«Des nombreux problèmes qui exercèrent la téméraire perspicacité de Lönnrot, aucun ne fut aussi étrange - aussi rigoureusement étrange, dirons-nous - que la série périodique de meurtres qui culminèrent dans la propriété de Triste-Le-Roy, parmi l'interminable odeur des eucalyptus. Il est vrai qu'Eric...
«Ce livre comporte treize nouvelles. Ce nombre est le fruit du hasard ou de la fatalité - ici les deux mots sont strictement synonymes - et n'a rien de magique. Si de tous ces écrits je ne devais en conserver qu'un seul, je crois que je conserverais Le congrès, qui est à la fois le plus autobiograph...
« L'Aleph restera, je crois, comme le recueil de la maturité de Borges conteur. Ses récits précédents, le plus souvent, n'ont ni intrigue ni personnages. Ce sont des exposés quasi axiomatiques d'une situation abstraite qui, poussée à l'extrême en tout sens concevable, se révèle vertigineuse. Les no...
Borges lui-même présente ses contes en ces termes : « En 1885 Kipling avait commencé, à Lahore, une série de brefs récits, écrits de façon simple, dont il allait faire un recueil en 1890. Beaucoup d'entre eux - In the House of Sudhoo, Beyond the Pale, The gate of the Hundred Sorrows - sont de laconi...
« Ce livre comporte treize nouvelles. Ce nombre est le fruit du hasard ou de la fatalité - ici les deux mots sont strictement synonymes - et n'a rien de magique. J'ai voulu rester fidèle, dans ces exercices d'aveugle, à l'exemple de Wells, en conjuguant avec un style simple, parfois presque oral, un...
Au mois d'octobre 1965, Jorge Luis Borges donne quatre conférences sur l'histoire du tango devant un groupe d'admirateurs et d'amis réunis à Buenos Aires. Ces conférences seront secrètement enregistrées par l'un des invités, le journaliste et écrivain galicien Manuel Román Rivas. C'est bien lui qui,...
«Je n'écris pas pour une minorité choisie, qui ne m'importe guère, ni pour cette entité platonique tellement adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois à aucune de ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour atténuer le cours du temps.» Sans doute Borges cons...
La place de la poésie dans l'oeuvre de Borges est considérable par sa valeur et sa signification. À partir du moment où il est pratiquement devenu aveugle, Borges n'a plus guère composé qu'en vers. Le lecteur trouvera dans cette poésie tous les thèmes de la prose de Borges, mais profondément trans...
«On emmène un enfant pour la première fois au jardin zoologique. Cet enfant pourrait être n'importe lequel d'entre nous, ou, inversement, nous avons été cet enfant et nous ne nous en souvenons pas. Dans ce jardin, dans ce terrible jardin, l'enfant voit des animaux vivants qu'il n'a jamais vus (...)....
«Je n'écris pas pour une minorité choisie, qui ne m'importe guère, ni pour cette entité platonique tellement adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois à aucune de ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour atténuer le cours du temps.» Sans doute Borges cons...
«Je vis l'Aleph, sous tous les angles, je vis sur l'Aleph la terre, je vis mon visage et mes viscères, je vis ton visage, j'eus le vertige et je pleurai, car mes yeux avaient vu cet objet secret et conjectural, dont les hommes usurpent le nom, mais qu'aucun homme n'a regardé : l'inconcevable univers...
«Je n'écris pas pour une minorité choisie, qui ne m'importe guère, ni pour cette entité platonique tellement adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois à aucune de ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour atténuer le cours du temps.» Sans doute Borges cons...
En 1961, après la publication de L'Auteur, Jorge Luis Borges fait paraître une anthologie personnelle de ses oeuvres, une sélection dans son «propre cosmos». Le voici donc lecteur de l'auteur, selon un processus labyrinthique qui lui est cher, dans une nouvelle enquête, à la recherche du livre de se...
«Une balafre rancunière lui sillonnait le visage : arc gris cendré et presque parfait qui d'un côté lui flétrissait la tempe et de l'autre la pommette. Son vrai nom n'importe guère ; à Tacuarembo on l'appelait l'Anglais de la Colorada. Cardoso, le propriétaire de ces terres, ne voulait pas vendre ; ...
«C'est à l'autre, à Borges, que les choses arrivent. Moi, je marche dans Buenos Aires, je m'attarde peut-être machinalement, pour regarder la voûte d'un vestibule et la grille d'un patio. J'ai des nouvelles de Borges par la poste et je vois son nom proposé pour une chaire ou dans un dictionnaire bio...
« Curieuse destinée que celle de l'écrivain, dit Borges dans l'une des préfaces qui scandent ce volume : à ses débuts il est baroque, vaniteusement baroque. Au bout de longues années il peut atteindre, si les astres sont favorables, non pas la simplicité, qui n'est rien, mais la complexité modeste e...
«Des nombreux problèmes qui exercèrent la téméraire perspicacité de Lönnrot, aucun ne fut aussi étrange - aussi rigoureusement étrange, dirons-nous - que la série périodique de meurtres qui culminèrent dans la propriété de Triste-Le-Roy, parmi l'interminable odeur des eucalyptus. Il est vrai qu'Eric...
Ce livre de préfaces, dont les textes s'échelonnent de 1923 à 1974 - sauf pour quelques pages ultérieures qui enrichissent la présente édition -, se situe parallèlement aux enquêtes dans l'oeuvre de l'écrivain argentin. Car, ici, la préface n'est pas une manière de toast mais une forme latérale de...
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On reconnaît, dans ces enquêtes, la même substance dont sont faites les célèbres nouvelles de fictions, les mêmes thèmes sur lesquels l'auteur exerce sans fin son esprit : la multiplicité du monde, ses pièges et ses détours, l'irréalité du moi, l'inconsistance du temps, l'obscurité de l'être, les pa...
«Presque tous les recueils de Borges contiennent au moins un poème d'amour. Cette flamme - obscure merveille -, qui n'allume en général que quelques lignes à la fin du poème peut passer inaperçue. Après le recensement de thèmes qui lui sont chers, il lève la voix brièvement comme s'il proférait une ...
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Sur Conrad et Melville, Dante et Kipling, sur les westerns, la philosophie ou l'amour, Borges dit tout - le fond de sa pensée comme ce qu'il lui vient à l'esprit sur le moment, le plus subtil comme le plus désinvolte, le plus sérieux comme le plus badin... Répondant aux questions d'Osvaldo Ferrari...
« Le dialogue avec Borges est une incursion dans la littérature même. Il permet d'être en contact avec l'esprit du littéraire. Borges lui-même m'avait affirmé qu'il voyait dans ces dialogues une forme indirecte d'écriture. Il continuait à écrire à travers les dialogues. Transcrivant les conversation...