Embrassant à la fois les domaines historique, artistique, iconologique, héraldique et généalogique, cette étude de la tapisserie de La Dame à la licorne répond à de nombreuses questions que pose cette oeuvre médiévale demeurée mystérieuse. Le résultat de cette importante monographie, enrichie de 267 illustrations, montre que la tapisserie est constituée d'éléments assemblés issus de groupes différents sans aucun rapport thématique avec les cinq sens, interprétation officielle la plus répandue. L'ouvrage prolonge les travaux antérieurs de l'auteur sur la famille Le Viste, commanditaire de cette oeuvre majeure présentée au Musée de Cluny.
Nélie Jacquemart, Clémence d'Ennery et Béatrice Ephrussi de Rothschild : triptyque de femmes éprises de collections et de beauté dans le Paris du XIXe siècle. Elles ont marqué, chacune à sa façon, le patrimoine français, le monde enchanté des musées privés et l'histoire du goût. On n'a retenu d'elles qu'un nom de famille - le nom de leur époux - un titre ou un blason. Il fallait leur redonner vie, leur rendre un prénom.
En contrepoint, un homme est à l'affût. Bernard Berenson : conseiller en collections, il a inventé le métier et le concept même d'expert. Quel est son rôle dans leur histoire ?
Après avoir longuement côtoyé ces héroïnes, et entretenu avec elles trois une sincère proximité virtuelle, la guide donne son point de vue.
Véronique Teboul-Bonnet a voulu rendre une voix à ces conférencières qui racontent, sans jamais trouver le temps d'écrire. Celles dont les paroles s'envolent... C'est grâce à ses consoeurs que le public aborde les musées et leurs références complexes, autant que les espérances et la ténacité de leurs fondateurs. Et fondatrices.
Elle a eu à coeur de transmettre sa connaissance intime des objets de collection, et de poursuivre une conversation avec ses collectionneuses, entamée il y a longtemps. Dans leur salon.
Titulaire des orgues de Notre-Dame, de l'église Saint-Roch et du Concert Spirituel à Paris, célébré pour son jeu virtuose, son toucher exceptionnel et son talent d'improvisateur, Claude Balbastre (1724-1799) fut adulé des foules et courtisé par la noblesse. Disciple de Jean-Philippe Rameau, il fut le premier musicien à composer des concertos pour orgue en France et il innova aussi en concevant le « piano forte organisé » avec le facteur d'orgues François-Henri Clicquot. Balbastre occupe une place importante et singulière dans le paysage musical français du XVIIIe siècle. Il incarne pleinement l'esprit et l'élégance de son temps et reflète une transformation importante de la sensibilité musicale au XVIIIe siècle. Longtemps négligé, voire dénigré, ce virtuose attachant mérite une réévaluation attentive en prenant en compte le contexte historique et esthétique de son époque.
Chaque soir, les 300 cabarets berlinois d'entre-deux guerres, proposaient du rêve pour qui en cherchait. Des plus grands numéros tout public aux spectacles à caractère sexuel, il y en avait pour tous les goûts. La capitale allemande se transformait en une usine à rêve et d'alcôves en boudoirs, on se partageait les plus belles créatures au son d'une musique belle et totalement innovante. Le régime nazi mit un terme à cette belle aventure. Mais Berlin ne dit point son dernier mot et aujourd'hui, plus que jamais, le cabaret occupe une place de choix dans le paysage culturel allemand. Frantz Wouilloz-Boutrois vous conte ici la fabuleuse aventure des cabarets berlinois et vous fait revivre pour quelques lignes le destin de toutes ses stars sur près de deux siècles de spectacle. Tout commence au « Chat noir » à... Paris.
Les arts plastiques et la pensée critique au Portugal, tou tau long de la période que nous délimitons entre le début du Marcellisme (1968) et la fin du XXe siècle (2000), constituent un territoire d'étude fécond. Il est déjà possible de comprendre ce panorama, parfois complexe, en raison des mutations politiques, sociales et culturelles qui à cette époque survenaient dans la vie portugaise, notamment avec la Révolution d'Avril 1974 et la chute de la dictature qui s'ensuivit, mais aussi avec sa propre voie vers la stabilisation de la démocratie. L'objet de cette étude se fonde sur des événements, parcours d'artistes, oeuvres, politiques culturelles, institutions, enseignement artistique, publications périodiques spécialisées, problématisation théorique et critique, et trait d'union, bien sûr, avec la toile de fond internationale.
L'art contemporain chinois a été reçu avec réticence en France. La plupart des critiques voulurent souvent y voir les fruits d'une recherche de spéculation financière et une production instrumentalisée par un soft power chinois en quête de reconnaissance internationale. Cette réception prudente trouvait une part de son origine dans l'ignorance de la période d'expérimentation intense qui suivit la Révolution culturelle, et dans la difficulté à mesurer les constructions subtiles des artistes et des critiques chinois appuyées sur la profonde connaissance d'une culture millénaire. Les analyses proposent plusieurs angles de réflexion pour comprendre l'art contemporain chinois depuis sa naissance, jusqu'à l'art numérique. Elles s'appuient sur des exemples d'artistes reconnus sur la scène mondiale, mais aussi d'autres protagonistes moins célèbres.
Pendant plus de quatre ans, des artistes, peintres, sculpteurs, dessinateurs, graveurs, décorateurs se sont trouvés mêlés à un conflit d'une violence inouïe. La guerre, ces hommes la voient avec des yeux différents. Qu'ils se nomment Kokoschka, Derain, Léger ou encore Dix, les artistes de la Grande Guerre en dressent un portrait impressionniste dans lequel chacune des touches complète et modifie le tableau.
L'apprentissage de l'histoire des arts doit être articulé avec l'enseignement traditionnel, même si cela demeure controversé. Comment l'histoire des arts peut-elle être vectrice d'un renouvellement des pratiques? Comment peut-elle faire fructifier les apports des didactiques de l'histoire et du français ? Cette réflexion à plusieurs voix est née de pratiques différentes où théorie et expériences concrètes s'enrichissent mutuellement. Aux savoirs et contenus répondent des propositions méthodologiques et des innovations pour leur donner un sens.
« Le patrimoine n'est pas un ensemble d'oeuvres, mais un ensemble d'attentions » À quoi sert l'histoire de l'art ? Quelle est la tâche de l'historien de l'art ? Pourquoi les artefacts et les oeuvres sont-ils préservés ?
Qu'est-ce qui émeut les communautés et les peuples lorsqu'ils préservent ou détruisent les symboles et les témoignages reçus du passé ? Dans le livre, approfondissant la relation entre patrimoine historique et artistique, personne et communauté, l'auteur réfléchit à la responsabilité sociale de l'historien de l'art et des citoyens européens.
Le concept de conflit esthétique, développé par le psychanalyste américain Donald Meltzer, anime ici une réflexion sur la créativité artistique à partir de ce qui peut être considéré comme son inverse, le vandalisme, pour aboutir à un compromis entre les deux, sous la forme de l'art contemporain. La psychopathie nous oblige à repenser l'oeuvre d'art et le beau. Cette déclinaison emprunte le cheminement des grands mouvements artistiques du XXe siècle, sans perdre de vue le contrepoint du conflit esthétique et sa dynamique inconsciente. Cet ouvrage tente de fonder une nouvelle définition de la création artistique, notamment par les mécanismes de la dépression et de la destruction, de la pulsion de mort et du clivage.
En partant de trois documents trouvés aux Archives nationales d'outre-mer d'Aix-en-Provence, non publiés à ce jour, j'ai voulu éclairer un moment clé de l'art vietnamien ; celui où, en 1924, prend naissance le projet d'une Ecole des Beaux-Arts de l'Indochine à Hanoi. Celle-ci sera considérée dans toute l'historiographie du xxe siècle comme le lieu où se sont formés les premiers artistes de la modernité vietnamienne. Pour comprendre les prémisses de cette aventure, il fallait présenter le contexte culturel colonial et la personnalité de Victor Tardieu porteur de ce projet. Il fallait ensuite approfondir les arguments échangés dans la polémique opposant les auteurs des trois textes retenus ici et en mesurer la portée en les comparant aux idées qui circulaient à la même époque en Extrême-Orient. L'ambition d'atteindre à un art national faisant la « synthèse » des apports occidentaux et extrême-orientaux nous amenait ensuite à nous interroger sur la pertinence du concept de synthèse et son usage dans le cadre colonial. Au-delà de cette interrogation, c'était aussi une invitation à réfléchir sur l'interprétation d'une modernité extra-européenne qu'il convient d'apprécier à partir de critères nouveaux. Les trois documents ayant servi de point de départ à cette enquête sont reproduits intégralement en annexe.
L'eau est porteuse d'aspects différents de consciences, tout en étant un espéranto planétaire. Ce livre propose une nouvelle lecture de l'interaction de l'élément naturel avec la place qu'il occupe dans l'art contemporain. Comment l'eau dans l'art contemporain devient, grâce à sa puissance évocatrice, l'Eau de l'Art, une source inépuisable d'adaptabilité transculturelle qui se fait écho d'une nécessaire métamorphose. L'eau à la frontière de l'art et des sciences cognitives accompagne et interagit sur les non-dits des sociétés, car elle contient leurs savoirs.
Au carrefour du réel et du fictif, de l'anodin et de l'essentiel, du prosaïque et du symbolique, toujours au-delà ou en deçà de son sujet apparent et toujours liée au mode de représentation plus qu'à la chose représentée, la peinture de genre envahit puis peu à peu subvertit les autres genres et commande esthétiquement le siècle d'or hollandais et la restructuration du système des genres lui-même. La construction de plus en plus risquée du sens et l'énigmatique épaisseur du temps en seront les marques inséparables jusqu'à la fin de l'ère vermeerienne. Analysant sous cet angle l'illustre remarque d'Eugène Fromentin « la peinture des Provinces-Unies a été tout entière de genre », ce livre interroge les fonctions esthétique, rhétorique et sémantique du genre et la dynamique neuve qu'il installe au coeur de l'art du siècle d'or.
L'art est partout dans nos villes et continue de s'imposer, de façon officielle, quand il est le fruit d'une commande, ou officieuse, quand il relève d'une revendication artistique indépendante. Mais la vie de la création contemporaine dans le paysage urbain n'est pas de tout repos : elle doit cohabiter avec de nombreuses réglementations juridiques qui régissent la ville, ses espaces et son développement. Cet ouvrage tend à analyser et rendre compte des différents enjeux de l'art dans l'urbain, de la création contemporaine dans la fabrique urbaine. L'initiative artistique peut-elle se révéler librement dans la ville ? Quelle est la réponse du droit face à cet objet si particulier en perpétuelle évolution ? Peut-il accompagner l'intégration de l'art dans le projet urbain sans pour autant en restreindre sa portée ? Appréhender l'aménagement urbain est un enjeu capital de la ville contemporaine et l'art peut devenir un outil de choix pour accompagner ce développement. C'est dans cette optique que trouve son sens l'étude du cadre juridique entourant l'intégration de la création contemporaine dans la ville.
"Tout artiste qui travaille dans la nature n'est pas un land-artist et ne s'intéresse pas nécessairement au paysage" (G. Tiberghien). Après le Land Art des années soixante, de nombreuses pratiques plastiques - nées de recherche en relation avec la nature - voient le jour : ce sont des oeuvres géoplastiques. L'hétérogénéité de ces oeuvres et expérimentations est immense. Ce livre donne des repères pour les identifier et propose des exemples aussi variés que possible pour tenter de mesurer l'étendue de leur diversité.
Ce numéro rassemble des contributions isolées qui, chacune à leur manière, éclairent des thématiques chères à la revue : la dimention transnationale de l'exercice du pouvoir, les enjeux des usages des données personnelles, les engagements politiques des descendants de migrants, une réflexion sur l'analyse comparative des élections, ainsi que sur l'usage des répertoires graphiques dans la contestation politique.
De toute évidence l'art est aujourd'hui pluriel. Et de ce constat découlent différents problèmes. D'abord, la question de la création artistique et de ses rapports avec les critères du jugement esthétique, avec l'espace de la communication et la réceptivité sociale de l'art. Ensuite, la question de l'éducation et de la transmission des oeuvres et des techniques. Enfin, celle du rôle des institutions, marché et État, dans leurs rapports complexes avec associations, fondations et institutions muséographiques.
Cette étude met en lumière les créations de l'art réalisées sous divers aspects dans l'esprit des croyances et habitudes africaines. Aussi appelle-t-elle l'attention sur leurs rôles à jouer à travers la communauté nationale tout entière. Dans son analyse, l'auteur amène le lecteur à découvrir le monde africain en communion avec les différents types d'événements artistiques faisant partie du quotidien. De même, l'ambition de cet ouvrage est de fournir des renseignements sur la situation des arts plastiques qui souffrent d'une bonne politique culturelle et qui ne semblent pas être l'une des priorités des preneurs de décision africains. À cet égard, de nombreux plasticiens contemporains se considèrent comme de grands oubliés de la société et sont sollicités par toutes les difficultés matérielles au cours de l'exercice de leur profession.
Cet ouvrage a pour vocation de mettre en valeur la richesse de la Scuola Napoletana (1606-1656), qui émerge après les deux séjours du Caravage à Naples. Y sont évoqués la naissance, le développement et les multiples facettes du seul centre artistique qui continue de considérer le caravagisme comme une force vitale de la peinture jusqu'en 1656, année de la Grande Peste qui emporte avec elle les derniers peintres d'ascendance caravagesque. L'auteur revient sur le polymorphisme de l'expression caravagesque dans le Sud, pour ensuite évoquer l'extrême diversité des peintres caravagesques napolitains, unis par une passion commune pour le caravagisme originel mais dont l'expression artistique intègre peu à peu d'autres influences. Si Battistello et les premiers naturalistes ont une interprétation orthodoxe du caravagisme, Ribera et ses suiveurs optent pour une peinture à forte portée sociale.
Au-delà des aléas de l'histoire et de la politique entre la Corée et le Japon aux XXe et XXIe siècles, les deux nations - chacune avec sa culture et son originalité - possèdent des points communs et des affinités, notamment dans le domaine de l'art. C'est ainsi que les échanges culturels et artistiques sont florissants à titre individuel comme au sein des institutions. Cet ouvrage met en lumière un axe Corée-Japon à travers l'histoire de l'art, dans une perspective européenne, fondé sur une philosophie, une identité culturelle et des échanges universitaires et artistiques. Les oeuvres réalisées dans tous les domaines - peinture, photographie, sculpture, installation, littérature - font découvrir, sur une triple localisation (Paris- Séoul-Tokyo), une esthétique commune. Les artistes coréens et japonais apportent ainsi une force et une profondeur inégalées à la création contemporaine.
De la fin du XIXe au premier tiers du XXe siècle, la recherche d'une folk music propre aux États-Unis préoccupait nombre d'intellectuels et de musiciens soucieux de construire, par la musique, l'identité culturelle de la jeune nation. Les entreprises de collecte, d'étude et de dissémination des musiques folk impliquaient alors de choisir, parmi les différents groupes ethniques et raciaux du pays, un peuple à même de représenter la nation tout entière. Cet ouvrage suit le parcours de la collectrice Sidney Robertson (1903-1995). Son attachement à ne pas discriminer les musiques de populations non anglophones récemment immigrées reflète le glissement, opéré sur près d'un demi-siècle, d'une conception anglocentrée de la folk music vers une vision pluraliste et démocratique. Autour de Sidney Robertson, Camille Moreddu retrace le milieu foisonnant et divers de ses collègues et influences intellectuelles engagés dans cette oeuvre de redéfinition de l'américanité au travers de la folk music, des compositeurs indianistes aux disciples américains de Jung, des activistes politiques et syndicaux aux producteurs de disques, et des « cowboys chantants » aux universitaires.
L'auteur, architecte, présente non seulement ses modèles d'habitations ouvrières, mais formule aussi des observations riches d'enseignements sur la réforme domestique en Europe au milieu du XIXe siècle. La thématique comprend l'exposé des relations entre hygiène et construction, la définition d'un logement minimum, l'examen de mesures législatives, et traite de la restriction du droit de propriété.
Cette nouvelle publication inclut une introduction critique, une traduction et une bibliographie inédites.
Cet ouvrage propose un ensemble de lignes de force et de problématiques mises en place par les individualités et les mouvements qui ont construit le vingtième siècle artistique italien dans un continuel débat entre progrès et tradition. Les grands noms sont tous présents, même si certains d'entre eux ne donnent pas lieu à des études approfondies. Au fil des chapitres de cette réflexion, de Giorgio de Chirico et des futuristes à l'Arte Povera et la Trans-avant-garde, les grands courants sont ici analysés.