Dialogue à plusieurs niveaux de narration entre une jeune femme en quête de sa vocation à New York à la fin des années 70 et l'écrivain chevronné qu'elle est devenue quarante ans plus tard, ce "portrait de l'artiste en jeune femme", septième roman de Siri Hustvedt, rassemble et magnifie les thèmes qui ont fait la renommée internationale de l'auteur : le temps comme étrangeté, la violence et la cruauté du patriarcat, la capacité de l'imaginaire à recréer le présent, voire à le guérir.
Incapable de supporter plus longtemps la liaison que son mari entretient avec une femme plus jeune qu'elle, Mia quitte brusquement New York pour se rendre dans le Minnesota et se réfugier quelque temps auprès de sa mère octogénaire. Parcours d'une femme blessée en forme de "lecture de soi" et d'inattendue épiphanie personnelle, ce roman solaire - féministe au meilleur sens du terme - irradie d'une énergie aussi rebelle que stimulante.
Après sa disparition, une artiste plasticienne, Harriet Burden (dite "Harry"), méconnue de son vivant, fait l'objet d'une "enquête" menée par un professeur d'esthétique auprès de tous ceux qui, de près ou de loin, l'ont côtoyée de son vivant. Cet envoûtant thriller intellectuel qui a pour théâtre les milieux de l'art redistribue avec brio les thèmes chers à Siri Hustvedt dans son oeuvre de fiction comme dans ses essais, et constitue une inoubliable plongée dans les arcanes de la création comme de l'âme humaine, explorées ici par une romancière sans conteste au sommet de son art.
Dans le cadre d'une émission de radio à laquelle il collabore, Paul Auster a reçu pendant plus d'un an des récits de vie des auditeurs. Fasciné par la richesse de ces univers multiples, il a regroupé ses favoris dans cette anthologie.
À soixante-dix-neuf ans, Anthony Peardew a passé la moitié sa vie à collecter les objets perdus, dans l'espoir de réparer une promesse brisée. Réalisant que son temps est compté, le vieil homme, autrefois écrivain célébré, décide de léguer sa demeure victorienne et les "trésors" qu'elle recèle à sa fidèle assistante Laura, qu'il pense être la seule à même de restituer les objets à leurs propriétaires. En exprimant ses dernières volontés, il est loin de se douter de leurs répercussions et de l'heureuse suite de rencontres qu'elles vont provoquer...
Dans son livre le plus personnel à ce jour, Alberto Manguel raconte comment il a assouvi sa propre curiosité par le commerce incessant qu'il a entretenu sa vie durant avec les livres grâce auxquels ils s'est frayé un chemin dans l'énigme et la complexité du monde. Et réaffirme les vertus du pacte que curiosité et lecture ne cessent de reconduire au bénéfice des plus féconds accomplissements que nous réserve notre imaginaire.
Contraint à l'immobilité par un accident de voiture, un septuagénaire, August Brill, ancien critique littéraire, trouve refuge contre les souvenirs qui l'assaillent lors de ses innombrables insomnies en se racontant l'histoire d'un monde parallèle où le 11 septembre n'aurait pas eu lieu et où l'Amérique ne serait pas en guerre contre l'Irak mais contre elle-même, en proie à la plus dévastatrice des guerres civiles. Mais par l'un de ces diaboliques effets que seule la fiction est capable de produire, monde véritable et monde imaginaire en viennent peu à peu à s'interpénétrer pour se se lire l'un l'autre, contraignant le vieil homme à raconter ce qui insiste pour être dit, à se confronter aux traumatismes du réel, et l'amenant à concevoir la guerre comme ultime paradigme des ténèbres que chacun porte en soi pour en exorciser les fantômes dévorants. Un tour de force romanesque au service d'un projet d'une exceptionnelle ambition.
Ayant choisi de relire, une année durant, ses livres de prédilection tels qu'ils lui semblent refléter le chaos du monde contemporain, Alberto Manguel offre ici, entre carnet intime et recueil de citations, un journal dont l'érudition subversive rend à merveille compte de l'infini du "dialogue" entre toute oeuvre et son lecteur.
Fidèle à une approche où il excelle et qui a fait le succès d'Une histoire de la lecture, Alberto Manguel s'emploie ici à révéler ces histoires, explicites ou secrètes, où se fonde toute oeuvre d'art. Car si les images racontent des histoires, comment faire pour lire celles-ci ?
Ecrit et réalisé par Paul Auster, un film intimiste sur l'inspiration et sur la création littéraire dans les rapports de cette dernière avec la vie en tant qu'expérience tout à la fois tragique et comique, absurde et profondément chargée de sens.
Avec cette satire aussi tendre qu'implacable, Bahiyyih Nakhjavani dresse un portrait de l'Iran - d'une Perse mythique à la poudrière que le pays représente de nos jours - à travers les attachantes figures d'une humanité aliénée et déchirée par l'exil et la succession des tyrannies, anciennes et nouvelles.
Pour que Kipling soit plus et mieux qu'un nom associé à quelques titres célèbres, Alberto Manguel, avec l'élégante clarté qui lui est familière, a écrit cette brève biographie, irriguée par son érudition et sa culture.
Inspiré d'une histoire vraie, celle des frères Homer et Langley Collyer - les célèbres ermites new-yorkais décédés en 1947 -, un roman qui narre à travers deux personnages délirants l'épopée du matérialisme américain, mais aussi de la solitude américaine. Un insolite portrait de la condition humaine entre romantisme et psychose.