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LArbre Vengeur
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La tempête de neige
Alexandre Pouchkine, Jean-Pierre Pisseta
- L'Arbre Vengeur
- L'Arbuste Véhément
- 7 Mars 2025
- 9782379414183
Le grand Pouchkine s'inventa un double, Belkine, auquel il confia le soin de raconter quelques histoires et notamment celle de son village natal. Réunies sous une même couverture, elles permettent de juger du génie du nouvelliste russe : "Le Coup de pistolet", histoire d'une vengeance au long cours qui inspira Conrad, et "Le Fabricant de cercueils", cauchemar saisissant, inscrivent dans le patrimoine littéraire un art du récit qui fera date, ne cessant plus jamais d'influencer ceux qui le suivront.
Cette édition, la seule pour cet écrivain majeur, se fait fort de remettre à l'honneur la puissante originalité de l'entreprise littéraire de Pouchkine grimé en Ivan Pétrovitch Belkine.
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Ils s'appellent Bahabin et Dabuche, Tatave et Tur, Glaire et Mucus : le café leur tient lieu de salon, de confessionnal, de scène... Ils se répandent, s'épanchent, se confient en s'abreuvant d'une bière qui semble la meilleure des consolatrices ou la plus douce des compagnes.
En trois dialogues menés fermement au comptoir d'un de ces bistrots qui font la gloire de la France au coude levé, Franz Bartelt nous fait pénétrer dans la mousseuse intimité de ces buveurs d'absolu que sont les piliers de bar.
Grâce à ce modeste ouvrage, on pourra sans peine affronter les terribles journées sans boisson. -
Nuits bleues calmes bières
Jean-Pierre Martinet
- L'Arbre Vengeur
- L'ivre De Caisse
- 7 Février 2025
- 9782379414138
Tonneau paisible roulant sur lui-même et dévalant sa propre pente, cet assoiffé était manifestement mort, mais il buvait encore : « lourdes, lentes, plombées, funèbres, des bières brunes qu'il aimait tant, surtout vers les cinq heures, quand la douleur est à vif, leur chevelure de morte qu'il avalait goulûment, comme un idiot se gave de mâchefer ou d'étoupe, en fixant le soleil. Mais les blondes aussi, fidèles, amicales, cuivrées. Toujours exactes. Bues à heure fixe, et ne décevant jamais. Le zinc était son pays. Sa carte du tendre. »
L'auteur de Jérôme signe ici son texte le plus court mais pas le moins imbibé. -
Dans le quartier des Becs, où grouillent les humains comme autant de vermine, Félicien Querque erre. Il a une idée fixe : aller en prison, paradis de la tranquillité et moyen honnête ou presque de se faire une place (à l'ombre) dans la société. Mais ce n'est pas si simple... Au cours de sa pathétique tentative, il va croiser la route de deux anges virés des cieux surpeuplés, Zurpath et Truniek, et celle de Jéronimo, journaliste sur le sentier de la guerre et du scandale, qui se fait un devoir d'éventer toutes les turpitudes de ses concitoyens, notamment les plus huppés. Le scribouillard sans scrupules se sait néanmoins traqué par les infatigables tueurs à gages du conseil général... Les nuits aux Becs semblent plus sombres et plus poisseuses, voire plus sanglantes, qu'ailleurs.
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L'homme qui écoutait
Algernon Blackwood
- L'Arbre Vengeur
- L'arbuste Vehement
- 24 Janvier 2025
- 9782379414121
Rien ne ressemble autant à un fou qu'un possédé. De l'extérieur, son agitation, ses raisonnements, sa peur, semblent le condamner à l'incompréhension des autres. Il lui faut pourtant lutter pour se libérer du mal qui le ronge.
Le protagoniste de ce texte impressionnant - signé de l'un des grands noms du fantastique anglo-saxon -, un solitaire réfugié dans un appartement que nul ne veut habiter, a choisi de s'épancher au long des pages d'un journal qui narre, avec minutie et une panique croissante, sa confrontation à la présence invisible qu'il sent près de lui et qui chuchote sans fin.
Qui écoute-t-il ? Que veut-on lui dire ? Et surtout, combien de temps le supportera-t-il ? -
Raconté par un homme vieillissant que la vérole a défiguré mais qui reste
précieux car il sait inséminer les fleurs du vanillier, Les Tortues nous plonge dans un
épisode dramatique de la vie de ce survivant : une épidémie qui ravagea l'équipage d'un
bâteau de trafiquants transportant des tortues géantes. Au son des carapaces
s'entrechoquant, dans l'angoisse d'un navire noir qui les poursuit, les hommes ont vécu
dans l'espoir d'un trésor sans cesse plus éloigné. Incapables de se libérer de leur prison sur
les eaux, ils ont dû affronter leur propre terreur, la variole et enfin la mort tapi dans
l'ombre.
Inspiré par Melville, envahi par les vapeurs alcoolisées qui rappellent Lowry, dans une
ambiance à la B.Traven, ce roman symbolique est un des diamants noirs de la littérature
du XX° siècle. -
Le manuscrit Hopkins
Robert Cedric Sherriff
- L'Arbre Vengeur
- L'arbuste Vehement
- 24 Janvier 2025
- 9782379414114
La lune va s'écraser sur la terre et parmi les rares à le savoir, condamné au secret, un retraité, éleveur de poules de compétition.
Survivant au séisme, il s'est décidé à consigner la plus terrible histoire vécue par le monde dans un manuscrit que les hommes du futur baptiseront Hopkins.
Dans la lignée de H.G. Wells, mais avec une ironie angoissante et un sens du comique qui ne sont qu'à lui, R.C. Sherriff a composé le plus saisissant et le plus original des romans apocalyptiques. Ce chef-d'oeuvre de la S.-F. anglaise a été salué par les maîtres du genre dont Michael Moorcock qui en signe une préface admirative. Un livre aussi fameux que lunaire. -
Dans cette partie agitée de la côte écossaise, on sait ce qu'il en coûte de s'aventurer au milieu de ces rochers qui ressemblent à des marins pétrifiés : on croirait les entendre chanter et se réjouir quand le fracas de la mer y brise les bateaux égarés.
Le jeune Charlie, de retour dans ses terres pour conquérir la coeur de la douce Mary, redécouvre cet austère pays de sortilèges dont il pense pouvoir la sauver en mettant la main sur le trésor qu'on dit enfoui dans la baie. De la mer il n'obtiendra qu'une boucle de soulier et un fémur qui suffiront pourtant pour provoquer une tragédie. Car l'océan semble appliquer son impitoyable justice à ceux qui défient sa loi, fussent-ils innocents de toute mauvaise intention.
Écrit peu avant L'Île au trésor, ce court roman, « sonate fantastique » selon les mots de son auteur, résonne des échos puissants d'une tragédie. Tout l'art de Stevenson s'y dessine en quelques chapitres.
C'est assurément une des perles noires de son oeuvre immense. -
Comment parvenir à tout rater
Mark Twain
- L'Arbre Vengeur
- L'arbuste Vehement
- 1 Mars 2024
- 9782379412400
Dans la merveilleuse traduction du "Prince des humoristes", Gabriel de Lautrec, voici presque dix contes du précurseur de l'humour américain, celui qui a inventé un ton, un style, donné ses lettres de noblesse à la langue populaire, Mark Twain, génie pince sans rire qui nous fait rire plus de cent ans après sa mort.
"Enfiler des détails incongrus et absurdes sans but, et ne pas avoir l'air de s'apercevoir que ce sont des absurdités, telle est la base de l'art américain", écrivait-il, telle est sa base surtout lui qui enchaîne avec une vivacité primesautière les histoires les plus burlesques sur le ton le plus sérieux. La vie est exaspérante, c'est une bonne raison d'en rire. L'échec est bien plus garanti que le succès, autant s'en gausser, pour se hausser... -
« Je pensais souvent à ce cinéaste japonais, Ozu, qui avait fait graver ces simples mots sur sa tombe : « Néant ». Moi aussi je me promenais avec une telle épitaphe, mais de mon vivant. » Adolphe Marlaud habite un appartement avec vue sur le cimetière qui domine la rue Froidevaux, une de ces rues où « on meurt lentement, à petit feu, à petits pas, de chagrin et d'ennui. » N'ayant réussi à n'être ni fantôme, ni homme invisible, en exil, cet étrange voyageur d'hiver s'est fixé une ligne de conduite : « vivre le moins possible pour souffrir le moins possible. » C'est sans compter sur Madame C., sa concierge, qui guette amoureusement son passage du haut de ses deux mètres pour le contraindre à des actes que la pudeur réprouve.
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Né Emmanuel Bobovnikoff d'un père russe exilé, il grandit dans une misère relative auprès d'une mère et d'un frère qui n'auront de cesse leur vie entière de l'obliger à les entretenir.C'est sa belle-mère Emily Overweg qui aura cependant le plus d'influence sur lui, très tôt décidé à ne vivre que de sa plume. D'abord Marié à Suzanne Vallois avec qui il vit en Autriche, il se lance dans la production d'écrits populaires sous le nom de Jean Vallois. Revenu à Paris, il s'essaie au journalisme. C'est grâce à l'une de ses nouvelles qu'il est remarqué par Colette qui, subjuguée, va lui permettre d'éditer son premier roman en 1924. La sortie de Mes Amis le propulse immédiatement avec les honneurs dans le monde des Lettres. Il reçoit en 1928 le très fourni Prix Figuière. Vont se succéder à un rythme impressionnant une vingtaine de romans et recueils de nouvelles qui vont asseoir sa notoriété sans lui valoir la gloire ni la fortune. La guerre survenant, il refuse de se compromettre en publiant le moindre livre et fuit à Alger en 1942 où il écrira ses derniers textes : Le Piège, Départ dans la nuit et Non-lieu. Affaibli par le surmenage et une santé fragile il meurt à 47 ans le 13 juillet 1945. Après quoi il rejoint un terrible purgatoire de 30 ans. Parmi ses grands livres, Armand, Bécon-les-Bruyères ou Le Pressentiment (adapté par J.P.Daroussin).
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C'est avec ce roman fracassant de furie paru en 1830 qu'Eugène Sue se lança en littérature : inspiré par Fenimore Cooper, imprégné de l'imaginaire du romantisme noir, il embraque le lecteur confondu à la suite d'un impitoyable pirate qui ne renonce à aucune vilénie pour parvenir à ses fins, ce qui lui permettra le jour venu, et riche, de devenir un de ces petits bourgeois haïssables qu'on enterre avec respect. Le roman permet en effet de distinguer les deux figures d'un même homme : sauvage et cruel d'un côté, rangé et dévotieux de l'autre. Une occasion pour le jeune auteur d'entamer son long combat littéraire contre l'hypocrisie (religieuse notamment). On y découvre la patte de l'auteur qui manie l'ironie à tours de sabre et pratique un humour noir qui a particulièrement bien vieilli.
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Mousse embarqué de force sur un bateau où l'équipage ne lui épargne rien, le narrateur de cette histoire raconte sa vie en mer, entre les privations, les sévices et la cruauté des marins, mais sous la protection du cuistot. Ce dernier comprend vite qu'avec le vent qui tombe se préparent des temps terribles et que la vie sur un galion immobile va devenir un enfer.
C'est ainsi que débute un des romans fantastiques les plus saisissants de la littérature française, transformant une aventure maritime en conte initiatique : dans le sillage des deux rescapés fascinés par la montagne qui domine l'île où ils ont échoué et qui semble avoir été désertée par les humains, un univers aussi fabuleux qu'inquiétant émerge de la roche.
À l'ombre d'un père immense, un seul livre, posthume, a permis à Michel Bernanos, de se faire un prénom. La Montagne morte de la vie est de ceux dont les images et les visions vous poursuivent toute une vie. -
Léon Bloy est né à Périgueux en 1846. Son père est athée, sa mère est bigote. Il
interrompt tôt ses études, commence à écrire et dessiner puis monte à Paris à 18 ans.
Longtemps haineux de Jésus et de son Eglise, il se convertit après sa rencontre
déterminante avec Barbey d'Aurevilly en 1869. Durant la guerre de 1870, Bloy se bat
comme franc-tireur. Il commence sa carrière littéraire à 36 ans, débordant d'activité et
d'un talent furieux, écrivant romans et pamphlets. Il meurt en 1917. -
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Un révolutionnaire déguisé en usurier rend visite à un scientifique afin de se faire cloner, sous prétexte de vouloir échapper à ses innombrables maîtresses et à leur désir irrépressible. Le clonage se transforme en une suite d'expériences incongrues et hilarantes, comme une retraite chez des Indiens, un changement de sexe qui sera rétabli par la suite, un séjour subaquatique à l'intérieur d'une huître géante, la jalousie d'une artiste qui s'est retirée du monde pour créer son chefd'oeuvre, etc... Sexe, trahison et politique ont obligé Leonardo Ferretti, un révolutionnaire qui se fait passer pour un don juan, à solliciter l'aide du généticien pour se faire cloner. Il cherche à multiplier ses doubles pour survivre à la persécution des Appareils Idéologiques de l'Etat et de leurs Instruments de terreur.
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Parce qu'il est convaincu d'avoir trouvé le moyen infaillible de mettre la main sur un criminel en cavale, le rusé détective de cette courte aventure sous les tropiques va imaginer un piège auquel les spectateurs assisteront, médusés. Pour cela, il lui faudra d'abord réunir des suspects perdus au font de la forêt indonésienne afin de confondre un coupable dont on ne sait que deux choses : il est brun et il aime le bon vin...
Ce petit nectar policier se lit d'un trait, délectable comme ces crus qu'on croyait modestes et qui vous laissent un merveilleux souvenir.
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La chose dans la cave
David H. Keller
- L'Arbre Vengeur
- L'arbuste Vehement
- 2 Février 2024
- 9782379412387
Mais bon sang puisque le gosse vous dit qu'il y a quelque chose dans la cave ! Et le maréchal-ferrant que cette fille fricote avec le diable et qu'il faut la fuir ! Écouterez-vous enfin ce brave homme qui se tue à vous répéter que sa femme est morte à ses côtés quand personne ne le croit ? Et il ne vous paraît pas étrange que cette belle villa italienne change de propriétaire aussi souvent ?
On vous aura prévenu : David H.Keller n'écrivait pas pour faire fortune ou gagner la gloire. Non, le Dr Keller prenait sur son temps précieux afin de rédiger des horribles nouvelles, certain de leur vertu curative. Si vous aussi pensez que se remuer les sangs est bon pour la santé, servez-vous donc un peu de l'élixir horrifique de ce bon docteur. -
À deux pas des boulevards dits modernes, la révolution industrielle continue ses ravages à l'aube du XX° siècle. On y survit, on y crève dans les effluves d'un capitalisme, impitoyable pour des êtres humains trimant à en mourir à deux pas des champs et des vergers. Car Aubervilliers est une ville double, d'un côté celle des horticulteurs qui fournissent les fleurs à la Capitale voisine, de l'autre la cité industrielle et polluée dans laquelle s'échine un prolétariat malmené. Avec un art du portait saisissant et une technique de romancier, Bonneff nous introduit dans ce monde des parias et des oubliés du progrès où la solidarité peut vite devenir colère. Il donne une voix à ceux que l'on n'écoute jamais, composant de la sorte un des chefs d'oeuvre du roman prolétarien.
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Ce petit volume rassemble deux nouvelles cingantes et ironiques comme seul D.H.Lawrence savait les trousser. Elles proviennent du recueil The Lovely Lady et illustrent une thématique chère à l'auteur du Serpent à plumes. En s'inscrivant dans la tradition britannique des miniatures incisives dans lesquelles les auteurs exercent leurs talents aux dépens de leurs pénibles concitoyens, se livrant aux joies de l'analyse, voire de la psychanalyse, Lawrence reprend cet art de la touche allusive, presque poétisantes, en y ajoutant son sens de la cruauté.
La première nouvelle, La charmante dame, nous expose un cas exemplaire, un type de femme presque monstrueuse qui parcourt la littérature anglo-saxonne et dont on trouve des échos jusque chez Tennessee Williams. La beauté, la grâce, l'éducation raffinée mettent horriblement en valeur la méchanceté impériale de cette mère qui, telle une mante religieuse, broie et élimine ce qu'elle prétend aimer et protéger.
Dans Mère et fille, à rebours du premier texte impitoyable dans sa conclusion, la victime se rebelle et trouve l'énergie pour échapper dans le même mouvement au célibat et à la férule pénible de sa mère, en s'offrant le luxe d'un mari susceptible de révulser totalement le snobisme de cette dernière. Savoureux, espiègle, ou perfide au choix. -
Les Marrons a pour héros Frême, un petit Noir issu de la traite négrière (clandestine) dans le sud-ouest de l'océan Indien. Il est contraint à l'Atelier colonial puis récupéré par le directeur du lieu pour en faire le jouet de ses deux jeunes enfants. Ceux-ci grandissant, on le renvoie à l'Atelier pour devenir charpentier. Tourmenté par le souvenir de son amour d'enfance, il retrouve Marie avant de choisir la fuite dans la forêt chez les "marrons", ces esclaves qui ont choisi la liberté au péril de leur vie. Ils y découvriront des résistants, illustrant le rêve de fraternité d'un auteur qui croyait à la fusion des races pour atteindre l'harmonie. Avec son côté romantique, ses épisodes violents et son idéal, Les Marrons imposa un message en un temps où la liberté restait illusoire.
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Né à Bordeaux, Jean-Marie Laclavetine n'a jamais oublié qu'il a grandi dans une terre de vins, et s'il s'est installé depuis longtemps en Touraine, le pays de ce grand buveur de Rabelais, son oeuvre manifeste son goût pour cet univers de la vigne qui favorise l'amitié et les histoires. Parmi ses grandes réussites, on compte Le rouge et le blanc, recueil de nouvelles qui décline autant de variations sur l'ivresse, le cépage, le terroir, la boisson, l'échange... Les deux textes qui constituent notre petit recueil, à la fois drôles et inquiétants, témoignent de l'humour imparable de leur auteur, et on y apprend qu'avec l'alcool, tout peut arriver, et rarement le meilleur, car le génie qui sort de la bouteille peut être mal intentionné. Par les bois du Djinn, voilà de la littérature !
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Incendiaire volontaire qui brûle pour la littérature, ne rendant de compte à personne sinon à un Dieu terriblement absent, Léon Bloy a mis tout son furieux génie dans ces trente contes ; implacables et hilarantes nouvelles où l'horreur se conjugue au familier, et où, sans jamais se départir d'une distinction grammaticale, il nous fait douter de son sérieux jusqu'au moment de l'explosion. Cet enragé, revenu d'un temps qu'on croyait disparu, pointe sur notre globe affolé sa griffe moqueuse : malheurs et turpitudes sont notre lot et ne valent qu'éclats de rire. « Je le confesse, avoue-t-il, il n'est pas en mon pouvoir de me tenir tranquille. Quand je ne massacre pas, il faut que je désoblige. C'est mon destin. J'ai le fanatisme de l'ingratitude. »
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A Nice, au début des années 30, un retraité aisé et mondain hésite entre plusieurs femmes qu'il manipule cyniquement. Il les courtise mais les méprise bien davantage qu'il ne les aime. Tout ainsi est jeu et dissimulation, les vrais sentiments sont masqués et les créatures du roman évoluent dans cette ambiance de fausseté typiquement bovienne.
Mais Un célibataire (1932) est l'un des rares romans de Bove dont les personnages ne sont pas complètement assaillis par l'impuissance d'agir et l'angoisse de la survie. Ils s'abandonnent même par moments aux charmes de la séduction. A la fin, le héros célibataire confie à son ultime visiteuse : « Personne n'est fait pour se comprendre. »