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Editions Du Typhon
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Roman de ronce et d'épine
Lucie Baratte
- Editions Du Typhon
- Les Hallucines
- 30 Août 2024
- 9782490501410
Dans un château perdu à l'orée d'une forêt mystérieuse vivent Ronce et Épine. Avec pour seule alliée leur nourrice, elles grandissent à l'ombre d'une jeune mère fantomatique au corps usé par les nombreux accouchements et d'un père adolescent éternel qui ne pense qu'à son propre plaisir. Pour fuir leur vie recluse rythmée par les saisons, les deux soeurs s'adonnent à de dévorantes passions : la chasse pour Épine, la broderie pour Ronce. Et dans cette forêt étrange et fascinante rôde un esprit vengeur. Devront-elles faire front ou se séparer pour vaincre ce qui veut les briser ?
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Et ce champ devint le monde entier
Dola de Jong
- Editions Du Typhon
- Apres La Tempete
- 4 Octobre 2024
- 9782490501427
À Tanger pendant la Seconde Guerre mondiale, Lies et Aart - un couple de réfugiés hollandais - détonent. Tout en s'occupant tant bien que mal d'une bande d'orphelins recueillis en chemin, ils comptent transformer leur champ aride en jardin fertile. Sont-ils formidables ou inconscients ? commencent à se demander les enfants et adolescents d'adoption. Louba, Maria, Berthe, Hans et Pierre s'apprêtent à devoir grandir vite dans un monde de toutes les aventures et de tous les dangers.
Ce roman fait la part belle à la jeunesse, les enfants et adolescents passent au premier plan quand les adultes perdent pied. Avec impertinence et pugnacité, ils luttent contre le sort impitoyable fait aux réfugiés. Grâce à sa dignité enjouée, cette oeuvre, dans les temps sombres, rallume des lueurs d'humanité. -
Pour s'évader de sa morne existence, Billy Fisher s'invente un monde imaginaire, ne prend rien au sérieux, frise le scandaleux, ment à ses copines, raconte qu'il va partir à Londres travailler pour un célèbre humoriste...Employé dans une entreprise de pompes funèbres, il rêve continuellement d'être ailleurs et s'empêtre dans des mensonges de plus en plus compliqués à gérer. Il lui suffit d'une journée dans cette petite ville du nord de l'Angleterre pour voir son monde vaciller.
Cette édition spéciale de ce livre culte en Angleterre propose une version illustrée par l'artiste marseillais Benjamin Vesco afin de prolonger l'esprit comique du livre à la façon d'une boite à malice. -
En 1853, Oreste, Bigorne, José et d'autres jeunes Galiciens veulent sortir leur famille de la misère. Quand un ancien compatriote les invite à partir travailler dans des plantations de canne à sucre à Cuba, se dessine l'espoir d'une vie enfin meilleure. Mais dès le premier pas sur le bateau, ils sentent qu'une terrible épopée les attend. Arriveront-ils à reprendre en main leur destin ?
À partir d'un terrible fait historique, la vente comme esclaves à Cuba de jeunes Galiciens, Azucre est un roman d'aventure au style cinématographique qui est délivre aux lecteurs une leçon de courage face l'injustice.
Bouleversée par la découverte de l'existence d'esclaves galiciens et souhaitant combler le silence des archives, Bibiana Candia se lance dans l'écriture d'Azucre. Paru en Espagne en 2021, ce roman reçoit de nombreux prix dont le prix du premier roman des libraires de Madrid, le prix des libraires de Navarre et en France, celui de la meilleure oeuvre écrite en espagnol au 35e Festival du Premier Roman du Chambéry (2022). -
Dans un village à la lisière de la civilisation, Michaël, fils d'une veuve, clôt son enfance par un exploit. Tous pensent alors que s'ouvre à lui un destin à remuer le monde. Mais la nature, l'amour et l'amitié bouleversent la destinée de ce jeune berger.
Sceptique face aux promesses du progrès technique, Ernst Wiechert (1887-1950) n'a pas pour autant succombé aux vents mauvais de son temps. À rebours du ressentiment et du culte de la force, il cueille les humbles dans les lueurs douces de sa frappante écriture. Le Roman d'un berger dispense en d'intenses mélodies une leçon intemporelle  :  mieux vaut chérir le monde que de le conquérir.
Ému par la sagesse fougueuse du Roman d'un berger et par ses élans dignes de Cormac McCarthy, Frank Bouysse signe ici une préface qui fait entendre la note vibrante de cette noce en l'honneur des vaincus et du vivant : «â€‰Tout au long du récit, Ernst Wiechert décrit des soleils brillants pour mieux faire saisir le contraste avec ce monde qui s'éteint, et l'humanité qui s'enfonce dans la nuit en trahissant la nature, et par là même, sa propre nature. » -
La jeune comédienne Elli a tout pour elle, sauf son époque. Le monstrueux et
merveilleux Berlin des années 20 menace bien des rêves de s'effondrer. Avec un portemonnaie aussi vide que ses désirs sont pleins, Elli veut croire en son destin. Et l'amitié de
toute une clique de désaxés l'aide à ne pas renoncer. Personne ne veut nous engager ?
Très bien, ouvrons notre propre cabaret : le Jazz !
Et si cette folie rencontrait le succès ?
Écrite sur un rythme trépidant, cette comédie noire conte les illusions perdues et toujours
retrouvées d'une jeune femme qui se bat contre son époque.
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L'arrivée d'un mystérieux et magnétique cuisinier sort la petite ville de Cobb de sa torpeur. Rapidement engagé dans une famille aisée, Conrad charme, fascine, inquiète. Sa cuisine est divine?; ses desseins le sont moins. L'étrange serviteur ne goûte pas vraiment sa place. Mais que cherche-t-il?? Comble-t-il les sens pour ravir les âmes??
Nous délectant d'un spectacle machiavélique où la peur se nourrit d'humour, ce roman carnassier dévore les attentes pour ne jamais nous laisser sur notre faim. Avec une ironie contenue et un charme vénéneux, l'histoire emporte le lecteur vers une fable amorale sur la cupidité des hommes -
Il n'y a qu'une ville à la taille de l'énergie de Doris : Berlin ! Fuyant la ville moyenne où elle végète, Doris, séduisante et séductrice, part à la conquête de la Babylone des années 30. Un objectif en tête : devenir une vedette. Elle plonge alors dans un univers éclatant et éclaté : le champagne coule à flot comme les êtres à pic dans la misère. Artistes, mondains, miséreux se lancent à corps perdu dans un dernier tour de piste avant le désastre qui s'annonce en Europe. Ne pouvant compter que sur elle-même, Doris va tout vivre au risque d'être emportée par ce torrent.
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Hurry on down, les vies de Charles Lumley
John Wain
- Editions Du Typhon
- Soleils Noirs
- 8 Février 2024
- 9782490501366
Dans l'Angleterre des années 50, Charles Lumley tente de fuir le destin tout tracé que lui offre la société d'après-guerre. Jeune diplômé d'une banale fac d'histoire, comment aspirer à une autre vie que celle, bien étroite, que lui impose son milieu social ?
Une remarque fortuite entendue dans un pub l'entraîne dans une aventure picaresque où il deviendra laveur de carreaux, trafiquant de drogue, chauffeur de voiture... tout en essayant de trouver un sens à son existence.
Sous son apparence comique et rocambolesque, Hurry on down, les vies de Charles Lumley est un roman puissant qui clame haut et fort le désir d'émancipation d'une génération contre une société qui ne veut pas d'elle.
«â€‰Libre et musicale, la dérive de Charles Lumley a contribué à montrer qu'on pouvait faire de la littérature autrement.»
Sophie Joubert, L'Humanité
«â€‰Texte fondateur, culte, éminement contre-culturel avec cette pointe d'humour So british. »
Elodie Murzzi, Librairie Ici, Paris -
Le temps qu'il fait à Middenshot
Edgar Mittelholzer
- Editions Du Typhon
- Soleils Noirs
- 8 Février 2024
- 9782490501373
À Middenshot, quand le vent cesse enfin de hurler, c'est le tumulte intérieur qui prend le relai. Depuis son accident, quelque chose s'est brisé en Mr. Jarrow. Sa femme aimante et bien vivante, il s'est convaincu qu'elle était morte, alors il ne s'adresse à elle que lors de séances de spiritisme. Sa fille, en passe de devenir vieille fille, supporte toutes ses manies en se berçant d'illusions sur les intentions de son voisin : Mr. Holme. Et ce monde déjà bancal est menacé : un tueur fou rode à Middenshot. Pour lui échapper, il faudra aux personnages s'aventurer au-delà du bien et du mal.
«â€‰Si vous aimez les romans victoriens, les comédies et Sherlock Holmes, ruez-vous sur Le temps qu'il fait à Middenshot : Edgar Mittelholzer, auteur britannique natif de la Barbade, se saisit des codes du roman gothique, romantique et caribéen et revitalise les genres »
France Culture, Anaïs Kien -
Dans les années 1950, un jeune compositeur allemand, Siegfried, est en Italie pour assister à la première de sa symphonie. En attendant, il erre et trompe son ennui dans Rome à la splendeur ternie par les traces du conflit.
Alors qu'il se pensait libéré des siens, Siegfried aperçoit des membres de sa famille et finit par croiser le plus terrible d'entre eux : son oncle, un ancien haut-dignitaire nazi. La présence de ce persécuteur impénitent qui maudit la démocratie et croit en un IVe Reich, projette sur le présent l'ombre d'un passé qui menace d'engloutir Siegfried.
À sa publication en 1954, ce roman polyphonique au style cinématographique, a profondément choqué la société allemande. N'ayant rien perdu de sa force, La mort à Rome brille de son éclat noir tant l'oeuvre dissèque la guerre à mener contre soi-même et son époque pour espérer, un jour, connaître la paix. -
Comptable dans une bourgade de l'Ohio où il a grandi, Hank Mitchell a l'impression d'être passé à côté de sa vie. Son frère, Jacob, lui, est le raté du coin et perd son temps à vider des bières tout en ressassant la perte de la ferme familiale pour cause de dettes. Or, eux, qui, depuis des générations, n'avaient jamais eu de chance, découvrent l'épave d'un avion au milieu d'une forêt enneigée : à l'intérieur un cadavre et un sac contenant quatre millions de dollars ! D'abord réticent, Hank se laisse convaincre par son frère à condition de respecter son plan simple : attendre un an avant de profiter de l'argent pour enfin changer de vie.
Ce trépidant polar est le récit d'une spirale infernale où les personnages, comme possédés par ce qu'ils ne possèdent pas encore, se laissent glisser sur la pente du mal. Car la quête du bonheur mérite bien quelques contorsions avec la morale, mais à quel prix ? Sans doute 4 millions de dollars. -
« Amateurs de Maupassant, Poe ou Du Maurier, voilà de quoi satisfaire votre appétit de frissons. Une histoire hitchcockienne, petit chef d'oeuvre d'atmosphère, hypnotique et magistralement menée ! » Librairie Delamain À son arrivée sur l'île de la Barbade, un jeune peintre est accueilli dans une saisissante demeure : Eltonsbrody. Bordée par la mer et entourée d'une végétation luxuriante, la maison semble sortie d'un songe. Mais peu à peu, la beauté s'effrite. Est-ce le bruit du vent ou celui des âmes qui y rend le repos impossible ?
Dans la lignée des chefs-d'oeuvre d'Edgar Allan Poe, de H.P Lovecraft et de John Carpenter, Eltonsbrody captive en faisant imploser le réel. Intrigant et obsédant, le roman happe le lecteur en le confrontant à l'empire des pulsions.
Né à Guyana, Edgar Mittelholzer (1909-1965) est un auteur métis. Découvert, après des années d'infortune, par Leonard Woolf, le mari de Virginia, Edgar Mittelholzer est le premier écrivain caribéen à connaître le succès en Europe. Mais rien n'apaise la haine de soi de celui qui se sent rejeté pour sa couleur de peau. De controverses en dépressions et face aux, déjà, prégnantes questions identitaires, il finit par se suicider en 1965. -
Après avoir été, des années durant, le jouet de la boisson et de ses angoisses, notre héros décide de repartir à zéro. Pour ce faire, il décide de changer d'air en se rendant en Allemagne voir le seul ami qui lui reste. Mais dans le train, son projet déraille. S'invite dans son wagon un étrange voyageur qui l'entraînera dans l'antre des fantasmes.
Ayant digéré l'influence des grands maîtres du fantastique d'E.T.A. Hoffmann à Leo Perutz, Daniel Walther s'amuse à inquiéter le lecteur en brouillant les repères du monde du dehors et du dedans. Dans ce récit hypnotique aux étincelles érotiques et aux fulgurances mélancoliques, les sens se dérèglent et les genres se détraquent face à la seule question qui vaille : est-on prêt à aller au bout de son désir ? -
Délaissée depuis des générations par les gouvernements successifs, la cité ouvrière d'Ironopolis est condamnée par la rapacité des promotteurs immobiliers. Au nom de la marche du progrès, bulldozers et barres de dynamites sont à quelques jours de réduire soixante années de souvenirs en cendres. Avant l'inéluctable vont s'enlacer six destins qui dévoilent les éclats d'humanité, les fureurs et les blessures de vies sur le point de basculer. Et ces parcours éclatés sont guettés par une bien mystérieuse créature vivant au bord de la cité, Peg Powler. De la rencontrer va-t-il enclencher les malheurs ou les en délivrer ?
Pour conter ces existences frénétiques ou brisées de la cité fictive d'Ironopolis, Glen James Brown a puisé dans ses souvenirs d'enfance.
Né en 1982, il a grandi dans les logements sociaux du nord de l'Angleterre.Il a lui-même vécu l'abandon par les pouvoirs politiques successifs de cités sans intérêt électoral et la déliquescence des rapports sociaux qui en ont découlé. En a résulté une colère et une tristesse qui ont déclenché l'écriture de ce premier roman.
Amateur de Perec et des Angry Young Men (mouvement littéraire des Jeunes gens en colère), il a tenu à donner à cette histoire, non un ton sociologique, mais la forme d'un roman monde alternant les genres avec une énergie folle. La presse anglaise s'est montré dithyrambique et ce roman polyphonique aussi ambitieux qu'emballant a figuré sur toutes les shortlists anglaises des meilleurs livres de 2018. Il vit aujourd'hui à Manchester où il prépare son second roman. -
À l'instant même où la mort emporte le patriarche d'un village au bord du Gange, naît Vasudeva. Mauvais signe présage-t-on à ce nouveau-né : ses mains feront couler le sang. Mais comment résister à la tyrannie des puissants sans sombrer dans la violence ? Roman de formation rempli d'humanisme, Le buffle blanc redonne leur dignité à ceux que le pouvoir opprime.
Situé dans une nature luxuriante, ce conte philosophique entraîne le lecteur dans des aventures trépidantes où la vie ne se laisse jamais abattre par la mort. Par la splendeur de ses décors et la profondeur de son message intemporel, Le buffle blanc fait vibrer en nous notre humanité. -
Cordiste de père en fils, Joe Clark ne connaît pas le vertige. À des mètres du sol, il passe sa vie à travailler entre les échafaudages et les cordes qui le maintiennent dans le vide.
Quand sa petite entreprise familiale se voit proposer d'intervenir sur la cathédrale de Muncaster, c'est la consécration. Mais très vite, ses pierres garnies de gargouilles battues par la pluie et les vents le troublent jusqu'à lui faire perdre l'assurance nécessaire à l'exercice de son métier. Et lorsque des événements étranges apparaîssent dans la petite ville et frappent les enfants du voisinage, Joe Clarke est contraint d'affronter ses peurs pour forcer la cathédrale à dévoiler ses mytères. -
À la lecture de ces deux contes jumeaux aussi terribles que drolatiques, on se dit que leur titre ne nous a pas menti : c'est déciment bien écrit !
Dans Graphomanie, le lecteur suit les mésaventures d'un génie qui ne l'est qu'à ses yeux.
Négligeant sa famille pour être reconnu comme écrivain, entouré de médiocres à qui il cherche à plaire tout en les méprisant, notre antihéros sent qu'à force de tomber, il va rebondir. Oui, mais quand ?
Dans Le Verglas, le narrateur possède un superpouvoir, celui de voir l'avenir. Une chance ? Une plaie. Peut-être que le réel se supporte mieux quand on le déchiffre moins ?
Chez Andreï Siniavski, l'auteur d'André-la-poisse, les destinées sont toujours de parfaites réussites en matière de ratage. Artistes sans oeuvre, perdants oubliant d'être magnifiques, malheureux en amour comme en affaire, telle est la faune carnavalesque d'histoires où seul le rire sauve du naufrage.
Professeur de littérature en Union soviétique, André Siniavski (1925-1997) publie sous pseudonyme ses premiers textes en France. C'en est trop pour le pouvoir qui le condamne au Goulag en 1966. Ce procès fantoche de l'ère poststalinienne a une répercussion inattendue : il donne naissance à la dissidence en URSS. Craignant l'influence d'André Siniavski à sa libération, le KGB le contraint à quitter le pays. En exil en France, André Siniavski prouve que si son corps est brisé par les années de camp, son talent ne l'est pas. Il continue d'écrire une oeuvre d'une inventivité folle.
En guise de préface, son fils, l'écrivain Iegor Gran, rend hommage à la causticité et à la farouche indépendance de son père. -
« Impubliable, honteux, malsain» voilà à quoi s'est heurtée Dola de Jong quand elle tenta de faire publier son roman en 1954. Aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature en Hollande et aux États-Unis, Les désirs flous (Die thuiswacht) n'avait jamais été traduit en français. Été 1939 à Amsterdam, par un heureux hasard, la sage Béa rencontre la fougueuse Érica. S'ensuit une colocation entre les deux jeunes femmes. Bouillonnante, Érica fascine Béa qui ne sait que s'interdire de vivre. Peu à peu cette amitié dévorante se mue en un lien qui trouble Béa. Osera-t-elle s'affranchir d'elle-même avant que le monde ne flanche? Exploration intime des mille visages d'une passion, Dola de Jong tend un miroir sur les tensions du désir. Celui qui prend à la gorge, étrangle et exalte. Jetant un regard froid par une écriture chaude sur tout ce qui invite à vivre et tout ce qui nous en empêche, Les désirs flous est une lecture galvanisante dont on ressort en chancelant.
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Dans la nuit d'E.T.A. Hoffmann
Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Tristan Bonnemain
- Éditions du typhon
- Les Hallucines
- 13 Octobre 2022
- 9782490501267
Un livre-objet inédit mettant en avant une sélection de textes de l'inventeur du réalisme fantastique E.T.A. Hoffmann accompagnée d'illustrations intensifiants les ambiances fantasques de l'écrivain allemand.
Avant de devenir l'inventeur du réalisme fantastique et d'inspirer Balzac, Maupassant, E.A. Poe, Boulgakov, Siniavski, E.T.A. Hoffmann (1776-1822) a été l'image même du beautiful losers. Lui qui s'était rêvé musicien a passé son temps à saborder ses chances d'être reconnu en tant que tel. En attendant la reconnaissance qui lui échappait, il travaillait comme juriste : mais être Prussien sous Napoléon signifiait être chassé d'une ville à l'autre. Sur le tard, à quelques années de sa mort, il s'est découvert ce talent pour l'écriture. Le public a été fasciné. Or ses jours étaient comptés. Il s'est éteint en 1822 au moment où les derniers romantiques allemands voyaient en lui un maître et qu'il a inspiré en France une passion pour l'étrange.
Au XXe siècle, Sigmund Freud l'a remis à l'honneur en puisant dans ses textes, notamment dans Le Marchand de sable, son concept d'inquiétante étrangeté. Et depuis on ne compte plus les auteurs (de Lovecraft à Pierre Péju), cinéastes (Michael Powell, Sokourov, Miyazaki), musiciens (Schubert, Schumann, Philipp Glass...), peintres (Paul Klee, Oskar Schlemmer) qui se sont nourris de son imaginaire.
Ce livre composé de 5 contes Le Diable à Berlin, Le Marchand de sable, Vampire, La Maison sinistre, Les Mines de Falun propose aux lecteurs une entrée idéale et simple dans l'oeuvre d'E.T.A Hoffmann illustré par le regard du dessinateur marseillais Tristan Bonnemain.
Une postface d'Elisabeth Lemirre (spécialiste des contes littéraires, a signé la postface du Chien noir de Lucie Baratte) et Jacques Cotin (ancien directeur de la Pleïade) permettra aux lecteurs de plonger, plus en profondeur, dans la modernité d'E.T.A. Hoffmann. -
Quand on est jeune, intrépide et insolent comme notre héros, quel avenir a-t-on dans la grisaille de la Bulgarie soviétique ? Aucun. Victor le sait et fuit avec joie rejoindre son père en Allemagne de l'Est où il pense y trouver la liberté et la réussite. Vite, il déchante : cette terre aussi est un enfer où son père dégringole. Seul le rock'n'roll permettra à Victor d'entrevoir un espoir pour échapper à la misère. Jamais à terre, toujours vibrant, tel est le destin de ceux qui n'en ont pas.
À rebours d'un récit larmoyant sur une vie peu amène, Allemagne, conte obscène préfère faire rire que pleurer. Certes l'humour y est acerbe, car l'hostilité règne. Quand tout se ligue contre vous, l'humour devient une arme qui fait violence à la violence. Face à la corruption, à la médiocrité, aux bassesses des petits chefs, Victor passe en trombe et jamais ne s'effondre. Mordu par son mordant, le lecteur réalise que la liberté ne se donne pas, elle se prend. -
La réédition d'un bijou d'humour noir du dissident russe Andreï Siniavski, préfacé par son fils, l'écrivain Iegor Gran.
Réussissant tout ce qu'il rate, André-la-Poisse ne porte pas son nom par hasard. La fée qui s'était penchée sur son berceau l'avait pourtant prédit : il aura tous les talents, sauf celui de savoir s'en servir. Alors à défaut d'une vie facile, c'est une existence trépidante qui s'offre à lui.
Avec la fantaisie d'ETA Hoffmann, d'un réalisme satirique à la Mikhaël Boulgakov, Andreï Siniavski malmène son héros en l'affublant d'une malédiction : la malchance. Drôlement cruel, le roman transforme, d'une plume acérée, un destin poisseux en leçon de liberté. Poussant de saillie et en saillie, ce grand petit livre fait ainsi un bras d'honneur à la fatalité. -
Il était une fois un conte obscurci, englouti par un océan de ténèbres, qui gisait tout au fond du foyer des histoires, étouffé en secret sous le gris de la cendre. Dans un pays lointain, la jeune Eugénie est mariée de force au mystérieux Roi Barbiche par son père. Commence alors pour elle un voyage aux confins du monde qui l'entrainera dans un château rempli de noirceur. Pensé à la fois comme une relecture de Barbe-bleue, une réponse littéraire aux contes précieux du XVIIIe siècle et aux romans magiques d'Angela Carter, Le chien noir s'inscrit dans une histoire féminine de la littérature. Celle d'Anaïs Nin, de Mary Webb, en passant par les soeurs Brontë?
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« Nous voudrions te proposer quelque chose. Au nom de tous les camarades... Que, ce soir, tu te fasses brûler devant l'immeuble du comité central du Parti ».
Quand le personnage principal, un écrivain en panne d'inspiration aussi bien dans ses livres que dans sa vie, reçoit cette proposition, il décide d'y réfléchir sérieusement.
Le non-sens n'étonne plus personne dans la Pologne communiste des années 1970, car l'absurde est le lot du quotidien des dépossédés. Dans la morosité d'un pays saigné par une oligarchie où règnent les arrestations arbitraires, une bonne journée consiste à faire passer le temps entre deux cuites.
Mourir pour une cause perdue d'avance va réveiller le goût de ce qui brûle chez cet homme asséché par les compromissions. Durant la journée qu'il prend pour se décider, il plonge dans les méandres de Varsovie. Lors de situations kafkaïennes, ses anciens amis, rivaux, amantes l'accompagnent sur son chemin de croix. Ces rencontres le mènent au coeur d'un monde qui sombre et le confrontent à une dernière tentation : céder à l'abîme.