Utopia
-
Notre histoire avec la biodiversité a commencé avec le début de l'humanité, nos impacts aussi. Et si notre avenir était déterminé par cette multitude de décisions successives pour détruire, exploiter, protéger, restaurer, les écosystèmes ? A travers une narration atypique, une histoire en puzzle, qui permet la lecture à plusieurs niveaux, le lecteur suit Sécotine Fluet de sa naissance à 2050 au travers de 12 nouvelles, explorant les relations entre l'humanité et la biodiversité. Des sauts dans le temps, à rebours et dans le futur retracent ces trajectoires utopiques ou dystopiques. Il y découvrira comment la quasi disparition d'une plante médicinale aux vertus anti dépresseur a permis un sursaut de sagesse pour apprendre à exploiter sans détruire, comment les perceptions autour de la chauve-souris, cet extraordinaire mammifère volant ont évolué au cours des siècles et sont emblématiques des changements d'imaginaires sur le vivant, ou encore comment des pollutions anciennes pouvaient faire des dégâts, sur la biodiversité, dont les humains, des centaines d'années plus tard. Ce livre est la première oeuvre collective portée par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), Biodiversité : no(s) futur(s) nous invite à retracer l'incroyable trajectoire des vivants et à enrichir nos imaginaires sur la Nature ainsi que sur notre manière d'habiter le monde. : vivre de la biodiversité, vivre avec la biodiversité, vivre au sein de la biodiversité et vivre en tant que biodiversité. Ces récits sont basés sur des constats scientifiques authentiques, précieux, se mêlant à la fiction pour les ancrer dans le réel. Ils mettent en valeur des preuves peu connues de l'impact de l'humanité sur la biosphère, les conséquences pour l'habitabilité de la planète et la mise en danger de nos sociétés humaines. Écrits par des scientifiques auteur.es travaillant dans le domaine de la recherche sur la biodiversité, ces nouvelles nous appellent à changer nos visions du monde, à comprendre les relations de causes à effets, parfois lointains, entre ce que d'aucun nomme le développement humain, ou le progrès, et la destruction du tissus vivant de la planète. Ces récits font réfléchir, témoignent de l'ampleur de la tâche, sa complexité. Ils sont autant d'alertes pour une prise de conscience collective et massive, pour un changement transformateur de nos habitudes de vie, pour renouer des liens avec le reste des vivants, pour cesser de détruire notre maison commune.
-
Manifeste pour une santé commune : Trois santés en interdépendance : naturelle, sociale, humaine
Fabrice Riem
- Utopia
- Ruptures
- 8 Juin 2023
- 9782494498006
Le monde politique et des institutions souvent obsolètes n'ont pas pris la mesure des changements nécessaires à la protection du vivant dans toute sa diversité. Ils n'ont pas tenu compte des (r)évolutions de la connaissance scientifique et s'efforcent de maintenir un système socio-économique dépassé.
Comment bifurquer vers une trajectoire viable?
Ce livre d'une radicalité douce propose de placer la santé commune au fondement de toute politique, en tant que méthode à la fois universalisable et adaptée à chaque territoire, conçue comme la conjonction de trois santés indivisibles et interdépendantes.
- la santé des milieux naturels sur le temps long, - la santé sociale par la garantie d'un accès équitable aux ressources, socle des droits fondamentaux, - la santé humaine comme état de complet bien-être physique, mental et social.
La santé des milieux naturels façonne la santé sociale, qui elle-même façonne la santé humaine.
Ce Manifeste fait donc de la santé commune à la fois un objectif et une méthode de justice et de robustesse. Il développe un outil opérationnel permettant de veiller à ce que tout projet (économique, social, politique) protège effectivement les trois santés, mesure son impact sur les ressources naturelles primaires (eau, sol, biomasse) et teste sa robustesse face à des facteurs de crises. Faire société par la santé commune est une démarche qui met en cohérence tous les enjeux socio-écologiques pour transformer en profondeur nos territoires et nos modes de vie.
C'est notre rapport à la nature qu'il faut transformer, parce qu'elle est le milieu dont nous faisons partie et qu'elle constitue notre environnement. Une nature fragile et menacée rend l'humanité toujours plus vulnérable.
Il devient inévitable de remettre en question un système de marché qui suppose un accès à des ressources non limitées et la satisfaction de désirs non limitables. La santé commune crée les conditions politiques d'une économie mise au service d'un double impératif : la garantie des besoins vitaux de toutes les personnes et le respect des ressources de la nature. -
Peut-on à la fois nourrir les humains en améliorant leur santé, lutter contre le changement climatique, améliorer le revenu et la fonction des agriculteurs et pêcheurs, restaurer les écosystèmes, fournir de nouvelles productions et de nouveaux services, intégrer le bien-être animal, garantir la qualité des produits, offrir saveurs, terroirs et paysages ? Le tout en solidarité avec le reste du monde.
La liste est longue des injonctions adressées à l'agriculture.
SOLAGRO propose une «Assiette Afterres 2050» qui tente de concilier ces différents impératifs et constitue un cap vers lequel il faut tendre pour un avenir soutenable et possible.
Ce livre est le prolongement du scénario Afterres, exercice de prospective portant sur le système alimentaire français - du champ à l'assiette - qui permet de poser les bases physiques du débat à ouvrir.
Ce livre questionne les enjeux de notre alimentation. Il ne prétend pas couvrir ce vaste sujet de façon exhaustive, mais l'éclairer à partir des travaux menés par Solagro et quelques partenaires depuis dix ans.
L'objectif est, à partir d'éléments factuels, d'analyser les impacts de différents régimes alimentaires et de voir vers lesquels il est souhaitable, voire indispensable d'évoluer pour préserver le climat, nos ressources naturelles et notre santé.
SOLAGRO, entreprise associative, est née en 1981 à Toulouse de la volonté d'agriculteurs, de chercheurs et de professionnels partageant un intérêt commun pour la maîtrise de l'énergie, la réduction des GES et la préoccupation sanitaire en agriculture, afin d'aller vers une gestion économe, solidaire et de long terme des ressources naturelles.
La force de cette vision avant-gardiste, alliée à la complémentarité des points de vue confrontés tout au long de l'évolution de l'activité, ont constitué le socle d'une expertise solide et reconnue. -
Utopia, le manifeste : Penser et agir pour un monde habitable
Collectif
- Utopia
- 12 Juillet 2023
- 9782494498037
Les multiples échecs à répondre au dérèglement climatique, au pillage des ressources naturelles et à la montée des inégalités mettent l'humanité en péril. Si rien ne change dans les prochaines années, un effondrement de notre civilisation thermo-industrielle semble inéluctable. Ce constat de plus en plus partagé exige de résister afin de rompre avec les politiques inégalitaires et de domination ayant conduit à cette situation, mais aussi de reconquérir les idées et de faire des propositions. Pour cela, nous devons construire un imaginaire démocratique capable de proposer des récits désirables autour de politiques locales, nationales et mondiales. Les réponses aux urgences écologiques, sociales et démocratiques ne peuvent être envisagées séparément, mais en interaction les unes avec les autres. C'est l'objet de ce nouveau Manifeste. En prenant pour boussole l'urgence écologique et un autre rapport au vivant, nous proposons de fonder l'organisation des sociétés humaines sur de nouveaux piliers : une planète en commun ; l'accès inconditionnel aux droits et biens fondamentaux ; le féminisme ; le développement des communs ; la libre circulation et installation des personnes ; un nouveau rapport à l'économie et au temps ; la souveraineté alimentaire et le développement de nouveaux espaces de démocratie. Ce sont les principaux chapitres de ce nouveau Manifeste. Le Mouvement Utopia est une association citoyenne agréée Jeunesse et Éducation populaire qui participe à l'élaboration de projets de sociétés solidaires, écologiquement soutenables et conviviales afin de contribuer à construire un monde habitable et une société du Buen Vivir. Utopia agit également comme un trait d'union, une passerelle, entre les acteurs de la société civile, du monde politique et institutionnel ainsi que du monde intellectuel et culturel.
-
Afrique : changement climatique et résilience ; défis et opportunités
Johari Gautier Carmona
- Utopia
- Ruptures
- 23 Novembre 2023
- 9782494498075
« La météo ne répond plus. Elle ne prédit plus rien. L'eau n'arrive pas quand elle doit arriver et pourtant les crues s'alternent à un rythme vertigineux. Ce n'est plus un secret: bien qu'étant le continent qui contribue le moins au réchauffement climatique en termes absolus et par personne, l'Afrique est le territoire le plus affecté par ce réchauffement climatique.
Ce n'est pas seulement dû aux effets météorologiques destructeurs et imprévisibles qui la dévastent, mais aussi parce que les budgets spéciaux pour atténuer les effets causés par le changement climatique, son accès limité aux nouvelles technologies ou les structures précaires de ses systèmes de santé, entre autres raisons, font tomber le cercle vicieux sur l'Afrique avec toute la souffrance et la férocité d'un drame sans précédent. » L'Europe, et plus particulièrement la France, notamment en raison de son passé colonial dans ce continent, ne peuvent rester indifférentes devant de tels risques.
Ce livre décrit et analyse l´énorme impact de ce changement climatique dans l´ensemble du continent africain (des famines aux migrations jusqu´aux conflits), mais expose également les possibilités qui s´ouvrent aux pays de la région, ainsi que l´importance de ces bouleversements pour le reste du monde. -
La décroissance et ses déclinaisons
La maison commune de la décroissance
- Utopia
- Decroissance
- 18 Juin 2022
- 9782919160471
Décroissance. Depuis que ce terme est entré dans le débat public il y a environ vingt ans, que d'idées reçues, de clichés et de malentendus. Chez les adversaires, mais aussi parfois chez les partisans de la décroissance. L'objet de ce livre, dans sa première partie, est de les cartographier et d'y répondre. Il convient ainsi d'assumer une définition de la décroissance au plus près de son sens ordinaire de « décrue » : il s'agit bien d'une diminution du domaine de l'économie au profit de celui de la « vie sociale », ce qui suppose de rompre avec tout un imaginaire porté par l'idéologie de la croissance. C'est pourquoi, dans la deuxième partie, les auteurs proposent d'ouvrir seize axes de mise en pratique concrète de la décroissance, seize déclinaisons permettant de mieux appréhender ce qu'est, et ce que n'est pas, la décroissance. C'est alors tout un monde qui s'ouvre à des imaginaires et à des perspectives enthousiasmantes, faisant sortir la décroissance du temps des généralités, et permettant du même coup aux décroissants d'espérer explorer ces perspectives avec tous ces compagnons de route qui les défrichent déjà. Créée en 2017, la Maison commune de la décroissance a pour objet de coproduire du commun idéologique clair et solide pour le mettre à disposition de toutes et tous ceux qui rêvent d'une redirection vers des sociétés écologiques, frugales, conviviales, sereines : comment s'organiser démocratiquement pour repasser sous les plafonds de l'insoutenabilité écologique ?
-
S'inspirant de l'expérience de sa terre natale, la Finlande, «le pays le plus heureux du monde» selon un classement annuel établi par l'ONU, Atte Oksanen plaide pour une «révolution du bien-être». Dans cet essai, au ton parfois humoristique, l'auteur détaille les sept politiques publiques à mettre en oeuvre pour concrétiser cette révolution et l'exporter dans le monde entier, y compris en France. Comme toutes les révolutions, il s'agit d'un acte collectif et donc politique. Cet essai sort ainsi la question du bien-être de la sphère strictement privée pour en faire un objet de débat public. L'auteur nous rappelle que nos modes de vie ne sont pas des choix purement personnels mais bien le fruit de contraintes socio-culturelles et économiques. Car nous pouvons agir sur notre bien-être collectif. La «révolution du bien-être» trace ainsi une voie vers de nouvelles formes de progrès social pour le 21e siècle, conciliant solidarités et écologie, richesse et sobriété, peuple et pouvoir.
-
Si l'on en croit les résultats des évaluations internationales, notre école républicaine ne tient pas ses promesses. Pire, elle accentue des écarts insupportables entre nos enfants selon leurs origines sociales.
Mais les difficultés de notre école ne tiennent pas seulement à des choix pédagogiques trop éloignés des besoins naturels des enfants; elles tiennent aussi au fait que ses visées sociale et politique sont trop souvent négligées.
« Cette école qui éduque le désir de prendre part au monde et d'en prendre soin par la puissance créatrice du travail, cette école qui lie ses enseignements à la vie dans toute sa complexité, cette école qui fait faire l'expérience de la coopération, c'est celle que nous voulons. C'est celle que nous tentons de mettre en oeuvre par nos choix pédagogiques. » déclarent les auteurs de ce livre.
En s'appuyant sur leur expérience d'enseignants et sur le projet de l'école expérimentale de Mons en Baroeul, ils exposent leurs pratiques et dessinent le profil d'une école innovante, audacieuse et ambitieuse, permettant la réussite de tous.
- Innovante parce qu'elle prend en compte les représentations, les propositions et les créations des élèves pour construire avec eux les concepts, les notions, les connaissances, en organisant l'acquisition des savoirs de manière coopérative.
- Audacieuse parce qu'elle prend en compte la vie des élèves, leurs expériences, leur curiosité naturelle. Elle nourrit leur motivation par un milieu éducatif propice aux recherches et aux tâtonnements indispensables à l'acquisition des savoirs.
- Ambitieuse parce qu'elle veut la réussite de tous les élèves tout en reconnaissant leur individualité.
L'expérience décrite dans cet ouvrage a montré que cette réussite de tous ne peut exister que dans un groupe où règnent de bonnes relations, où chacun est reconnu par ses pairs tout en ayant le sentiment de voir augmenter ses compétences.
Il est temps pour l'école d'effectuer sa mutation. En se basant sur des expériences sérieuses, évaluées et malheureusement encore trop peu connues, les auteurs démontrent que cette noble institution peut être à la hauteur des nouveaux défis à relever, qu'ils soient écologique, démocratique ou socio-économique. Et qu'elle peut être à la fois efficace dans ses missions et offrir toute la joie qu'elle est en capacité de procurer à ses élèves.
-
Par notre appartenance à l'appareil de production, par notre consommation mais aussi par certaines de nos attentes, nous sommes inscrits pleinement dans l'ordonnancement d'un monde qui nous entraîne vers des catastrophes, alors que ce monde ne nous satisfait pas, individuellement comme collectivement. Malgré cela, rien actuellement ne semble devoir ébranler profondément cet ordonnancement. Le célèbre There is no alternative thatchérien domine l'esprit de nos dirigeants, mais aussi celui de beaucoup de nos concitoyens.
Ce livre propose de récuser ce renoncement et d'envisager quelles seraient les alternatives que nous pourrions choisir pour ne pas subir l'ordre du monde tel que nous le vivons au quotidien. L'auteur en a retenu quatorze - dans les domaines écologiques, économiques, moraux, politiques ou existentiels - qui pourraient changer cet ordre mortifère actuel.
C'est sur le plan politique et démocratique que les sociétés néolibérales suscitent le plus grand rejet. En effet, il n'est jamais question dans les échéances électorales de choix de société à proprement parler, parce que les principes du néolibéralisme sont inscrits dans le marbre et ne sont pas sujets à débats. Toute parole dissidente sur ce plan est immédiatement discréditée par la référence aux régimes totalitaires communistes du passé ou comme étant de nature liberticide. Pourtant l'histoire ne s'est pas achevée avec la fin du communisme. Certes, le consumérisme s'est laissé libre cours, sous l'influence notamment du numérique et d'internet. Et dans la continuité des décennies précédentes, le dumping économique et écologique est devenu la règle d'or du capitalisme à l'âge de la mondialisation.
Mais de nombreuses alternatives sont également apparues, dans le reflux du messianisme révolutionnaire. Avec la prise de conscience universelle du réchauffement climatique, de l'effondrement de la biodiversité et de l'épuisement des ressources, de nouvelles manières de penser l'économie, le rapport au temps, l'alimentation s'imposent peu à peu à la conscience du plus grand nombre. Dans ce livre, l'auteur présente ces alternatives qui ouvrent un espoir dans un monde qui s'approche du chaos et de l'effondrement. À l'opposé des passions tristes, elles peuvent s'avérer enthousiasmantes.
-
La colère et la joie : pour une radicalité créatrice et non une révolte destructrice
Patrick Viveret
- Utopia
- Ruptures
- 4 Juin 2021
- 9782919160402
La colère et la joie, que penser de cette association apparemment paradoxale ?
Comment faire un bon usage de l'énergie créatrice de la colère, voire de la rage au sens de « rage de vivre » lorsqu'elle s'avère légitime, sans qu'elle ne devienne la source d'une révolte destructrice ou désespérée ?
Comment, au coeur des bouleversements actuels, faire appel aux émotions sans que celles-ci nous entraînent sur la voie dangereuse du couple excitation /dépression, ou celle des « passions tristes », selon l'expression du philosophe Spinoza ?
Comment développer la capacité de nos collectifs humains - qu'ils soient nationaux, religieux ou sociaux - à vivre ensemble et à savoir «s'opposer sans se massacrer», face au basculement dans la violence, ajoutant aux risques écologiques actuels de destruction de nos écosystèmes vitaux celui de notre propre autodestruction ?
En d'autres mots, il s'agit de promouvoir une radicalité créatrice et non destructrice et ainsi créer les conditions, face aux multiples régressions émotionnelles que provoquent les peurs, d'une véritable intelligence sensible dont le moteur est la Joie de Vivre.
Dans ce livre, l'auteur, « philosophe praticien » au sein de nombreux mouvements de transformation sociale et écologique, proche d'Edgar Morin, expose et contextualise ses réflexions et propositions autour du rapport à la violence et la gestion des conflits. Il souligne par ailleurs l'importance des médiations, les forces et les limites de la désobéissance civile et que l'éthique de responsabilité ne peut s'exonérer de l'éthique de conviction.
Conscient des échecs, depuis plusieurs décennies, des mouvements civiques et politiques à construire du commun partagé, il propose de nouvelles pratiques démocratiques permettant «la construction de désaccords féconds» pour que l'adversaire se substitue à l'ennemi et que les oppositions deviennent source de richesses.
Patrick Viveret est partisan et artisan de la méthode Archipellique (au sens d'Edouard Glissant), afin que le pouvoir de domination se transforme en pouvoir de création, que le pouvoir «sur» devienne un pouvoir «de».
-
Migrations ; idées reçues et propositions
Mouvement Utopia, Loïc Faujour
- Utopia
- Controverses
- 23 Août 2019
- 9782919160341
Les migrations sont à la fois une réalité et un fantasme, avec un formidable décalage entre les deux. Mais c'est une vraie question, qui va encore prendre de l'ampleur avec les suites du dérèglement climatique. D'où l'importance de l'aborder sérieusement, sans arrières pensées politiciennes ni démagogie.
En s' appuyant sur des travaux d'experts, sur des études et des rapports d'institutions internationales et d'associations, ce livre a pour objet de déconstruire les principales idées reçues sur les migrations mais aussi d'avancer des propositions pour permettre d'avoir une politique capable de répondre aux enjeux et aux défis.
Comment se résigner à ce que la Méditerranée devienne un cimetière? Notre politique migratoire, à la fois inhumaine et indigne, est aussi inefficace et coûteuse socialement comme économiquement. Bref, son impasse est totale. Pourtant les migrations peuvent aussi être une richesse, sociale, culturelle et économique, comme son histoire en France l'atteste.
-
Pour une conscience terriste
Marc Dufumier, Laurent Gervereau
- Utopia
- Ruptures
- 1 Janvier 2022
- 9782919160440
L 'agriculture est au centre de nombreuses préoccupations actuelles : san- té, écologie, climat, social, éthique... mais on tremble parfois à l'idée de prononcer certains mots comme « élevage », « vegan », « pesticide », « chasse » et même « écologie ». Nous préparons-nous à des sociétés de guerre civile entre productivistes et apôtres de la préservation ?
Voici un livre rédigé par deux auteurs à la compétence indiscutable qui donne des repères (notamment sur l'agroécologie et l'histoire longue de l'écologie) et dessine les pistes d'organisations locales-globales dans l'intérêt collectif et la valorisation de la diversité.
Il est plus que temps de travailler, non pas contre mais ensemble, pour s'adapter aux défis de l'époque en changeant de perspectives pour nos pensées et nos actes.
Il est plus que temps aussi de changer d'échelle en prenant en mains son univers local, sa vision directe. Mais pas n'importe comment, pas avec les oeillères dangereuses du local - localisme: en ayant au contraire une conscience « terriste » de notre aventure environnementale commune.
Nous sommes ainsi dans une période de basculement nécessaire des pensées. Sur tous les sujets.
-
L'urgence de relocaliser : pour sortir du libre-échange et du nationalisme économique
Aurélien Bernier
- Utopia
- Ruptures
- 10 Novembre 2021
- 9782919160433
Malgré les promesses des élus et les critiques qui fusent de toute part, l e libre- échange se poursuit et la délocalisation des activités productives s'ac- célère. La pandémie de Covid-19 n'a rien changé, car les multinationales n'ont pas l'intention de renoncer à extraire un maximum de profits des pays à bas salaires où l'on pollue sans entrave.
En réaction aux fermetures d'usines en France, en Europe, en Amérique du Nord, une réponse inquiétante se profile : le nationalisme économique . Incarné par la présidence américaine de Donald Trump, ce concept monte aussi en France, à l'extrême-droite, à droite et même parfois à gauche. Comme aux États-Unis, le rejet du libre-échange pourrait favoriser l'accession au pouvoir de mouvements ultracon- servateurs.
Pour mettre un coup d'arrêt au chômage, à la dégradation continue des conditions de travail et cesser d'offrir un boulevard aux nationalistes, les forces de transforma- tion sociale et écologique doivent penser la relocalisation, la décrire, la planifier. L'enjeu n'est pas seulement économique mais aussi écologique et démo- cratique, car sans relocalisation, il est impossible de choisir ce qu'il faut produire et de quelle manière.
Dans cet ouvrage, l'auteur s'attelle à ce travail et livre sa vision transforma- trice, décroissante et internationaliste de la relocalisation. Il en présente les principes mais aussi les modalités concrètes dans cinq domaines stratégiques : les capitaux (et donc les investissements), l'industrie de la santé, l'alimen- tation, l'énergie et l'automobile.
Grâce à ce tour d'horizon et à rebours du discours dominant, on comprend que les États disposent de nombreux leviers et qu'il ne leur manque souvent que le courage politique pour agir.
-
Cause animale, cause paysanne ; défaire les idées reçues : propositions et paroles paysannes
Collectif
- Utopia
- 7 Février 2020
- 9782919160365
Quelle agriculture voulons-nous ? Avec combien de paysan.ne.s ? Avec quelle dynamique territoriale ? Pour quelle alimentation ? Quels effets a-t-elle sur la santé et l'environnement ? Qu'entend-on par cause animale et cause paysanne ? Quelles complémentarités entre végétal et animal ? Quelles différences entre élevage paysan et productions animales industrielles ?
Ce livre a vocation à interpeller, faire réfléchir, animer les débats. Le recueil de paroles de celles et ceux qui font et vivent la nature au quotidien est indispensable et il est important de le partager. Car les systèmes vertueux de polycultureélevage et de pastoralisme sont réduits au silence médiatique alors que leur rôle est majeur pour l'équilibre des écosystèmes de notre planète, y compris dans la lutte contre le changement climatique.
Cet ouvrage ne se situe pas dans l'idée d'imposer une parole de vérité mais bien d'apporter de la complexité là où certains voudraient simplifier le débat à outrance. Il dénonce donc deux impasses : l'agriculture et l'élevage industriels ainsi que l'abolition de l'élevage prônée par l'idéologie végane.
La Confédération paysanne défend l'élevage paysan, incontournable pour nos écosystèmes. Supprimer cet élevage n'empêchera pas, bien au contraire, l'agriculture industrielle de prospérer et la nature de se détériorer. Par contre, supprimer l'agriculture industrielle signifiera de fait la fin des productions animales industrielles. La généralisation de l'agriculture paysanne s'appuiera sur bien davantage de polyculture-élevage et de complémentarité végétal/animal où le lien au territoire est constitutif du système agroécologique. Cela nécessitera bien plus d'éleveurs et d'éleveuses qu'aujourd'hui mais induira de fait une baisse de la consommation de produits animaux et une alimentation plus diversifiée.
Tout au long de ce livre, nous retrouverons les propositions concrètes de la Confédération paysanne sur ces questions liées aux relations entre les humains et les autres animaux, et plus largement avec le monde vivant.
-
-
Tirons la langue ; plaidoyer contre le sexisme dans la langue française
Davy Borde
- Utopia
- 19 Avril 2016
- 9782919160228
LA LANgue N'eST pAS NeuTre . Les mots, les symboles, les règles qui régissent son usage marquent nos esprits et rejaillissent sur nos actes, sur nos manières d'être au monde et de le penser.
Ce livre a pour but de faire connaitre l'histoire de la construction et les pratiques actuelles d'une langue qui, par sa structure patriarcale et par le (bien nommé) genre grammatical, se révèle bel et bien sexiste. Il propose d'aller plus loin que les timides réformes récentes et d'exprimer ce que voudrait dire le féminisme par les mots et la grammaire.
SI L'oN ABorDe CeTTe queSTIoN SouS uN ANgLe fémINISTe, on peut dire que notre lan- gage est triplement problématique et ce pour une seule raison : il est genré. C'est à dire qu'il est imprégné d'une vision dichotomique, naturalisée et hiérarchisée du monde vivant et plus particulièrement du genre humain. Ce faisant, notre langage invisibilise le féminin au profit du masculin et ne permet pas de (se) parler, de (se) penser aisé- ment hors de la dichotomie du genre, de la féminité et de la masculinité, puisqu'il nous impose (du moins en français académique) de rappeler de manière quasi permanente à laquelle des deux « classes » de sexe appartient un être humain.
S'il est plus que temps de poursuivre l'assaut engagé contre les plus évidents archaïs- mes de la langue française, il convient tout autant de lutter contre des pratiques depuis trop longtemps en opposition avec la vision égalitariste et émancipatrice que porte le mouvement féministe. Cela entraîne une critique de la grammaire actuelle et plus particulièrement du genre grammatical.
-
L'illusion localiste ; l'arnaque de la décentralisation dans un monde globalisé
Aurélien Bernier
- Utopia
- Ruptures
- 16 Janvier 2020
- 9782919160358
« Rapprocher le pouvoir du citoyen », instaurer la « démocratie participative », soutenir le « développement territorial » et l'économie « de proximité »...
Aujourd'hui, ces mots d'ordre localistes et décentralisateurs se retrouvent dans tous les discours politiques, de la gauche à l'extrème-droite en passant par la droite et les socio-démocrates.
A l'approche des élections municipales, on assiste à une surenchère. La participation des habitants et les promesses de changement « par en bas » sont dans tous les programmes. Les démarches et les listes « citoyennes », plus ou moins instrumentalisées par les partis traditionnels, se multiplient. Même le président de la République s'affiche localiste : en réponse à la crise de « Gilets jaunes », il promet une nouvelle phase de décentralisation pour la deuxième moitié de son mandat. A en croire nos élites, c'est donc par l'action municipale ou régionale que les problèmes économiques, sociaux, environnementaux ou démocratiques pourraient être résolus...
Ce livre s'attache à déconstruire ce mensonge. Car la mondialisation, elle, ne rapproche pas le pouvoir du citoyen, mais l'éloigne considérablement. Les décisions économiques sont concentrées aux mains des grandes firmes et de leurs actionnaires, et s'imposent aux peuples par-delà les principes démocratiques. Les droits sociaux sont en régression permanente à cause de la concurrence internationale. Et la classe politique n'en finit plus de se discréditer en obéissant aux injonctions des marchés.
La « mondialisation heureuse » ayant fait long feu, c'est le « localisme heureux » qu'à présent on cherche à nous vendre. Le terroir et les circuits courts pour compenser les ravages de la mondialisation. Le régionalisme pour masquer le désengagement de l'État, la destruction ou la privatisation des services publics.
Cette « Illusion localiste » doit être dénoncée. Non pas que l'action de proximité soit négligeable, car s'engager dans la vie locale est tout à fait nécessaire. Mais pour sortir du piège de la mondialisation, cela ne suffit pas. Plutôt que d'opposer l'action locale et celle de l'État, mieux vaudrait les articuler.
-
Capitalisme fossile ; de la farce des COP à l'ingénierie du climat
Jean-marc Sérékian
- Utopia
- Ruptures
- 3 Mai 2019
- 9782919160334
Vingt-quatre ans de COP*. Depuis un quart de siècle, les négociations sur climat font quasiment du surplace tandis que les émissions de GES poursuivent leur ascension. Fin 2018, la COP 24 s'est passée comme si le dernier rapport spécial du GIEC sur l'urgence climatique n'avait pas existé. Les États sont parfaitement instruits des dégradations rapides des écosystèmes mais s'en préoccupent-ils vraiment? Le moment est venu de nous intéresser aux causes politiques ainsi que sur le rôle des COP et des Sommets de la Terre. La structure du capitalisme et sa mondialisation à l'ère des énergies fossiles fournissent-ils des éléments de réponse ? Pour mieux orienter les actions encore possibles, cet essai, avec son éclairage historique du capitalisme fossile, explique à la fois la logique du désastre annoncé, la farce des COP et et les investissements des milieux d'affaires dans la géo-ingénierie du climat.
*Conference Of the Parties, soit les conférences internationales pour le climat.
-
Comment mettre en oeuvre la véritable protection sociale de demain?
Depuis une dizaine d'années, l'idée d'un revenu, d'une allocation universelle creuse son chemin et fait l'objet de débats et publications diverses, démontrant que l'intérêt pour cette question dépasse les cercles universitaires. Mais cette profusion est également révélatrice des controverses que cette proposition suscite. Récemment, en 2017 en France, un candidat à l'élection présidentielle l'a popularisée et même le pape François s'y est dit favorable.
Ce livre représente la deuxième vague des réflexions sur cette allocation universelle. Il aborde la question du pourquoi, mais aussi du comment en le comparant avec les différentes mesures de protections sociales existantes actuellement en France.
Nul doute que l'allocation universelle fera à nouveau l'objet de polémiques lors des prochaines échéances électorales en France, d'où l'intérêt de cet ouvrage et de ses nombreuses démonstrations qui alimenteront les débats.
-
Face aux catastrophes annoncées, aux risques d'effondrements et aux désarrois qu'ils suscitent, est apparu en France depuis 2015 une « bataille des récits » où s'entremêlent études scientifiques, travaux de vulgarisation, mais également communautés et collectifs affinitaires.
Les "grands récits" des XIXe et XXe siècles ayant fait faillite, il est courant d'entendre aujourd'hui que de nouveaux récits collectifs doivent émerger. Ils répondraient aux inquiétudes et redonneraient de l'espoir, leur conférant alors un potentiel quasi magique. Ce faisant, ils entraînent alors des stratégies et des politiques différentes, voire opposées.
Ce livre décode les fonctions et les puissances politiques du récit et ses enjeux, décrypte et compare ces récits d'effondrements afin d'en comprendre les origines, les vertus, les crispations et les affects qu'ils brassent. Il rappelle également que la question des limites est un souci écologique essentiel et une responsabilité collective.
-
Politique(s) de la décroissance ; propositions pour penser et faire la transition
Michel Lepesant
- Utopia
- 1 Juin 2013
- 9782919160129
LE MOUVEMENT DE LA DÉCROISSANCE se doit d'entrer dans une nouvelle phase.
Il ne suffit plus de dénoncer l'impasse de la croissance, d'annoncer la catastrophe qui vient, de prophétiser tel ou tel effondrement. Entre le rejet du monde d'hier et le projet de celui de demain, c'est d'un trajet dont nous avons besoin, pour ici et maintenant.
Mais est-ce suffisant de définir la décroissance comme un trajet ? Et pour ce faire, quels rapports les décroissants doivent-ils entretenir avec le/la/les politiques ? Les initiatives concrètes et les expérimentations sont-elles suffisantes pour constituer les pièces éparpillées d'un gigantesque puzzle qui préfigurerait le monde convivial et serein de demain ? Ne risque-t-on pas de se disperser et de s'égarer dans des mondes parallèles faits d'expérimentations minoritaires tout à la fois compatibles et tolérées par le système dominant ? La juste critique du gaspillage ne risque-t-elle pas de dériver vers une injuste et indécente défense de la pénurie ? La simplicité volontaire est-elle un ascétisme qui n'ose pas dire son nom ?
Ce livre propose des éléments de réponse à toutes ces questions et défend une pédagogie de la décroissance qui consiste, non pas à comprendre avant de faire, mais à faire en s'interrogeant. Car on ne peut avoir raison contre tous. Les minorités, fussent-elles les plus cohérentes, dans leur Faire, leur Agir et leur Penser, doivent finir par affronter l'épreuve politique de la majorité. C'est un autre trajet auquel la décroissance ne peut se soustraire.
La décroissance est le nom politique qui désigne la transition d'une société de croissance à une société d'a-croissance. Ce livre explore ce que le " dé " de la " décroissance " peut apporter à cette hypothèse politique.
Il s'adresse aux décroissants et plus largement à tous ceux, et ils sont nombreux, que ce mot, cette philosophie ou ce mouvement, interpellent.
-
Et si notre civilisation était au bord de l'effondrement ?
Au regard de notre monde toujours plus inconséquent et complexe, cette interrogation n'est plus réservée aux scénaristes de science-fiction : elle est de plus en plus présente chez de nombreux chercheurs/euses de tous horizons.
Les « crises » financière, économique, écologique, climatique, sociale, démocratique, iden- titaire, politique. ne sont-elles que des « crises », ou le mal est-il bien plus profond ?
Assiste-t-on à la fin d'un modèle de société qui s'est étendu à l'ensemble du monde en quelques siècles seulement ? Face à cela, aucune politique prônée par les partis de gouvernement n'est capable d'enrayer ce processus.
Pour autant, que peut signifier ce concept d'effondrement ? Suivons-nous la trajectoire de l'empire romain ou de la civilisation maya ? Devons-nous voir l'explosion des inégalités et des tensions sociales comme des signes avant-coureurs de cet effondrement ? Ne dissimule- t-il pas un nouvel avatar destiné à masquer les rapports d'exploitation et de domination entre les classes, sous prétexte que l'ensemble de la société serait « dans le même ba- teau » ?
Partant de ces questions, ce livre a pour but de questionner cette notion, en particulier sous l'angle de la ségrégation spatiale. On en vient alors à considérer l'effondrement comme un monde de plus en plus fragmenté dans lequel coexistent des personnes ren- fermées sur leur prospérité derrière des murs sans cesse plus hauts, alors que de l'autre côté toujours plus de populations en subissent les conséquences et ne ramassent que les miettes des richesses produites.
Une fois analysées sous l'angle de leurs responsables, les turbulences que traverse notre monde et l'amplification annoncée des catastrophes prennent ainsi un tout autre visage, permettant à l 'auteur de poser les bases d'un nouveau système plus juste et plus durable.
-
Propriété et communs ; idées reçues et propositions
Collectif
- Utopia
- Controverses
- 14 Janvier 2017
- 9782919160259
Entre le privé et le public, les communs sont de retour et ce n'est pas un effet de mode. Un peu partout dans le monde, nous assistons à une renaissance des communs.
On redécouvre qu'ils n'ont jamais disparu : on estime que près de deux milliards de personnes utilisent le principe de communs pour des biens et services de leur vie quotidienne.
Cette renaissance n'est pas un hasard, plusieurs facteurs en sont la cause :
- l'apparition grâce au numérique des communs informationnels. On peu citer les logiciels libres, Wikipédia, les licences Créative Commons...
- les dangers de la privatisation du monde et du vivant par les transnationales ou les plus riches, générant conflits, inégalités et destructions écologiques. Ou à l'inverse les échecs du tout étatique, à la gestion souvent lourde et bureaucratique.
- la marchandisation du monde qui entraine des attaques permanentes contre les communs matériels ancestraux et les abus de la propriété intellectuelle.
- le Prix Nobel d'économie donné à Éléonore Ostrom en 2009 pour son analyse de la gouvernance économique des biens communs.
A travers dix idées recues, ce livre interroge les communs et repose la question taboue de la propriété et de l'héritage, donc des rapports de pouvoir. Car toute extension du domaine des communs entraîne la remise en cause des pouvoirs donnés aux propriétaires, qu'ils soient privés ou publics.
Dans sa partie propositions, cet ouvrage, vulgarisateur et pédagogique, prône la priorité donnée à la valeur d'usage et l'existence ou l'extension dans de nombreux domaines d'une propriété communale associée non à des individus mais à une collectivité.
Les communs, alternative à la société du tout marché, réponse à l'offensive néolibérale, dépassement du capitalisme et de l'étatisme, revolution du XXI ème siècle?
Nous verrons que c'est peut-être un peu tout cela.
-
Au nom du réalisme ; usage et utilisation politique d'un mot
Stéphane Bikialo, Julien Rault
- Utopia
- Ruptures
- 3 Février 2018
- 9782919160280
Autrefois élément emblématique de la distinction entre pensée de droite et pensée de gauche, entre discours de gouvernement et discours d'opposition, le réalisme apparaît aujourd'hui comme un mot-repère qui illustre parfaitement la dilution des clivages traditionnels. Omniprésent depuis quelques décennies y compris dans les discours dits de gauche, il est devenu une injonction contemporaine particulièrement vivace. Le chantage au réalisme est ce qui a fait dériver le parti socialiste d'une pensée de gauche vers une pensée de droite.
Réalisme est un mot de pouvoir, au sens où il est une arme de déconsidération massive : le brandir, c'est abolir et anéantir aussitôt toute alternative, tout discours d'opposition ; l'invoquer, c'est renvoyer immédiatement l'autre à ses idéaux, à son utopisme, à son romantisme. Le réalisme n'admet pas la réplique. Il impose et s'impose en ce qu'il fait passer la réalité du moment pour le réel. C'est une injonction à ne pas imaginer, concevoir, revendiquer la possibilité d'autres mondes. C'est une assignation à se soumettre, à dire oui au monde tel qu'il est. Ou tel qu'il va.
Dans les discours prononcés « au nom du réalisme » apparaît une constellation sémantique où brillent l'efficacité, le pragmatisme, la lucidité, qui permet de construire une posture de supériorité, très didactique. Se présentant toujours comme un impératif, le réalisme est donc une arme à double tranchant, entre évidence et discrédit.
Si le réalisme implique un « ça va de soi », on constate en revanche que le mot, tel qu'il est employé, ne va jamais de soi. Et se trouve régulièrement pris dans un acte de nomination complexe, au sein d'énumérations disparates ou d'énoncés qui tendent à le redéfinir (« Le réalisme, c'est... », « le réalisme n'est pas... ») ou à le paraphraser (« le réalisme, c'est-à-dire... »). Autant de précautions oratoires et de réticences qui traduisent la complexité de ce mot puissant, performatif mais paradoxal, absolument plurivoque. Un mot-caméléon, dont la vacuité et la transparence accentuent le caractère d'évidence et que le discours politique pourra à loisir investir selon ses vues.
Mais de quoi réalisme est-il le nom exactement ? En analysant un large éventail de discours officiels sur une période de près de quarante ans, de Georges Pompidou à Manuel Valls, de Michel Rocard à Emmanuel Macron, cet ouvrage se propose de mieux comprendre le pouvoir d'un mot d'ordre, un mot de et du pouvoir.