Edition enrichie. Et préface inédite attendue de Richard Powers.
Le mystère d'être un corps, un corps qui interprète et vit sa vie, est partagé par tout le vivant : c'est la condition vitale universelle, et c'est probablement elle qui mérite d'appeler le sentiment d'appartenance le plus puissant. Ainsi, les animaux sont pour nous à la fois des parents et des étrangers d'une immense altérité. Baptiste Morizot approfondit ici une série d'enquêtes philosophiques fondées sur la pratique du pistage. Il s'agit de pister à la fois les vivants sur le terrain et les idées que nous nous faisons d'eux dans la forêt des livres et des savoirs... Ce livre approche les animaux, humains compris, comme autant de «manières d'être vivant».
La maison brûle ! La crise climatique est là qui menace l'équilibre du monde. Des mouvements sociaux ont déclaré l'état d'urgence social et écologique. Mais pourquoi sommes-nous incapables d'agir en conséquence ? Comment éteindre l'incendie ? Depuis plus de vingt ans, Naomi Klein se fait l'écho incisif de la guerre économique qui prend pour cibles les individus et la planète. Elle propose ici la mise en oeuvre du plan de sauvetage : un «New Deal» vert.
« Le climat change ? mais il a toujours changé ! » « le co2 ? ce n'est pas un poison ! » « les ours polaires ? ils prospèrent sur la banquise ! » « prévoir le climat ? mais on n'est même pas capable de prévoir la météo de la semaine prochaine ! » « de toutes façons, l'être humain s'est toujours adapté et s'adaptera encore ! » Qui n'a jamais entendu ou lu ces idées reçues ?
Alors que la réalité du changement climatique devient de plus en plus tangible, alors que pour les climatologues, la responsabilité humaine ne fait plus aucun doute, les climatosceptiques s'engouffrent dans la moindre formulation imprécise ou la moindre contradiction apparente et continuent à faire circuler des informations erronées, relayées jusqu'à plus soif sur les réseaux sociaux.
Acteur majeur de la recherche sur le climat en France, le CNRS considère que lutter contre cette désinformation fait partie de ses missions. Il a choisi de travailler avec le bloggeur BonPote et la graphiste Claire Marc pour offrir au lecteur cette bande dessinée, qui permet d'aborder simplement des concepts qui le sont moins.
Sous l'apparente légèreté du graphisme, cet ouvrage couvre des enjeux fondamentaux, et rend compte de ce que l'on sait vraiment sur le changement climatique, ainsi que de la façon dont ce savoir est construit. C'est ce qui fait la force de cet ouvrage.
Promu par l'OCDE depuis 1972, le principe pollueur-payeur impute au pollueur les frais de prévention, de réduction et de lutte contre la pollution qu'il génère. On le rencontre sous de multiples formes - marchés carbone, taxes environnementales, compensation écologique - et on lui prête de nombreuses vertus, notamment celle de remettre les entreprises dans le droit chemin grâce à ses effets incitatifs.
Mais en réalité, le principe pollueur-payeur autorise surtout les industriels à polluer en toute impunité - moyennant finance ! Les législations successives vont ainsi dans le même sens : plutôt que de contraindre les entreprises à diminuer leur usage du plastique ou leurs émissions de CO2, elles appliquent des mesures correctives en cas d'« externalités négatives ». Flore Berlingen dénonce la faiblesse de dispositifs qui évacuent tout débat public sur les sources de pollution et qui retardent l'adoption de mesures à la hauteur de l'urgence écologique.
Face à l'appauvrissement démocratique auquel nous condamne le principe pollueur-payeur, elle nous invite à faire le choix de la délibération et à nous inspirer plutôt du principe hippocratique primum non nocere (« d'abord ne pas nuire ») pour prendre soin de nos communs environnementaux.
Amis de longue date, Pierre Rabhi, Fabrice Nicolino et Bernard Chevilliat souhaitaient depuis longtemps confronter leurs visions.
Ils avaient entrepris de le faire en octobre 2021. Pierre Rabhi a quitté ce monde le 4 décembre 2021 avant que la rédaction de cet ouvrage ne soit achevée. Mais la matière était déjà là, fruit d'heures d'échanges enregistrées et d'une longue cohabitation amicale sans compromission.
Pierre Rabhi, philosophe et chantre de l'agroécologie natif du Sahara, Fabrice Nicolino, journaliste et activiste (« Nous voulons des coquelicots ») venu du « sous-prolétariat de la banlieue » et ayant survécu à deux attentats (dont celui de Charlie Hebdo), et Bernard Chevilliat, biologiste franco-anglais ardéchois d'adoption et fondateur de l'entreprise de cosmétique bio Melvita et de la revue Ultreïa !, ont en effet des parcours de vie singuliers mais ils ont tous trois oeuvré, chacun dans leur sphère et à leur niveau, à l'émergence d'une société plus écologique et plus humaine.
Ils reviennent ici à bâtons rompus sur leurs trajectoires de vie, les prémisses philosophiques et métaphysiques de leurs démarches, leurs visions de l'avenir ou encore les propos polémiques qui ont pu blesser l'agroécologiste humaniste au terme de sa vie.
Un ouvrage testamentaire pour Pierre Rabhi et un livre d'espérance pour ses deux amis.
Tout à la fois récit, essai, mais aussi témoignage d'une époque et d'un engagement, Des paillettes sur le compost est une exploration sensible et politique du quotidien. Dans un style enlevé - parfois cru, souvent cri -, Myriam Bahaffou montre que c'est dans les replis de situations ordinaires (un rendez-vous chez l'esthéticienne, un déjeuner en terrasse) que se déploie la puissance des écoféminismes.
Elle dynamite les codes et jongle avec les concepts, comme elle navigue dans la vie entre recherche et militantisme. Elle explore, dissèque, raconte des histoires. Loin d'être une philosophie désincarnée, un label marketing ou un argument électoral, l'écoféminisme se révèle en prise directe avec la réalité et la chair. Les mots de Donna Haraway, Audre Lorde, Jacques Derrida et bell hooks se mêlent aux cris des guerrières du Rojava et aux incantations des fées et sorcières... dans ce livre qui, dans la pure tradition écoféministe, laisse joyeusement s'entrelacer les voix et les formes narratives
Après le succès d'"Être un chêne", il est temps de lire "Et si on écoutait la nature ?", le livre de Laurent Tillon qui nous invite, avec érudition, empathie et rigueur scientifique, à l'intelligence écologique au sein même des villes. Dans les jardins, les parcs publics, les rues, mais aussi dans les transports, il montre qu'il est possible de se relier avec simplicité aux arbres, fleurs et plantes, aux animaux, insectes et oiseaux, de comprendre le langage du monde sauvage et de bénéficier des pouvoirs de la nature. Après tout, ouvrir nos sens à la biodiversité, savoir écouter le vent, les hêtres, les passereaux, les écureuils ou les chauve- souris, n'est-ce pas aussi une manière de réapprendre à écouter l'autre ?
Plus nous avançons dans un siècle incertain, plus nous prenons la mesure de la fragilité des systèmes techniques qui structurent nos modes de vie. La low tech, qu'on oppose généralement à la hightech, interroge nos besoins dans un monde contraint. S'il n'est pas dépourvu d'ambiguïtés, ce mouvement dynamique pourrait bien participer à reconstituer des cultures techniques et conviviales, d'autres manières de vivre et de s'organiser. Qu'il soit rattrapé par des logiques marchandes et autoritaires, ou qu'il constitue un levier d'émancipation, la question que pose en creux le mouvement low tech est celle des chemins techniques à prendre pour refonder nos sociétés sur des bases viables, justes et désirables.
Dans une démarche singulière qui associe amour des plantes et goût des matières naturelles, poésie et artisanat, Céline Philippe nous initie à la teinture végétale, et nous mène sur le chemin de la couleur.En explorant la technique d'un mordançage 100% végétal - sans sel d'alun ni produits de synthèse -, vous apprendrez à faire vos couleurs uniquement à partir de plantes, expérience d'une philosophie de vie tournée vers l'écoute de la nature et du vivant.Des grands principes de la teinture végétale jusqu'à leur mise en pratique avec des idées de recettes, Céline Philippe offre au lecteur tous ses conseils et inspirations pour créer et découvrir l'art de révéler la couleur des plantes.Teinture sauvage est une invitation à explorer la richesse de notre flore et ses trésors cachés, pour mieux l'aimer et la préserver.Céline Philippe, d'origine lyonnaise, est la créatrice de Teinture Sauvage, un site internet et une page Instagram consacrés à une production artisanale de couleurs entièrement végétales sur des fibres textiles naturelles et écologiques.
Le livre anti-greenwashing pour ne plus être un.e pigeon.ne du marketing !
Ce livre raconte l'histoire de votre prochain Noël en famille. Vous la connaissez déjà : les trajets interminables, les courses pour le repas, le déballage des cadeaux... Mais cette année, votre conscience écologique a franchi un cap, et vous souhaitez faire votre part.
Sauf que vouloir sauver la planète, c'est une chose ; faire des choix au quotidien pour réduire notre impact sur le vivant, c'en est une autre ! Sac plastique ou sac papier ? Steak de boeuf ou pavé végétal ? Wifi ou 4G ? Difficile d'y voir clair dans un monde complexe, surtout à l'heure du greenwashing généralisé.
À travers un voyage en 14 dilemmes, Écolo, mon cul ! décortique les implications environnementales de votre caddie de supermarché, et invite à réfléchir avec les auteurs aux évolutions collectives qui pourraient transformer notre impasse actuelle en un nouveau départ.
Ce n'est un secret pour personne : le plastique s'avère beaucoup plus dramatique que fantastique. Face à la pollution généralisée de l'ensemble des écosystèmes et des organismes vivants, devant cet écocide silencieux qui s'affaire sous nos yeux, que faire ? Déplastifier sa vie, pardi !
Sur un ton personnel avec une pointe d'humour, Nelly Pons nous révèle quelques secrets pour réduire son empreinte plastique au quotidien, individuellement mais aussi collectivement. Car déplastifier sa vie, ce n'est pas simplement s'appliquer une série d'actions concrètes. C'est aussi poser un regard critique sur la société de consommation, développer une philosophie nouvelle, redéfinir notre place sur cette planète. C'est, en somme, reprendre son pouvoir d'agir et le mettre au service du vivant.
Il dit non au massacre des arbres en zone urbaine. Pour protéger ces chefs-d'oeuvre de la nature qu'on abat aujourd'hui sans aucun discernement, Thomas Brail s'accroche à leurs branches et campe à leurs sommets. Grâce à lui, la cause des arbres est devenue populaire et largement médiatisée.Thomas Brail se bat aujourd'hui avec le Groupe national de surveillance des arbres pour que la loi soit enfin respectée et que cesse le massacre. Face à l'incurie des élus et des groupes d'intérêts, ce manifeste est un appel à tous les citoyens pour sauver ensemble nos arbres.
Il faut se rendre à l'évidence : il se passe quelque chose de nouveau sous le soleil. Les majestueux processus physiques et chimiques qui organisent le système Terre, la trajectoire évolutive du vivant, la composition des sols, des eaux, tout cela porte désormais la marque des activités humaines. Des indications scientifiques, collectées par une myriade de dispositifs d'observation et de mesure répartis autour de la Terre, nous permettent d'appréhender l'ampleur du bouleversement en cours.
Oppression des femmes et destruction de la nature seraient deux facettes indissociables d'un modèle de civilisation qu'il faudrait dépasser : telle est la perspective centrale de l'écoféminisme. Mais derrière ce terme se déploie une grande variété de pensées et de pratiques militantes.
Rompant avec une approche chic et apolitique aujourd'hui en vogue, ce livre restitue la richesse et la diversité des théories développées par cette mouvance née il y a plus de 40 ans : critique radicale du capitalisme et de la technoscience, redécouverte des sagesses et savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur corps, apprentissage d'un rapport intime au cosmos...
Dans ce road trip philosophique alternant reportage et analyse, l'auteure nous emmène sur les pas des écoféministes, depuis les Cévennes où certaines tentent l'aventure de la vie en autonomie, jusqu'au nord de l'Inde, chez la star du mouvement Vandana Shiva. Elle révèle aussi les ambiguïtés de ce courant, où se croisent Occidentaux en quête d'alternatives sociales et de transformations personnelles, ONG poursuivant leurs propres stratégies commerciales et politiques, et luttes concrètes de femmes et de communautés indigènes dans les pays du Sud.
Le réchauffement climatique a déclenché la sixième extinction de masse. Mais nous manquons d'outils pour penser cette ère de l'Anthropocène.
Avec intelligence et humour, Morton nous libère des discours bien-pensants qui servent surtout à soulager les consciences et verdir les programmes électoraux.
La Pensée écologique, c'est apprendre à penser différemment : s'affranchir du concept de Nature, voir grand (global plutôt que local), reconnaître les hyperobjets (le plastique ou la biosphère), prendre conscience de l'étrange étrangeté du monde et des liens de tout avec tout.
De Darwin à Blade Runner, de Wordsworth à Björk ou Levinas, Morton nous offre un texte radical, accessible et totalement nouveau dans le champ de l'écologie.
N'ayons pas peur de l'avenir : un futur enthousiasmant est en gestation ! Bien sûr, il va falloir affronter le chaos climatique et ses conséquences sur toutes les espèces vivantes. Pourtant, en mettant le cap vers une «nouvelle civilisation», les épreuves à venir seront l'occasion d'inventer ensemble une société durable et solidaire. Il y a eu les 30 Glorieuses dopées aux énergies fossiles ; il y aura les 2030 Glorieuses nourries par l'entraide, la créativité, l'innovation frugale, la conscience d'un destin commun, l'empathie. Le xxie siècle sera bien celui des croissances : croissance du lien, croissance de la régénération des écosystèmes, croissance de la reconnexion à nous-mêmes, croissance du partage, croissance du bonheur. Julien Vidal nous propose de voyager dans un futur utopiste dont les germes sont déjà partout autour de nous. Les personnages inspirants qu'il rencontre initient une société régénérative et redistributive en harmonie avec les logiques naturelles : circularité, sobriété, adaptation, multifonctionnalité. Ils sont des milliers dans nos régions à montrer que l'action est le meilleur remède contre le fatalisme et que, si nous agissons avec ambition et amour, la décennie des 2030 Glorieuses est à portée de main. Alors, pour faire advenir le plus tôt possible cette ère nouvelle, rejoignons-les et formons collectivement cette République du Vivant !
Notre civilisation est si matérialiste qu'elle détruit paradoxalement les bases matérielles de notre vie commune, dans une indifférence quasi générale. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comment rendre compte de notre capacité de destruction sans égale ? On tente de répondre à partir de l'époque qui nous échoit : celle de l'Anthropocène (qui marque les dommages irréversibles introduits dans l'environnement), celle aussi de l'envolée du numérique et d'un délitement parallèle et conjoint de nos démocraties. Ce parcours permet de dégager les racines spirituelles de la violence que nous nous infligeons à nous-mêmes comme à notre environnement. Or la spiritualité est une donnée fondamentale de toute société, où se rejoignent un dépassement de soi et un certain rapport à la nature. Affirmer cela, c'est découvrir que la pensée émane du monde, plus que d'un sujet isolé : l'esprit se voit libéré de sa frénésie transformatrice et s'ouvre à une forme de contemplation. Apparaît alors la promesse d'une autre civilisation, d'une nouvelle Terre.
Saviez-vous que les objectifs de « neutralité carbone » reposent largement sur des technologies qui n'existent pas ? Que la destruction d'une zone naturelle peut être « compensée » par l'investissement dans un produit financier ? Que l'on ne produira jamais assez d'hydrogène « vert » pour remplacer le pétrole ? Alors que l'enjeu écologique est décisif, nous avons un besoin urgent de clarifier les débats sur le sujet. Le greenwashing est ce qui nous en empêche. Évoquant tour à tour un verdissement de façade, la récupération d'un discours environnementaliste vidé de sa substance, la mise en place d'innovations aux effets « écologiques » douteux, il biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés.
Fort de ses vingt-quatre entrées : croissance verte, économie circulaire, énergies décarbonées, dématérialisation, politiques publiques, nucléaire, transition, véhicule propre, ville durable... ce manuel d'autodéfense intellectuelle permet d'appréhender le greenwashing dans toute son ampleur. Trente-cinq scientifiques et spécialistes de ces questions révèlent les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d'enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un outil essentiel pour ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.
Paru il y a près de 20 ans, ce manifeste n'a pas pris une ride, tout comme la pertinence de son propos. Il est complété d'un texte plus récent de l'auteur qui revient 10 ans après sur le chemin parcouru. Il est préfacé par Alexis Pernet, paysagiste et maître de conférences à L'École nationale supérieure de paysage de Versailles. Si l'on cesse de regarder le paysage comme l'objet d'une industrie on découvre subitement - est-ce un oubli du cartographe, une négligence du politique ? - une quantité d'espaces indécis, dépourvus de fonction sur lesquels il est difficile de porter un nom. Cet ensemble n'appartient ni au territoire de l'ombre ni à celui de la lumière. Il se situe aux marges.
Les lecteurs français connaissent avant tout Rachel Carson (1907-1964) par son livre prémonitoire Printemps silencieux (1962), le plus célèbre avec La mer autour de nous. Ce livre influença autant l'histoire du mouvement écologiste que celle du journalisme, en permettant pour la première fois à la réflexion écologique de toucher le grand public et de peser sur les décisions politiques. Il provoqua l'interdiction du DDT, pesticide particulièrement redoutable.
Cette écologiste visionnaire inventa aussi l'idée, maintenant établie, d'« équilibre naturel » en montrant que toutes les formes de vie terrestre sont reliées entre elles dans une vaste chaîne, celle de la vie, cet entrelacement étant mis à mal par un engrenage de destructions causées par l'homme (pesticides, déchets atomiques, élimination des zones « sauvages » notamment).
Ce qui confère aux livres de Carson cette grâce et cette qualité, c'est la fusion entre un esprit créatif, doué d'imagination et de perspicacité, et un esprit scientifique, passionné par les faits. Elle possède une aptitude particulière, celle de mélanger sa connaissance scientifique à sa conscience poétique et spirituelle, qui nous permet de percevoir ainsi le vrai sens du monde. Carson a toujours cherché à s'adresser aux profanes et pas seulement aux scientifiques. Pour elle la littérature est simplement l'expression de la vérité. L'une des missions de l'écrivain est de décrire le monde qui nous entoure en le rendant accessible à un homme ordinaire.
Nous proposons ici un ensemble de textes, ceux qui nous ont paru les plus représentatifs et où l'on retrouve tout ce qui fait la force de Rachel Carson, son humanité, sa vision du monde, son engagement constant, sa rigueur, et sa façon unique de poser les questions qui importent.
Pour sauver ces animaux, ces plantes, ces sites, cette planète dont l'homme est à la fois « le témoin et le bourreau », il faut inculquer aux enfants ce sens de la merveille et cet esprit d'enfance, source permanente de joie, en les mettant au contact avec le vivant. En prêtant attention au monde et aux merveilles qui nous entourent, peut-être aurons-nous moins de goût pour la destruction ?
En 2003, Dave Goulson acquiert dans le Limousin une ferme à l'abandon entourée d'un terrain d'une douzaine d'hectares. Là, au fil des ans, le célèbre naturaliste et spécialiste de la biodiversité crée une prairie sauvageonne à partir de plantes vernaculaires, un refuge pour les insectes qu'il se plaît à observer et qui sont, ici comme ailleurs, en voie d'extinction. Déambulation dans ce coeur de France, son livre en ouvre l'horizon à la planète tout entière pour nous conter les extraordinaires histoires des plantes et des bêtes. Il nous rappelle aussi à notre part dans la sauvegarde des espèces : il ne tient qu'à nous de garder cette planète vivante et d'éloigner le spectre d'une terre silencieuse, sans cigales, sans papillons, sans abeilles, sans oiseaux. Sans nous.
La question du double visage de la nature est au coeur de cet ouvrage qui se propose de réfuter le dogme de la « pastorale écologique » selon lequel l'homme détruit une nature harmonieuse et généreuse.
Un premier paradoxe est que si le récit écologique nous présente toujours la nature sous son visage le plus amène, beaucoup d'humains ont un vécu bien différent et doivent se battre quotidiennement contre les méfaits de la nature.
Un second paradoxe est que les milieux conservationnistes nous parlent de restaurer une nature originelle, en équilibre, et vierge de toute activité humaine, alors que nous savons que ce sont des fictions. En effet, la nature est dynamique et se transforme en permanence. Il n'y a pas de retour en arrière dans le film de la vie !
D'autre part, la nature européenne que nous cherchons à protéger est en réalité le produit d'une longue co-construction entre activités humaines et processus spontanés. Or c'est à partir de ces idées fausses que les écologistes instruisent un procès à charge contre les humains avec la complicité de la science écologique.
En protégeant la nature quoi qu'il arrive, l'Homme ne se protège pas toujours lui-même !
Docteur ès Sciences, membre de l'Académie des Sciences d'Outre Mer, de l'Académie d'Agriculture, Christian Lévêque a enseigné à l'Université et s'est spécialisé dans l'étude de la biodiversité
Le réchauffement climatique a déclenché la sixième extinction de masse, nous sommes dans l'ère de l'Anthropocène. Mais contempler la catastrophe ou chercher le coupable n'aident ni à prendre les bonnes décisions, ni à agir vraiment. Face à une avalanche de faits et de données toujours plus alarmants, n'est-il pas temps de se réaccorder à notre environnement ?
En recourant à des outils et des concepts comme l'intuition, l'art, l'empathie, l'interconnectivité, ou notre héritage néandertalien, Timothy Morton nous montre comment se remettre au diapason : à notre échelle, mais aussi à celles des bactéries, de la baleine à bosse, des écosystèmes, ou de la planète.
Être écologique, c'est changer de paradigme dans notre relation au monde, se libérer du déni et du désespoir. Une lecture performative aussi sérieuse que captivante.