Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveaux-nés inaptes sont « élargis », personne ne sait exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir : c'est le dépositaire de la mémoire. Lui seul sait comment était le monde, des générations plus tôt, quand il y avait encore des animaux, quand l'oeil humain pouvait encore voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. Dans quelques jours, Jonas aura douze ans. Au cours d'une grande cérémonie, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique. Un destin extraordinaire l'attend. Un destin qui peut le détruire. A partir de 12 ans.
Les pêcheurs l'ont surnommée Claire de l'eau. Quand ils l'ont arrachée aux flots et ramenée au village, la jeune naufragée ne se souvenait de rien, sauf de son prénom. Personne ne sait qu'elle a grandi dans la communauté, une société où les couleurs n'existent pas et où les émotions sont interdites. Personne ne peut imaginer qu'elle a été programmée pour être mère porteuse, qu'elle a été inséminée à l'âge de quatorze ans, qu'elle a eu un fils, qu'on le lui a arraché. Depuis, Claire n'a plus jamais été la même, obsédée par cet enfant qu'elle a tenu une seule fois dans ses bras, hantée par ses boucles blondes et ses yeux clairs. Elle fera tout pour retrouver son fils, jusqu'à accepter un terrible sacrifice... Avec Le fils, Lois Lowry clôt le cycle du Passeur entamé en 1993 et publié avec un immense succès dans le monde entier. Elle a fait la une du New York Times Book Review lors de la sortie du Fils en octobre 2012 aux États-Unis. C'était la première fois qu'une auteure jeunesse faisait la une depuis J. K. Rowling.
La vie quotidienne de la famille Watson, dans l'état du Michigan au début des années 60, est celle d'une famille noire des plus normales, avec son lot de bons souvenirs, de chamailleries, de projets raisonnables et de serrages de vis. Joetta est une bonne petite, Kenny travaille si bien à l'école que tout le monde l'appelle Einstein. Mais Byron, le fils aîné, est en train de mal tourner. Alors, pour lui apprendre à vivre tant qu'il en est encore temps, les parents décident de l'envoyer en pension chez sa grand-mère du Sud, là où la vie est difficile pour les Noirs, là où leurs toilettes, leurs autobus, leurs écoles et leurs églises sont séparées de celles des Blancs. Tout le monde profite des grandes vacances pour l'accompagner, et pour que ce long voyage soit tout de même une partie de plaisir, Papa Watson équipe sa voiture, la Grosse Bombe, d'une électrophone dernier-cri où chacun peut jouer ses disques préférés. Et la famille prend la route, avec sandwiches au beurre de cacahuète et bagages. C'est l'été 1963. Dans le Sud, le mouvement pour les droits civiques bat son plein, les foules noires protestent pacifiquement contre la ségrégation, les racistes ripostent en posant des bombes jusque dans les églises. C'est l'été 1963. Il fait chaud. Dans quinze jours, le 15 septembre, Martin Luther King prononcera son immortel discours : " J'ai fait un rêve..."