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À la cour, des noces fastueuses se préparent.
Thésée, duc d'Athènes, va épouser Hippolyte, la reine des Amazones. Deux ennemis immémoriaux, le maître et l'esclave, le Grec et le barbare, l'homme et la femme, vont donc se réconcilier. En revanche, au sein du quatuor de jeunes amoureux, l'inconstance compromet toutes les entreprises matrimoniales. Démétrius qui aimait Héléna, aime à présent Hermia qui aime Lysandre, alors qu'Héléna aime toujours Démetrius et se trouve délaissée... -
38 ficelles, tours et autres passes pour garder raison à tout prix en ayant objectivement tort ou comment terrasser son adversaire en étant de plus mauvaise foi que lui. Un court traité à l'usage de quiconque croit sincèrement aux dividendes de la pensée. Rédigé à Berlin en 1830-31, ce traité fut publié pour la première fois en 1864. Il est suivi dans la présente édition d'une postface de Franco Volpi.
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S'estimant proche de la mort, un roi décide de partager en trois son royaume, afin d'en doter ses filles : Goneril, Régane et Cordélia. Lors d'une vaste cérémonie où se décident à la fois le partage et les noces des trois héritières, il exige de chacune qu'elle lui fasse une déclaration d'amour qui scellera toutes ces donations. Mais alors que les deux premières le flattent avec ostentation et démesure, la troisième tient des propos raisonnable qui mettent le vieillard en fureur et l'amènent à maudire sa préférée...
Qu'elle est la morale de Lear ? Apparemment il y en a deux, celle du fou l'exprime : Ne renonces pas au pouvoir ! Ne partage pas ton pays ! L'autre morale est comprise implicitement dans l'histoire : donne ton pays à qui tu veux ; mais n'attends pas qu'il te rendra heureux.
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Le livre de Günther Anders s'intitule Kafka, pour et contre. Il est tout entier travaillé par cette tension entre admiration et « de?gou^t » pour le succès qu'a connu cette oeuvre. La mode de Kafka, dans l'Allemagne comme dans la France d'après-guerre, semblait cacher, sous la forme d'un « enthousiasme esthe?tique » et d'une une tendance à l'acceptation d'une culpabilité. Anders se souvient de son arrivée en France, en 1933, ayant été déchu de la nationalité allemande. Il était apatride, et cela l'avait fait perdre, , « sa personnalite?, son identite?, son droit, son droit a` l'existence ». « Tant notre situation d'alors e?tait kafkai?enne ! s'exclame Anders. Et l'on pouvait penser qu'au fond, pour nous et nos pareils, le difficile e?tait de ne pas e?crire sur Kafka. »
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La fatigue d'épuisement est une fatigue de puissance positive. Elle rend incapable de faire quelque chose. La fatigue qui inspire est une fatigue de puissance négative, à savoir du ne-pas-faire. Même le Shabbat qui signifie à l'origine arrêter, est un jour du ne-pas-faire, un jour libéré de toute intention de faire, pour reprendre Heidegger, de toute inquiétude. Il s'agit d'un temps intermédiaire. Après la création, Dieu déclara que le septième jour serait sacré. Le jour de l'intention-de-faire n'est donc pas sacré mais c'est le jour du ne-pas-faire qui l'est. C'est un jour où on pourrait utiliser l'inutilisable. C'est le jour de la fatigue. Le temps intermédiaire est un temps sans travail.
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En l'an 2013, dans un monde que les magnats de l'industrie dominent, éclate une épidémie qui, en peu de temps, fait disparaître toute la race humaine. Soixante ans après, dans le décor apocalyptique d'une Californie retournée à l'âge de pierre, un vieil homme, l'un des rares survivants - très longtemps persuadé d'avoir seul survécu - , devant une poignée de gamins sauvages - les petits-fils des autres survivants - réunis autour d'un feu après la chasse quotidienne, raconte comment la civilisation s'en est allée en fumée quand l'humanité, sous le prétexte que l'on ne pouvait arrêter l'épidémie, s'est dépêchée de revenir, dans une frénésie de perversité, à des degrés inimaginables de cruauté et de barbarie. La peste écarlate est l'un des grands textes visionnaires de Jack London qui, ici encore, anticipe des thèmes qui deviendront obsédants un siècle plus tard.
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Parmi les quelque mille sept cent poèmes qu'a légués Emily Dickinson à la postérité, plusieurs centaines traitent indirectement ou directement du sentiment amoureux et dessinent la trajectoire de vie d'une amante incessante et inquiète. Le décor de toutes ces amours, explicites ou allusives, fut probablement limité aux parois d'un cerveau et aux quatre murs d'une maison de famille. La poétesse vécut un peu plus d'un demi-siècle de célibat, même si elle entretint avec plusieurs hommes, mentors littéraires mais aussi amants impossibles, une abondante correspondance. Emily imagine un ou plusieurs hommes à l'horizon de ses désirs inassouvis, mais « la porte de chair impatiente » ne s'est peut-être jamais entrouverte devant ses pas.
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D'abord c'est un « tout aimant », qui court autant après la blonde qu'après la brune. La femme est-elle lascive et inconstante comme le veut le péché originel ? Il est le premier à l'en féliciter, puisqu'il prétend persister lui-même dans son inconstance et faire de son papillonnage un art de vivre ! Si la pucelle est rétive, ce juriste (et casuiste patenté) invente toutes les ruses possibles pour la convaincre de sauter le pas de l'amour. Puis vient le temps des idylles romanesques, des contes érotiques, des matinées paresseuses, des chassés-croisés capricieux, jusqu'à ce que le poète épouse en cachette la nièce d'un protecteur qui le vouera aux gémonies. L'amant infidèle devient un mari passionné et met tout son génie érotique au service de ses noces.
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Lessia Ukraïnka (1871-1913) est avec Tarass Chevtchenko, le père de la littérature ukrainienne, à la source même du sentiment poétique et national de tout un peuple qui s'est vu aujourd'hui projeté, bien malgré lui, au coeur de l'histoire européenne et mondiale. Par le pseudonyme choisi dès le début, elle affirmait que sa parole serait inséparable du combat pour la liberté et
l'indépendance de l'Ukraine, en dépit de la censure et de la surveillance policière exercée par le régime tsariste, ainsi que des longues errances en pays étrangers dues à la tuberculose osseuse qui la consumait. Et rien ne témoigne davantage du « pouvoir rédempteur de la poésie », auquel elle ne cessa de croire, que les milliers de gens qui, arrachés à leurs foyers, à leur pays par une force cynique et brutale, répètent inlassablement les dix vers écrits, il y a près d'un siècle et demi, par une fillette ukrainienne de neuf ans.
Ce sont eux qui inaugurent la présente anthologie, dont le traducteur s'est attaché à donner une « équivalence fonctionnelle », tant sémantique et associative que prosodique, des poèmes de Lessia Ukraïnka composés dans une langue particulièrement mélodieuse et comme rythmés par les sept cordes d'une kobza.
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" quelle horrible puissance m'a poussée vers vous ? la faiblesse attirée par la force ? celle qui tombe vers celui qui monte ! ou était-ce l'amour ? l'amour, ça ? vous savez ce que c'est, l'amour ? "
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Deuxième Guerre mondiale : les Allemands envahissent la Pologne tandis que
l'antihéros anonyme part en vacances. Il n'a aucune intention de prendre des risques : il
compte survivre à cette guerre, quoi qu'il en coûte. Il raconte minutieusement ses
expériences, dans la rue, au café, au bureau, dans ses amours. À mesure qu'il s'éloigne de
plus en plus et de façon effrayante des gens qui l'entourent, nous sommes entraînés dans
une complicité excessive avec lui. Nous sommes obligés de réfléchir à ce que signifie être
un héros et ce que nous ferions si nous restions vivants.
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Dans une première partie, nous assistons à la naissance du fils tant désiré du pêcheur Olai et sa femme Marta. Le garçon s'appel-lera Johannes et il sera pêcheur comme son père. La deuxième partie, qui occupe l'essentiel du roman évoque ce qui semble d'abord être une journée dans la vie de Johannes devenu vieux. Mais des indices nous font pressentir quelque chose d'insolite : Johannes se sent plus alerte, et le monde lui apparaît comme baigné d'une lumière inhabi-tuelle.
Et quand il descend vers la grève où est amarré son bateau, il aperçoit son ami Peter, mort depuis des années... Après la douleur et le foisonnement du diptyque Melancholia,Fosse semble s'orienter vers une sorte de sérénité et vers une plus grande simplicité. Certes, la structure du roman est complexe, notamment dans la deuxième partie avec ses effets de montage alterné; les références mythiques y sont nombreuses, et l'écriture est partout marquée par les répétitions si caractéristiques de l'auteur.
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« C'est à peine si nous sommes les collaborateurs de notre amour, et c'est par cela même qu'il restera au-dessus des dangers banaux. Tâchons de connaître ses lois, ses saisons, son rythme et la marche des constellations à travers son vaste ciel étoilé. » Rilke dessine à travers sa poésie amoureuse une géographie universelle de l'amour, des premiers regards échangés à la douleur de l'absence. Au-delà de l'expérience intime, à côté des grands poèmes métaphysiques où s'inscrit une métaphysique de l'amour, le poète s'adresse dans les poèmes réunis dans ce volume à la Bien- Aimée : femme multiple et unique, pensée (mais non rêvée), extrêmement proche et extrêmement lointaine en même temps, dans la fi gure de laquelle s'opère la transmutation du discours amoureux en discours poétique.
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L'écho immédiat, l'éblouissement suscités par les vers consacrés à la Belle Dame s'expliquaient en partie, selon Victor Jirmounski, par la « force surprenante, presque improbable chez un poète d'à peine vingt ans, avec laquelle il avait transcendé la fragmentation antérieure » du lyrisme amoureux. Certains contemporains parlaient quant à eux d'une « somme d'amour » inédite dans la poésie russe. La Laure d'Alexandre Blok se prénommait Lioubov (littéralement « Amour » en russe), fille du grand chimiste Dmitri Mendeleïev. Le titre d'abord choisi par l'auteur, « De l'Éternel Féminin », témoignait de l'influence du philosophe Vladimir Soloviev laquelle aura d'ailleurs aussi une forte incidence sur la relation personnelle entre Blok et Lioubov après leur mariage.
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"Chaque vers est enfant de l'amour » écrivait Marina Tsvétaïéva. Mais si l'exacerbation amoureuse, l'énergétique passionnelle est e ectivement une des caractéristiques de son oeuvre, ce qui frappe avant tout, au-delà de la liste infi nie des « muses » masculines ou féminines, c'est qu'elle n'est que très peu assimilable à la poésie amoureuse, classique ou moderne. Il s'agit non pas tant de chanter, l'objet de sa passion, son propre sentiment, de mettre en scène l'épiphanie de l'amour ou la sou rance de la séparation, que de fonder sa poésie, donc son être même, sur un « absolu de l'amour »
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Le monde que dessine Lorca dans ses poèmes d'amour est un monde fortement érotisé, dans lequel les éléments naturels et animaliers ont une fonction de symbole: frustration érotique de la couleur verte ou de la mer, force instinctive du cheval, érotisme du vent, stérilité et morbidité de la lune, érectilité des plantes, sensualité des fleurs.
Lorca explore ainsi les recoins et les subtilités de l'expérience amoureuse, notamment celle des amours homosexuelles et de « l'accablante tragédie de la physiologie», selon les propres mots du poète. Le conflit entre le désir et la loi apparaît dans toute sa violence et la désespérance qu'il entraîne, et que symbolise la « Pena » andalouse. Pourtant, si l'angoisse vitale et la mort sont très présentes dans ses poèmes, l'amour n'est pas toujours sombre.
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La poésie d'Alexandre Pouchkine coule de source, elle est évidente, immédiate, harmonieuse et limpide. Une grande partie de l'oeuvre du génie fondateur de la littérature russe, tout comme sa vie brève et tumultueuse, est placée sous le signe de l'amour, ou plutôt d'amours multiples et variés. Charnel, platonique, passionné, transi, Pouchkine les aura tous connus et célébrés dans ses vers. Et c'est l'amour encore qui causa sa mort suite à un duel. Mais Pouchkine demeure éternellement vivant dans le coeur des Russes et son influence est immense dans son pays et au-delà : « Pouchkine m'a inoculé l'amour, le mot «amour» », affirme Marina Tsvetaeva.
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Peintre, photographe, poète, Liu Xia a le génie des « choses vues ». Qu'elle brosse les paysages du Tibet, un arbre en hiver, une comète déchirant la nuit ou le portrait d'un petit mendiant, elle fait danser « le noir et le blanc l'un à l'autre enlacés ». Ses textes, où résonne le chant du monde, racontent son histoire et celle de notre temps. Les fantômes du passé - un grand-père lettré, victime de la « Libération », la jeune Lin Xiao, exécutée en pleine Révolution culturelle, les spectres de Tian'Anmen et les enfants d'Auschwitz -, font tristement escorte à sa vie de femme. On y découvre la magie des jours heureux et la cruauté d'une marâtre fanatique, un désir d'enfant inassouvi et la police des ventres, la hantise du laogai et le désespoir de la séquestration.
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La nouveauté radicale d'Akhmatova résidait moins dans la « déferlante amoureuse » de sa poésie que dans une poétique inédite. Ayant « puisé dans la prose russe du dix-neuvième siècle sa sensibilité morale, la vérité des motivations psychologiques », elle fait de chaque poème un fragment de nouvelle ou de roman, une page arrachée à un journal intime, retraçant toutes les phases et situations de l'aventure amoureuse.
«L'héroïne lyrique», comme le notait dès 1923 le poéticien Boris Eichenbaum, est un oxymore incarné, tressant l'émouvant et le sublime au terrestre et à l'effrayant, la simplicité à la complexité, la sincérité à la malice et la coquetterie, la bonté à la colère, l'humilité monastique à la passion et la jalousie ».
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Les poésies d'amour : J.W. Goethe
Johann Wolfgang von Goethe
- Circe
- Poesie
- 3 Février 2022
- 9782842424954
" Le plus étrange de tous les livres / Est le livre de l'amour...", Goethe place cette remarque sous la plume du poète persan, auteur fictif du Divan de l'Orient et de l'Occident, qui célèbre à la fois l'amour et la poésie. Joies, plaisirs, bonheurs fulgurants et éphémères, souffrances amères, blessures, ou peines légères et presque délicieuses - la poésie de Goethe reflète à la fois l'expérience vécue et sa sublimation dans la littérature.
Le choix de poèmes présentés dans ce recueil tente de rendre compte de cette diversité, en proposant à côté de certains incontournables d'autres moins connus, plus personnels ou plus inattendus.
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"...
Et à côté du poisson il y a le tableau que Lars a peint, un homme à cheval, et puis quelque collines, et tout est peint en jaune et en marron, et un jour Lars lui a couru après et il lui a donné ce tableau, et elle ne lui a peut-être même pas dit merci, se dit Oline, et d'ailleurs elle a dû penser que ce n'était grand-chose, ce tableau, ce n'était que des gribouillages, a-t-elle dû penser, mais elle l'a quand même pris et elle l'a accroché là, au petit coin, et il est resté là pendant toutes ces années, se dit Oline, et petit à petit elle a fini par le trouver beau, et elle croit même qu'elle comprend ce que Lars a voulu exprimer avec ce tableau, oui elle le comprend, mais de là à le dire ! de là à dire ce qu'il a voulu exprimer ! ça elle n'y arrivera pas, et de toute façon elle aurait tort de vouloir le dire, car si elle pouvait le dire ça n'aurait servi à rien que Lars ait peint ce tableau, bien sûr, se dit Oline, mais le tableau il est beau, même si ce n'est que du gribouillage, le tableau est beau, parce que c'est Lars qui l'a peint, c'est un beau tableau, voilà ce qu'elle pense, et si quelqu'un d'autre que Lars l'avait peint, elle ne l'aurait sûrement pas trouvé beau, se dit Oline, mais maintenant elle le trouve si beau, ce tableau, qu'elle a presque les larmes aux yeux quand elle le regarde...
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La popularité de Heinrich Heine (1797-1856), ce « romantique défroqué » comme il se qualifiait lui-même, repose en grande partie sur ses poésies consacrées à l'amour qui, en raison de leur grande musicalité, ont inspiré d'innombrables compositeurs. Reprenant avec virtuosité tous les codes du romantisme, Heine opère toutefois une rupture par rapport à la morale étriquée de la Restauration et du Biedermeier qui domine dans les pays germaniques après le Congrès de Vienne. Exilé à Paris jusqu'à la fin de sa vie, adepte de la « réhabilitation de la chair » prônée par le saint-simonisme, Heine reprend et bouleverse les codes de la poésie amoureuse dont il élargit le vocabulaire jusqu'au trivial.
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Les espaces de la mort vivante : Kafka, de Chirico et les autres
Laszlo F. Foldenyi
- Circe
- 30 Août 2024
- 9782842425142
Dans ce nouveau livre, László Földényi recrée le rêve de la ville idéale à travers l'histoire et son destin inéluctable : la ruine, « qui marche comme un spectre à travers la perfection immaculée »,
la ruine, comme « un filigrane dans la structure des édifices destinés à l'éternité ».
Du totalitarisme à la peinture de la Renaissance ou aux peintures métaphysiques sur lesquelles de Chirico a travaillé pendant la Première Guerre mondiale, en passant par la perfection descriptive des espaces bureaucratiques de Kafka, où la mort, la vie et le sommeil s'amalgament.
László Földényi affiche une capacité de réflexion qui enrichit sans aucun doute celle des lecteurs et le confirme comme l'un des plus brillants essayistes et historiens des idées en Europe aujourd'hui.