Comment s'opère une révolution symbolique et comment réussit-elle à s'imposer ? À travers le cas exemplaire d'Édouard Manet, c'est à cette question que Pierre Bourdieu a consacré les deux avant-dernières années de son cours au Collège de France.
Située en pleine crise de l'Académie, à un moment où la croissance du nombre des peintres remettait en cause la tutelle de l'État sur la définition de la valeur artistique, la rupture inaugurée par Manet a abouti à un bouleversement de l'ordre esthétique. En abordant la genèse des tableaux de Manet comme une série de défis lancés à l'académisme conservateur des peintres pompiers, au populisme des réalistes, à l'éclectisme commercial de la peinture de genre et même aux « impressionnistes », Bourdieu montre qu'une telle révolution est indissociable des conditions d'émergence des champs de production culturelle.
Cours au Collège de France (1998-2000) suivis d'un manuscrit inachevé de Pierre et Marie-Claire Bourdieu.
Eugène Delacroix est né le 26 avril 1798 à Charenton- Saint-Maurice et décédé à Paris le 13 août 1863.
Proche de Géricault au début de sa carrière, Delacroix a été très vite reconnu et est considéré comme le principal représentant du romantisme dans la peinture française du XIX e siècle. Peintre prolixe, il a laissé, outre de nombreux dessins et croquis, des gravures et lithographies, quelques articles publiés en revue et un célèbre Journal où s'affirme un réel talent littéraire.
« Ce qu'il y a de plus réel pour moi, ce sont les illusions que je crée avec ma peinture. Le reste est un sable mouvant. »
En 1874, Impression, soleil levant déchaîne la critique.
Les impressionnistes, ces " malades de la rétine bouleverseront pourtant la peinture. Touche et couleurs sont fragmentées pour traduire les vibrations de la lumière, jusqu'à cette étape ultime, les Nymphéas, qui font de Monet l'un des précurseurs des abstraits. Sylvie Patin laisse parler le peintre. Une passion pour la nature, un regard, une vision, un oeil... - " Monet ce n'est qu'un oeil... Mais, bon Dieu, quel oeil ! ", s'exclamait Cézanne -, une vie immensément longue, un lieu, enfin, Giverny, désormais indissociable de l'oeuvre du maître.