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Peter Bichsel
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Le narrateur raconte comment son grand-père lui parlait de son oncle Yodok. Ce personnage disparu que le narrateur n'a pas connu devient une obsession pour le grand-père et envahit le texte en mettant à mal la typographie et l'orthographe.
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« Je ne suis pas un grand écrivain. Je ne suis pas assez fou. Les grands écrivains sont irresponsables ».
Un homme décide de tout oublier ; un autre fait le tour du monde pour vérifier que la terre est ronde ; un troisième croit avoir inventé l'Amérique ; un quatrième décide d'intervertir le nom de tous les objets qui l'entourent ; un autre fait l'expérience du temps dans un indicateur des chemins de fer...
Ces contes sont un voyage dans les mots, où le héros nous prend par la main pour partager des questions banales aux conséquences extraordinaires. Entre génie enfantin et refus des vérités établies, les personnages de ces histoires sont aussi des pionniers qui déjouent les évidences pour mieux réinventer le monde. « Les choses les plus simples sont les plus difficiles » se dit le héros ; et les histoires les plus simples, celles qui restent le plus longtemps à l'esprit, conclut le lecteur.
L'humour de Peter Bichsel sert un message simple et universel. En sept fables d'un style faussement naïf, ce maître de la forme brève et de l'aphorisme fait tituber nos certitudes sur le monde. Entre Borges et Tardieu, Frisch et Michaux, un théâtre de marionnettes destiné à combler les enfants petits et grands.
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Non, cette histoire n'est pas celle de Chérubin Hammer. Chérubin Hammer, c'était quelqu'un d'autre, mais quelqu'un d'assez digne pour laisser le héros ?discret de cette histoire disposer de son nom.
Il l'en aurait remercié, cela l'aurait irrité. Lequel? ? Les deux? ! Telle est bien, ?je l'avoue, mon intention. Ils n'étaient ni l'un ni l'autre faciles à vivre, et ?ils étaient convaincus d'être uniques. Mais non, encore une fois ?: non - cette histoire n'est pas celle de Chérubin Hammer. -
Le narrateur habite avec sa famille dans un immeuble de trois étages à la fois laid et incommode dont il propose de décrire les défauts et les habitants. Mais les confidences d'un locataire étant insuffisantes, il se voit contraint d'inventer, de tirer une histoire de ce qu'il voit, de ce qu'il est forcé d'imaginer. Ainsi, à son corps défendant, et du refus de l'histoire, naît une histoire autre que celle qu'il voulait écrire.
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Le buson : les nouvelles amours de Maguelonne et autres contes policiers et d'ivrognes
Peter Bichsel
- D'En Bas
- 1 Juin 2017
- 9782829005411
Le Buson rassemble huit histoires (des nouvelles où le narrateur raconte des histoires d'histoires fortement stylisées par l'oralité de la langue) :
1. L'oiseau de malheur, une opérette soleuroise. D'ivrognes, d'agents de police et de la belle Maguelone : Il en ressort un tableau noir et grinçant, plein de personnages tristement comiques, avec en toile de fond une critique sans pitié de cette société-vitrine qu'est pour Bichsel la Soleure d'aujourd'hui. 2. Lancement d'un personnage. Qui est Salo-mon Adalbert Meier ? Le récit progresse à l'aveuglette. Des pans entiers de la vie de Meier passent ainsi de l'ombre à la lumière, et son image se révèle tantôt harmonieuse, tantôt délirante. 3. Un voyage en train. Le narrateur décrit, à travers la rencontre de deux voyageurs, le malaise qui peut naître d'une cohabitation forcée lors d'un trajet ferroviaire. ;
4. Robinson. Le jour où Robinson se réveille à neuf heures (trop tard pour aller au bureau), il remarque que les oiseaux chantent. Dès lors, il n'ira plus travailler ; victime d'une étrange amnésie, il passera ses journées à essayer de se souvenir de ce qu'il a fait la veille. 5. En passant par Baden-Baden. Le narrateur de cette histoire, un Suisse, s'est installé comme employé d'un hôtel dans la ville thermale de Baden-Baden.
Un autre Suisse s'installe et se met à singer en tout point les faits et gestes du narrateur. 6. Ces phrases. C'est l'histoire d'un homme qui rencontre un autre homme au bistrot du coin. Ivre, celui-ci lui confie : « Écoute-moi : ce n'est pas vrai que les hommes meurent. La vérité, c'est qu'ils sont toujours assassinés. » 7. Grammaire d'un départ. C'est comme un petit « traité de philosophie de notre perception temporelle d'un départ » qui se profile ici, avec son envers : repousser autant que possible le départ de la femme qu'il aime. 8. Une déclaration à l'élève [qui venait] de Prey. Une histoire où se tissent les rapports d'un élève et d'un professeur « érudit ». Un débat de fonds sur savoirs des savants et les récits véridiques des conteurs d'histoires et de fictions.
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La densité obsédante de chaque récit de ce recueil s'impose comme autant de romans saisis dans un éclair. Avec cette suite de fictions mystérieuses parce que dépouillées à l'extrême, linéaires comme des dessins mais dramatiques comme des gravures, l'auteur suscite un univers composé d'événements dont l'apparition instantanée et l'annulation créent l'angoisse et le silence. Lire Le Laitier, Étages, Les Hommes, Novembre, Les Soirées, La Tante, Roman, pour n'en citer que quelques-uns, c'est accepter de pénétrer dans un état intermédiaire de la sensibilité où chaque geste, chaque mot, chaque objet contient tout un monde de souffrance et de nostalgie. Il semble difficile d'approcher davantage des sources de la poésie en se servant uniquement d'une prose rigoureuse et synthétique, servie par une traduction très pure, capable de respecter l'implicite.
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à la ville de Paris ; histoires
Peter Bichsel
- Presses Universitaires Romandes
- 27 Septembre 2010
- 9782829002144
«À l'histoire, j'aimerais opposer les histoires.» Pour Peter Bichsel, si nous aimons tant les histoires, c'est qu'il nous faut des modèles pour construire celle qui donne sens à notre vie. Entretenir l'art de raconter est donc, à ses yeux une fonction essentielle de la littérature.
Des histoires, À la Ville de Paris n'en compte pas moins de quarante-huit, certaines très brèves, d'autres plus amples. Toutes pourraient être vraies ou le sont.
Qu'elles traitent d'industriels ou de chômeurs, de gens bornés ou malins, d'un ivrogne ou d'une veuve solitaire, d'une jeune femme épanouie ou d'un Esquimau égaré à New York, elles communiquent au lecteur la chaleureuse sympathie du narrateur pour ses personnages.
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