relie le projet de deux de ses livres précédents, Le National-socialisme et l'Antiquité (2008) et La Loi du sang:penser et agir en nazi (2014). En approfondissant des points particuliers, comme la lecture du stoïcisme et de Platon sous le III? Reich, l'usage de Kant et de son impératif catégorique ou la réception en Allemagne du droit romain, il montre comment s'est opérée la réécriture de l'histoire de l'Occident et par quels canaux de telles idées sont parvenues aux acteurs des crimes nazis.
Non, en politique, les extrêmes ne se rejoignent pas. Ce livre démontre pourquoi.
« Après un débat, il y a toujours un débat. C'est ce qui arrive à Lyon à François Bégaudeau, écrivain, essayiste et réalisateur. Des admirateurs, du moins se présentent-ils ainsi, lui proposent de prolonger autour d'une bière. Après les premiers échanges, l'auteur se rend vite compte qu'il a affaire au camp d'en face. » Ouest-France
Caroline de Gruyter a vécu à Vienne. Comme tant d'autres, elle y a été frappée par la persistance dans la société, dans les esprits et dans la culture autrichiennes, de l'ancien empire habsbourgeois, un siècle après sa disparition. Elle s'est interrogée sur les causes de celle-ci et sur ses conséquences - un chaos qui a saisi les pays d'Europe centrale et dont les traces sont encore visibles aujourd'hui. Ensemble multilingue et multinational entouré de puissances rivales ou ennemies, l'empire austro-hongrois ressemblait à l'Union européenne. En quoi celle-ci mérite-t-elle l'appellation d'empire ? Et quels facteurs pourraient la faire éclater ? L'auteur a développé ces réflexions entre le Brexit et la pandémie, mais la crise ukrainienne actuelle leur donne une résonance prophétique.