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Editions Métailié
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Cicatrices : L'existence dans la peau
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 13 Septembre 2024
- 9791022613989
David Le Breton revient ici au corps, mieux, à la peau et à son apparence, à son toucher. Il essaie de comprendre le rôle que jouent les cicatrices, ces traces permanentes d'existence passée qui ne sont pas toutes lisibles mais d'une certaine façon contaminent le sentiment d'identité tout entier, qui marquent à jamais le corps sur sa superficie des « avants » et des « après ».
Même si elles remplacent parfois le non-souvenir, sa permanence, sa rugosité sur notre frontière physique qui sépare le dedans du dehors, les cicatrices nous interdisent d'échapper à notre propre histoire physique. Elles rappellent un ancien corps à corps avec le monde et parfois même avec la société quand elle n'est pas provocation volontaire, voire anagramme du désir pour le plus positif, flétrissure pour le pire.
Un texte important sur un sujet qui concerne tout le monde. -
La fin de la conversation ? La parole dans une société spectrale
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 31 Mai 2024
- 9791022613750
Le smartphone à la main, accaparé par une communication orale, la rédaction ou la lecture d'un texto, d'un téléchargement, ou d'une recherche sur le web, les écouteurs aux oreilles, coupé de son environnement et plongé dans un univers intérieur sous contrôle, l'individu hypermoderne ne perçoit que de manière accessoire son environnement physique et humain.
La société numérique n'est pas dans la même dimension que la sociabilité concrète, avec des hommes ou des femmes en présence mutuelle qui se parlent et s'écoutent, attentifs les uns aux autres. Elle morcelle le lien social, détruit les anciennes solidarités au profit de celles, abstraites, des réseaux sociaux ou de correspondants physiquement absents. Paradoxalement certains la voient comme une source de reliance alors que jamais l'isolement des individus n'a connu une telle ampleur. Jamais le mal de vivre des adolescents et des personnes âgées n'a atteint un tel niveau.
La dissociation est désormais une donnée banale du quotidien, surtout pour les adolescents, puisqu'elle se donne techniquement avec aisance et libère un imaginaire de compensation face aux frustrations banales. Elle est aussi un outil de lutte contre l'ennui, même de quelques minutes d'attente, et une échappée belle hors des contraintes du lien social. -
Fricassée de maris : Mythes érotiques d'Amazonie
Betty Mindlin
- Editions Métailié
- Traversees
- 8 Avril 2005
- 9782864245377
Les récits publiés ici proviennent de 6 peuples indiens de la province amazonienne du Rondonia, parlant des langues différentes et vivant selon des traditions différentes, qui sont entrés en contact avec la société brésilienne il y a seulement 50 ans.
Les fils conducteurs du recueil sont les thèmes éternels : la recherche de l'amour, la séduction, la jalousie, le plaisir, les affrontements entre les hommes et les femmes, les mères et les filles... Les formes et les développements inespérés de ces histoires, le talent des conteurs, la créativité et la liberté du langage donnent au texte une fraîcheur et un humour délectables.
Le portrait d'un univers riche et inconnu de peuples millénaires.
Un authentique bonheur de lecture.
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Sourire. anthropologie de l'énigmatique
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 1 Avril 2022
- 9791022610438
David Le Breton poursuit son anthropologie du corps de façon plus affinée, plus littéraire aussi au regard de ses précédents ouvrages, il ouvre des voies de réflexion au lecteur. Ici pas d'interviews, que du vécu et des citations d'écrivains, de cinéastes ou des peintures qui décrivent sur le vif des sourires, des centaines de sourires plus ou moins célèbres où se voilent des significations contradictoires.
Le sourire se devine, il gagne les yeux, transforme le visage et nous introduit l'un à l'autre avec toute la subtilité polysémique d'une humanité qui s'y reconnaît. Le sourire est bien un effleurement de l'âme, il dit la subtilité de la présence au monde, à l'autre et à soi. Les savants peuvent bien constater que le sourire est la réaction la plus faible du visage à toute excitation légère et faciale, les poètes comme Paul Valéry y voient « le premier luxe de l'être. Ce n'est plus le besoin qui pleure et qui crie. C'est l'ouverture de l'inutile besoin de communiquer pour autre chose que l'apaisement d'une soif ». Oui, le sourire est un adoucisseur de contact quand il n'est pas convenu, de circonstance, narquois, exaspérant ou, bêtement, pour donner le change. C'est aussi une ritualité parfois régie par une subtile hiérarchie sociale qui permet à l'individu de communiquer autrement, sans mot, de tout son corps.
Cette anthropologie de l'énigmatique touche bien sûr aux conventions et aux interactions sociales, elle touche aussi à notre spiritualité vraie et naïve qui nous fait exister autant que résister au monde et communiquer de soi à l'autre.
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Disparaître de soi ; une tentation contemporaine
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 12 Février 2015
- 9791022601603
Nos existences parfois nous pèsent. Même pour un temps, nous aimerions prendre congé des nécessités qui leur sont liées. Se donner en quelque sorte des vacances de soi pour reprendre son souffle. Si nos conditions d'existence sont sans doute meilleures que celles de nos ancêtres, elles ne dédouanent pas de l'essentiel qui consiste à donner une signification et une valeur à son existence, à se sentir relié aux autres, à éprouver le sentiment d'avoir sa place au sein du lien social. L'individualisation du sens, en libérant des traditions ou des valeurs communes, dégage de toute autorité. Chacun devient son propre maître et n'a de compte à rendre qu'à lui-même. Le morcellement du lien social isole chaque individu et le renvoie à lui-même, à sa liberté, à la jouissance de son autonomie ou, à l'inverse, à son sentiment d'insuffisance, à son échec personnel. L'individu qui ne dispose pas de solides ressources intérieures pour s'ajuster et investir les événements de significations et de valeurs, qui manque d'une confiance suffisante en lui, se sent d'autant plus vulnérable et doit se soutenir par lui-même à défaut de sa communauté.
Dans une société où s'impose la flexibilité, l'urgence, la vitesse, la concurrence, l'efficacité, etc., être soi ne coule plus de source dans la mesure où il faut à tout instant se mettre au monde, s'ajuster aux circonstances, assumer son autonomie. Il ne suffit plus de naître ou de grandir, il faut désormais se construire en permanence, demeurer mobilisé, donner un sens à sa vie, étayer ses actions sur des valeurs. La tâche d'être un individu est ardue, surtout s'il s'agit justement de devenir soi.
Au fil de ce livre, j'appellerai blancheur cet état d'absence à soi plus ou moins prononcé, le fait de prendre congé de soi sous une forme ou sous une autre à cause de la difficulté ou de la pénibilité d'être soi. Dans tous les cas, la volonté est de relâcher la pression.
Il s'agit ici de plonger dans la subjectivité contemporaine et d'en analyser l'une des tentations les plus vives, celle de se défaire enfin de soi, serait-ce pour un moment. Sous une forme douloureuse ou propice, cette étude arpente une anthropologie des limites dans la pluralité des mondes contemporains, elle s'attache à une exploration de l'intime quand l'individu lâche prise sans pour autant vouloir mourir, ou quand il s'invente des moyens provisoires de se déprendre de soi. Les conditions sociales sont toujours mêlées à des conditions affectives. Et ce sont ces dernières qui induisent par exemple les conduites à risque des jeunes dans un contexte de souffrance personnelle, ou qui font advenir la dépression, et sans doute la plupart des démences séniles. Si souvent les approches psychologiques occultent l'ancrage social et culturel, celles des sociologues délaissent souvent les données plus affectives, considérant les individus comme des adultes éternels, n'ayant jamais eu d'enfance, ni d'inconscient, ni de difficultés intimes. La compréhension sociologique et anthropologique des mondes contemporains peut ressaisir la singularité d'une histoire personnelle en croisant la trame affective et sociale qui baigne l'individu et surtout les significations qui alimentent son rapport au monde. Telle est la tâche de ce livre.
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Rire ; une anthropologie du rieur
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 8 Novembre 2018
- 9791022608282
Qui n'a jamais ri de sa vie ? Même sans le vouloir cette turbulence passagère qui affecte tous les hommes et les femmes est avec les larmes la preuve intangible que nous sommes bien reliés affectivement entre nous sur des modes très particuliers.
David Le Breton, continuant son anthropologie du corps, s'attaque ici aux «corps de rire» qui se déploient souvent à nos dépens, mais il montre qu'ils sont parfaitement inscrits dans des moments de l'histoire et de nos histoires personnelles et qu'ils forment des parenthèses nécessaires dans nos quotidiens devenus lourds et difficiles. C'est «par le rire que le monde redevient un endroit voué au jeu, une enceinte sacrée, et non pas un lieu de travail», nous assure le poète Octavio Paz, et c'est bien ce que David Le Breton nous montre dans sa magistrale démonstration où rien de ce qui touche au rire n'est ignoré.
De nos sociabilités multiples et rieuses en passant par la police du rire, l'ironie, la dérision, les rires d'Orient, l'humour, les folklores obscènes et même les sms, tout nous amuse ou tout peut être tourné en dérision.
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Tenir ; douleur chronique et réinvention de soi
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 16 Janvier 2017
- 9791022605564
Tout humain normalement constitué sait qu'une vie sans douleur est impensable mais, de là à ce qu'elle soit chronique, il y a une marge que David Le Breton explore magistralement.
L'examen des itinéraires personnels de «douloureux chroniques» auquel se livre l'auteur montre que, si elle abîme profondément l'existence de nombre de patients, d'autres trouvent au fil du temps un soulagement ou un compromis, mais paradoxalement elle protège certains patients d'autres souffrances plus redoutables encore.
Il est temps, dit David Le Breton, que l'on développe davantage une médecine de la douleur centrée sur l'expérience intime des personnes afin de les aider, sinon à guérir, à accomplir une «réinvention de soi», autrement dit une réorganisation radicale de leur existence avec et autour de cette douleur chronique à tous les niveaux de leur quotidien, autrement dit à «tenir».
Dans cette enquête passionnante qui nous concerne tous de près ou de loin, le sociologue explore, consulte, interroge autant ceux et celles qui vivent cette douleur inexpliquée que les soignants qui essayent de juguler ce mal chronique.
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Ethnologie du bureau ; brève histoire d'une humanité assise
Pascal Dibie
- Editions Métailié
- Traversees
- 27 Août 2020
- 9791022610599
Après L'Ethnologie de la chambre à coucher et celle de la porte, l'auteur nous invite à nouveau à nous regarder nous-mêmes dans une de nos occupations les plus répandues lorsque l'on parle du travail aujourd'hui, à savoir : être au bureau.
Du moine bénédictin au jeune cadre contemporain, de la société du bureau de Napoléon au bureaucrate kafkaïen, du pupitre du copiste au nomadisme numérique du co-working, ce livre est un voyage dans ce qui fait du bureau et du travail sédentaire le centre du développement de nos sociétés modernes.
Toujours avec humour, sensibilité et une connaissance encyclopédique, Pascal Dibie, en ethnologue, nous fait remonter dans notre histoire et réussit, sans que l'on se rende vraiment compte, à nous faire prendre conscience de la complexité réelle et déterminante de nos vies assises : une aventure de plus de trois siècles partagée au quotidien par cinq milliards de personnes dans le monde (oui, dont vous) !
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Betty Mindlin est arrivée en mai 1979 chez les Suruí, le long de la BR-364 qui relie Cuiabá à Porto-Velho, alors qu'ils conservaient encore intactes leurs coutumes et leur système traditionnel. Lors de ce premier séjour, elle a rencontré un paradis.
On pourrait dire que les habitants du paradis l'ont trouvée à leur goût. Pas un jour où elle ne fut demandée en mariage malgré la protection et la prude affection du chaman Náraxar. C'est là, à l'abri des ocas, grandes maisons communautaires, entre les corps invitants de l'intérieur et les fantômes de l'extérieur, enveloppée par un choeur de rires amicaux, entre invites, jalousie, menace, cajoleries et petits travaux de la vie quotidienne, qu'elle apprend tout de ses hôtes et se découvre dans sa vérité de femme blanche et de mère éloignée des siens. Au long de sept voyages, elle connaît avec eux la guerre contre les trafiquants de diamants, la modernisation et la découverte du travail salarié...
Ces carnets, qui couvrent ses séjours entre 1979 et 1983, même et surtout parce qu'ils ont été revisités, retravaillés pour mettre en scène les gens et les mythes, sont soutenus par des observations anthropologiques rigoureuses mais jamais encombrantes dont la pertinence s'impose au regard de cette ethnologue enjouée, choisie et adoptée par "ses Indiens préférés".
Betty Mindlin, curieuse et gourmande, fait du lecteur son compagnon de voyage et nous raconte ce monde différent avec une simplicité, une vitalité et une acceptation de l'autre exceptionnelles.
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En souffrance : adolescence et entree dans la vie
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 30 Septembre 2015
- 9791022604635
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Croquemort ; une anthropologie des émotions
Julien Bernard
- Editions Métailié
- Traversees
- 22 Octobre 2009
- 9782864247036
Les funérailles constituent un cadre social particulier avec ses règles et ses codes. Il y a le mort, la famille et ceux qui enterrent. Julien Bernard a répondu à une offre d'emploi proposant d'être " porteur de cercueil pour les cérémonies funéraires ". C'est ainsi qu'il a fait profession de croquemort au sein des pompes funèbres. Faisant parallèlement des études de sociologie, il note au jour le jour son approche et la réalité de ce terrain à la fois central et à part dans notre culture.
Comment s'intégrer à une équipe de travailleurs de la mort, comment, entre la compassion, l'engagement, l'humour noir et l'obligation au protocole, arrive-t-on à développer et à porter un regard objectif sur cet étrange et nécessaire travail social qui se constitue " par le bas " grâce à des mécanismes de coordination effective entre les individus sociaux.
Depuis la rencontre des familles jusqu'à la tombe ou le crématorium en passant par la délicate prise en charge des corps, ces professionnels de la mort apprennent à gérer leurs émotions. Véritables grammairiens du " soutien ", ces hommes qui nous enterrent sont aussi les metteurs en scène et les acteurs de nos funérailles durant lesquelles ils essaient de " mettre en sens " la mort et de maîtriser la balance de l'énergie émotionnelle et collective que libère toute perte humaine.
Attentif à ces " points de frottement " très particuliers que sont les dernières confrontations entre les proches et le mort, l'auteur réussit ce tour de force de nous faire pénétrer dans l'univers méconnu de ces travailleurs dont l'art consiste à se glisser un temps dans cet entre-deux, à la fois avec une proximité suffisante pour comprendre ce qu'ils ressentent et une distance sociologique nécessaire pour nous permettre de saisir sans nous épouvanter le quotidien maîtrisé du croquemort.
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Anthropologie de la douleur
David Le Breton
- Editions Métailié
- Traversees
- 9 Février 1995
- 9782864241911
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Quand le soleil voulait tuer la lune ; rituel et théâtre chez les Selk'nam de Terre de Feu
Anne Chapman
- Editions Métailié
- Traversees
- 3 Avril 2008
- 9782864246503
Lola Kiepja, dernière descendante des Selk'nam (que leurs ennemis appelaient Ona) est morte en 1966 ; avec elle disparaissait le dernier témoin direct d'une haute culture et d'une antique société. Anne Chapman a effectué de nombreuses missions en Terre de Feu, chez les Selk'nam, entre 1964 et 1999. Aujourd'hui encore elle entend la voix de Lola psalmodier un chant pour Lune, la mythique matriarche bientôt vaincue par le Soleil et ses alliés les hommes. A travers Lola et les travaux de l'anthropologue allemand Gusinde, tous disparus aujourd'hui, c'est le "secret" du Hain qu'elle cherche à reconstituer.
Premier théâtre au monde assure-t-elle, en tout cas théâtre et rituel unique au monde, qui a disparu avec les Selk'nam, le Hain consistait en un jeu de rôles très dangereux pour les humains tant du côté des acteurs que des spectateurs qui y participaient.
Sur la scène du Hain, inversement symétrique du domicile céleste de Lune où elle reçoit les esprits des chamans qui lui rendent visite pendant l'éclipse, on voit surgir et s'opposer nus sur la neige des esprits masqués souterrains et célestes chargés d'une incroyable puissance qui infligent aux jeunes initiés des épreuves cruelles et dégradantes qui doivent les conduire à la maturité.
En révélant la complexité et la richesse de ce monde aboli, l'ethnologue montre ce qui a été perdu avec sa disparition, avec son génocide, et fait prendre conscience de l'atteinte qui a été portée à l'humanité tout entière.
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- " Je t'ai réveillé ? demande Martine.
- Non, j'ai eu une sensation bizarre. - Ah, toi aussi tu l'as ressenti ! - Quoi donc ? - Tu ne trouves pas que l'atmosphère est un peu électrique, qu'il se passe des choses ? - Peut-être... je ne sais pas, mais ce qui est sûr c'est que quelque chose m'a réveillé. - Eh bien, moi, mon esprit-guide m'a réveillée pour me dire qu'il fallait quitter la maison. " Serge Dufoulon, ethnologue, dont la mère et la soeur ont quitté Marseille pour l'Australie où elles se sont établies comme voyantes, nous introduit à l'univers du chamanisme moderne.
Cette " ethnologie de l'intérieur " lui permet de dépasser les poncifs habituels concernant les voyantes et de mettre à jour les procédés et les rituels de cette profession. Sous la forme originale d'un récit sous-tendu par une approche ethnologique rigoureuse, étayée par les textes canoniques sur le chamanisme, l'auteur ne juge pas, il donne à voir.
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La concurrence des sentiments ; une sociologie des émotions
Julien Bernard
- Editions Métailié
- Traversees
- 27 Avril 2017
- 9791022606226
La surprise, le coup de foudre amoureux, le chagrin, la peur, la colère, la joie, la compassion, nous faisons tous en tout lieu et à tout âge l'expérience d'émotions plus ou moins intenses qui nous marqueront pour la vie. Julien Bernard, toujours attentif aux frontières de l'humain, s'intéresse à ces «points de frottement» qui souvent nous dominent jusqu'à nous paralyser, quand ils ne nous mettent pas en action.
C'est par elles que nous nous inscrivons affectivement dans le monde naturel et social, par elles que nous nous positionnons face aux autres et que nous développons notre rapport au monde.
Ressentir des sentiments implique l'hétérogénéité des réalités subjectives et quantitatives qui nous entourent, d'où la difficulté méthodologique que rencontre le sociologue pour les saisir et les étudier. L'enjeu consiste à analyser en amont les déterminismes qui en seraient à la base et, en aval, la dynamique irrésistible que leur expression introduit.
Devenue une science à part entière incontournable dans les pays anglo-saxons, la «sociologie des émotions» est aujourd'hui un enjeu de premier plan pour les sciences sociales. Nos systèmes de communications ont évolué au point de devenir centraux dans la vie de chacun et nous sommes désormais inscrits dans une «société émotionnelle» pour une longue durée où désormais les sentiments devenus valeurs marchandes se font concurrence bien au-delà de nos personnes.
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Les enfants d'Achille et de Nike ; éloge de la course à pied ordinaire
Martine Segalen
- Editions Métailié
- Traversees
- 11 Mai 2017
- 9791022606592
Désir d'extrême, dépassement de soi, culte du corps : la course à pied est un sport populaire et démocratique qui ne cesse d'attirer de nouveaux adeptes. Les marathons en tout genre explosent, de l'épreuve de l'extrême à la célébration collective, avec musique et flonflons, le marché de la chaussure connaît une croissance exponentielle... le running est partout !
Dans ce livre visionnaire, doté d'une nouvelle introduction, Martine Segalen, coureuse et ethnologue, décrit ce nouveau rituel à travers l'analyse d'un certain nombre de courses «historiques» (marathon de New York, de Paris) en parallèle avec la course à pied dans des sociétés traditionnelles comme les Tarahumaras ou les Bororos.
Combinant approche sensible et démarche ethnographique, Martine Segalen montre que courir est une forme de liberté qui sert à reconquérir à la fois son corps, la ville et la communauté. Être coureur, c'est être moderne !
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Henri lefebvre et l'aventure du siecle
Rémi Hess
- Editions Métailié
- Traversees
- 1 Août 1991
- 9782864240570
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L'homme rituel ; anthologie du rituel catholique français
Maurice Gruau
- Editions Métailié
- Traversees
- 26 Mars 1999
- 9782864243038
" comme on peut étudier les sermons de bossuet sur le plan littéraire, on peut étudier les rites sur le plan ethnologique ", écrit l'auteur, anthropologue et curé de campagne dans l'yonne.
Prenant le contre-pied de la démarche habituelle d'aller voir chez les autres comment fonctionnent rites et religions, il est ici à la fois acteur rituel et ethnologue. a travers les rites et les mythes qu'il célèbre, il aperçoit des sites ethnologiques mouvants et différents qu'il décrypte sans préjugés. il mêle aux descriptions de rites purs comme la dédicace d'une église ou des ordinations, des témoignages de contemporains en situation de " précarité rituelle ".
Sur les traces de térèse d'avila, michel de certeau, roland barthes et jacques lacan, maurice gruau essaye d'entrevoir la part importante du désir, de l'inconscient et de la mystique. il nous rappelle que si freud avait prédit la fin prochaine des religions quand tout le monde aurait constaté leur caractère irrationnel, c'est justement parce que les rites sont en partie irrationnels qu'ils ont leur chance de durer.
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Un chercheur dans tous ses états
Daniel Friedmann
- Editions Métailié
- Traversees
- 29 Septembre 1999
- 9782864243205
Toute recherche est une aventure, c'est ainsi que Daniel Friedmann, chercheur en sociologie au CNRS, met en perspective l'itinéraire de recherches entamées dans les années 1978 qui s'achèvera en 1994.
A la manière d'un Woody Allen, l'auteur fait ressortir le burlesque des situations et montre de façon paradoxale comment l'objet de la recherche, les découvertes et les acteurs forment à la fin un tout dont le chercheur ne sort jamais indemne. Il rencontre Carl Rogers et la constellation parapsychanalytique, participe à des marathons de bioénergie, écoute l'odyssée désopilante d'" Anna la perdue " dans les communautés utopiques d'alors, en même temps que lui-même fréquente assidûment son psychanalyste...
Il s'interroge entre Esalen Institute et l'auto-anéantissement symbolique d'Althusser tuant sa femme pour être renvoyé du PCF, sur l'effet des psychothérapies de masse dans les changements individuels. A la fin, il s'engage dans une recherche magistrale sur le monde des Falachas et leur installation en Israël qui donnera Les Enfants de la Reine de Saba : Les juifs d'Ethiopie, histoire, exode, intégration.
L'aventure de Daniel Friedmann est celle de la première génération de chercheurs psycho-Rock'n roll qui a laissé la personne faire irruption dans le champ de la science et a su s'arranger de cette autodérision soixante-huitarde qui, un temps, a rendu les sciences humaines vraiment humaines.