Sonia Delaunay s'est longtemps effacée derrière l'oeuvre de son mari Robert qu'elle vénérait. Mais qui est-elle vraiment ? Moderne, exigeante et visionnaire, du couple Delaunay, la vraie créatrice, c'est elle.
Seule femme peintre parmi l'avant-garde naissante, Sonia souffre de sa réputation de « touche à tout ». Avec ses tissus imprimés, ses meubles, ses objets, ses vêtements, elle fait vivre sa famille, mais surtout crée l'art d'embellir le quotidien. Généreuse, elle se lie d'amitié avec les artistes majeurs de son époque - Apollinaire, Cendrars, Tzara, Diaghilev, Kandinsky - qui s'invitent à sa table et avec lesquels elle collabore dans une camaraderie joyeuse et inventive.
Sophie Chauveau raconte avec passion le destin d'une artiste exceptionnelle, une vie magnifique, bousculée par deux guerres et toutes les révolutions picturales du XXe siècle.
Avec l'enthousiasme, l'audace et l'érudition qui ont fait le succès d'On n'y voit rien, Daniel Arasse invite son lecteur à une traversée de l'histoire de la peinture sur six siècles, depuis l'invention de la perspective jusqu'à la disparition de la figure.
Évoquant de grandes problématiques - la perspective, l'Annonciation, le statut du détail, les heurs et malheurs de l'anachronisme, la restauration et les conditions de visibilité et d'exposition - mais aussi des peintres ou des tableaux précis, il fait revivre avec perspicacité et ferveur plusieurs moments clés, comme Léonard de Vinci, Michel-Ange, le maniérisme, ou encore Vermeer, Ingres, Manet. Son analyse se nourrit constamment d'exemples concrets - La Madone Sixtine de Raphaël, La Joconde, la Chambre des époux, de Mantegna, Le Verrou de Fragonard... - avant de conclure sur quelques aspects de l'art contemporain.
Le lecteur retrouvera le goût de mieux voir de grands épisodes de la peinture, grâce à une approche sensible et ouverte. Toujours il sera surpris, réveillé, entraîné dans un véritable enchantement d'intelligence et d'humour.
Ce livre est la transcription de vingt-cinq émissions proposées par l'auteur sur France Culture pendant l'été 2003.
Dans une déambulation hallucinée dans les couloirs du Musée Picasso, Enki Bilal nous fait toucher du doigt l'oeuvre du peintre espagnol lors d'une nuit aussi envoûtante qu'étonnante. Il y croise le grand maître lui-même, ses muses, ses modèles et Goya, son idole.
Cette édition réunit pour la première fois tous les textes que le poète Jacques Dupin a consacrés à Giacometti : le tout premier, écrit pour les Cahiers d'art en 1954, les Textes pour une approche, huit ans plus tard, celui que le poète donne pour le catalogue de la grande exposition de 1978 à la Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence, l'introduction à la publication des Écrits de Giacometti, le récit de son expérience de modèle de Giacometti dans le livre publié par André Dimanche, et ce texte ultime que Jacques Dupin confie au magazine Télérama pour le numéro de 2007. Un poème enfin clôt ce recueil, extrait de « La mèche » qu'à la veille de sa mort Jacques Dupin donne à la revue Europe qui consacrait un numéro spécial au poète. Il s'y souvient de l'atelier d'Alberto, de son rire, des « figures amincies » qu'il façonnait à longueur de nuit et de leurs promenades communes, associant dans une ultime connivence sa boiterie récente à celle que conservait Giacometti, « moi boitant bas / lui clopinant ». De 1953 à 2012, c'est ainsi plus d'un demi-siècle d'attention que Dupin aura accordée à une oeuvre si forte, connue de près, intimement éprouvée dans son élaboration même, avec son exigence et ses doutes, et cependant toujours perçue dans la distance et le vide qui l'entourent.
Dominique Viart, professeur de littérature française à l'université de Paris Nanterre, a rassemblé et préfacé ces textes. Il écrit : « Si les textes de Dupin s'avèrent si justes, ce n'est pas seulement qu'ils sont nés de la grande affinité personnelle entre le poète et l'artiste, c'est aussi et surtout que leurs démarches respectives se comprennent l'une à la lumière de l'autre. Il y va, écrira Dupin, d'un "partage énigmatique" ».
«C'est un homme qui a préféré devenir fou, dans le sens où socialement on l'entend, que de forfaire à une certaine idée supérieure de l'honneur humain.
C'est ainsi que la société a fait étrangler dans ses asiles tous ceux dont elle a voulu se débarrasser ou se défendre, comme ayant refusé de se rendre avec elle complices de certaines hautes saletés.
Car un aliéné est aussi un homme que la société n'a pas voulu entendre et qu'elle a voulu empêcher d'émettre d'insupportables vérités.» Van Gogh ne s'est pas suicidé. La société s'en est chargée. Avec toute la véhémence dont il est capable, Antonin Artaud impute à cette dernière le mal dont a souffert le peintre et accuse les psychiatres, en l'occurrence le Dr Gachet, d'avoir poussé Van Gogh au suicide. Il replace la prétendue folie de Van Gogh dans son contexte, en tant que produit d'une construction sociale. La «lucidité supérieure» propre à l'artiste, et commune à l'auteur et à son sujet, lui permet de faire la part belle à la fougue du génie, force contestataire en soi et facteur de marginalisation.
«Il y a dans tout dément un génie incompris dont l'idée qui luisait dans sa tête fit peur, et qui n'a pu trouver que dans le délire une issue aux étranglements que lui avait préparés la vie.» Cet état de supplicié, Artaud lui-même l'a vécu. Nul mieux que lui ne saurait le transmettre. Qu'il soit poète ou peintre, l'artiste se voit enfermé dans un asile, comme Artaud le fut, ou incapable de s'intégrer dans une société qui confond génie et tare psychologique. Et quand Artaud aborde la peinture proprement dite, c'est comme si lui-même s'emparait du pinceau ou, au demeurant, du couteau. C'est tranchant, expressif, cinglant. Il sait trouver le mot frappant, convaincre, emporter avec lui le lecteur. Les «épiphanies atmosphériques» des toiles de Van Gogh deviennent une réalité tangible, ses «chants d'orgue» une musique audible. Dans une évocation vertigineuse d'une toile à valeur testamentaire, Le Champ de blé aux corbeaux, Artaud ravive la symbolique attachée à ce noir charognard de mauvais augure.
Jamais il ne s'agit de descriptions («décrire un tableau de van Gogh, à quoi bon !») mais d'impressions fugaces qu'Artaud sait partager à coups d'expressions fulgurantes. La forme même de ce texte enlevé, empruntant les sentiers de la prose poétique, reflète le souci d'Artaud de faire état de ses propres expériences face à l'oeuvre. Son rythme entre parfaitement en résonance avec les empâtements nerveux et tourmentés du peintre.
Prince des Ténèbres, Porteur de Lumière ou Roi des Enfer, le Diable a autant de noms que de visages. Mais où est passé le monstre aux yeux exorbités, aux cornes d'ébène et à la gueule pestilentielle, la Bête vers qui convergent toutes les déchéances et les déviances du genre humain ?
Grâce à une lecture brillante des textes et des images de la Renaissance et du Moyen Âge, Daniel Arasse décrit l'irrésistible essor du Diable et révèle comment la culture humaniste a combattu cette ténébreuse créature médiévale pour la reléguer au rang de superstition.
Pourtant, aujourd'hui, comme hier, Satan continue de hanter l'esprit des hommes. Mais depuis, nous lui avons prêté notre visage, nos habitudes, il est devenu une métaphore du « mal » qui ronge le coeur de l'humanité.
La légende du peintre voyou et maudit qui s'attache au Caravage trouve ses origines dans la vie tumultueuse de cet homme, prompt à dégainer l'épée, jusqu'à l'assassinat qui fera de lui un fugitif. Mais il est également habile courtisan dans la Rome des années 1600, très vite peintre adulé des prélats et des princes. Il est enfin, en contraste avec la Renaissance, finissante et maniériste, le précurseur du réalisme en peinture, premier d'une famille d'artistes qui, même si elle n'a pas été une école, a pris le nom de caravagisme. C'est ce Caravage-là, peintre avant tout, que José Frèches suit dans les ruelles obscures de Rome, de Naples, de Malte ou de Syracuse...
« Il n'est que dix heures du matin. Il dégoupille le muselet de métal et fait sauter le bouchon. Le rire quasi continu de Bacon, sa bonne humeur tranchent avec le désespoir que dégagent ses tableaux. Je saisis qu'il y a un sens aigu du tragique en lui, mêlé au comique, comme chez Shakespeare, un autre de ses auteurs de chevet. Est-il ce Dr Jekyll et Mr Hyde ? »
« L'art ne devrait pas être une voie toute tracée. Il est inutile de se préoccuper de savoir si on est lié à quelque chose puisque de toute façon il est impossible de ne pas l'être. Le style est une supercherie.
J'ai toujours pensé que les Grecs se cachaient derrière leurs colonnes. C'était une idée affreuse de chercher, comme Van Doesburg et Mondrian, à produire, de toutes pièces, un style. La force réactionnaire du pouvoir consiste précisément à perpétuer le style et tout le reste.
» Willem de Kooning
Lautrec, c'est la légende de Montmartre, le peintre du Moulin Rouge. Mais c'est aussi un petit homme foutraque, issu d'une famille de la haute noblesse de province, atteint d'une maladie génétique qui interrompt sa croissance. Fasciné par les cabarets, les théâtres et les prostituées, il peindra des hommes et des femmes toute sa vie. Alcoolique, rongé par la syphilis, il meurt à trente-six ans en laissant une oeuvre foisonnante et inclassable.
En mettant en scène l'obsession d'Henri de Toulouse-Lautrec pour la peinture, celle qui montre les êtres humains dans ce qu'ils ont de plus brut et de plus vivant, Matthieu Mégevand s'éloigne des représentations habituelles pour dresser le portrait de l'artiste en voyant, et de l'homme en possédé.
On la connaissait peintre : ses recueils d'aquarelles félines, du Chat zen aux Quatre Saisons du chat, agrémentées de pensées issues de la sagesse orientale, ont fait le tour du monde.
On l'a découverte écrivaine grâce à un texte touchant, Le Chat qui m'aimait, mettant en scène Healey, le chat qui lui a fait aimer les chats.
Kwong Kuen-Shan dévoile dans ce récit combien les chats, dans leur grande sagesse, l'ont aidée dans sa vie de femme et de créatrice.
Illustré d'aquarelles originales, ce récit est une ode à ces félins, desquels nous avons chaque jour tant à apprendre.
Tous les grands ouvrages de Kwong Kuen-Shan sont chez Pocket.
La vie d'un des plus grands peintres racontée par un des plus grands cinéastes.
Il est vrai que l'un était le père de l'autre, et que jean renoir est né au " château des brouillards ", sur la butte montartre, à deux pas du moulin de la galette immortalisé par un tableau de pierre-auguste. cette biographie fait revivre avec amour un homme, une oeuvre, un monde. c'est pourquoi elle a connu un succès mondial.
« J'ai beaucoup développé la méthode de travail sur le sol. Plus tard, j'en ai tiré une philosophie, qui dit que mon contact ne va pas vers le haut, en direction du ciel. Dans l'Europe chrétienne, c'est cela le seul contact. On a peur du contact vers le bas en direction de l'enfer. Mon contact va vers le bas. [...] En peignant sur le sol, le contact se fait avec le bas, chercher à débusquer ce qu'il y a en dessous est très important. » G. Baselitz
« Après avoir peint ces « variations » [de paysages] pendant quelques années, j'éprouvais le besoin de trouver une forme pour le visage, car j'avais compris que la grande peinture devait être portée par un sentiment religieux. Et ceci je ne pouvais le rendre que par le visage humain. J'avais compris que le peintre devait restituer par la forme et la couleur ce qu'il y a de sacré en lui.
C'est pour cela qu'une oeuvre d'art est Dieu visible, et l'art la nostalgie de Dieu. » Alexej von Jawlensky
Il me semble qu'il n'y a que des semaines qu'on m'appelait "le petit Vallotton" . La vie est une fumée, on se débat, on s'illusionne, on s'accroche à des fantômes qui cèdent sous la main, et la mort est là. [... ] Il reste la peinture, heureusement. Félix Vallotton, Journal 1921
Ce recueil rassemble tous les écrits que Kubin a consacrés au dessin. Jamais peut-être avant lui on n'avait accordé pareille place à cet art, traditionnellement tenu pour mineur. Kubin s'y révèle non pas «moderne», mais plutôt d'une éternelle inactualité, tant sa singularité esthétique, laquelle se confond avec la quête d'un fondement métaphysique du dessin, semble défier les modes et le temps. Il y aborde en particulier la place du rêve dans son oeuvre, évoque sa visite dans un hôpital psychiatrique où il découvre les travaux des malades - auxquels les historiens de l'art commencent alors tout juste à s'intéresser -, enfin il décrit le procédé même du dessin, sa fulgurance.
Michelangelo Buonarroti (1475-1564) est l'un des peintres les plus importants de la Renaissance italienne. L'étude du contexte historique, des grandes thématiques de l'artiste et de ses oeuvres révèle un artiste capable de tous les genres, hanté par une vision de grandeur et de beauté.
Quatrième volume d'une collection où l'oeuvre d'un maître ancien célèbre est commentée, à partir de détails significatifs, par un historien de l'art et spécialiste réputé.- L'ouvrage s'articule autour des thèmes caractéristiques de l'oeuvre du Caravage, tels les natures mortes, les gestes, les cinq sens, le corps, les portraits, etc.- Toutes les oeuvres auxquelles des détails ont été empruntés sont reproduites en totalité, accompagnées de leurs données techniques.- Une biographie et une bibliographie succinctes complètent l'ouvrage.
Figure centrale de la Sécession viennoise, Gustav Klimt (1862-1918) est le peintre emblématique de la Vienne fin de siècle, celle de Sigmund Freud, Gustav Mahler et Arthur Schnitzler, tous fondateurs de la modernité européenne. Il fit exploser les normes académiques et permit à l'art autrichien de s'ouvrir à l'impressionnisme et au symbolisme. Il fut aussi l'ami et le protecteur des jeunes expressionnistes Oskar Kokoschka et Egon Schiele. Ornemaniste de génie, portraitiste renommé de la haute société et paysagiste introverti, Klimt, enfin, ne cessa de représenter les métamorphoses de la femme. À la fois classique et scandaleux, il restera comme le peintre des grands mystères de la sexualité et de la mort. Son Baiser vient se placer au premier rang des oeuvres les plus célèbres de l'histoire de l'art.
«Des mots dans la peinture occidentale ? Dès qu'on a posé la question, on s'aperçoit qu'ils y sont innombrables, mais qu'on ne les a pour ainsi dire pas étudiés. Intéressant aveuglement, car la présence de ces mots ruine en effet le mur fondamental édifié par notre enseignement entre les lettres et les arts. Toute notre expérience de la peinture comporte en fait une considérable partie verbale. Nous ne voyons jamais les tableaux seuls, notre vision n'est jamais pure vision. Nous entendons parler des oeuvres, nous lisons de la critique d'art, notre regard est tout entouré, tout préparé par un halo de commentaires.
Ce n'est pas seulement la situation culturelle de l'oeuvre, mais tout le contexte dans lequel elle se présente à nous qui est transformé par le titre : la signification de cette organisation de formes et couleurs change tout au long de la compréhension parfois fort progressive de ces quelques mots. La composition la plus "abstraite" peut exiger que nous lisions son titre pour nous déployer toutes ses saveurs, toutes ses vertus.» Michel Butor.
Une histoire globale des avant-gardes picturales se doit d'expliquer pourquoi celles-ci apparurent en certains endroits et pas en d'autres, comment elles circulaient entre les pays et les capitales, ce qui les portait et si elles rompaient réellement avec leur temps, sachant que la plupart finirent par connaître une véritable canonisation.
Les avant-gardes lièrent leur sort au développement des journaux et des revues, c'est-à-dire à celui des techniques d'impression et de reproduction en série. Elles profitèrent également d'un vaste mouvement de circulation des idées, des hommes et des objets avec le développement des réseaux ferrés et des transports maritimes.
Dans le même temps se forgeaient les identités nationales, férues de tradition et de préservation des cultures. L'approche géopolitique met au jour ce processus par lequel les plasticiens novateurs recoururent à la référence étrangère pour s'opposer aux institutions nationales, travaillèrent à internationaliser leurs réputations pour mieux s'imposer contre le refus de l'innovation porté par le nationalisme, ou, au contraire, se laisser récupérer par des partis nationalistes et révolutionnaires.
Mais à côté des stratégies, réseaux et marchés, place est faite à l'analyse du contexte culturel et moral, économique et politique, matériel et social, affectif et spirituel des artistes des avant-gardes à partir de 1848. Jusqu'à la rupture de 1920, quand ces avant-gardes deviennent politiques, plaçant l'avenir de l'art dans celui de la Révolution.
Retrace la vie de cet artiste de génie dont les inventions s'étendent sur des domaines aussi variés que la théorie esthétique, l'anatomie humaine, l'histoire naturelle, le vol des oiseaux, la mécanique des fluides et toutes sortes d'inventions mécaniques. L'iconographie présente ses plus grandes oeuvres ainsi que des croquis et des notes.
Vous pensez que pour dessiner, il faut un don, et que malheureusement les fées ne se sont pas vraiment penchées sur votre berceau ? Détrompez-vous : tout le monde est capable de dessiner, il suffit de se lancer ! Destiné aux artistes débutants ou un peu plus expérimentés, ce livre vous initie aux plaisirs du dessin. Des techniques de base (lignes, volumes, ombres, textures) aux techniques un peu plus poussées, vous découvrirez le dessin sous ses multiples facettes. Point de fuite, perspective et 3D n'auront bientôt plus de secret pour vous !Grâce à des exercices clairs et amusants et à des modèles expliqués pas à pas, vous dessinerez bientôt des natures mortes, des paysages, des portraits plus vrais que nature ! A vos croquis !