Erine a de la chance : elle habite au bord des flots, à côté d'un joli port de pêche. Erine n'a pas de chance : sa maman lui a interdit de sortir en mer car au large, un terrible rocher noir fracasse les bateaux, terrifie les marins, et s'amuse à changer de place pour mieux les transpercer de ses pics acérés ! Erine a du courage : tous les jours, elle essaie de se cacher à bord, pour s'en aller voir ce fameux rocher de plus près. Et tous les jours, sa mère la trouve. Sauf aujourd'hui...
Dans cette contrée de Caroline du Nord, entre rivière et montagnes, que l'oeuvre de Ron Rash explore inlassablement depuis Un pied au paradis, un monde est en train de s'effacer pour laisser la place à un autre. Le shérif Les, à trois semaines de la retraite, et Becky, poétesse obsédée par la protection de la nature, incarnent le premier. Chacun à sa manière va tenter de protéger Gerald, irréductible vieillard amoureux des truites, contre le représentant des nouvelles valeurs, Tucker. L'homme d'affaires, qui loue fort cher son coin de rivière à des citadins venus goûter les joies de la pêche en milieu sauvage, accuse Gerald d'avoir versé du kérosène dans l'eau, mettant ainsi son affaire en péril.
Les aura recours à des méthodes peu orthodoxes pour découvrir la vérité. Et l'on sait déjà qu'avec son départ à la retraite va disparaître une vision du monde dépourvue de tout manichéisme au profit d'une approche moins nuancée.
Dakota du Nord, 1999. Le ciel, d'un gris acier, recouvre les champs nus d'un linceul. Ici, des coutumes immémoriales marquent le passage des saisons, et c'est la chasse au cerf qui annonce l'entrée dans l'automne. Landreaux Iron, un Indien Ojibwé, vise et tire. Et tandis que l'animal continue de courir sous ses yeux, un enfant s'effondre. Dusty, le fils de son ami et voisin Peter Ravich, avait cinq ans.
Ainsi débute le nouveau roman de Louise Erdrich, qui vient clore de façon magistrale le cycle initié avec La Malédiction des colombes et Dans le silence du vent. L'auteure continue d'y explorer le poids du passé, de l'héritage culturel, et la notion de justice. Car pour réparer son geste, Landreaux choisira d'observer une ancienne coutume en vertu de laquelle il doit donner LaRose, son plus jeune fils, aux parents en deuil. Une terrible décision dont Louise Erdrich, mêlant passé et présent, imagine avec brio les multiples conséquences.
Shérif d'une petite ville des Appalaches du Sud, Will Alexander sait que Holland Winchester, le voyou local, a été assassiné. L'ennui, c'est qu'il ne trouve ni corps ni aucun témoin du meurtre.
Raconté avec simplicité à travers les voix du shérif, d'un fermier voisin, de sa superbe femme, de leur fils et de l'adjoint, Un pied au paradis a marqué la naissance d'une des plumes les plus fines et singulières de la littérature américaine.
Un dimanche de printemps, une femme est agressée sexuellement sur une réserve indienne du Dakota du Nord. Traumatisée, Geraldine Coutts n'est pas en mesure de révéler ce qui s'est passé à la police, ni d'en parler à son mari ou à son fils de treize ans, Joe. En une seule journée, la vie de ce dernier est bouleversée. Il essaie d'aider sa mère mais elle reste alitée et s'enfonce peu à peu dans le mutisme et la solitude.
Tandis que son père, qui est juge, confie la situation à la justice et à la loi, Joe perd patience face à une enquête qui piétine et il décide avec ses copains de chercher les réponses de son côté. Leur quête les mène tout d'abord dans un lieu sacré, à proximité duquel la mère de Joe a été violée...
Dans ce livre magnifique, comme dans le reste de son oeuvre, Louise Erdrich parvient à mêler la tragédie, l'humour, la poésie et la grâce, pour restituer les sentiments et les émotions de ses personnages face à la violence dont tant de femmes sont toujours aujourd'hui victimes...
Le charmant Max, vingt-sept ans, rédacteur publicitaire promis à un brillant avenir, cultive, inconsolable, le souvenir de sa défunte épouse. A l'issue d'une soirée bien arrosée, il rencontre dans un bar Nora, serveuse au White Palace. Généreusement calli-pyge, elle n'est ni très jolie ni très jeune ni très distinguée... mais se révèle suffisamment futée pour amener Max à passer la nuit chez elle, et suffisamment entreprenante pour le contraindre à mettre un terme à son abstinence sexuelle.
Au réveil, Max est épouvanté : que faire de Nora ? Elle est inculte, vulgaire, elle boit, elle fume, elle vit dans un capharnaùm crapoteux... mais elle l'attire irrésistiblement. Pour Max, rien ne sera plus comme avant.
Dans ce roman dont l'érotisme est peut-être le personnage principal, Glenn Savan dépoussière le classique duo d'amour et pourfend les préjugés avec une tendresse cruelle et un humour irrésistible.
Il y a tout ce qu'il faut pour être heureux dans cette belle maison de toutes les couleurs. Un jardin, des arbres tout autour, des fleurs. Qui est sur le toit ? C'est Jim le chat tigré qui nous fait faire le tour du propriétaire et nous dit le nom de chaque chose. Faisons un saut dans chaque Pièce : le salon, la cuisine, la salle de bains avec son bac à litière, la chambre. Tiens, voilà quelqu'un qui revient des courses. C'est Jane. Elle aussi habite dans cette maison, et devinez qui nourrit Jim ? A partir de 3 ans.
« La falaise la dominait de toute sa hauteur, et elle avait beau avoir les yeux baissés, elle sentait sa présence. Même dans la maison elle la sentait, comme si son ombre était tellement dense qu'elle s'infiltrait dans le bois. » Laurel Shelton et son frère Hank vivent au fond d'un vallon encaissé des Appalaches. Marquée par une tâche de naissance, Laurel est considérée comme une sorcière. Hank, revenu de la Première Guerre mondiale, y a laissé une main. Isolés, bannis, ils mènent une vie fastidieuse et solitaire. Mais lorsque Laurel rencontre un mystérieux joueur de flûte, sa vie bascule.
Et si les ossements découverts près de la rivière appartenaient à celle qui a bouleversé leur vie ? Quand Ligeia a débarqué de Floride, avide de liberté, véritable sirène enjôleuse, elle a séduit Bill et Eugene. Pour lui plaire, les deux frères ont bravé les interdits. Le temps d'un été, la jeune nymphe les a entraînés dans un tourbillon de tentations, avant de disparaître brutalement.
Rivière protégée par une loi fédérale, la Tamassee est un lieu quasi sacré. Quand une jeune adolescente s'y noie et que son père veut faire installer un barrage pour dégager son corps, bloqué sous un rocher, les environnementalistes s'insurgent et les journalistes se déchaînent. Photographe originaire du coin, Maggie s'interroge : comment choisir entre le deuil d'un enfant et la protection de la nature ?
Le vélo de Tom est vert, flambant neuf, magnifique. Pour l'enfourcher, Tom met son casque et son sac à dos, et le voilà parti. À l'école ? À l'école buissonnière ? En vacances ? Pas du tout. Tom prend son vélo vert pour se rendre à son travail. Et comme, quelquefois, la vie est très bien faite, après avoir doublé beaucoup de monde, des voitures, des piétons, mais aussi des singes, des lions et des acrobates, Tom se gare, se met en tenue de travail et... change de vélo ! Pourquoi ? A partir de 2 ans.
La dernière chose que Mary et Karl entrevoient de leur mère, c'est la flamme de ses cheveux roux émergeant du biplan qui l'emporte pour toujours aux côtés d'un pilote acrobate... Devenus orphelins, les enfants montent dans un train de marchandises afin de trouver refuge chez leur tante, dans le Dakota du Nord. Ainsi commence, en 1932, une chronique familiale qui s'étend sur plus de quarante ans, et fait vivre toute une galerie de personnages hors du commun en proie aux paradoxes de l'amour.
Cette nouvelle traduction du deuxième roman de Louise Erdrich, paru aux Etats-Unis en 1986, permet de (re)découvrir l'un de ses plus beaux livres. Une prose somptueuse. Frédéric Potet, Le Mondes des livres. Nul écrivain ne mène la vie aussi dure à ses personnages. Son imagination est sans limite, et sa phrase, capable de tous les prodiges. Une puissance phénoménale. Didier Jacob, L'Obs.
Mon bus est non seulement très joli dans son bel habit rouge, mais il est utile. Il transporte des passagers, un chien, puis deux chats, et encore trois... Et tout ce petit monde ne se bagarre pas, non non. J'en emmène certains prendre le bateau. D'autres, monter dans le train. D'autres encore ont un avion à attraper, avant que je puisse rentrer chez moi. Mais ce n'est pas tout ! Mon bus t'est très utile à toi aussi. Oui, si tu veux bien, il peut t'apprendre à compter. Un, deux, trois, ouah ouah, miaou, montez, c'est parti !
Notre monde touche à sa fin. Dans le sillage d'une apocalypse biologique, l'évolution des espèces s'est brutalement arrêtée, et les États-Unis sont désormais sous la coupe d'un gouvernement religieux et totalitaire qui impose aux femmes enceintes de se signaler. C'est dans ce contexte que Cedar Hawk Songmaker, une jeune Indienne adoptée à la naissance par un couple de Blancs de Minneapolis, apprend qu'elle attend un enfant. Déterminée à protéger son bébé coûte que coûte, elle se lance dans une fuite éperdue, espérant trouver un lieu sûr où se réfugier. Se sachant menacée, elle se lance dans une fuite éperdue, déterminée à protéger son bébé coûte que coûte.
Renouvelant de manière saisissante l'univers de l'auteure de LaRose et Dans le silence du vent, le nouveau roman de Louise Erdrich nous entraîne bien au-delà de la fiction, dans un futur effrayant où les notions de liberté et de procréation sont des armes politiques. En écho à La Servante écarlate de Margaret Atwood, ce récit aux allures de fable orwellienne nous rappelle la puissance de l'imagination, clé d'interprétation d'un réel qui nous dépasse.
Chaparder des plants de cannabis, rien d'extraordinaire pour Travis Shelton. Cette fois, le père Toomey le prend sur le fait et le lui fait payer. Le gamin ne se came pas ; il n'a pas mauvais fond, juste envie de tailler la route. Fuyant l'humiliation paternelle et un présent étriqué, il croise celle de Leonard. Ce prof aux leçons décalées pourrait l'aider à remettre son monde à l'endroit.
Né en Caroline du Sud en 1953, Ron Rash a écrit des recueils de poèmes, de nouvelles (dont un finaliste du PEN/Faulkner Award) et des romans, tous lauréats de plusieurs prix littéraires. Il est titulaire de la chaire John Parris d'Appalachian Studies à la Western Carolina University. Un autre de ses romans ; Une terre d'ombre, est disponible en Points.
Chargée de procéder à l'inventaire d'une demeure du New Hampshire, Faye Travers remarque parmi une étonnante collection d'objets indiens du xixe siècle un tambour rituel très singulier. Émue et troublée par cet instrument, elle se prend à l'imaginer doté d'un étrange pouvoir : celui de battre au rythme de la douleur des êtres, comme en écho à la violente passion amoureuse dont il semble perpétuer le souvenir... Avec Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse et La Chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich a imposé son regard insolite et son univers poétique parmi les plus riches talents de la littérature américaine. Une oeuvre qui ne cesse de se renouveler et de surprendre.
Le père Damien, un prêtre centenaire, exerce son apostolat parmi les Indiens d'une réserve du Dakota du Nord depuis près de quatre-vingt ans. Dans la petite ville de Little No Horse, le prêtre a été le témoin de beaucoup de changements, de conflits et surtout de miracles qu'il a fidèlement rapportés aux papes successifs tout au long du siècle, mais dont il n'a jamais eu la preuve divine.
Alors qu'il est sur le point de mourir, le père Damien est contacté par le Vatican, qui semblait jusque-là l'avoir oublié, afin de prouver ou de contester la supposée sainteté d'une religieuse qu'il a bien connue. Il sait que Soeur Leopolda ne mérite pas un tel honneur, mais il est tenu par le secret de la confession qui l'obligerait en outre à révéler sa propre identité ainsi que son passé soigneusement préservés grâce à d'opportuns miracles.
Qu'à cela ne tienne, à l'heure de la mort, le prêtre décide de passer aux aveux, de tout dire et même d'éclairer le mystère d'un meurtre jusque-là jamais résolu.
En racontant sa propre histoire, le père Damien raconte également celle des familles indiennes avec lesquelles il vit depuis si longtemps : les Nanapush, les Morrissey, Pillager, Lamartine et les Lazare.Des histoires tour à tour sombres, drôles, passionnées et magiques où défilent tous les sentiments et les aspects de la condition humaine.
Mais qui s'attendrait vraiment à ce que le père Damien soit en réalité une femme qui a endossé cette identité afin d'échapper à un passé trouble et violent ?
C'est cette histoire étonnante de foi, de dissimulation et finalement de rédemption qui transcende le roman. Un roman lyrique qui aborde le thème de l'amour dans toutes ses dimensions jusque dans l'absolu, divin ou humain et qui analyse les peurs et les passions humaines. Louise Erdrich a su créer des personnages étonnants, assembler des images audacieuses et écrire avec une beauté et une dextérité inouïes.
De 1934 à nos jours, les destins entrelacés de deux familles indiennes, isolées dans leur réserve du Dakota, à qui les Blancs ont non seulement volé leur terre mais aussi tenté de voler leur âme. Mêlant comédie et tragédie, puisant aux sources d'un univers imaginaire, riche et poétique, qui marque tous ses livres, de Dernier rapport à Little No Horse à Ce qui a dévoré nos coeurs, ce premier roman de Louise Erdrich est présenté ici dans sa version définitive, reprise et augmentée par l'auteur.
Un livre d'une telle beauté qu'on en oublierait presque qu'il nous brise le coeur. Toni Morrison, prix Nobel de Littérature.
Ses livres ont imposé Louise Erdrich comme l'une des grandes voix de la littérature américaine, mais elle est l'une des rares à construire un édifice romanesque d'une complexité comparable à celle de Faulkner. Le Point.
Un homme pille des sépultures pour payer les notes d'hôpital de sa mère ; victime de sa superstition, un malheureux passe pour fou et se retrouve en prison ; un vieillard innocent subit la loi d'un shérif bas du front ; un enfant délaissé par ses parents au profit de la crystal meth s'enfuit dans les bois... Les douze nouvelles de ce recueil, situées dans le décor sauvage et somptueux des Appalaches depuis la guerre de sécession jusqu'à nos jours, sont des portraits de désespoir rural, de vies oblitérées par la misère, le manque d'éducation, la drogue.
Pendant trois décennies, Louise Erdrich a publié des nouvelles dans de prestigieux magazines américains comme The New Yorker, The Atlantic Monthly, Harper's ou The Paris Review.
Ces nouvelles sont rassemblées pour la première fois en deux volumes :
La décapotable rouge (paru à l'automne 2012) et Femme nue jouant Chopin.
Pour le lecteur, c'est l'occasion inhabituelle de voir un écrivain au travail sur une longue période de temps et surtout de retrouver tout ce qui constitue l'univers de Louise Erdrich : ce Dakota du Nord qui est au centre de son oeuvre, ce style précis et poétique, ces personnages passionnés, complexes et inoubliables, qui peuplent ses livres. Cet écrivain possède ce talent très particulier qui consiste à distiller des vies entières en quelques pages, elle sait aussi donner l'épaisseur d'une tragédie ou d'une comédie à des histoires de famille que l'on pourrait sans cela presque trouver ordinaires. Elle parvient à donner à ces femmes et à ces hommes, à ces enfants et ces adultes, une dimension universelle et singulière, en explorant sans retenue et sans relâche ces émotions et ces sentiments qui nous rendent humains.
Gil est peintre, Irène écrivain. Ils ont trois enfants. Irene a souvent servi de modèle à son mari. Trop souvent, sans doute. Irene tient son journal intime dans un agenda rouge. Lorsqu'elle découvre que Gil le lit, elle décide d'en rédiger un autre, un carnet bleu qu'elle met en lieu sûr et dans lequel elle livre sa vérité. Elle continue néanmoins à écrire dans l'agenda rouge, qui lui sert à manipuler son unique lecteur. Une guerre psychologique commence. En faisant alterner les journaux d'Irene et un récit à la troisième personne, Louise Erdrich témoigne, une fois de plus, d'une prodigieuse maîtrise narrative.
"Louise Erdrich montre comment une histoire collective, un héritage culturel et social, une identité peuvent bouleverser une destinée. Elle entraîne comme rarement au coeur de la nature humaine et de l'ambivalence du sentiment amoureux. Un récit d'une finesse infinie". Emmanuel Romer, La Croix.
L'idée géniale de Il ne faut pas habiller les animaux est venue en 1970 à l'irrévérencieux Ron Barrett parce qu'il en avait marre de voir Donald le canard en costume marin ! Voici, un demi-siècle après, le tome 2 de ce best-seller. Habiller les animaux ? Non, toujours pas ! Ni le cerf qui aurait trop de chapeaux entre lesquels hésiter. Ni la chenille qui perdrait trop de chaussettes dans la machine, etc., etc.
«Le vent sifflait dans le gréement tandis que le Zéphyr, à grand peine, avançait sur les flots. Le ciel s'obscurcit et les vagues devinrent hautes comme des Montagnes.»
Dans une Inde encore déchirée par la violence des castes et les sanglantes manifestations contre le gouvernement, Babyji, une petite Lolita indienne de Delhi, conjugue la passion du savoir et le plaisir des sens. Entourée de trois femmes que tout oppose, elle cherche sa voie, tiraillée entre un avenir incertain et un passé étouffant. Au travers du jeu des possibles, Abha Dawesar offre, avec ce roman initiatique délicieusement subversif, un voyage sensible au coeur de l'Inde moderne.