Y - Yvonne - est une jeune fille de bonne famille, épouse idéale, mère accomplie. Née en 1914, au début de la Première Guerre mondiale, et morte en 2002, juste après avoir vu s'effondrer les Twin Towers à New York, elle aura traversé le XXe siècle, vécu en France et au Maroc, assisté impuissante au déclin d'un milieu privilégié en pleine déli- quescence, témoin des Trente Glorieuses qui signèrent la fin d'une époque d'expansion et celle de son monde. Ce récit raconte le parcours d'une femme promise au bonheur, libre et intelligente, élevée au sein d'une famille fantasque et insouciante, et qui cultive une forme de mo- dernité : elle fume, s'intéresse à la politique et à la littéra- ture, allaite ses enfants alors que l'usage veut qu'on fasse appel aux nourrices, prône les médecines douces, une ali- mentation saine, la sobriété ; elle est une « écolo » avant l'heure. Mais elle reste à sa place, dans l'ombre de son mari. Comme beaucoup d'autres femmes de sa génération, son destin est désormais « pris en charge », et elle laisse aux au- tres le soin de décider pour elle-même. A-t-elle été heureuse ? A-t-elle eu jamais le sentiment de s'appartenir ? Y n'est qu'une série d'énigmes auxquelles ce récit tente d'apporter quelques éléments de réponse.
Les Mots d'Aliénor est conçu comme un abécédaire recueillant et interprétant les différents aspects de la vie et de l'héritage d'Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), successivement reine de France puis d'Angleterre.
Pour bien comprendre l'envergure et le rayonnement d'une des plus importantes figures de l'Histoire de France, il faut aussi faire connaissance avec son lignage, ses maris, ses enfants, ses contemporains (rois, reines, empereurs, troubadours, écrivains, religieux...), et ses descendants.
Aliénor est ce que l'on pourrait appeler une femme-siècle, de ce XIIe siècle qui fut par bien des aspects la première Renaissance de l'Europe du Moyen Âge.
Avec ce recueil de notices synthétiques (Aliénor, Bernard de Ventadour, Blanche de Castille, Cathédrale Saint- Pierre, Poitiers, Guillaume IX d'Aquitaine, Richard Coeur de Lion, Territoires, Résidences, etc), le lecteur pourra, à son rythme, faire progressivement connaissance avec Aliénor, revenir à loisir sur tel aspect de sa personnalité ou tel événement de son existence, sur tel membre de sa famille, sur tel de ses contemporains.
Il pourra ainsi découvrir la profondeur et l'amplitude du personnage. L'ouvrage est accompagné d'illustrations, d'un précieux index et d'une chronologie très détaillée, qui renouvellent nos connaissances de cette époque et de ses figures majeures.
Né et mort à Labouheyre (Landes), Félix Arnaudin (1844-1921) consacra sa vie à sauver de l'oubli la mémoire de la civilisation rurale de la Grande-Lande, de ses traditions et de ses paysages, de son architecture et de ses métiers. Ce pays en effet, profondément bouleversé par la loi de 1857 de Napoléon III - généralisant la plantation en pins et bouleversant de ce fait toute une organisation sociale basée sur une civilisation agro-pastorale - subit en quelques années une véritable révolution. Folkloriste, ethnologue, linguiste, historien, écrivain, Arnaudin fut tout cela à la fois, mais aussi photographe, arpentant durant cinquante ans tous les chemins de la Lande pour en reproduire les multiples visages en voie de disparition. Rigueur scientifique et lyrisme, souci obsessionnel du détail et sens de la composition se mêlent dans cette oeuvre multiple et touffue, monument unique dans l'histoire de la photographie. C'est toute cette existence que Guy Latry nous retrace ici, où vie personnelle, amoureuse, sociale ne cesse de se mêler au projet obsessionnel de l'oeuvre à mener à son terme.
Utilisant le genre littéraire de la correspondance, Bernard Manciet, dans ces Lettres, prenant prétexte de l'arrivée d'un nouveau gendre, venant du nord, dans la famille, nous fait une extraordinaire description du pays landais, à travers sa gastronomie, sa cuisine, entre pins et sables, épices et aromates : « Mon cher fils, Vous vous êtes hasardé à prendre ma fille pour épouse, vous êtes l'enfant du Septentrion, et vous apprêtez maintenant à venir dîner sous notre vieux toit un peu comme chez Philémon et Baucis.
Prenez votre courage à deux mains. Vous aurez appris toute l'aridité, la misère et le dénuement des Landes de Gascogne. Publiés une première fois en ouverture du Cuisiner landais, ces textes méconnus et éblouissants sont aujourd'hui publiés en un petit volume.
Ce volume comprend toute la littérature orale à forme fixe, mais non chantée (proverbes et dictons, plus de 2000, devinettes, formulettes, textes imitatifs des cris d'animaux, prières traditionnelles), accompagnée d'une traduction française et d'abondants commentaires. Ce volume des Oeuvres complètes a été établi par Jacques Boisgontier, qui fut ingénieur au CNRS et spécialiste de dialectologie romane, et par Lothaire Mabru, docteur en anthropologie sociale et ethnologie.
Les Oeuvres complètes de Félix Arnaudin ont été coordonnées par le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne, en collaboration avec les éditions confluences. Réalisées entre 1994 et 2007, elles comprennent 9 volumes.
Né et mort à Labouheyre (1844-1921) au coeur de la Grande-Lande, il consacra sa vie à sauver de l'oubli les traits d'un pays en voie de transformation rapide et d'une civilisation traditionnelle en train de disparaître.
Folkloriste, ethnologue, linguiste, historien, photographe, écrivain, il fut tout cela à la fois, arpentant durant cinquante ans tous les chemins de la lande. Rigueur scientifique et lyrisme littéraire se mêlent dans cette oeuvre multiple et touffue, monument unique à la mémoire de l'ancienne Grande-Lande.
"Il veut surtout que je lui dise ce que je pense de son travail. Il me pousse contre le mur, il me parle, il m'envahit. Il sait que j'ai beaucoup écrit sur l'art et que je fais encore actuellement une revue soignée. Encore cinq minutes et je devrai céder. Mariette qui a vu le manège s'approche pour me sauver". "Ah ! Jean-Yves, c'était génial...". "Justement je disais à notre Auteur favori qu'il faut absolument qu'il vienne à ma...".
"En ce moment, il n'écoute pas. Il n'a rien dû comprendre de ce que tu lui as raconté". "Mais pourquoi...". "Il est tout occupé à écrire un truc génial, tu sais ! C'est sur Cindy Sherman. Ça s'appelle United C Sherman Company. Le regard soudain absent, Jean-Yves m'abandonne pour une autre proie...".
Joseph Epstein participe très tôt, au Parti communiste de Pologne, à la lutte contre Józef Pilsudski. Etudiant à Varsovie, il doit s'exiler en France en 1931 pour terminer ses études. A Bordeaux à partir de 1932, il va s'engager pendant le guerre d'Espagne aux côtés des républicains dans les brigades internationales Blessé, il va participer à l'action de « France Navigation », laquelle est chargée du transport de l'aide à l'Espagne républicaine. De retour en Espagne, il participe à la bataille de l'Èbre et il est cité à l'ordre de l'Armée. À son retour en France en 1939, il est emprisonné au camp de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques. Libéré en juillet 1939, il s'engage à Bordeaux dans la Légion étrangère.
Fait prisonnier pendant la campagne de 1940, il est envoyé dans un stalag d'où il s'évade en décembre 1940 et rejoint la lutte clandestine en France auprès des Francs-tireurs et partisans (FTP), dont il sera un des principaux acteurs juqu'en 1943.
Dénoncé par un traître, il est arrêté le 16 novembre 1943. Torturé pendant plusieurs mois, il est fusillé au Mont-Valérien avec 28 autres résistants, le 11 avril 1944.
Sous la forme d'une lettre à son fils, Georges Duffau, Pascal Convert, nous entraîne dans ce destin magnifique et tragique.
Estuaire est le fruit d'une remontée de l'estuaire de la Gironde, du Verdon à Bordeaux, effectuée par le poète et écrivain Bernard Manciet, à l'occasion de la Cutty Sark en 1990, à bord d'un des plus grands voiliers du monde, le Sedov, donné à la Russie par les Allemands en 1950 à titre de dommage de guerre.
Ce long poème est un hymne à la Gironde et à son histoire.
Publié ici en bilingue, français et gascon.
Urt, été 1978.
Dans la maison de famille sur les bords de l'adour, près de bayonne, roland barthes passe quelques semaines très particulières, pour la première fois sans sa mère, décédée à la fin de l'année précédente. il est célèbre et très sollicité. grande figure de l'intelligentsia française, celui qui a été associé à lacan, lévi-strauss ou foucault, vient de publier fragments d'un discours amoureux. à la tentation d'une vie plus retirée à paris, vouée au travail intellectuel, vient s'opposer un autre désir : réunir sa vie ici à urt, une campagne à l'écart, au seul profit d'une oeuvre à venir, le roman dont il rêve.
Les jours passent, le soleil, la maison, les roses, le silence, la musique, le café, le travail, l'ennui, la quiétude insexuelle, les excursions à bayonne. a travers l'évocation de cette succession d'instants minuscules, jean esponde, comme dans son rimbaud et son segalen, approche ici, avec une justesse miraculeuse, l'intimité du grand écrivain dans un moment de crise.
Ces chroniques médoquines de Christian Coulon traitent de l'actualité de la presqu'île au cours de ces trois dernières années (octobre 2018-mars 2021), publiées dans différentes revues ou inédites, écrites au fil des événements.
Elles sont le reflet d'un point de vue personnel lié à ses centres d'intérêt, ses engagements et sa vie quotidienne dans cette terre du Médoc dont il est issu et dont il a fait l'un des sujets principaux de ses livres.
Les thèmes abordés sont fort différents les uns des autres : érosion de la côte, vie municipale, création d'un Parc naturel régional, situation des travailleurs saisonniers du vignoble, manifestations festives et gastronomiques, ouvrages récemment publiés sur le Médoc, par exemple.
Mais tous soulèvent des interrogations plus larges qui concernent l'état de nos sociétés contemporaines.
Déplier la vie au jour le jour du microcosme médoquin est ainsi une manière de réfléchir sur ce qui se passe à une échelle plus large dans notre « nouveau monde » malmené par les crises de ces dernières années.
Après L'Ange gardien, qui avait fait découvrir le talent de Bernard Duché, Crise, qui avait obtenu en 2012 le Prix littéraire d'Aquitaine, apparaît comme le récit implacable d'une descente aux enfers de la passion amoureuse.
À la fois journal et récit autobiographique s'étendant sur trois années et demi, Crise est comme la face cachée de l'Ange gardien, révélant les étapes par lesquelles va passer le narrateur : coup de foudre lors de la première rencontre avec Zora ; désillusion ; dépression ; inévitable séparation, qui va le conduire aux berges de la déraison et du suicide.
En parrallèle à ce traumatisme amoureux, Bernard Duché vit aussi la mort du père, la maladie d'Alzheimer de la mère, l'effondrement de son couple, et l'extrordinaire expérience de la littérature comme dernier refuge dans la solitude extrême.
Sans jamais tomber dans le pathos, Duché déroule son récit avec un humour corrosif qui ne se dément pas. Une réédition qui s'imposait.
Une part importante de la mémoire bordelaise ; le monde des Terre-Neuvas et des gens de mer comme si vous y étiez.
Jos De Gruyter, né en Belgique, est Néerlandais. Harald Thys, né en Belgique, est Belge. Leur oeuvre, par le biais de la vidéo, du dessin, de la sculpture ou de la photographie, développe un imaginaire tout à fait singulier : des histoires de travail, de loisirs et de famille, jouées par des acteurs non professionnels, le plus souvent dans des intérieurs assez banals, où se développent de subtils rapports de force.
La boue de Branst, en 2008, a été tournée dans un atelier de modelage reconstitué, dont Emmanuelle Pireyre pour situer ses personnages qui divaguent autour d'un piano, d'une invasion de criquets ou d'un accouchement.
La vie est une fête quotidienne. Chaque instant n'a rien à envier au pré-cédent, et l'on devrait toujours se réjouir de l'ordinaire - ordinaire qui estpeut-être l'expérience la plus intense de ce que l'on nomme, avec un peud'emphase, le réel. Quoi de plus beau que ce presque rien, et donc ce tout,à portée de main ? Et quoi de plus merveilleux qu'un jour de semaine ?Ainsi, à la toute fin du mois d'août, un vendredi, j'étais chez moi, unetasse de thé à la main ; je balançais d'un pied sur l'autre tandis que résonnaitdans mon salon ce titre de Burt Bacharach, The Look of love, morceau quia le don de mettre mon coeur en fête, quoi qu'il advienne, agissant sur monorganisme comme une lampée de cognac ou un bon coup de pied auxfesses. Oui, ce vendredi d'août, je serais volontiers resté là, avec ce bon vieuxBurt Bacharach, pour l'éternité et rien d'autre. Mais je n'avais guère le temps, ce jour-là, car je devais me rendre enBourgogne afin de participer à un petit festival qui, m'avait-on dit, se dé-roule chaque année dans les jardins du château de Painblanc, au creux dela vallée de l'Ouche. Il s'agissait tout simplement pour moi de lire en pu-blic quelques pages extraites de mon dernier livre. Cette performance -appelons-la ainsi, par commodité - ne devait pas excéder une vingtainede minutes. Elle s'inscrivait dans un parcours où les gens auraient le loisirde déambuler en pleine nature et d'apprécier littérature, poésie, dansecontemporaine et installations sonores, le tout sous le patronage des éliteslocales.
" Deux adolescents. La jeune fille nous fait face. Elle semble avoir quinze ou seize ans. C'est elle que l'on voit surtout. Elle a une pose ravissante et naturelle. Elle ferme les yeux. On voit la marque du haut de maillot de bain avec lequel elle a bronzé. Sa main gauche entoure le sexe du garçon. Son bras droit enlace le garçon comme si elle cherchait à le soutenir. Lui est vu de dos. Son bras gauche entoure le cou de la fille, sa main droite est glissée entre les cuisses de la jeune fille.
Ils s'enlacent, s'embrassent et se caressent. Allongés sur la banquette arrière d'une voiture. Ce que l'on devine à la présence d'une poignée en chrome à gauche de la photo mais qui pourrait aussi bien être la poignée d'un réfrigérateur d'autrefois. Ils paraissent assez timides, calmes et ingénus....".
Salamanque explore une terre peu connue de la littérature française ; une ville frivole et conservatrice, figée dans ses pierres et ses traditions mais contemporaine jusqu'à l'ivresse, à l'image de l'Espagne toute entière.
À Salamanque, depuis huit siècles, les étudiants de la Vieille Université réinventent chaque année la jeunesse. On y suit plusieurs personnages, qui fraient chaque nuit dans les rues de la cité étudiante à la façon de personnages de romans américains : Susana, rebelle et introvertie ; Guillermo, qui veut devenir le roi des nuits salmantines ; Demetrianos, looser généreux ; Camacho, le patron de discothèque gominé et cupide ; Svend le Maniaque, qui découpe la ville en chiffres et en statistiques...
Roman de la jeunesse en sursis, des amours impossibles et des micro-drames du passage à l'âge adulte.
Laurent Kropf est né en 1982 à Lausanne. Il vit et travaille entre Lausanne et Bordeaux. Dimanche consiste en 10 reproductions de photographies de groupes. Une surimpression sérigraphique d'une forme géométrique blanche vient masquer le groupe, ne laissant apparaître que la figure patriarcale, le "vieux père". Ce sont ces idées du père et de l'autorité, de l'opposition entre le visible et le caché qui ont poussé Eric Marty, spécialiste de Roland Barthes et romancier, a écrire ces Palmiers sauvages, récit poignant de la mort et de l'enterrement, près de Genève, du père d'un ami du narrateur.