Le dernier Ulysse : Alexandre Mauvalant, réputé pour ses poèmes et ses nouvelles, n'est jamais parvenu à écrire de roman. Son éditeur Paul Vandoven n'en démord pas depuis vingt ans : cet auteur possède la fibre d'un grand romancier.
À l'occasion d'une vidéo en ligne, Alexandre se retrouve confronté à une polémique. Suit une émission de télévision qui déclenche une avalanche de courriers. Parmi eux, la lettre d'une inconnue qui vit sur une île lointaine. Elle affirme avoir compris ce qu'il tentait d'exprimer pendant l'interview et suggère de se rencontrer un jour pour en parler.
Alexandre, dont la vie vient d'être bouleversée, envisage cette femme comme une chance : « Mon idée lui répond-il, serait de venir vers vous en évitant les accélérations contemporaines. Cela risque d'être fort long.» L'inconnue accepte. Et lorsque Paul Vandoven prend connaissance du projet, il l'encourage fortement, y voyant l'occasion de déclencher l'inspiration romanesque de son auteur.
Alexandre voyagera quatre années. Nombre de rencontres et d'épreuves l'interpelleront. L'homme et l'auteur subiront des mutations qui délivreront à chacun de surprenantes réponses.
Laurent LD Bonnet achève avec le dernier Ulysse le troisième roman d'un cycle Tétralogie de la Quête : la vengeance, avec Salone (Ed. Vents d'ailleurs), roman plusieurs fois primé, qui a obtenu le Prix Senghor ; la rencontre, avec Dix secondes (Ed. Vents d'ailleurs), roman hommage au poème de Baudelaire, À une passante ; la création, avec le dernier Ulysse où l'idée de voyage devient une des actrices de la quête. La légitimité sera le thème du quatrième roman de ce cycle.
Fondateur, Giacomo Leopardi (1798-1837) : Issu d'une aristocratie désargentée, il nourrit son enfance solitaire des lectures dans l'immense bibliothèque de son père. Garçon souffreteux, presque infirme, il vit dans la compagnie des classiques, s'y construit une vaste érudition, et fonde une oeuvre qui fera de lui l'un des plus grands écrivains italiens. Philologue et philosophe, « le grand poète désespéré de l'Italie » nous laisse des textes d'une fulgurance saisissante .
Sous le regard d'Eric Fabre : Journaliste, consultant, militant associatif, aime partager à voix nue, en de courts spectacles de poche, la beauté nourrissante d'oeuvres qui l'émeuvent. Appartements, théâtres, bistrots, salles des fêtes, écoles, rues, accueillent sa parole interprète de grands textes qui nous touche au coeur.
Le mot des défricheurs : Comment d'une fable faire une forêt?? Prenez un poète et philosophe dont le coeur, au tout début du XIXe siècle, balance entre foi et doute. Puis transportez sa pensée jusqu'à un homme du XXIe siècle, amateur de textes et curieux des enjeux du monde. Accordez le tout au coeur d'une rencontre avec des hommes et des femmes qui savent ce que s'engager veut dire. Et vous obtenez le projet fou d'une forêt grande comme l'île de la Dominique, plantée en plein coeur de l'Europe. C'est le miracle de l'écriture, ici conté par Éric Fabre qui, un jour, rencontra Giacomo Leopardi.
Fondateur : Emmanuel Kant, Inspiré par la Révolution française et lui-même inspirateur de la philosophie des Lumières à partir de son célèbre « Sapere aude » (Ose savoir, en latin), devise emprunté à Horace et qui rallie tous les libres penseurs européens, Emmanuel Kant écrit à une époque où son pays traverse une période de torpeur politique et morale. Né le 22 avril 1724, à Königsberg, en Prusse-Orientale, quatrième enfant d'une modeste famille - son père est ouvrier sellier - il enseignera la logique, la métaphysique et les sciences à l'université de Königsberg et s'éteindra en 1804 après avoir laissé un corpus philosophique éclairant.
Sous le regard de Richard Escot : Journaliste, musicien et écrivain, il est l'auteur de plusieurs romans, essais, encyclopédies et dictionnaires qui traitent de façon éclectique du sport, de la pensée et de la littérature. Né à La Rochelle en 1959, diplômé de psychologie à l'université de Poitiers, il vit depuis 1982 en région parisienne.
Le mot de l'éditeur : À l'heure où les extrémismes, les dogmes religieux et l'abêtissement affaissent le socle de la pensée républicaine, l'opuscule du philosophe Emmanuel Kant, publié en 1784, Qu'est-ce que les Lumières?? s'inscrit dans l'évidence d'une réflexion contemporaine refondée sous le regard citoyen de Richard Escot, journaliste et écrivain, co-auteur du Dictionnaire des Penseurs (Honoré Champion, 2018).
Raluca Belandry nous propose d'examiner l'ère de grande fragilité dans laquelle entre aujourd'hui l'espèce humaine, à l'aune du regard de D. H Lawrence : dans l'exercice de sa liberté, quelles sont les limites de l'homme ? nous demande l'auteur dans ce texte critique inédit, écrit peu avant sa mort en 1930. DH Lawrence y aborde cette question sous l'angle d'un christianisme auquel l'homme est comme un cheval harnaché à une charge impossible à tirer. Rendant Jésus inadéquat inadapté à une nature humaine structuré par ses faiblesses, un socle trilogique de besoins qui l'empêche d'être libre: Miracle Mystère et Autorité. Qu'en sera-t-il au 21e siècle ?
Il est des hommes ainsi faits qu'ils mènent l'élan poétique vers des horizons qui s'ouvrent bien au-delà des rails, là où s'entremêlent les crinières folles de l'Histoire, la déraison des sentiments, la gouaille magique d'un Dylan et la transe ferraillée d'un Cendrars.
Ces hommes en voyage s'exposent à de telles forces. Ils le savent. Comme ils savent reconnaître le cri des mots, et le chant de l'âme quand il surgit. Alors ils l'écoutent, lui obéissent.
C'est ce que fit Raphaël Sarlin-Joly un jour de mai quand il partit pour Vladivostok, et quand il en revint, avec agrippé au coeur les vibrations scéniques d'un chant, une épopée.
Canto Transsibérien est le blues en neuf temps d'un Far-East obscur et ténébreux; il se lit, se chante, se scande sur scène ou dans la rue, rugueux comme un Vissotsky, incarné comme un Maïakovski, universel comme un Neruda.
Canto Transsibérien est un surgissement.
À quoi se résume la vie?? À lutter, répond Jack London dès quatorze ans, lorsque son premier job dans une conserverie le force à enchaîner les journées de douze heures de travail sans mettre un cent de côté. Sa vie ne sera plus que lutte, il en fera une profession de foi au service d'un idéal : se battre ne suffit pas, encore faut-il le faire pour un monde meilleur. London s'est engagé en écriture et, bien au-delà d'aventureux destins racontés, n'a cessé de clamer sa révolte, d'en dédier la réussite temporelle à ses frères du Peuple d'en bas. C'est avec les mots de l'un d'entre eux glissés dans sa poche que London devint cendre : Votre parole était d'argent. À présent votre silence sera d'or.
Laurent LD Bonnet nous livre ici son regard sur le roman de Jack London Iron Heel ( Le Talon de fer), et nous propose d'en faire, à travers un dialogue avec London autour d'un feu, un des textes fondateurs du principe de révolte. Une mise en perspective qui permet au romancier américain d'observer le devenir de l'espèce humaine et de ses idées de révolution. Romancier et nouvelliste, Laurent LD Bonnet est l'auteur d'une Tétralogie de la quête : Vengeance - Rencontre - Création - Légitimité (en cours). Elle comprend les romans autonomes : Salone (2012), plusieurs fois primé notamment par le Prix Senghor, Dix secondes (2015), roman hommage au poème de Baudelaire, À une passante. Et le dernier Ulysse (2021). La revue Daïmon lui a consacré son numéro 6 Aux évadés..
Chercher et trouver sa voie a toujours été l'un des buts les plus élevés de l'être humain, quête intérieure souvent effectuée sur les pentes les plus abruptes. L'Ascension du mont Ventoux, carnet de voyage introspectif rédigé par Pétrarque en 1336 témoigne, à travers métaphores et citations philosophiques, d'une profonde réflexion sur l'être et son émancipation.
Après son regard posé sur Kant (Oser Savoir - les défricheurs, 2021) Richard Escot s'empare de ce texte de Pétrarque et le projette dans une perspective originale, un continuum littéraire qui relie l'esprit de la Renaissance aux oeuvres de Jack Kérouac - en passant par René Char, Dante Alighieri et René Daumal.
Paru dans les colonnes du Figaro en octobre 1862, ce texte se révèle visionnaire à l'aune d'un phénomène devenu aujourd'hui prépondérant au sein de l'espèce humaine : les medias.
Jules Vallès en décrypte ici, avec Le Livre, la gestation, les mécanismes, les influences et la manière dont les phénomènes d'identification aux personnages imprégnaient, il y a déjà 150 ans le corps social, façonnant les représentations, modifiant le rapport à la réalité. L'auteur inscrit pour l'histoire la première alerte à une possible tyrannie, de son temps l'Imprimé, demain pour nous, des univers refuges, virtuels et manipulables à souhait.
Peu de romans ont marqué l'imaginaire politique. Le Talon de Fer est de ceux-ci. Il provoqua en 1908 les réactions outragées des socialistes américains, les commentaires haineux d'une presse dont les propriétaires étaient attaqués, et le dédain d'une part des lecteurs de Jack London à qui il proclamait : votre miracle économique salvateur est fondé sur une hypocrisie de classe ; elle mènera à une surproduction planétaire, à des conflits pour la résoudre, et in fine, à une Révolution mondiale !
Puis en 1923, le roman parut en France où une puissante critique sociale s'exprimait, s'appuyant sur les expériences conjuguées d'une guerre mondiale et de la révolution russe ; l'oeuvre de Jack London sembla visionnaire. Elle fut largement commentée, continua de l'être au cours du siècle, l'instituant comme manifeste social et politique, prolongeant à présent sa thématique jusque sous les fenêtres de la mondialisation en cours.
Nous l'accueillons donc dans la collection fondateurs, accompagné de textes d'auteurs qu'il a marqués depuis 100 ans : Anatole France (1923), Paul Vaillant Couturier (1937), Léon Trotsky (1939), Bernard Clavel (1967), Laurent LD Bonnet (2022), plaçant ainsi Le Talon de Fer sur la perspective historique désirée par l'auteur, illustrant sa réception dans les esprits de chaque époque, et proposant une vision ouverte d'une oeuvre qui symbolise ce qu'était Jack London : une conscience sociale. Dont la qualité ne fut pas d'être précisément avérée, mais de qualifier une prémonition dont l'Histoire a prouvé, et prouve encore la justesse dans le monde : jamais les oligarchies, pour garder la maîtrise du pouvoir, n'hésitent à emprunter les chemins de répression les plus sauvages - civils ou guerriers. Jack London offrit un nom à ce principe ; il sonne désormais comme un glas universel : The Iron Heel - Le Talon de Fer.