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Nina Kape
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« Le jour se levait, les brumes des événements de la nuit s'estompaient, se dissipaient peu à peu. Pierre reprenait ses esprits et plus il devenait lucide, plus il se fustigeait, se trouvant ridicule d'avoir imaginé ces événements. Il avait dû rêver tout éveillé. Il éclata d'un rire nerveux et secoua la tête. Son regard s'attarda sur la table de chevet. Le roman y trônait, négligemment posé. Une impulsion soudaine propulsa Pierre vers le livre et lui fit feuilleter les pages. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête. Aucun texte. Page après page, le blanc s'étalait de gauche à droite, de haut en bas... Pierre le feuilleta à l'envers, revenant au début de l'ouvrage. Les caractères se suivaient légers, sautillants, les uns derrière les autres, remplissant l'espace feuille après feuille. Puis plus rien. »
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Nouv.
La femme sentit le « sol » bouger, glisser sous ses pieds. Elle fut emportée par le mouvement vers l´avant. Elle s´assit et se laissa porter, confiante.. Les ombres étaient devenues des silhouettes et se rapprochaient au fur et à mesure. Il lui sembla qu´une éternité s´était écoulée depuis cette soirée au théâtre. Les souvenirs lui revenaient brutalement. Elle sortait de l´état de sidération, reprenait ses esprits avec acuité. Quel était cet endroit ? Qui étaient ces silhouettes aperçues ? La confiance qu´elle avait éprouvée laissa place à une angoisse étouffante. Elle sentit son sang se glacer. Où ce « sol », ce tapis roulant, l'emmenait-il ? La peur s´insinuait perfidement, le coeur cognait sourdement. Une crampe douloureuse tordait son estomac. Elle se laissa porter, totalement impuissante.
