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Table Ronde
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Au milieu des années cinquante, nombreux sont les écrivains de la Beat Generation à s'intéresser au bouddhisme et à se tourner vers le haïku, dont la forme épurée fait écho à leur quête de spiritualité. Si Jack Kerouac n'est pas le premier à expérimenter cette tradition poétique, il est selon Allen Ginsberg «le seul maître du haïku». Adaptant ces poèmes japonais de trois vers à la langue et à la culture américaines, il en vient à redéfinir le genre, qui l'accompagnera toute sa vie.
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«De Kerouac, on a surtout lu Sur la route et Les Clochards célestes, mais on connaît peu The Town and the City. C'est pourtant le premier roman de Kerouac, publié en 1950, celui qui annonce l'inspiration fabuleuse d'un auteur prolifique.The Town, c'est en fait Galloway (Massachusetts), petite ville de tisserands où s'écoule une existence mi-rurale, mi-citadine, celle de la famille Martin, unie par l'affection mais surtout soucieuse de faire durer les bonheurs fragiles - le cidre qu'on boit au gallon, le chahut des polkas, et l'émoi des premières tendresses, sous les feuillées tremblantes. The City, le New York des années 1940, en est la figure d'opposition, où le jeune Peter Martin entamera sa carrière de footballeur tout en découvrant l'ébullition de la vie urbaine, mais aussi la fureur poétique - le roman retrace l'émergence prometteuse de la Beat Generation, chacun des personnages de la city incarnant un adepte du mouvement : Leon Levinsky est Allen Ginsberg, Kenneth Wood est Lucien Carr, Will Dennison campe William Burroughs. Il faut relire The Town and the City, ce roman sur lequel Kerouac a planché de 1946 à 1948, qui dépeint avec une gaieté triste, comme s'il s'agissait d'une civilisation vouée à disparaître, la beauté brute des cols bleus, la force de leurs traditions et de leur musique folk.» Marion Bet, Zone critique.
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Livre des esquisses (1952-1954)
Jack Kerouac
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 17 Mars 2022
- 9791037110367
Entre 1952 et 1954, Jack Kerouac sillonne les États-Unis, de New York à San Francisco, et s'échappe au Mexique, au Maroc, ou encore à Londres et Paris. Ses notes, prises sur le vif, s'accumulent dans des carnets. La vie quotidienne en Caroline du Nord, le travail du serre-freins dans les dépôts de chemins de fer, les bruits dans les bois, les gens dans la rue, les filles, le vin, l'herbe... Orage approchant, brume grise, herbes folles, hôtels, bars, camions, lumières... Autant d'images et d'impressions qui composent le motif de ce Livre des esquisses.
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Se mettre dans la peau d'un jeune orphelin noir, voilà ce que Jack Kerouac a réussi à faire dans son tout dernier ro- man. Dédoublement significatif, aliénation symbolique, projection de sympathie et d'engagement, Pic est certai- nement tout cela et plus encore : un portrait saisissant du milieu noir américain des années quarante, ses odeurs, ses couleurs, ses personnages truculents.
De la Caroline du Nord à la Californie, en passant par New York, l'errance kerouacienne prend ici une allure inusitée.
Représentée par Pic, « vagabond sur la terre », voyageur éternel sans famille ni domicile connu, elle se transforme en une magnifique satire sociale, à la fois naïve et astu- cieuse, regard éclairant sur le ridicule de la condition hu- maine.
Pic, roman issu du réveil de la conscience sociale des Noirs, dépeint en fait tout être humain « vivant dans la noirceur » et renferme, par pur divertissement, des pages enfiévrées sur le jazz et la prédication comme seuls savent en faire les Noirs.
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Au beau milieu de la frénésie des années cinquante, Jack Kerouac, à l'instar de beaucoup d'écrivains américains des générations précédentes, choisit l'errance, solution idéale pour un écrivain qui voulait retrouver l'Amérique mythique et l'homme dans sa pureté originelle. C'est dans l'étude du bouddhisme que naîtra son engouement pour la forme poétique épurée du haïku. Comme la graine qui contient l'arbre en germe, ces courts poèmes de trois vers seront autant de moments d'épiphanie ponctuant la difficile voie vers la sagesse. Kerouac apprend en pratiquant le haïku que la nature, bien que précaire et éphémère, n'en est pas moins principe de changement et de diversité. Tout naît, puis tout meurt pour renaître à nouveau. La souffrance et la mort sont là simplement, intrinsèquement, inscrites dans la vie même. À travers l'expérience spirituelle du haïku, Kerouac les dédramatise, les voit comme elles sont, loin de toute considération affective et intellectuelle, loin de tout dualisme.
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