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La peuplade
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RENARD, c'est ce peintre qui marche dans la neige. C'est la construction d'une oeuvre, le visage maquillé, une bataille contre la fuite de l'amour.
Un homme s'élance sur la route, l'oreille tendue, prend un bain de lumière, de blanc, peint les espaces à conquérir, puis se replie derrière les tableaux. Dans l'atelier d'hiver, au coeur d'un village imaginé, les paysages se révèlent et les souvenirs se cristallisent. « La peinture est vivante », la solitude, résineuse.
Entre récit et poésie, Simon Philippe Turcot propose une vive déambulation, une réflexion sensible sur la création et l'éloignement dans ce dialogue intérieur qui cherche à retentir jusqu'à l'être aimé. -
Souleye et sa famille arrivent du Sénégal et s'installent à Montréal. Ils veulent « devenir d'ici », ne pas se retourner. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et P'pa se retrouve dans le sous-sol de l'appartement, où il se met à creuser un trou. Ou est-ce un puits ? Son esprit semble en transit entre deux continents. Pour Souleye, les questions fusent et les réponses n'ont pas de formes connues. Simplement, il faut reboucher la folie de P'pa.
Souleye, que sa nouvelle amie Charlotte a rebaptisé Soleil, réfléchit beaucoup et connaît le langage des yeux. Il pose un regard subtil et ouvert sur l'être humain. Par le récit de ses espoirs et de ses peurs, il nous transporte à travers l'histoire de l'humanité, « une lente histoire de dissolution et de transformation ». -
Manue aime se faire croire que son existence, « digne d'un scénario hollywoodien », est catastrophique. Fabio, jeune Italien immigrant, ne se sent chez lui nulle part, car « lorsqu'on a choisi de quitter sa maison, elle nous devient à jamais interdite ». Leurs chemins se croisent alors que Manue recherche son poisson rouge mystérieusement disparu. Le récit de leur relation s'entremêle avec celui de Sergio, soldat de la Seconde Guerre mondiale, homme mort cent fois. Tous trois s'embarqueront dans une épopée improbable où les méduses détiennent la réponse aux questions existentielles, où les messages sont livrés par pigeon voyageur et où il est parfois nécessaire d'entrer par effraction dans sa propre demeure.
Ce roman choral embrasse l'idée que les êtres humains sont liés par des destins communs, donne faim et soif, creuse le passé et désigne l'avenir qu'il est encore permis d'espérer. -
Ariane, personnage caractéristique d'une génération à la dérive, décide de quitter le pays sur le premier vol disponible afin de se soustraire à son présent. Une fois arrivée dans la salle d'embarquement, elle est soudain paralysée. Voilà le point de départ d'un voyage fort inattendu. Sur fond résolument urbain, au hasard de rencontres, de réflexions et de photographies, ce qui l'a façonnée est décortiqué et remis en question.
Ce roman émouvant aborde les thèmes de la quête identitaire, du retour à l'essentiel, du voyage et du changement. Voyage léger est un véritable manifeste pour la vie. -
Ce roman philosophique d'une rare profondeur nous présente P., une femme solitaire dès sa naissance, dont le territoire était une île sans population humaine au milieu d'un océan poissonneux sous un ciel constamment modifié. Grâce à une écriture à la fois savante, sophistiquée et sensible, Suzanne Leblanc construit l'individualité d'un personnage fort. Le lecteur est amené à voyager dans les pièces de la maison livresque, à Vienne, d'un philosophe à l'oeuvre convaincante, à la vie admirable. La maison à penser de P. propose le projet d'une vie : être au monde dans le Grande Monde.
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Point d'équilibre, ce sont 11 nouvelles emboîtées les unes dans les autres, à la manière de poupées russes, qui mettent en valeur le fait que nos destins sont inextricablement liés et celui que le quotidien n'est qu'une lutte constante pour tenir l'équilibre. L'équilibre est un leurre, une utopie. Il faut être un véritable funambule pour arriver à vivre en société sans perdre pied. Le recueil traite de thèmes aussi variés que les relations familiales, la maladie, la mort, l'impuissance, l'inexplicable, le sexe, la passion, le désespoir, l'absurdité, la solitude, l'inconnu et l'exil. Les personnages sont tous, à différents niveaux, en perte de repères.
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Qu'est-ce que la reconnaissance dans une société qui n'a à la bouche que le mot respect ? Qu'est-ce que l'éducation lorsqu'on ne parle plus que de formation ? Comment associer écologie et ontologie ? Une personne se définit-elle par ce qu'elle est ou ce qu'elle désire être ? Qu'est-ce que l'amour sans imagination ? Dans ce recueil de réflexions, Mustapha Fahmi interroge notre présence à la vie et notre devoir d'humains. On y croise, en amis, Nietzsche, Heidegger, Spinoza, Aristote, Badiou, T. S. Eliot, Cervantès, Dostoïevski ou Mozart, et puis Shakespeare, lumineux, flamboyant, commenté par l'auteur avec amour et profondeur.
Si le monde est une scène, peut-on y choisir son rôle ? -
L'année 2012 a été marquante au Québec. Elle s'écoule dans ce roman à travers les Leduc : Philippe, Benoît, Jean et Marie, quatre frères et soeur. Le mouvement de l'Histoire est lent et chacun y inscrit sa trajectoire : de sa tour de bureaux, Philippe est témoin de la marche d'une nouvelle génération ; Benoît, un athée sur le chemin de Compostelle, se refait une santé amoureuse ; Jean, le vieil aigri qui n'en a plus pour longtemps à vivre, évoque ses défaites ; enfin, il y a la dernière tempête de Marie.
Inspiré par les écrivains français du dix-neuvième siècle, Alexandre Mc Cabe tire le portrait d'une société neuve où l'ambition et l'amour, la désillusion et l'espoir se disputent l'avant-scène. Grâce aux destins croisés de ses personnages, il développe une sociologie du devenir québécois. -
Bureau universel des copyrights
Bertrand Laverdure
- La peuplade
- romans
- 15 Décembre 2011
- 9782923530390
Ce roman déluré, s'échafaudant à l'intérieur de ses propres coulisses, met en scène un personnage qui se démembre, qui se démantibule à mesure qu'il tombe dans « le trou du vivant ». Ce livre, c'est le trou, c'est la vie. C'est la seule certitude. Se posséder est impossible : tout semble avoir été programmé, dessiné, décidé d'avance, écrit par un autre que soi. Objets réalistes ou invraisemblables, références littéraires, artistiques et cinématographiques, inondations, débâcles, sauvetages, rafistolages, portes, corridors et salles, « du décor, du décor, du décor et encore du décor ». Tout converge pour déboucher sur le Bureau universel des copyrights, là où l'on apprend que « chaque mot, chaque matière, chaque objet, chaque lettre, chaque parcelle de vie, chaque idée, chaque personnage a son copyright »._x000D_
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Avec ce quatrième roman, Bertrand Laverdure crée l'étonnement. _x000D_ -
Brasser le varech saisit la vulnérabilité et l'étendue des territoires nord-côtiers, refait le chemin des années longues, remuées par le ressac du chagrin et du deuil. Contemplatif et personnel, il se présente comme un nid de nature et de références botaniques. Le code, c'est la flore laurentienne. La clé pour ouvrir la voûte, pour construire son quai, pour réapprendre à parler la langue paternelle.
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En juillet 2016, Marisol Drouin abandonne le roman sur lequel elle travaillait depuis cinq ans. Elle se met alors à écrire autrement, spontanément, sans plan ni relecture, à écrire comme un train fonce, terrifiée à l'idée d'échapper l'urgence. Pendant six mois, alors qu'elle se tient debout à la fenêtre de l'Atelier, le désir remonte et la colère déborde en une série de courts textes à la frontière du récit et de l'essai intime. On y découvre les lieux de résistance d'une femme non conformiste en prise avec le langage de l'homme et, aussi, les événements qui l'ont exclue du monde. Récit d'une insurrection, Je ne sais pas penser ma mort est la somme de ces méditations, retraçant l'origine du rapport rageur de l'écrivaine à l'écriture.
L'écriture comme mal à apaiser, l'écriture comme combat contre le temps, l'écriture comme grand amour : une réflexion honnête sur la création littéraire. -
La Scouine, c'est une vie noyée de silence, la solitude, l'incommunicabilité ; c'est un désir enfoui, réprimé, un désir qui, malgré tout, cherche à s'exprimer. C'est le vertige qui nous saisit devant la troublante étrangeté de notre propre intériorité.
La Scouine, c'est un roman centenaire d'Albert Laberge revisité par un auteur qui n'a pas craint d'en explorer les zones d'ombre et les tensions implicites, une oeuvre de chair et de sang, à la fois cruelle et sensuelle, un chant obsédant d'une féroce beauté. -
Béante donne des yeux dans la nuit. Minuit est l'heure du recueil et la lune est pleine. Empreint d'une désinvolture certaine - « invente la fin comme tu veux » -, ce texte poétique nous plonge au coeur de la mémoire des hommes et de la concrétude des jours. Au contact des marées et des étoiles, des mirages et des ancêtres, l'être humain - ilnu -, ici représenté, voyage du dehors vers le dedans. Entre les moments d'égarement et les moments de lucidité, on veut résoudre les peut-être, apprivoiser les déchéances, trouver une lumière._x000D_
Béante superpose les temps. Jusqu'à la fin de la nuit. -
Dorothée, réalisatrice mandatée par la société de développement Plumules Nord, filme Rose Brouillard, une vieille femme à la mémoire défaillante, afin qu'elle témoigne de son enfance passée sur une île du fleuve. Du haut de la grande falaise, sur l'Île du Veilleur, on aperçoit Sainte-Marée de l'Incantation, des villageois aux manches retroussées, des pêcheurs sur les quais, des personnages jardinant sous la feuillée, des touristes, d'autres îles aussi, jusqu'à Montréal, jusqu'à Cuba par temps clair.
Archipel de séquences, de répliques et d'histoires, Rose Brouillard, le film accompagne la mémoire jusqu'à son lieu d'origine pour démêler les souvenirs, quitte à en inventer des bouts pour raccorder tous les autres. Car, au fond, qui s'inquiète de la vérité ? Ce qui importe ici, ce sont les histoires qu'on se raconte. -
Voir Cuba avant que ça change ;
Voir Cuba avant l'après.
Sur l'île des Caraïbes, le présent semble pencher vers l'avenir. Entre le réchauffement des relations avec les États-Unis et la fin annoncée du règne des Castro, le pays est « en transition ».
En février 2016, une maison d'édition étatique lance une nouvelle traduction de 1984 de George Orwell. Curieux de découvrir qui a autorisé la publication, Frédérick Lavoie enquête. Une année s'écoule au cours de laquelle il effectue trois séjours à Cuba, cherchant non pas à prédire l'avenir de l'île, mais à encapsuler son présent pour un usage futur. Orwell, par le fait même, devient le compagnon de voyage idéal pour guider l'écrivain à travers les méandres du régime.
Dans ce récit édifiant, Lavoie témoigne de ce flottement entre deux ères, parcourant le territoire et recueillant les aveux discrets de ses habitants. -
À coups d'allers simples, le journaliste québécois Frédérick Lavoie parcourt le monde et le questionne. Le reporter - voyageur curieux et insatiable - nous emmène sur les routes de la « Post-Soviétie », ensemble géopolitique balloté entre Europe et Asie, uni par un passé commun et un avenir incertain. Entre les espoirs révolutionnaires de jeunes Biélorusses dans une prison de Minsk, le discours haineux de néo-nazis à Vladivostok, les malheurs d'une pauvre babouchka ouzbèke dans la dictature turkmène et les rêves de grandeur d'une chef de village tchétchène, il nous livre quelques moments de la vie des ex-Soviétiques qu'il a côtoyés lors de ses reportages aux quatre coins de l'empire déchu. Allers simples dévoile des réalités d'habitude inaccessibles.
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Fin 2010. De l'automne tardif au début de l'hiver, Daniel Canty devient chercheur de vent. À bord de la Blue Rider, un vénérable camion d'un bleu de minuit coiffé d'une girouette, il s'abandonne à une dérive entièrement dictée par la fluidité des courants aériens. L'aventure l'emporte des plaines herbeuses du Midwest à Chicago la venteuse, il s'engouffre dans le wind tunnel des Grands Lacs, découvre les cités d'industrie perdue de la rust belt, bifurque par les pastoraux territoires amish vers les forêts de Pennsylvanie, terres d'or noir et de guerre civile.
Entre travelogue et fabulation, Les États-Unis du vent est un livre aux pieds ailés, où transparaît la carte d'une Amérique invisible, nappée par la lumière des révélations. -
Attentive à ce qui est vivant, Chantal Neveu contemple librement les éléments natifs : montagnes, arbres, vent, diamants, quarks, gaz et terres, nuages, ciel et neige. L'eau de l'eau de l'eau. Elle convoque ce que nous sommes ensemble - mots et corps adjacents. Ce texte rayonne de tout son éclat, fait voir le monde intime et social au fil des révolutions et des printemps.
Est-ce une idylle ?
Forme brève renversée, La vie radieuse appelle à la mobilisation des coeurs, inclut le hors-champ, invite à créer des concordances et, émancipée, vote ses propres lois en faveur d'une même humanité. C'est un état d'esprit : oublier un tant soit peu l'individu pour plus de mutualité, pour enfin être _ simplement _ totalement _ être. -
Contraints de quitter leur île submergée par les eaux, des centaines de réfugiés se retrouvent sur un bateau de marchandises qui les conduira de l'autre côté de l'océan, jusqu'au quai 31. Échine et sa mère font partie du lot. Pris en charge par les autorités, ils sont entassés dans un quartier près du port. Commence alors, pour Échine, une vie sans repères dans un climat de fin du monde.
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Une femme repense l'enfant qu'elle a été, se revoit pousser dans l'ombre, quitter ce monde évanoui. Elle fouille les mots, cherche un horizon, ne serait-ce qu'un visage, qu'une bouche à embrasser. La matière, visible ou invisible, se tient debout puis disparaît.
Je ne suis pas celle que vous croyez porte sur la difficulté d'être, les deuils nécessaires et l'enfance perdue. Pour exister, il faut plus qu'un nom, plus qu'un souffle. Pour vivre, il faut entrer dans le temps, grandir, vieillir, apprendre à tracer l'avenir avec une langue de sable. Voir à composer avec la mort, le silence, les blancs, les fantômes, avec la mémoire comme un cri étouffé, un surgissement. -
Dans la lignée de Cette maison n'est pas la mienne (prix Émile-Nelligan 2009), Mon dinosaure s'ouvre sur plusieurs voix, plusieurs temps et plusieurs modes d'énonciation, où cette fois le père devient le « lieu » d'une véritable fouille, d'une collecte de récits enchâssés, d'une excavation où le passé d'un homme est investi de souvenirs réels autant que de vies imaginaires.Passant du poème lyrique à la prose, de la correspondance au poème narratif, Mon dinosaure est un livre juxtaposant plusieurs programmes de lecture. Ici, des voix et des temps se confondent - celle d'un père tantôt disparu, tantôt reprenant parole, tantôt scripteur -, puis celle d'un fils qui met en scène, en récits et en poèmes plus d'une centaine de souvenirs, de racontars, rappelant que l'histoire d'un homme ne se raconte qu'en parcelles. Métaphore filée de toutes les disparitions, la figure du dinosaure renvoie dès lors au père lointain, que François Turcot ré-assemble méticuleusement.
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Le fait d'exister est une chose imparfaite : voilà un énoncé riche, presque magique. Est-ce à dire que l'imperfection contient de la magie ? « Si on le veut, si on la choisit. » Les vingt fictions de Ciel mon mari enseignent ainsi que la réalité acquiert sa consistance par le biais d'un jeu de superpositions. Un simple changement de perspective révèle souvent d'autres facettes de nos expériences. Changeants, sûrs d'eux ou creusant la question, les personnages de ce livre - Simone, Loan, Jean-Pierre Ferland, Marie et les autres - pratiquent l'art de l'illusion et scrutent le voile subtil qui pend devant le réel, peint un décor, se soulève parfois.
On se souviendra des multiples trompe-l'oeil qui constituent Ciel mon mari comme « on se souvient de la magie quand on ne croyait pas la trouver sur son chemin ». -
L'auteure Sophie Bouchard nous invite dans un véritable huis clos sur un phare en pleine mer à veiller les naufrages en compagnie de Cyril, Clovis et Frida, trois personnages attachants en quête de l'amour et de la terre où le vivre. En parallèle, ce roman nous fait voyager au Sénégal à la rencontre du premier amour de Cyril, Rosée, qui sera à la source du plus grand envoi de bouteilles à la mer que l'océan aura connu.
Sur l'eau comme ailleurs, les avancées technologiques bouleversent notre façon de penser le monde. La navigation s'est transformée. Alors que Cyril, le dernier gardien de phare de la région, guide toujours les navires, le jeune Clovis commence à préparer l'automatisation du pillier. Mais au large la tempête se prépare.
Les bouteilles pour la soif ; Les bouteilles pour l'oubli ; Les bouteilles dans l'attente d'un signe de vie. -
Ce qui est là derrière, ce sont les mots du départ. L'amoureux est parti, et il laisse derrière lui une femme qui se remémore ses blessures, les replace dans leur contexte, à chaque regard posé sur un objet. L'appartement, les livres, le piano, le fauteuil violet, la vaisselle, les roches, les signets nous accompagnent dans cette longue traversée. Les portes s'ouvrent et se referment, alors que la femme tricote et se demande si elle n'a pas tout inventé. L'espace résiste, envahi par l'absence. La poussière retombe, s'accumule, mais un rien ravive les souvenirs. Par chance, il y a d'autres présences, les portraits, Marie-H. et son bébé. Par chance, il y a d'autres histoires possibles.
Un texte essentiel pour apprendre à partir et à dépoussiérer les coeurs.