Comment s'opère une révolution symbolique et comment réussit-elle à s'imposer ? À travers le cas exemplaire d'Édouard Manet, c'est à cette question que Pierre Bourdieu a consacré les deux avant-dernières années de son cours au Collège de France.
Située en pleine crise de l'Académie, à un moment où la croissance du nombre des peintres remettait en cause la tutelle de l'État sur la définition de la valeur artistique, la rupture inaugurée par Manet a abouti à un bouleversement de l'ordre esthétique. En abordant la genèse des tableaux de Manet comme une série de défis lancés à l'académisme conservateur des peintres pompiers, au populisme des réalistes, à l'éclectisme commercial de la peinture de genre et même aux « impressionnistes », Bourdieu montre qu'une telle révolution est indissociable des conditions d'émergence des champs de production culturelle.
Cours au Collège de France (1998-2000) suivis d'un manuscrit inachevé de Pierre et Marie-Claire Bourdieu.
Ce quarante-huitième titre de la collection "L'Art et les Grandes Civilisations" revisite plus d'un siècle de création (1789-1914), en Europe-pays scandinaves et Europe de l'Est compris - et en Amérique du Nord.
Rompant avec le découpage classique "peinture/sculpture/architecture/arts décoratifs/photographie", le volume envisage une approche transversale élargie. Le XIXe siècle est, en effet, le moment où se développe une réflexion théorique et où s'amorce une véritable démocratisation de l'art, des oeuvres, du patrimoine. La formation des artistes, les réformes du Salon, l'émergence du marché de l'art, l'inflation de la critique, la naissance du musée, la conception de l'architecture et de l'urbanisme, la sculpture publique, le développement de la photographie ... sont autant de dimensions où est impliqué le public auquel les oeuvres sont destinées.
Sous la direction de Bertrand TILLIER, professeur d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Bourgogne et directeur du Centre Georges Chevrier, le présent volume réunit les contributions de Laurent BARIDON, FRANCK CLAUSTRAT, Sébastien CLERBOIS, Rossella FROISSART, Laurent HOUSSAIS, France NERLICH, Dominique POULOT, Julie RAMOS, Paul-Louis ROUBERT et Pierre WAT.
Tout au long de leurs carrières, les impressionnistes se sont intéressés aux enjeux de la décoration et du décoratif. Mais, si l'on croit aujourd'hui tout connaître des oeuvres de Monet, Degas, Renoir, Pissarro, Caillebotte, Morisot et Cézanne, force est de constater que la dimension décorative de leur art nous échappe.
En s'emparant de cet aspect méconnu et pourtant immensément fécond de leurs travaux, le présent ouvrage livre une relecture inédite de la peinture impressionniste. Il révèle également une facette oubliée de leurs productions, qui, de l'objet d'art au monumental et du ciment à la céramique, redonne à un art familier toute sa capacité à nous surprendre et à nous étonner.
Eugène Delacroix est né le 26 avril 1798 à Charenton- Saint-Maurice et décédé à Paris le 13 août 1863.
Proche de Géricault au début de sa carrière, Delacroix a été très vite reconnu et est considéré comme le principal représentant du romantisme dans la peinture française du XIX e siècle. Peintre prolixe, il a laissé, outre de nombreux dessins et croquis, des gravures et lithographies, quelques articles publiés en revue et un célèbre Journal où s'affirme un réel talent littéraire.
« Ce qu'il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée avec ma peinture. Le reste est un sable mouvant. »
En 1874, Impression, soleil levant déchaîne la critique.
Les impressionnistes, ces " malades de la rétine bouleverseront pourtant la peinture. Touche et couleurs sont fragmentées pour traduire les vibrations de la lumière, jusqu'à cette étape ultime, les Nymphéas, qui font de Monet l'un des précurseurs des abstraits. Sylvie Patin laisse parler le peintre. Une passion pour la nature, un regard, une vision, un oeil... - " Monet ce n'est qu'un oeil... Mais, bon Dieu, quel oeil ! ", s'exclamait Cézanne -, une vie immensément longue, un lieu, enfin, Giverny, désormais indissociable de l'oeuvre du maître.
Découvrez l'Art Nouveau en cinq villes majeures pour ce courant: Vienne et sa Sécession, Prague (influencée par Vienne), Munich, Berlin et Budapest.
L'Art nouveau est un mouvement artistique de la Belle Époque (1890-1914), multiforme et d'ampleur internationale. Il se caractérise par l'utilisation de courbes et d'arabesques. Il puise son inspiration principalement dans la nature.
Le peintre viennois Gustav Klimt, peut-être le plus emblématique du courant, a illuminé le monde entier avec ses oeuvres. Entre autres artistes célèbres d'Europe orientale, citons le Tchécoslovaque Alfons Mucha, certes assimilé à un parisien tant son succès doit aux affiches publicitaires qu'il a produites en France, Schiele, Moser, Hoffmann, Kokoschka pour les arts graphiques, auront rayonné jusqu'en Allemagne.
Le livre aborde le courant de manière exhaustive, sous ses principales formes (architecture, arts graphiques, artisanat), sans oublier les enjeux politiques et sociaux associés:
- en Allemagne, avec le Jugendstil à Munich, sans oublier Dresde et Weimar, la porcelaine de Saxe;
- la Sécession berlinoise, entre impressionnisme, symbolisme et Art Nouveau; Darmstadt;
- Le Wiener Werkstätte, l'atelier viennois, et la célèbre revue Vera Sacrum;
- La Bohème, qui conjugue Art Nouveau avec tradition et patriotisme;
- La Hongrie, où l'Art Nouveau est mis au service du nationalisme.
L'auteur, Thomas Hauffe, a étudié l'histoire de l'art, la littérature allemande et l'histoire sociale et économique à Bochum. Son doctorat porte sur le "Nouveau Design Allemand" des années 80.
L'impressionnisme marque pour Gauguin le premier jalon de sa réflexion artistique. De ce voisinage d'autres peintres de l'école de Pont-Aven restent marqués. Etude illustrée de tableaux prestigieux ou inédits.
En retraçant l'historique des collections du Garde-Meuble au XIXe siècle, après la dispersion du mobilier royal sous la Révolution, cet ouvrage relate comment les régimes successifs, de Napoléon Ier à Napoléon III, ont investi les palais et les décors de l'Ancien Régime afin de conforter leur légitimité. Peu goûté sous l'Empire et la Restauration, le mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles est remis sur le devant de la scène par Louis-Philippe et ses fils, puis par l'impératrice Eugénie. Naissent alors les premiers ameublements historicistes tandis que les chefs-d'oeuvre de l'ébénisterie, de la menuiserie ou du bronze doré gagnent leurs lettres de noblesse en se voyant dotés d'une valeur patrimoniale nouvelle, qui justifie leur exposition au musée. Des résidences royales des Tuileries, de Saint-Cloud, de Fontainebleau jusqu'aux musées des Trianons, du Garde-Meuble puis du Louvre, c'est l'itinéraire d'une des plus importantes collections de mobilier et d'objets d'art qui est ainsi reconstitué par l'auteur.
D'un côté méprisé et taxé de toutes les fainéantises, de l'autre intellectualisé à l'extrême, l'art du siècle dernier a modifié tous les paradigmes : les codes ont éclaté, les artistes se sont multipliés et les oeuvres d'art elles-mêmes semblent avoir parfois disparu. Carole Talon-Hugon nous fait évoluer pas à pas dans une période plus ou moins mouvementée.
De l'avant-garde dadaïste aux industries culturelles d'Adorno, les arts du XXe siècle marquent probablement l'un des moments les plus riches et les plus prolifiques de l'histoire de l'art.
Vers la fin du XIXe siècle, les artistes européens s'éloignent peu à peu de l'historicisme, un style jugé désuet. Ils souhaitent créer un art neuf, contemporain et moderne. Ils décident de créer des répertoires différents et propre à chacun des artistes. Cependant, leurs oeuvres d'art ont toutes des points communs : les lignes fluides, les ornements végétaux, l'organique et l'asymétrie et enfin une association novatrice avec les formes géométriques.
Vous découvrirez dans cet ouvrage le Jugendstil, c'est-à-dire la jeunesse de l'Art nouveau, au sein de l'Empire austro-hongrois et en Allemagne. Ensuite, vous visiterez l'Atelier sécessionniste viennois d'arts décoratifs. Puis, vous partirez à la rencontre de l'Art nouveau en Belgique et en France. Un chapitre est consacré à Emile Gallé (1846-1904), célèbre maître verrier de Nancy. Quelques années avant sa mort, il lance « l'Alliance provinciale des industries d'Art » dite « Ecole de Nancy » (1901), afin de réunir tous les artistes, artisans et industriels lorrains appartenant à ce mouvement artistique « Art Nouveau ». Vous verrez ensuite les différentes influences du Modern Style et l'école de Glasgow en Grande-Bretagne puis le modernisme en Catalogne et enfin l'Art nouveau à l'échelle internationale. Deux chapitres viennent également présenter deux grandes figures de l'Art nouveau : Raimondo d'Aronco et Louis Comfort Tiffany. Raimondo d'Aronco (1857-1932), architecte italien, est un des représentants de l'Art nouveau en Italie. Louis Comfort Tiffany, (1848-1933), peintre et verrier américain, est l'une des figures de proue de l'Art nouveau. Il fût célèbre pour ses bijoux, ses lampes et ses vitraux.
Un bel objet livre à offrir ou à se faire offrir pour tous les passionnés de l'Art nouveau.
«Le mystère Van Gogh - Qui a volé ma gloire ?» résume l'impossible duo entre deux frères. Dans un XIXème siècle en effervescence, l'un a produit plus de mille toiles avant de disparaître à 37 ans ; l'autre, galeriste spécialisé dans les oeuvres des impressionnistes, n'en a vendu qu'une. Ils s'aimaient. Vincent a vécu aux crochets de Théo qui n'a vu qu'un frère insupportable et insatiable alors qu'il côtoyait un génie...
Un récit autobiographique imaginaire de Vincent, retrouvé par sa belle-soeur qui a fait son succès, approfondit cette relation avec son frère et sa famille. Un éclairage nouveau sur le destin infernal d'un des peintres les plus cotés au monde.
Dans ce huis-clos douloureux et fraternel, le dialogue haletant des deux frères construit progressivement des réponses. L'auteur a construit un récit implacable où tous les faits sont vrais et soulignent la cohérence de l'échec.
J'ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir?; je les cultivais sans songer à les peindre... Et puis, tout d'un coup, j'ai eu la révélation des féeries de mon étang. J'ai pris ma palette... Depuis ce temps, je n'ai guère eu d'autre modèle.?» Ainsi Claude Monet (1840-1926), le pionnier de l'impressionnisme, explique-t-il l'origine de la plus longue et productive expérimentation picturale de sa carrière?: les Nymphéas, qui représentent près de trente années de sa vie, et plus de deux cent cinquante oeuvres. Des premières toiles exposées en 1900 jusqu'à l'installation à l'Orangerie en 1927 de sa «?grande décoration?», c'est le regard porté par ses contemporains sur les Nymphéas et les processus créatifs du peintre que nous restitue cette anthologie.
Journalistes, écrivains et collectionneurs tentent tous de décrire ces oeuvres inouïes, qui se dégagent peu à peu des règles communes de la représentation, et les confrontent parfois aux limites de leurs capacités descriptives?: «?Peut-on même appeler cela des tableaux???», s'interroge l'un d'entre eux. Certains privilégiés sont reçus dans l'atelier du maître, qui leur fait visiter son étourdissant jardin, et recueillent sa parole. Le «?pèlerinage à Giverny?», les entretiens accordés par le peintre et sa correspondance personnelle, pleine de doutes sur sa création, complètent et informent la réception par la critique de son grand oeuvre.
Grâce à ce regroupement inédit de textes élogieux, critiques, poétiques, déconcertés ou encore violemment réprobateurs, c'est l'aventure au long cours du cycle des Nymphéas, ce renouvellement du paysage opéré par Monet tel un tournant majeur de la peinture moderne, qui est retracée ici.
Anthologie établie par Emma Cauvin, Matthieu Léglise et Pierre Wat, historiens de l'art, spécialistes de la peinture des XIXe et XXe siècles.
Pour devenir sculpteur à la fin du XIXe siècle, le passage par l'atelier d'un maître enseignant à l'École des Beaux-Arts est une étape recommandée, ce dernier apportant à son élève conseils et caution afin de lui faciliter l'accès aux Salons où exposer et lui procurer des commandes.
Catalogue de l'exposition Transmission/Transgression - Maîtres et élèves dans l'atelier, présentée au musée Bourdelle, Paris (3 octobre 2018 - 3 février 2019).
Plongeant les visiteurs au coeur des processus de création, faisant surgir les visages de ceux qui peuplaient les ateliers de Montparnasse, l'exposition met en lumière les rapports complexes qui se nouent entre maître et élève, entre artiste et praticien, à travers la figure du sculpteur Antoine Bourdelle.
De la plus jeune soeur de Napoléon Bonaparte, Caroline Murat, reine de Naples de 1808 à 1815, l'historiographie en a souvent brossé un portrait de mangeuse d'hommes ou de parvenue. Pourtant, pendant cette courte période de règne, elle montre ses qualités de régente et peut exprimer son excellent goût artistique. Pendant ces années-là, elle devient le vrai moteur de la vie artistique et culturelle de la capi- tale du royaume et c'est elle qui fait engager à son service Ingres et Granet. A l'unisson avec ses belles-soeurs, l'Impératrice Joséphine et la reine Hortense, Caroline Murat s'intéresse très tôt à la peinture d'histoire et c'est elle qui fait connaître dans la capitale méridionale ces deux artistes : elle collectionne un nombre considérable de ta- bleaux d'intérieur et d'histoire du premier et commande à Ingres des tableaux d'histoire, des portraits et surtout l'un des plus célèbres nus du XIX e siècle français : la Grande Odalisque, aujourd'hui conservé au musée du Louvre.
Ce livre étudie les relations entre Granet et la reine de Naples et présente une série de dessins inédits du séjour de l'artiste d'Aix à Naples ainsi que des tableaux commandés par le reine. La dernière partie soulève quelques voiles sur le mystère de la Dormeuse de Naples et sur la commande à Ingres de la Grande Odalisque.
This publication is a highly visual celebration of the massively popular, but now largely forgotten, Britain Can Make It exhibition. Organized by the Council of Industrial Design, it was held in empty ground-floor galleries of the Victoria & Albert Museum, from September to December 1946.
Introduction directeur du musée de Normandie / commissariat, Trois essais présentant Caen, son histoire urbaine et architecturale : - Caen au Moyen-Age, par Laurence Jean-Marie, - Caen du XVIe au XVIIIe siècle, par Etienne Faisant, - Caen au XIXe siècle, par Jean-Louis Lenhof, Quatre essais d'analyse du corpus d'oeuvres - Naissance du paysage urbain, Emilie Beck-Saiello, - Caen vue par les peintres au XIXe siècle, Christophe Marcheteau de Quincay, 30 000 s - Caen vue par les peintres fin XIXe-début XXe siècle, Eric Lefèvre, - Caen vue par les photographes, Céline Ernaelsteen.
Durant plus de soixante ans, de 1848 à 1914, la Manufacture de tapisserie de Beauvais fut aux mains du « consortium?» des familles Badin et Diéterle. PierreAdolphe Badin (18051876), Jules Diéterle (18111889) et Jules Badin (18431919), auxquels s'ajoute PierreAdrien ChabalDussurgey (18191902) en furent tour à tour les administrateurs et les cartonniers. Chacun était issu d'une formation différente, de la plus courue à la moins reconnue : des Beauxarts de Paris à l'école de l'industrie. Malgré la diversité de leur parcours, la Révolution de 1848 les rassembla au sein des Manufactures nationales, où ils participèrent à la régénération des arts décoratifs français. Il s'agit de comprendre les choix esthétiques de la Manufacture à travers deux niveaux d'analyse : celui des individus et de leur réseau, en les resituant ensuite dans le contexte plus général de l'industrie textile de la seconde moitié du XIXesiècle.
Le musée de Normandie propose une exposition sur le voyage en Égypte au XIX e siècle, s'attachant à montrer la « passion française » pour l'Égypte à cette époque et la manière dont le regard changea, au cours de ce siècle, avec l'archéologie, les récits de voyage et la découverte de l'autre.
Le « voyage en Égypte » - plus largement en Orient - inspira aussi les milieux artistiques normands, en peinture (Maurice Orange, Charles Langlois), en littérature (Gustave Flaubert), ou encore en photographie (Méhédin, Maxime du Camp, Aymard de Banville), autant d'aspects qui sont abordés dans le cadre de cette exposition et ce catalogue qui l'accompagne.
Enfin, le voyage en Égypte est contemporain de l'avènement de l'ethnologie exotique et porte en lui l'expérience de l'altérité. Cette découverte, qui entraina la confrontation de deux civilisations, a marqué de son empreinte l'histoire des représentations et des relations entre Occident et Orient.
À la fin du XIXe siècle, les illustrateurs se prennent d'un fol engouement pour la couleur dans la lithographie. C'est le début d'un renouveau du genre qui va transformer la production graphique au tournant du siècle. Ce catalogue en français accompagnant une exposition au musée Jenisch de Vevey présente plus de 200 illustrations liées à l'estampe française en couleur, retraçant ainsi son évolution, ses sources et ses enjeux, avec notamment Pierre Bonnard, Paul Gauguin, Odilon Redon, Paul Signac, Édouard Vuillard, and Henri de Toulouse-Lautrec et de nombreux impressionnistes.
Fin du XIXe siècle. Quelques artistes se libèrent du joug de l'académie et n'entendent plus répondre à ses critères. La photographie a détrôné la peinture dans son rôle de représentation de la réalité ; les peintres aspirent à autre chose pour son futur. Ces artistes, ce sont les Impressionnistes. Décriés à leur époque, privés de droit d'entrée au salon de Paris, ils se retrouvent et se liguent au salon des Refusés.
A cette époque nait la tube de peinture souple, qui donne à l'artiste une liberté de mouvement. Peu à peu, on quitte l'atelier sombre parisien, pour peindre en pleine nature les scènes de la vie quotidienne. Ce nouvel atelier si vaste et si changeant, permet de travailler la lumière et la couleur, chères aux Impressionnistes, comme aucun autre.
Cet ouvrage rassemble les oeuvres des plus grands -Monet, Pissaro, Renoir, Sisley, Lebasque, Bazille, mais aussi Van Gogh - qui mettent au coeur de la toile la nature. Les différents parcs et bois de Paris, de Londres et d'Arles, les jardins des artistes, les potagers, champs, bois de France, surtout les divers paysages de Normandie, ont ainsi étaient magnifiés par la grâce de leurs pinceaux.
Le nom de Gustave Courbet évoque autant les grandes luttes politiques du XIXeme siècle que celles pour la défense d'une vision nouvelle de l'art. Aussi, l'engagement du peintre au sein de la Commission des arts durant la guerre de 1870 contre la Prusse, puis de la Fédération des artistes lors de la Commune de Paris en 1871, permet de comprendre les principes de liberté et de démocratie qu'il revendiquera tout au long de sa vie personnelle et de sa carrière artistique.
De la chute du Second Empire après la défaite de la France à Sedan le 2 septembre 1870, à la condamnation de Courbet le 2 septembre 1871, l'exposition retrace les actions et revendications du peintre, et des hommes engagés à ses côtés, pour transformer la société et le monde de l'art selon des idéaux nouveaux.
L'implication de ces artistes dans la Commune de Paris n'a pas seulement affecté de manière tragique leur existence mais elle a également durablement marqué l'image que la société garde des évènements, ainsi que l'imaginaire des représentations qui en découlent.
Une étude qui s'attache à expliciter les conditions du renouveau du monotype au XIXe siècle à travers son usage par Degas.
Employé pour la première fois vers 1640, le procédé du monotype connut au XIXe siècle un triomphe insoupçonné. Ce furent essentiellement les impressionnistes qui surent exploiter avec brio les potentialités de ce médium oscillant entre dessin et gravure.
Dans la technique du monotype, la couleur est appliquée directement sur une plaque, sans aucune forme de gravure. Par conséquent, après l'impression de la plaque sur une feuille de papier, ne sont possibles au maximum qu'un ou deux autres tirages, nécessairement plus pâles. Encourageant à une transcription rapide de l'image, cette technique traduit de façon saisissante l'écriture personnelle de l'artiste.
Si le monotype n'autorise que des oeuvres uniques, pourquoi donc recourir à un procédé mécanique - l'impression - dont le but habituel est précisément la multiplication ? Et quel rôle joue l'étape décisive de l'impression, si le fond monotypique est ensuite recouvert de pastel par des artistes comme Edgar Degas ? En partant du caractère hybride de ce médium, le présent ouvrage se propose de retracer les conditions historiques et les motivations artistiques qui ont conduit au succès fulgurant du monotype au XIXe siècle.