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Robert Laffont
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En 1748, Caridad, esclave cubaine noire affranchie, se retrouve abandonnée sur le sol de Séville, sans ressources. Elle est recueillie par un vieux Gitan au caractère ombrageux, Melchor, qui l'impose à sa famille et à toute la communauté dans les faubourgs de la ville. Tout en travaillant - elle roule des cigares de contrebande -, Caridad se lie d'amitié avec Milagros, la petite-fille de Melchor, une jeune Gitane fière et avide de liberté. Tandis que Milagros, prise en tenaille entre la loi gitane et les persécutions de la part des Espagnols, fait le difficile apprentissage de la vie, Caridad, victime-née, a bien du mal à se libérer de ses chaînes... Rejetée par la plupart des Gitans, secrètement amoureuse de Melchor mais incapable d'exprimer au grand jour ses peurs et ses désirs, parviendra-t-elle enfin à se faire accepter pour ce qu'elle est, une femme courageuse et magnifique ? Et Milagros, chanteuse et danseuse sensuelle adulée du tout-Madrid échappera-t-elle à la domination de son mari, un être veule et méprisable qui profite d'elle pour s'enrichir, tout en la bafouant et la prostituant ? Au travers des aventures souvent tragiques de Milagros, Caridad et Melchor, nous est contée la formidable lutte des Gitans pour la survie dans une Espagne catholique qui ne cherche qu'à les éliminer.
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Barcelone réussira-t-elle à renaître de ses cendres et à conquérir sa liberté ?
En ce IXe siècle, le roi des Francs Charles le Chauve nomme à Barcelone un jeune évêque d'une redoutable intelligence, Frodoi. Mais le cadeau est empoisonné : la ville se trouve aux confins du royaume et Frodoi doit faire face à des luttes fratricides et à des attaques sarrasines. Heureusement, deux femmes exceptionnelles sont prêtes à se battre pour sauver leur cité : Elisia, lumineuse tenancière de la seule auberge de la ville, et Goda, belle aristocrate et fine stratège.
Dans l'entourage de l'évêque rôde aussi Rotel, une sorcière de quinze ans d'une beauté stupéfiante. Les serpents sont ses armes, la haine sa force et l'amour son talon d'Achille.
À elle seule, elle peut réduire à néant la renaissance de Barcelone.
Tandis qu'à la cour du roi franc les seigneurs se déchirent pour l'argent et la gloire, à Barcelone, l'amour et la haine bousculent les équilibres. Les sentiments meurtrissent les coeurs, les bassesses politiques et les noirceurs de l'âme humaine marquent les esprits au fer rouge. -
Une immense plaine desséchée par des années sans pluie, un monde fermé sur lui-même et gouverné par la violence. Dans cet enfer, sous un soleil implacable, un petit garçon fuit. Le premier jour, il se cache dans un trou recouvert de branchages, tandis que l'alguazil, l'agent de police qui abusait de lui, et ses hommes le cherchent sans relâche. À la nuit, il sort et file. Autour de lui, il n'y a rien à boire, rien à manger. Et peu d'endroits où se cacher, si ce n'est les bois d'olivier. Mais l'enfant s'obstine à aller de l'avant, à laisser son village loin derrière, à mettre le plus de distance possible entre lui et ceux qui le traquent.
Bientôt, il a trop faim, trop soif, et, quand il aperçoit un vieux berger en train de manger, il s'approche pour le voler. À partir de là, tout va changer pour le vieil homme malade et l'enfant traqué. Silencieusement, avec rudesse, le berger prend l'enfant sous sa protection. Il lui enseigne ce qui lui permettra de survivre dans cet univers impitoyable : garder les chèvres en troupeau, les traire et trouver de l'eau. Et aussi ce qui fait la grandeur d'un homme : la solidarité et la compassion, enterrer les morts et respecter la terre.
Mais ceux qui veulent l'enfant se rapprochent. Bientôt, la confrontation a lieu, d'une violence inouïe. C'est que la lutte signifie bien plus que le combat des corps, les blessures et le sang. Pour l'enfant, il s'agit soit de devenir, comme ses poursuivants, un être dominé par la bestialité, soit, au contraire, d'appliquer les leçons d'humanité du berger. Et quand ce sera fini, après la mort et les désastres, enfin, il pleuvra.
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Quand une expérience artistique donne naissance à un roman... Frère de glace est un véritable phénomène littéraire.
" Mon frère est un homme pris dans la glace. Il nous voit à travers la glace : il est là et il n'y est pas. Ou, plus exactement, il existe en lui une fissure où parfois la glace se dépose. Dans la vie quotidienne, quelque chose en lui fait qu'il se bloque et s'immobilise entre une action et la suivante. Par chance, il vit dans une petite ville, on le connaît dans le quartier et les gens prennent soin de lui. " Au coeur de ce roman-oeuvre d'art se trouvent un garçon autiste et sa soeur artiste, tous deux comme gelés dans le silence et l'incompréhension. Obsédée par les explorations polaires et les étendues du Grand Nord, la jeune plasticienne les transcrit dans des dessins mêlés à des écrits, des souvenirs et des photos. En traquant les différents visages de la glace, parviendra-t-elle à conjurer son sentiment de congélation intérieure et à renouer avec les rêves, les désirs et l'amour ?
" L'un des romans les plus admirables d'une nouvelle génération d'auteurs catalans. " The New York Times.
" Un indiscutable bijou. " El Pais. -
Quand l'Espagne est annexée au plus grand empire que l'Europe ait jamais connu, Iossif et Eva Holman se voient attribuer une propriété en Estrémadure. Sur cette terre âpre vivent des hommes et des femmes qu'ils considèrent à peine mieux que des bêtes. Jusqu'au jour où un vagabond hagard, à moitié fou, s'installe dans leur jardin.
Contre toute attente, Eva le cache et le nourrit. Elle écoute ses divagations sur le massacre de sa famille, sur ses années d'esclavage dans un camp de travail. Au fil du temps, les cauchemars de cet homme se mêlent à ses propres souvenirs, aux révoltes qu'elle a toujours tues, aux colères qui la hantent. Peu à peu, leurs deux voix se confondent, élevant un terrible lamento en mémoire des victimes d'une idéologie de mort et de destruction.
" Comparé par la critique à Miguel Delibes ou à Cormac McCarthy, Carrasco parie sur la retenue et la dignité. " El Pais -
Agnès, psychiatre, a grandi au sein d'une famille dans laquelle les " Rapides " régnaient au détriment des " Lents ". Chez les Bach, tout était classé, mesuré. Ainsi, le " Temps de qualité " (lire, écouter de la musique, discuter) s'opposait au " Temps bon marché " (faire du sport, jouer, aller aux toilettes), tout comme il existait une frontière entre les " gens intéressants " et les autres. Elle était rapide, sa soeur était rapide, son père rapide, sa grand-mère rapide... Ceux qui étaient lents finissaient toujours par le payer.
Âgée de 48 ans, Agnès n'a jamais cessé de vivre sous la pression de cette perception temporelle anormalement accélérée et éprouve chaque jour davantage la nostalgie des rares moments d'ennui qu'elle a pu connaître dans son enfance. Consciente de souffrir d'une forme avancée de " maladie du Temps ", elle qui croyait tout savoir et tout comprendre, doit désormais admettre qu'elle est passée à côté de tout ou presque...
Juxtaposant ses souvenirs de petite fille, d'adolescente et de femme - dans une narration où récit à la première et à la troisième personne se répondent -, Agnès se lance dans un parcours du combattant pour tenter d'échapper à la tyrannie de cette course éperdue contre le temps, et laisser s'épanouir sa véritable vocation de " Lente ".
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« Pourquoi t'es revenu ? » demande Albert, quinze ans, à Jaume, son père parti quatre ans auparavant comme correspondant à Buenos Aires, quittant sa femme Rosa et ses deux enfants, Glòria et Albert. De retour chez lui pour revoir son propre père, qui est en train de mourir, Jaume cherche à renouer le fil d'une relation totalement distendue avec son fils et l'invite à assister à la finale de la Ligue des champions entre le Barça et Arsenal, qui se joue à Paris [en mai 2006]. Le livre est le roman de ce voyage du père et du fils à Paris, le roman d'une histoire familiale brusquement interrompue quatre ans plus tôt, la somme d'histoires individuelles qui se révèlent à l'occasion de cet événement considérable pour tout Catalan qui se respecte : la victoire du Barça en Ligue des champions. Pendant deux jours et trois nuits, un homme dont le père est en train de mourir va tenter de devenir véritablement le père de son fils. Autour du football, et bien au-delà de l'exploit sportif, Villatoro explore les multiples contenus émotionnels et sentimentaux du sentiment d'appartenance à une entité géographico-politique, la Catalogne, qui s'exprime dans le fait d'« être du Barça », d'être barceloniste, expressions courantes désignant le fait de n'être pas un simple supporter mais un acteur à part entière de cette équipe de football représentant à elle seule la Catalogne aux yeux du monde.
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Sara, Aurora et Mariana sont unies à travers les siècles par une chocolatière blanche d'une capacité de trois tasses et portant l'inscription « J'appartiens à Madame Adélaïde. » En trois actes, deux intermèdes et un final, la chocolatière et ses propriétaires nous entraînent - à rebours - dans l'histoire du chocolat et des bouleversements qu'il provoque, des extravagances des Temps modernes à sa grande vogue dans les cours royales, au XVIIIe siècle.
XXe siècle. Sara est mariée à Max mais entretient depuis toujours une liaison avec Oriol. Car si Max incarne la stabilité d'une vie conjugale sans problème, Oriol, lui, est un aventurier charismatique, un amant fougueux et l'inventeur de trois chocolats étonnants qui ont fait sa renommée à travers le monde. Parfumés au piment, au gingembre et à la lavande, ils symbolisent leurs trois personnalités.
XIXe siècle. En épousant Cándida, fille d'un fabriquant de machines, le chocolatier Antoni Sampons industrialise sa production. La part de rêve d'Antoni, par ailleurs assez ennuyeux, c'est l'opéra, dont il raffole, et sa jeune femme, Cándida. Mais cette écervelée, en quête de sensations plus fortes qu'un air de musique, s'enfuit avec un ténor napolitain.
XVIIIe siècle. Le chocolatier Fernandes et sa femme Mariana ont inventé une machine à broyer les fèves de chocolat. Le roi de France et celui d'Angleterre envoient leurs sbires à Barcelone pour s'approprier la merveilleuse invention. La jolie Mariana, gardienne de la machine, devient la cible d'une série de complots, de trahisons et de coups bas. Heureusement, Beaumarchais, l'envoyé de la délégation française, et son jeune secrétaire, Victor Philibert, veillent au grain.
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" Aime. Aime, même si l'histoire ne durera pas, même si ce n'est pas pour toujours. " Gina préfère les frilosités d'une vie tranquille aux dangers du grand amour. Puis un jour, un inconnu sonne chez elle. Dans un livre acheté chez un bouquiniste, il a trouvé un message : " Appelle-moi ", suivi d'un numéro de téléphone et d'une adresse. Curieux, il est venu voir. Gina reconnaît l'écriture de Paulina, sa mère, morte alors qu'ellemême n'était qu'une enfant.
Surprise, elle part sur les traces de Paulina à Paris, ville mythique qui depuis toujours accueille les amants. Là, elle découvre la passion intense, d'une immense générosité, qui lia sa mère, jeune bourgeoise mariée, à un galeriste parisien. Elle en sera transformée. -
" J'écris et j'efface, arrachant des sourires aux ténèbres. " Comète et Lot se sont aimés pendant seize ans, depuis leur première rencontre dans un club de jazz jusqu'à la mort brutale de Comète. Pour maintenir vivant dans sa mémoire cet homme si essentiel pour elle, Lot conçoit alors le projet d'écrire leur histoire. Vibrante d'émotion, elle recrée leur vie. Bouleversante de lucidité, elle dit le deuil. Car raconter un grand amour disparu, c'est tenter de concilier les contraires : oublier et se souvenir, pour continuer à vivre et donner toutes ses chances à l'amour.
Parmi tous les romans d'amour, certains nous marquent durablement. Un homme de parole est de ceux-là. -
Dans l'exaltation combattante de la défense de Barcelone contre les militaires putschistes, en juillet 1936, la jeune anarchiste Valentina Mur fait la connaissance du militant des Jeunesses communistes Ramón Mercader, qui se rendra célèbre quatre ans plus tard en assassinant Trotski. Mais c'est d'un jeune bourgeois romantique, Artur, le cousin de Mercader, que Valentina tombe éperdument amoureuse. Elle remue ciel et terre pour le faire sortir des geôles clandestines staliniennes où, accusé de collaboration avec les putschistes, il est torturé.
Dans une Barcelone bombardée quotidiennement, Valentina et Artur (qui vit caché) s'aiment, refont le monde, résistent. Leur amour croît, se développe dans une ville chaque jour plus meurtrie, acculée, encerclée par les forces de Franco. La jeune féministe anarchiste et le bourgeois qui rêve d'être poète se marient en secret. Et, alors qu'Artur est emprisonné, Valentina vient lui apprendre qu'elle est enceinte. La défaite des républicains est désormais certaine, les troupes de Franco avancent sur la Catalogne, et Barcelone. Avec des centaines d'autres détenus, Artur est utilisé comme bouclier humain pour protéger la retraite des communistes vers la France, tandis que Valentina tente, parmi des milliers de réfugiés, de gagner la frontière...