Filtrer
Éditeurs
Langues
Accessibilité
Prix
Fayard/Pauvert
-
Eugénie Guillou, religieuse et putain
Daniel Grojnowski
- Fayard/Pauvert
- Fonds Pauvert
- 27 Mars 2013
- 9782720216138
Au cours de recherches aux Archives de la police de Paris, Daniel Grojnowski a trouvé le dossier d'une femme hors du commun : Eugénie Guillou, qui, après être entrée dans les ordres, est devenue prostituée puis maquerelle. Instruite, la « dame » prend volontiers la plume : d'abord pour plaider sa cause et se raconter, ensuite pour concevoir des stratagèmes érotiques dont elle compte tirer profit, enfin au titre de femme d'« affaires » pour monter ses petites entreprises. Née en 1861, Eugénie Guillou entre à dix-neuf ans comme novice chez les soeurs de Sion. Mais, le moment venu, soeur Marie-Zénaïde se voit interdire de prononcer ses voeux : elle quitte la congrégation, engage des poursuites et demande des dédommagements. Dès 1901, elle publie des petites annonces, sollicitant de se faire fouetter ou de pratiquer la fessée. Pour ses mises en scène, elle revêt l'habit de religieuse. Celle qui multiplie les pseudonymes ne fait pas le trottoir ni ne travaille en maison close. Elle reçoit à domicile, avant de fonder sa propre maison de rendez-vous. À partir de 1903, proxénète, elle déguise des jeunes femmes en mineures pour les corriger tandis que des messieurs espionnent derrière un rideau... Durant toutes ces années, la police des moeurs la surveille et multiplie enquêtes et rapports. En 1913, on perd sa trace.
-
Louise est écrivain. À cinquante ans, des difficultés financières l'ont contrainte à vendre " l'Athanor ", sa maison en baie de Somme. Depuis, cette femme forte et volontaire se sent égarée, dépossédée: plus qu'un bien, c'est une part d'elle même qu'elle a perdue. Peut-être son âme. La nouvelle propriétaire, Jenny, ne trouve plus ni le sommeil ni l'inspiration depuis qu'elle occupe les lieux, car de curieux phénomènes hantent ses nuits. Elle sombre peu à peu dans l'alcool et la dépression, tandis que Louise, qui rêve sans cesse d'une maison dont elle ne peut se détacher, se réfugie auprès de Jeanne, son ancienne voisine. Celle-ci dépérit depuis la mort de Sally, sa muse et compagne. Toutes deux partent pour l'île Maurice consulter Mamma Rose, une voyante.
Dans une langue efficace, Laure Charpentier nous offre l'histoire de femmes d'aujourd'hui, fortes quand elles imposent, faibles quand elles composent. Laure Charpentier est l'auteur d'une quinzaine de romans, dont Gigola (Éditions Jean-Jacques Pauvert, 1972), L'Amour en plus (Stock, 1976), Toute honte bue (Denoêl, 1981), et Père, impair et passe (Denoêl, 1998).Illustration de couverture: Tamara de Lempicka, Le Turban vert, huile sur toile, vers 1930, (détail).
Photographie de l'auteur: UIf Andersen
Concept graphique: Les Inventeurs du Réel-06/99 -
Les carnets d'Alexandra (1907-1908)
Dominique Simon
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 10 Mars 2010
- 9782720216077
J'étais démasquée. Alors, comme si c'était une chose entendue entre nous, je demandai :
« Quand avez-vous compris que j'avais du goût pour mon genre ?
A votre façon de détailler les clientes. Vous regardiez leurs fesses comme le font les hommes... Et, croyez-moi, je m'y connais. » -
"L'Histoire de l'oeil" sans doute le premier livre de Georges Bataille, a été publié en 1928 sous le nom de Lord Auch. Le "Plan d'une suite de l'histoire de l'oeil" a paru pour la première fois dans l'édition de 1967.
-
L'Enfant du peuple ancien
Anouar Benmalek
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 23 Août 2000
- 9782720216183
Queensland, nord-est de l'Australie, décembre 1918. Une odeur de printemps salé.. Kader, bouleversé regarde le corps défait de sa femme Lislei, mourante. D'étranges dieux ont présidé à leur rencontre. En 1870, Lislei, l'Alsacienne, est emportée dans la tourmente sanglante de la Commune tandis que Kader, l'Algérien, est fait prisonnier au cours de la révolte des tribus sahariennes contre les colons français. Tous deux sont déportés en Nouvelle-Calédonie et réussissent à s'évader sur le même rafiot se dirigeant vers l'Australie. A son bord, ligoté, gémit un drôle de petit garçon : Tridarir. Dernier représentant des aborigènes de Tasmanie décimés par les colons australiens, l'orphelin courageux tente de retrouver les mythiques Sentiers des Rêves de son peuple
Roman d'aventures et d'amour à couper le souffle, L'Enfant du peuple ancien entraîne le lecteur aux confins d'une humanité très lointaine, nourrie de rêves magiques et fondateurs ... Ce voyage initiatique, conjugué à une traversée délicieusement romanesque de l'Histoire, confirme l'humanisme désarmant d'Anouar Benmalek.
Anouar Benmalek est né à Casablanca en 1956. Il a été l'un des fondateurs, après les émeutes d'octobre 1988, du Comité algérien contre la torture. En 1998, il a obtenu le Prix Rachid Mimouni pour son roman Les Amants désunis (Calmann-Lévy, 1997). Il est considéré comme l'un des écrivains essentiels de l'Algérie d'aujourd'hui. -
Les onze récits de ce recueil ont été rassemblés par Boris Vian lui-même; leurs nombreuses rééditions ont apporté la preuve de l'importance de cet ouvrage dans son oeuvre.
Onze récits où se conjuguent l'émotion, la verve, la fantaisie, la tendresse et la saine insolence de Vian. -
Paru pour la première fois en 1948, Et on tuera tous les affreux est le troisième ouvrage de Boris Vian écrit sous le pseudonyme de Vernon Sullivan.Sexe, sang, anticipation scientifique, suspense, espionnage et froide rigolade y sont superbement dosés.
-
Anthologie du vin et de l'ivresse en Islam
Malek Chebel
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 29 Octobre 2008
- 9782720216015
De la Perse aux contreforts de l'Atlas, les « terres d'Islam » ont toujours produit du vin. Il semble qu'il ait longtemps fait bon boire dans ces régions. Puis vint l'interdit prophétique : « Dieu a maudit le vin, celui qui le boit, celui qui le sert, celui qui le vend, celui qui le presse, celui qui le transporte et celui qui jouit de l'argent qui en est tiré. » Adieu douce ivresse... Et pourtant ! Le Coran décrit comme suit le paradis : « Il y aura des fleuves dont l'eau est incorruptible, des fleuves de lait au goût inaltérable, des fleuves de vin, délices pour ceux qui en boivent, des fleuves de miel purifié. » Et de nombreux mystiques musulmans ont fait d'une ébriété mesurée et employée à bon escient un véritable instrument de leur foi.
Malek Chebel, amateur éclairé d'un Islam ouvert et tolérant, ne pouvait manquer de s'intéresser à ce paradoxe. Sa connaissance sans faille de la tradition littéraire musulmane, de sa poésie et de ses contes, lui permet de nous livrer un succulent florilège de textes consacrés au vin, accompagnés de commentaires et d'indications historiques qui permettront à chacun d'en mesurer la portée et le sens.
Un livre à déguster, en somme, sans modération. -
28 août
Le sentier longeait la falaise. Il était bordé de calamines en fleur et de brouillouses un peu passées dont les pétales noircis jonchaient le sol. Des insectes pointus avaient creusé le sol de mille petits trous ; sous les pieds, c'était comme de l'éponge morte de froid.
Jacquemort avançait sans se presser et regardait les calamines dont le coeur rouge sombre battait au soleil. A chaque pulsation, un nuage de pollen s'élevait, puis retombait sur les feuilles agitées d'un lent tremblement. Distraites, des abeilles vaquaient. -
L'herbe rouge ; des lurettes fourrées
Boris Vian
- Fayard/Pauvert
- Fonds Pauvert
- 11 Mars 1981
- 9782720216312
Chez le même éditeur
POEMES
Je voudrais pas crever
ROMANS
L'Arrache-Coeur
L'Ecume des Jours
THEATRE
Les Bâtisseurs d'Empire, Le Goûter des Généraux
L'Equarrissage pour tous
Le Dernier des Métiers
Aux Editions de la Jeune Parque
Chroniques de Jazz
Trouble dans les Andains
En avant la zizique -
LORSQUE Edouard retomba mort, un vide se fit en elle, un long frisson la parcourut, qui l'éleva comme un ange.
-
Le Procès de Gilles de Rais
Georges Bataille
- Fayard/Pauvert
- Fonds Pauvert
- 3 Janvier 1977
- 9782720216244
Georges Bataille n'a pas songé à blanchir Gilles de Rais. Il l'aimait noir, abominable, fastueux et sot. Monstrueux? Oui, mais en cela, justement, proche.
Pierre Descargues, La Tribune de Lausanne
Le monstre véritable, c'est donc ce temps même: un monde, une société, une classe. Cet élargissement du procès et de l'acte d'accusation, les analyses socio-psychologiques qu'il comporte, forment la partie la plus neuve de l'étude, et celle qui provoquera le plus de remous.
Yves Florenne, Le Monde
(...) L'intérêt, la fascination, le trouble que cette grande figure noire, la plus noire peut-être de l'Occident, suscite aujourd'hui même...
Alain Jouffroy, L'Express
Mystifié plus que mystique et chrétien comme un soudard qui veut partir pour Jérusalem après avoir massacré gaiement, tel apparaît Gilles de Rais d'après les documents du temps.
José Cabanis, Le Figaro -
Conte de fées à l'usage des moyennes personnes
Boris Vian
- Fayard/Pauvert
- Fonds Pauvert
- 7 Mai 1997
- 9782720216442
Conte de fées à l'usage des moyennes personnes, écrit en 1941, échappe simplement à la définition. C'est déjà du Boris Vian, bien avant L'Ecume des Jours, L'Arrache-Coeur ou L'Herbe Rouge. "Il était une fois un prince beau comme le jour. Il vivait entre son chien et son cheval, à l'orée d'un bois, dans un château aux murs gris et au toit mauve...".
-
En 1948, Boris Vian est choisi par une radio de New York pour présenter aux auditeurs " amerlauds " le jazz tel qu'il se crée à Paris depuis les années trente. Pendant près de deux ans, il prend plaisir à enchaîner les disques des jazzmen français ou des groupes franco-américains enregistrés en France. Il le fait dans un anglais bien à lui, avec son élan habituel _ variations comiques et stylistiques, jeux de mots bilingues, fantaisie et humour _, mais aussi avec le sérieux du connaisseur pédagogue.Voici donc en édition bilingue un (ultime?) complément indispensable aux quelque 1 200 pages de chroniques de jazz déjà publiées du vice-président du Hot Club de Paris. Il se révèle toujours, même dans des textes d'une forme convenue, un instructeur aimable et un écrivain brillamment original que chaque titre de jazz peut faire glisser vers les régions fécondes de l'imaginaire.Gilbert Pestureau
-
Boris Vian n'aura jamais fini de nous étonner, (ce qui est une raison supplémentaire de ne jamais désespérer). Et de même que ses romans sont d'une actualité de plus en plus troublante, de même ses chroniques - où le jazz est souvant prétexte aux luttes passionnées d'un homme libre - par leur vivacité, leur ironie et leur amour, ont une jeunesse miraculeusement préservée. Réunies en volume, elles ont même un "punch" supplémentaire : c'est qu'on ne lutte jamais assez contre la bêtise, l'ignorance, la méchanceté, et que le bon Vian est un pourfendeur infatigable, un polémiste irrésistible, un attaquant sagace et généreux. Ceux qui connaissent ces chroniques ne manqueront pas d'être attendris, mais toujours étonnés ; quant aux autres, ils trouveront là un vin généreux d'une force inaltérée. Et quel plaisir rare que celui de la découverte !
-
Yann Andréa a frappé à la porte de Marguerite Duras l'été 1980 à Trouville, après lui avoir adressé d'innombrables lettres pendant cinq ans. Ils ne se sont plus quittés. Seize ans de vie partagée entre un « monstre » de la littérature et un amant, le dernier, son préféré. Entre eux, Cet amour-là, que Yann chercha dans ce livre à garder vivant au-delà de la mort. Yann Andréa (1952 - 2014) est l'auteur de plusieurs livres parmi lesquels M. D. (Minuit, 1983) et Ainsi (Pauvert, 2003). Lors de sa première publication en 1999, Cet amour-là a connu un immense succès.
-
Un homme continue de vivre, d'être là, devant une table, à regarder dehors les modifications de la lumière sur la Seine.Il continue d'écrire, d'aimer.Parce qu'il le faut.Sa voix se mêle à une autre.C'est pour elle qu'il continue. D'écrire, d'aimer.Alors il obéit toujours à cette seule pensée de l'unique amour.De personne. De Dieu.De tout un chacun.
Les deux voix s'échangent dans la relance du désir.
Au croisement des regards un sourire apparaît. Comme la fleur de l'amandier au printemps.
L'amour se fera.
Ainsi.
" Le sourire de la première fois, et alors ça recommence.
Quoi, la vie,
les larmes en moins,
la mort repoussée,
la souffrance en retrait.
Quoi encore de la vie.
La joie. " -
Elles se rendent pas compte paraît pour la première fois en 1950 sous le nom de Vernon Sullivan, traduit par Boris Vian. " D'abord, ça devrait être interdit, les bals costumés. Ça assomme tout le monde et au vingtième siècle, on n'est tout de même plus d'âge à s'habiller en bandit sicilien ou en grand air de la Tosca juste pour avoir le droit d'entrer chez des gens dont on fréquente la fille... ".
-
Lettres de la vie littéraire (1965-1967)
Albertine Sarrazin
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 26 Septembre 2001
- 9782720216145
Ce volume se présente comme un parfait pendant à la biographie d'Albertine Sarrazin par Jacques Layani aux éditions de l'Archipel (21 septembre), qui fait plus d'une fois référence à ce corpus, donné ici à lire en son entier.
-
Chroniques de l'Algérie amère ; Algérie, 1985-2002
Anouar Benmalek
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 8 Janvier 2003
- 9782720216169
Quand est-ce que tout cela s'est réellement passé ? Je veux dire : quand est-ce que, dans mon pays, une partie de mes concitoyens a estimé que le meurtre d'autres concitoyens était devenu « normal », sinon « moral » ? Quand est-ce que mon pays, l'Algérie, de solidaire qu'il était, de rétif à l'humiliation parce que si longtemps humilié, de joyeux avec son humour grinçant n'épargnant personne et surtout pas les puissants, comment ce pays que je croyais connaître est-il devenu le lieu où de tels massacres ont pu être commis sans provoquer un seul soulèvement de citoyens déferlant dans les rues et clamant : « Assez, nous ne voulons plus de cette horreur qui supplicie nos bébés, nos femmes, nos vieillards, nos chanteurs, nos penseurs. Nous ne voulons plus de l'assassinat érigé en offrande à Dieu. Nous ne voulons plus de l'ignominie et de la flétrissure, qui nous défigurent en tant qu'individus et en tant que nation » ?A. B.Anouar Benmalek est né en 1956. Il a été l'un des fondateurs, après les émeutes d'octobre 1988, du Comité algérien contre la torture. Il a déjà publié Les Amants désunis (Calmann Levy, 1997), prix Rachid Mimouni, L'Enfant du peuple ancien (Pauvert, 2000) prix RFO et prix RTBF, et L'Amour Loup (réédité chez Pauvert en 2000).
-
Il n'y a pas beaucoup d'étoiles ce soir
Sylvie Testud
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 27 Août 2003
- 9782720216121
Enervée. Affamée. Exténuée. Terrorisée. En retard. Frigorifiée.
Les journées, pour Sylvie Testud, sont une succession de moments intenses.
Elle nous emmène à une interview au Plaza, sur un tournage en japonais, acheter du plâtre au BHV, faire l'amour devant vingt personnes pendant huit heures, essayer des robes chez Chanel pour les Césars, tout en refusant d'embrasser un serpent ou de sauter par la fenêtre... Le quotidien d'une actrice, en somme. Sauf que Sylvie Testud fait montre d'un regard ultra-lucide. Comment entre-t-on dans un rôle ? Comment apprend-on à l'aimer, comment le quitte-t-on, comment dire non, comment dire oui ? Où est la limite entre la vie qu'on vit et la vie qu'on joue ? Et si notre existence était un interminable casting ?
Décalée, d'une voix qui ne ressemble à aucune autre, drôle et sans concession, Sylvie Testud éteint les feux trompeurs de la rampe, et l'on découvre qu'Il n'y a pas beaucoup d'étoiles ce soir.
Sylvie Testud est comédienne. Révélée dans Karnaval, elle a obtenu en 2001 le César du meilleur espoir féminin pour Les Blessures assassines. Ses derniers films : Stupeur et tremblements d'après le roman d'Amélie Nothomb, Filles uniques et Vivre me tue. -
Les bagatelles de la porte ; précis des préliminaires amoureux
Agnès Pierron
- Fayard/Pauvert
- Fonds Pauvert
- 9 Avril 2014
- 9782720216220
On peut compter sur les doigts d'une main les dictionnaires qui répertorient les expressions du sexe, mais ils ne font guère de place aux préliminaires et à leur vocabulaire, qui ne sont pourtant ni à dénigrer ni à négliger. Trop souvent escamotés dans la vie comme dans la littérature, ces prémices ont pourtant été propices aux inventions verbales les plus échevelées, dans les siècles passés comme aujourd'hui encore. L'une des images les plus belles et les plus poétiques étant les « bagatelles de la porte », qui signifie rester sur le seuil, ne pas pénétrer... Ce dictionnaire est une grande première. Il est le fruit d'un travail d'enquête considérable. Avant lui, il n'existait aucun ouvrage de référence. Agnès Pierron répare cette injustice en plus d'un millier de mots et expressions, agrémentés de citations littéraires et de commentaires.Docteur ès Lettres, Agnès Pierron est un auteur de renommée internationale pour ses dictionnaires de spécialités, dont le Dictionnaire des mots du sexe (Balland, 2010) et Le Bouquin des dictons (Robert Laffont, 2013). Spécialiste du théâtre d'épouvante (le Grand-Guignol), elle a reçu le Prix de la Critique pour son Dictionnaire de la langue du théâtre (Le Robert, 2003). Collectionneuse, conférencière, elle se définit comme chercheur lexicographe indépendant.
-
"Je n'ai rien contre les voleurs, pas même les voleurs de gosses. J'admets très bien que l'adoption puisse faire le bonheur des petits et des grands, j'admets qu'on birfurque dans l'élevage lorsque le chemin de la maternité vous est barré, au risque que l'enfant volé ou acheté ou choisi gracieusement dans les parcs de l'A.P. ne s'avise rapidement de l'évidence de la triche, pour peu qu'il ait (comme c'était et c'est toujours mon cas) le caractère tocard et l'esprit tordu ; j'admets même que les parents remettent le gosse où ils l'ont pris lorsque le rôle de nounou a cessé de les arranger : vive l'adoption, vive a révocation, vive l'enfance, donc. L'expérérience la plus ratée et la plus navrante que je connaisse dans le genre - la mienne - ne m'autorise pas à en condamner les éléments : j'étais une enfant remarquable et ils étaient d'admirables parents ; seulement, qui maldonne perd sa donne. A ces souvenirs-là, je n'aime pas beaucoup penser ; j'en parle du bout des lèvres avec agacement ou ennui : le jour où je me suis avisée du monde réel et sans rêve qui m'entourait, mon enfance est devenue un paquet de lambeaux tristes.
Oh et puis parlons-en quand même". -
L'histoire
Maren Sell, Yann Andréa
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 6 Janvier 2016
- 9782720216459
Elle l'a retenu dans sa chute par les mots. Ceux qu'elle lui arrachait. Ceux qu'elle lui écrivait. Après la mort de Marguerite Duras, dont il avait été le dernier amant, il trouva la force de lui dédier deux livres, magnifiques. Mais ensuite ?Plutôt mourir, disait-il. Elle ne s'y résolvait pas. Il fallait écrire encore. Remplissait-elle simplement sa fonction d'éditrice ? Avec l'écriture est lentement revenue la vie. Avec le souffle des phrases s'est peu à peu rallumé le désir. Et même l'amour. « Disponible au talent », ainsi qu'elle tient à être et à définir son métier, elle voulait lui prouver que les mots fécondent les mots comme l'amour engendre l'amour.
Maren Sell est éditrice et auteur de plusieurs romans, dont Mourir d'absence et Le dernier amant. Elle a été élue Femme d'Europe en 1995 pour ses engagements culturels. Yann Andréa est l'auteur de M.D., Cet amour-là et Ainsi.