Destiné à un large public, l'ouvrage offre une synthèse des connaissances en sciences sociales sur les coopératives énergétiques citoyennes et met au débat la prise en compte à la fois collective, territoriale et individuelle des questions écologiques, en se fondant sur des expériences concrètes et leur restitution, vivante et distanciée, à partir d'observations et de propos d'acteurs.
L'ouvrage présente à travers des approches multidisciplinaires (sociologie, géo-physique, design, philosophie, architecture) les facettes plurielles du problème écologique posé par le smartphone.
Pendant environ 200 000 ans, l'Homme fut une espèce souvent en danger d'extinction qui serait passée inaperçue si un naturaliste extra-terrestre avait exploré la faune terrestre en ces temps reculés. C'est son extrême socialité et la puissance de son système cognitif qui lui ont permis de survivre malgré ses faibles capacités physiques et sa grande vulnérabilité.
Avec la révolution néolithique, un emballement inattendu se produisit. Le frêle mammifère à gros cerveau devint un terrible prédateur et un terrible destructeur si bien qu'aujourd'hui le problème fondamental auquel nous sommes confrontés est celui de préserver notre planète. Nous sommes donc la génération d'une révolution anthropologique majeure : nous savons désormais que la planète est fragile et qu'il faut la préserver pour éviter un futur potentiellement catastrophique.
Pourtant, même les individus les plus sensibles à la crise environnementale continuent de vivre comme si de rien n'était ou presque. Nous sommes quasiment tous en état de dissonance cognitive, perpétuellement écartelés entre notre irrésistible propension à satisfaire des désirs toujours renouvelés et la conscience douloureuse que nos comportements ne sont pas compatibles avec la préservation de notre environnement.
Les raisons d'un tel hiatus sont nombreuses, profondes, en grande partie inconscientes et interviennent à différents niveaux de l'organisation de nos sociétés. C'est l'objet de ce livre de les analyser à la lumière des travaux les plus récents en psychologie, neurosciences, anthropologie, éthologie et économie. En réalité, derrière la sophistication de nos sociétés et de notre technologie, nous demeurons mus par des déterminismes psychologiques et biologiques archaïques qui font obstacle à la gestion rationnelle et lucide de la crise environnementale.
Se libérer de tels déterminismes n'est possible qu'à condition d'en prendre conscience. C'est la condition nécessaire au possible développement d'une société écologico- compatible dont les bases politiques et économiques sont exposées dans cet ouvrage.
En posant la question «?Faut-il voyager pour être heureux???», l'exposition présentée à la Fondation groupe EDF souhaite déranger le réflexe qui fait du voyage un incontournable ingrédient du bien-être. Les mesures prises par les gouvernements pour lutter contre la Covid-19 ont souligné le degré de notre dépendance au mouvement.
L'art contemporain mobilise la créativité pour éclairer le réel et bouscule la part d'enchantement du voyage, souvent perçu comme un vecteur de connaissance, de dialogue et de développement.
Si les voyages édifient parfois les consciences, n'oublions pas l'empreinte écologique des infrastructures, l'impact d'un tourisme qui transforme si souvent l'ailleurs en espaces de consommation. Rappelons qu'en matière de déplacements, les inégalités sont frappantes?: lorsque des populations migrent par nécessité, d'autres se déplacent par plaisir.
Le voyage, ce composant du bonheur pour beaucoup, apparaît aussi comme un baromètre de l'invivabilité du monde. En 2019, en France, 31?% des émissions de gaz à effet de serre sont dus aux transports. En 2020, la pandémie, en quelques jours, a stoppé net l'industrie touristique. Dans un monde fini, peut-on imaginer une mobilité infinie et sans dommages??
AVEC DES oeUVRES DES ARTISTES : DAVID ANCELIN, MALI ARUN, DAVIDE BALULA, TAYSIR BATNIJI, MIKE BRODIE, EMILIE BROUT ET MAXIME MARION, STÉPHANE DEGOUTIN ET GWENOLA WAGON, STEFAN EICHHORN, SIMON FAITHFULL, JULIE FORTIER, HAMISH FULTON, ANDY GOLDSWORTHY, PIERRE HUYGHE, EMILY JACIR, BOUCHRA KHALILI, KIMSOOJA, ANGE LECCIA, BARBARA ET MICHAEL LEISGEN, INKA ET NICLAS LINDERGÅRD, JEAN-CHRISTOPHE NORMAN, MARTIN PARR, ABRAHAM POINCHEVAL, RICHARD, CAMILLE MARTIN, MARINE PONTHIEU, SANTIAGO SIERRA, NATHALIE TALEC, MARK WALLINGER, GWENOLA WAGON.
La démocratie, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui en France, est le principal obstacle à la nécessaire transition écologique à opérer pour éviter que les désastres en cours ne s'accentuent et ne conduisent à terme à l'effondrement de notre modèle social prophétisé par divers auteurs. La démocratie du productivisme est celle du marché libre s'opposant à l'écologie à la fois par l'abondance des modèles de consommation et par divers obstacles culturels, sociaux, politiques, économiques, démographiques ou technologiques.
Si les milliers d'expérimentations et de réalisations locales que porte le mouvement de l'Économie sociale et solidaire, ainsi que les politiques de préservation (parc, réserves, zones protégées, etc.) sont des plus utiles, elles n'agissent pas à la source sur les fondements du productivisme, sur les questions transversales de l'emploi industriel ou de l'urbanisation, ni sur les transports longue distance ou sur la préservation du modèle de protection sociale en économie décroissante. Enfin, interviennent les contradictions entre le temps long des problèmes et le temps électoral ou politique court, ou entre le caractère virtuel, l'invisibilité relative, de certains désastres en cours, concernant surtout les prochaines générations, et les conditions de vie très concrètes, dures au jour le jour pour une grande partie de la population.
Ous la dénomination apparemment politique et scientifique de collapsologie, l'effondrement de la société thermo-industrielle est conçu comme la baisse rapide et irréversible de certains services de base fournis à l'ensemble de la population et (parfois) garantis par la loi : air respirable, eau potable, alimentation, énergie, ramassage et traitement des déchets, sécurité, télécommunications, mobilité, etc. Dans ce dossier, il s'agit d'étudier la réalité et les composantes des courants effondristes et de comprendre pourquoi ils ont une audience. Est en cause une tension entre, d'une part, le besoin de « rendre le monde disponible », c'est-à-dire d'en contrôler toutes les dimensions, de recourir à des moyens de ce contrôle pouvant aller jusqu'au transhumanisme, autrement dit jusqu'à la construction de l'homme-machine, avec le risque corollaire, celui d'une perte de capacité de renouvellement de la pensée. Et, d'autre part, le constat de pouvoirs globaux, insaisissables, ce dont « l'incertitude », l'effondrement des « règles » de protection seraient une traduction - d'où l'obsession de la sécurité et la haine de « l'étranger parmi nous ». Simultanément, des références à Kropotkine, et plus près de nous à Alexandre Grothendieck et au mouvement Survivre et Vivre, reprennent de la vigueur et trouvent de nouvelles filiations. Un paradoxe nous est posé : les collapsologues occupent dans la Cité la fonction traditionnelle de prophètes de malheur, dégagée de référence religieuse explicite ; mais cette fonction reste essentielle. C'est ainsi que l'écologie politique est confrontée à son rôle en matière de pensée critique. Quelle en est l'actualité ? Telle est la question essentielle que pose ce dossier.
L'entrée en Anthropocène questionne les modes de vie à plus d'un titre.
Notre société va-t-elle s'effondrer ?
L'avenir de la Terre est-il sur Mars ?
Le futur est-il nécessairement décroissant ?
Faut-il développer les voitures électriques et les avions à hydrogène ?
La complexité des problèmes de l'Anthropocène nécessite des prises de décision politique qui anticipent les changements à venir. Or le temps politique n'est pas nécessairement celui des changements environnementaux et sociaux. Il faut du temps pour se mettre d'accord... alors même que l'urgence climatique est là...
Face aux incertitudes, de nombreuses visions du futur se déploient dans l'espace social, aussi bien dans les productions scientifiques, les débats politiques, que dans les industries culturelles. Intégrer une pensée du long-terme dans les actions présentes, renouveler la manière dont les décisions sont prises constitue un défi pour les démocraties.
Est-ce que cette manière de penser les problèmes peut s'apprendre ?
La figure du paysan?: l'engouement pour les Amap et l'agriculture de proximité ne doit pas pour autant effacer la place centrale du paysan. Le récit initiatique de Romuald permet de retracer les principales étapes d'une installation et du développement d'une petite ferme.
L'ouvrage propose un récit sonore de l'Anthropocène. Nous faisons dans cet ouvrage la proposition d'une éthique de l'écoute, adossée à une esthétique sonore de l'environnement, pour que l'être humain prenne conscience de son appartenance à une « communauté acoustique » et son rôle de participant aux paysages sonores.
Nous pouvons relever un ensemble de caractéristiques de la période contemporaine participant d'un empêchement de l'exercice de la citoyenneté (l'accélération, la modification de façon durable des conditions d'habitabilité de la planète Terre, la révolution numérique et technoscientifique, la montée des radicalisations religieuses et politiques, l'explosion des inégalités sociales...). Par ailleurs, la domination des logiques économiques de maximisation des intérêts individuels vient également entraver les conditions d'exercice de la citoyenneté, qui, elles, sont politiques. Ces caractéristiques confrontent l'exercice de la citoyenneté à un ensemble de difficultés. Pour bon nombre d'individus la citoyenneté apparaît d'abord comme étant empêchée. Peut-on aujourd'hui aller jusqu'à appréhender le temps présent comme caractérisé par une citoyenneté empêchée ? Les difficultés d'exercice de la citoyenneté ne seraient-elles pas un des enjeux fondamentaux du temps présent ?
La dynamique des technosciences, qui participe de la mondialisation du capital et du néocolonialisme, en est venue, dans sa guerre d'extermination de la nature vivante, au projet de lui substituer une nature artifi cielle (biologie de synthèse, géoingénierie), préparant la construction de technocosmes et la colonisation de l'Univers. À ce dessein d'artifi cialiser la nature correspond celui d'artifi cialiser l'humain, découlant des progrès médicaux, génétiques et informatiques : cyborgisation du corps, extension illimitée des capacités physiques et corporelles, prise en charge technoscientifi que de la reproduction, eugénisme, allongement indéfi ni de l'existence. Soutenue par le mouvement transhumaniste aussi bien que par l'imaginaire propagé par les médias de masse, qui portent la religiosité du Progrès à son paroxysme, disposant de puissants soutiens politiques et fi nanciers, cette résolution de s'extirper de la condition humaine est-elle désirable et vraisemblable ? Ne va-t-elle pas conduire, plutôt qu'à l'avènement d'un « paradis artifi ciel », à la généralisation de conditions inhumaines, voire infrahumaines ? N'est-elle pas la tentative désespérée et suicidaire de maintenir intacts les invariants de la domination industrielle