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Artiste faisant l'objet d'un véritable culte, Toshio Saeki est l'inventeur d'un style unique, dans un domaine qu'il a littéralement transformé l'ero guro - qu'on peut traduire par « scènes érotico-grotesques ». Ce genre trouve sa source aux origines du dessin japonais classique, nourrissant de monstres et de scènes cauchemardesques de nombreuses estampes à travers le temps. Saeki, en déclinant les motifs traditionnels et en les mêlant à ses propres obsessions, a fait écho aux angoisses de sa génération, la jeunesse des années 1970, qui a cru pouvoir s'affranchir des conventions d'une société paternaliste avant de connaître la désillusion.
La société humaine, sa violence et ses tares sont le support de scènes dont la cruauté provoque l'effroi ou le rire, poussant dans ses retranchements la mécanique du fantasme. Le sado-masochisme ne recouvre ici aucune réalité, puisant dans l'onirisme une forme de poésie macabre. Stimulé par la censure qui sévit au Japon - il est prohibé de montrer les sexes - Saeki fait de l'interdit une contrainte artistique et déporte vers l'absurde et l'onirisme le plus vieux sujet du monde.
Son style précis, qui rappelle aux Européens la fameuse «ligne claire» d'Hergé et Joost Swarte, reste étrange pour le lecteur japonais comme pour le lecture occidental, chacun trouvant dans ce trait à la simplicité parfaite une forme d'exotisme inédit. Cette perception ne s'explique que par l'originalité absolue d'un imagier extravagant, sorti tout droit de la plume d'un artiste qui a consacré sa vie à tracer au plus prêt «ce qui se déroule dans sa tête lorsqu'il ferme les yeux».
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Dieu vivant et icône underground au Japon, Toshio Seki est l'inventeur d'un style unique, dans un domaine qu'il a totalement transformé, l'ero-guro (littéralement : scènes érotico-grotesques). Ce genre remonte aux origines du dessin japonais classique et a donné de nombreuses estampes à travers les siècles. Mais Saeki, en déclinant les motifs traditionnels, les a mêlés des angoisses propres à sa génération, qui a connu les espoirs et les désillusions des années 1970.
Le monde moderne, sa violence et ses tares s'immiscent dans des scènes intemporelles, produisant des monstres inédits et des fantasmes qu'on n'était parvenu à imaginer auparavant. Stimulé par la censure qui sévit au Japon - il est prohibé de montrer les sexes - Saeki fait de l'interdit une contrainte artistique et déporte vers l'absurde et l'onirisme le plus vieux sujet du monde.
Son style unique, qui rappelle à beaucoup d'européen la fameuse « ligne claire » d'Hergé et Joost Swarte, est étrange tant pour le lecteur japonais que pour le lecteur occidental, chacun trouvant dans ce trait à la simplicité parfaite une forme d'exotisme inédit. Cette perception ne s'explique que par l'originalité absolue d'une oeuvre extravagante, sortie tout droit de la plume d'un artiste qui a consacré sa vie à tracer au plus prêt « ce qui se déroule dans sa tête lorsqu'il ferme les yeux ».
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