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Fantasy & Science-fiction
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« Un Cimmérien, même âgé, même gâté, même ramolli par la civilisation, reste un Cimmérien. Jusqu'à sa mort ! »
Conan, le roi des Sept Nations, est vieux.
Aux yeux du barbare qu'il reste malgré les ors du royaume et les afféteries de la cour, il a passé cet âge formidable qui se compte ainsi : huit fois la somme des doigts de ses deux mains.
Il souffre des reins et c'est cette maladie qui va le tuer, non un coup de hache ou un poignard planté dans le dos.
Alors que tous complotent dans l'ombre, lorgnent son trône d'ébène, aiguisent leurs lames, un acte chirurgical peut encore le sauver : la sonde et la taille. Une opération périlleuse qui pourrait aussi hâter sa mort.
Mais qu'a-t-il à perdre ?
Rien.
Surtout s'il veut avoir une chance de protéger la seule chose qui compte désormais à ses yeux : son fils adoptif. -
« Ces heures de travail auprès de la princesse se résument à un examen précis de son état cardiaque, mais je ne peux m'empêcher d'observer l'évolution morbide de l'organisme : depuis plusieurs semaines à présent, des plaques rougeâtres sont apparues sur la peau de la centenaire, et son odeur corporelle se fait de jour en jour plus forte, avec des relents de muqueuses moisies, de varech et d'iode. Le corps de cette femme est si étrange ! Tout corps est un système, mais celui là défie toutes les lois de la décomposition organique et du passage du temps ! Ses cellules sont irradiées par une force foudroyante en même temps qu'en proie à une déliquescence absurde, illogique, qui altère le fonctionnement de l'organisme sans en corrompre totalement les principes vitaux. Ce corps a un projet, mais quel est-il ? Si j'avais un tant soit peu confiance en mes observations, je dirais que Youlia Repnine est enceinte, mais comment émettre seulement l'idée qu'une femme de cent trois ans puisse être enceinte sans se traiter soi-même de fou ? » * Il est des nuits où le voile se déchire. Quand la rassurante banalité du quotidien se dissipe comme un brouillard, la réalité qui apparaît au-delà n'a rien de rassurant. L'éclat qui traverse son regard ressemble à celui de la folie, et son sourire moqueur n'est peut-être qu'un rictus carnivore. Alors, hommes et bêtes, démons et fantômes conspirent pour donner vie au cauchemar. Et le noir de la nuit fait place à l'écarlate.
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« Je travaillais à l'époque pour un journal à sensations dont la ligne éditoriale était aussi claire qu'un filet de sang : du trash, du trash, du trash. Mon rédacteur en chef, un pisse-vinaigre bedonnant biberonné à Closer et aux tabloïds britanniques, m'avait choisi pour rapporter un maximum d'infos sur les crimes et les disparitions inexpliqués parues dans la presse locale des vingt dernières années, en m'allouant une avance sur salaire si misérable que j'oubliai bien vite le caractère urgent de ma venue.
On me payait quelques billets pour publier une compilation sordide, j'allais utiliser cet argent pour m'encanailler moi-même, à défaut de trouver les pépites qui feraient de moi l'équivalent d'un Hemingway ou d'un Kessel. On a les salaires qu'on mérite. »
Un jour peut-être viendrez-vous, vous aussi, pousser la porte du Comptoir des épouvantes. Ce n'est pas que la bière y soit très bonne, la clientèle élégante ou l'ambiance des plus joyeuses ; ce n'est pas non plus que Janus, l'inquiétant tenancier, soit d'un naturel très bavard. Pourtant, comment échapper à ce beuglant des faubourgs quand c'est le destin lui-même, tragique et moqueur, qui vous y convie ? Asseyez-vous, prenez un verre, feuilletez donc un des journaux qui traînent sur le bar...
Et n'essayez pas de vous rassurer en vous disant que tout ceci n'est qu'un fantasme de soiffard : chacune des histoires narrées dans Le Comptoir des épouvantes tire sa source d'un fait divers bien réel.
Après les Contes des nuits de sang, Laurent Mantese confirme son talent de conteur des ténèbres avec ce second recueil : dix récits épouvantables où passe l'ombre, sinistre et malicieuse, de Jean Ray. -
Pont-saint-esprit ; les cercles de l'enfer
Laurent Mantese
- La Clef D'Argent
- 13 Octobre 2015
- 9791090662261
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Quelque part à l'est de l'Europe, au coeur de la taïga, se dresse une forteresse de pierre sombre sur laquelle flotte la bannière nazie. Les sinistres préparatifs qui s'y déroulent et les épouvantables secrets qui se cachent dans ses profondeurs ne donnent guère envie de s'y rendre en visiteur.
C'est pourtant là que devra pénétrer Marcus, un détective privé londonien à la vie apparemment sans histoires, au terme d'un voyage déclenché par une tache de sang et un vieux livre, qui le mènera du fin fond des forêts de Finlande aux plaines de l'Ukraine déchirée par la guerre civile. Dans cette citadelle dirigée d'une main de fer par un groupe de fanatiques à la surprenante longévité, il espère trouver en effet la réponse au mystère de ses origines, de ses cauchemars et de son existence même.
Mais au bout de sa quête l'attendent aussi des horreurs plus anciennes que le temps, l'espace et les dimensions que nous connaissons...
Un thriller horrifique haletant, mené à un train d'enfer par la plume noire de Laurent Mantese (Contes des nuits de sang, Le Comptoir des épouvantes, L'Or des princes).
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C'est une tradition: le nouveau mŽdecin qui s'installe dans ce coin de la Haute-Marne doit emmŽnager dans l'ancien relais postal qui borde la fort, et que la lŽgende dit hantŽ. Paul Asseman ne dŽroge pas ˆ la rgle. Pour oublier le drame qui l'a frappŽ, il se plonge ˆ corps perdu dans le travail. Porter assistance ˆ des habitants isolŽs, se faire accepter par une population mŽfiante, rŽsister tant bien que mal aux ravages de la dŽsertification mŽdicale, tout cela n'est pas de nature ˆ le rebuter. Mais des Žvnements Žtranges viennent perturber le fragile Žquilibre de sa nouvelle vie: une succession de suicides particulirement violents endeuille la rŽgion et, la nuit venue, des bruits inquiŽtants rŽsonnent dans l'antique demeure...
Avec La mort de Paul Asseman, Laurent Mantese signe un roman terrifiant dont le cadre rural, magnifiquement restituŽ, constitue un personnage ˆ part entire.
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L'auteur du livre que voici, se devinant voué à l'horreur d'une vie glorieuse et fortunée, décide de précipiter sa fin et s'embarque, une aube d'août deux mille dix-huit, à bord d'un cargo en partance pour l'Atlantique nord. Seul voyageur à bord, martyrisé par les tempêtes méchantes, entouré de marins bengalis et d'officiers ukrainiens, que peut-il faire d'autre que de coucher sur le papier ce qu'il voit : les ports lugubres, les cales hantées, la mer immense et déchaînée, les auberges profondes ? Et comment peut-il éviter de croiser là-bas, dans la très vieille ville de Gand, l'ombre de Jean Ray lui-même, formidable et ténébreuse ? Les nouvelles qui composent ce recueil, lecteur, ont toutes été rédigées dans la double houle des flots et des drinks. Dieu - et le whisky - veuillent qu'elles t'agréent !