Infatigable explorateur urbain, Marc Saboya, historien de l'architecture, offre ici un recueil de notes de promenades à travers Bordeaux, telle que la cité se présente à nous aujourd'hui, c'est-à-dire dans toute la plénitude de son décor retrouvé, dans toute son infinie diversité.
Album illustré, ce livre à multiples entrées n'a pas vraiment de début ni de fin : il est une invitation à se perdre dans ses pages comme dans la cité. Une fois refermé, vous ne regarderez plus jamais Bordeaux comme avant.
Dans Bordeaux, l'architecture et son double, Marc Saboya propose au passant, usager et consommateur passif de sa ville de franchir le miroir des certitudes ou la paresse coutumière. « Pour le citadin, écrit-il, regarder ailleurs, audelà de la sphère des valeurs plus imposées que proposées, est une saine entreprise de désenvoûtement qui peut mener à la construction d'un nouvel imaginaire urbain. » À côté des monuments insignes et labellisés, le chercheur-arpenteur part une nouvelle fois en quête de ces découvertes impromptues que le hasard fait naître au détour d'une rue ou d'une impasse, dans une zone déshéritée. Lorsqu'il interrompt sa marche, c'est parce que « le tissu fatigué de la familiarité craque, se déchire et fait apparaître le questionnement. » De l'observation attentive de ces faits architecturaux souvent ignorés, l'historien de l'art tire la matière de ses commentaires nourris d'une vaste culture complétée par des recherches en archives. Il leur redonne ainsi une place dans la longue élaboration des styles, de leurs bousculements, met au jour les tâtonnements et les contradictions de langages et transcende, pour le lecteur, l'anonyme et l'inaperçu en un témoignage palpable de ce qui constitue aussi - éminemment - Bordeaux.
Le 25 novembre 1957, en conseil municipal, Jacques Chaban-Delmas appelle à la destruction de l'échoppe, cette petite maison ouvrière bordelaise, jugée désuète et insalubre. Ce discours est conforme aux nouvelles exigences du ministère de la Reconstruction, qui favorisent les grands ensembles (la cité du Grand-Parc) ou la politique de la table rase (Mériadeck). Si la création des secteurs sauvegardés en 1967 commence à imposer la notion de système urbain, il faut attendre l'arrivée d'Alain Juppé à la mairie (1995) et le classement de la ville à l'Unesco pour que l'échoppe soit enfin reconnue comme un habitat identitaire et durable, emblématique du patrimoine bordelais.
2015 marque le centenaire de la naissance de Jacques Chaban-Delmas. C'est autour de cette figure centrale de la vie politique bordelaise et nationale du siècle dernier que le premier opus de cette nouvelle collection avec la Mémoire de Bordeaux s'articule.
Le livre s'intéresse au rôle du « Chaban bâtisseur », qui arrive aux affaires au moment de la reconstruction et aura engagé la modernisation d'un Bordeaux de son centre, jusque dans ses marges immédiates et en périphérie.
C'est au croisement des chemins du savoir et du désir, de l'histoire et des rêves, de l'acte architectural et du verbe, que se situent la quête et la découverte de la ville. Le ou les sens cachés de Bordeaux, insoupçonnés, inaperçus, nous sont donnés à entrevoir et à parcourir, au fil d'étranges aventures passionnées où les failles, les fantômes et les anges dissimulés dans la pierre, le béton ou le métal, les fantasmes et les hasards, les rencontres heureuses et les actes manqués, constituent les motifs et les étapes de l'exploration.
Au lendemain de l'annonce d'Alain Juppé de sa démission pour rejoindre le Conseil constitutionnel, Sud-Ouest titrait « Juppé et Bordeaux. La fin de l'histoire ». C'est cette histoire d'un quart de siècle, du lien tissé entre le Landais de Paris et la métropole aquitaine, des transformations de la ville qui suscitent l'admiration de celles et ceux qui viennent ou reviennent à Bordeaux, qu'une équipe d'historiens a souhaité écrire. Dirigé par Bernard Lachaise, ce livre aborde l'histoire politique (Bernard Lachaise et Benoît Lasserre) ; les transformations de la ville (Marc Saboya) ; l'évolution économique (Hubert Bonin) ; les changements de la politique culturelle (Françoise Taliano des Garets) ; les rapports avec les religions (Jean-Pierre Moisset) ; le rayonnement international (Matthieu Trouvé). Il ne s'agit pas d'écrire un récit chronologique et événementiel des 24 années d'Alain Juppé au Palais-Rohan mais d'aborder l'histoire sous forme de grandes questions permettant de comprendre l'implantation d'Alain Juppé à Bordeaux, ses objectifs pour la ville, la Communauté urbaine puis la Métropole, ses pratiques et surtout ses résultats. De nombreuses photographies illustrent cet ouvrage pour montrer en images les profondes transformations de Bordeaux en ce début du XXIe siècle.