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Gérard Blua
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Nous vivons, depuis une trentaine d'années, une dégradation constante de tous les pans structurels de notre société. Il n'y a jamais eu dans notre République autant d'illettrés et d'analphabètes développant leur propre langage. Parce que le monde de l'argent et celui des idéologies, loin de défendre leur patrimoine linguistique, colonne vertébrale de notre civilisation, se sont engouffrés dans l'immense marché de l'inculture, transformant nombre de nos associations 1901 en pas de tir doctrinaux. Trop de médias s'en faisant les relais soumis. Trop de politiques, universitaires, enseignants, journalistes réclamant la soumission de l'élite, dont ils sont, à la masse des médiocres. Écriture inclusive, désormais exigée sur des notes syndicales et par beaucoup d'universités, féministes haineuses triturant le neutre et le féminin pour agenouiller le masculin - porteur de tous les péchés du monde, théâtre sans langage, entreprises imposant un anglais de cuisine plutôt qu'un français de qualité, tout pousse notre culture dans les abysses de sa disparition. Et nos gouvernants, généralement si bavards en tout, qui demeurent hermétiquement muets sur ces problèmes fondamentaux. Complicité ? Pourtant, à pensée complexe, langue complexe. Car c'est bien de notre mémoire qu'il s'agit. De nos enfants et de nos petits-enfants. Appartiendrons-nous à notre futur, ou serons-nous les destructeurs des bâtisseurs dont nous sommes issus ? Dans les silences sépulcraux d'une langue morte.
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L'écho est le reflet du regard : poétique de la survie
Gérard Blua, Valériu Stancu
- Editions Maïa
- 24 Septembre 2021
- 9782379168079
L'oeuvre poétique de Gérard Blua et Valeriu Stancu est importante et désormais reconnue dans leurs pays respectifs, la France et la Roumanie. L'un et l'autre ont représenté leur pays dans les grandes manifestations poétiques à l'étranger, dont l'incontournable Festival international de Poésie de Trois-Rivières au Québec, festival où nos deux poètes se rencontrèrent en l'an 2000 et se reconnurent immédiatement à la fois par leur écriture et les thèmes abordés. Car s'il est bien deux auteurs qui, pour suivre le propos de Jean Carrière, n'écrivent pas de la poésie pour désennuyer les marquises, mais pour, selon le mot de Tristan Cabral, désenfouir la cité nouvelle, c'est bien Gérard Blua et Valeriu Stancu. Tournés vers les difficultés d'être et les mensonges de la vie. Plongés dans les arcanes d'une société en plein naufrage. Confrontés aux réalités du vivre sur cette pente inexorable qui débute dès la naissance, ne s'arrête jamais et entraîne les rêves et les espérances.
Aujourd'hui, voici que les deux poètes qui, ayant habité les rives du Temps durant plusieurs décennies, décident d'unir leurs écritures pour raffermir leur dire et présenter aux lecteurs l'unité d'un verbe à deux voix pour un magnifique texte de quatre-vingts strophes qui donne plus de poids encore à leur parole. Présenté dans cet ouvrage dans les multiples échos surgis des reflets conjugués des regards. Au croisement des âmes. Là où les traces deviennent la structure de l'être. Dans les pulsations ultimes des poétiques de la survie. Publié simultanément en France et en Roumanie, L'écho est le reflet du regard marquera certainement dans le temps la qualité et la profondeur d'une réflexion poétique assise sur l'équilibre raisonnable d'une écriture originale et profonde.
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Rencontre du troisième Oedipe, à la guerre comme naguère, pari sur scène
Gérard Blua
- Editions Maïa
- Theatres
- 2 Mars 2022
- 9782379169786
Qu'est-ce qui peut faire d'oedipe l'enfant de Sisyphe et sa Pétra ? Qu'est-ce qui peut faire le malheur d'un jeune étudiant confronté à une déclaration de guerre ? Qu'est-ce qui peut faire que Mademoiselle Ombre se retrouve soudain sur la scène d'un théâtre, devant un public tout aussi étonné qu'elle ? Voilà trois thèmes - dont deux pièces ont déjà été jouées - que Gérard Blua, dans son style inimitable entre jeux de mots et maux du je, démontrant une maîtrise de la langue dans toutes ses strates, traite avec virtuosité, humour mais aussi profondeur. En littérature, on ne se refait pas ! Pourtant, dans l'ensemble de son oeuvre, une soixantaine de titres en assise sur tous les genres possibles, le théâtre demeure le plus méconnu, comme s'il avait été une sorte d'oxygénation ponctuelle, une gamme au service d'une mélodie, une parenthèse dans sa quête socratique obstinée du Beau et du Vrai. À la guerre comme naguère a été créée en 1982 par la troupe Croisière à Moulins puis jouée jusqu'en 1985 dans la moitié sud de la France. Pour mieux comprendre sa thématique, il faut la resituer en 1963, date de son écriture, tout de suite après la fin de la guerre d'Algérie et des traumatismes que cette dernière a pu générer dans la jeunesse. Pari sur scène a été créée en 2006 à Marseille par la comédienne Laurence Briata. Rencontre du troisième oedipe, écrite à la fin des années 90, a fait l'objet d'une tentative avortée de création à Paris à cette époque et est restée inédite depuis. Cet ouvrage reflète parfaitement l'engagement des éditions Maïa de prendre à son compte la publication du fonds, bien sûr, mais encore des nouveautés de la plume de Gérard Blua. Pierre-Antoine Nicolaï, Directeur des éditions Maïa
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"Le chant de l'amour est trop souvent celui de la folie lorsqu'il s'agit des relations père-fils-mère, confondues dans le même regard. En abyme. Pour camoufler les abîmes qui étendent leurs pièges dans les mangroves de l'esprit. Et ce Gérard mythique, qui est-il ? Le fils réel ou le fils désiré ? Celui qui sera père ou celui qui déjà est le père ? Ou bien encore Blua qui écrit son épopée intérieure. Dans la recherche éperdue de La Femme et dans le filigrane de La Mère perdue ? Alors la musique littéraire devient symphonie, un grand, beau et intense chant de l'être profond. Quête de l'éternité dans les balbutiements de la mort. Alors le souffle passe dans une écriture tellurique qui ébranle le lecteur dans ce qu'il a de plus intime et inavoué.
Magnifique et terrible roman que l'auteur a mis vingt ans à écrire et le rapproche de la chair romanesque de Céline, des Chants de Maldoror d'Isidore Ducasse ou de la poésie incantatoire de Saint-John Perse."
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"L'apnée des heures est cette zone indéfinissable où la vie hésite et la mort s'invite, à tout hasard. Dans la clepsydre du temps, les secondes s'écoulent de plus en plus lentement sans que l'on sache très bien s'il s'agit d'une économie du vivre ou d'une préparation à l'infini. L'apnée des heures, c'est l'ultime regard posé sur son dernier peut-être.
Chacune de ces onze nouvelles présente des personnages hors norme et, malgré tout, tellement humains. Des êtres qui nous ébranlent par leur étrangeté et qui, pourtant, sont nos voisins de palier. Des trajectoires d'existence où le beau flirte avec le glauque et où les sentiments se découvrent d'extraordinaires portes de sortie.
En 1986, l'universitaire et romancier Raymond Jean écrivait déjà pour définir les premières nouvelles de l'auteur : « Qu'avons-nous à gagner à vouloir imaginer l'absurde ? demande l'un des personnages. Excellente question dont la réponse est dans le livre. Gérard Blua a une manière tout à fait à lui de parler. Il dispose d'une sensibilité et d'une acuité de vision toutes kafkaïennes pour dire l'absurdité, tantôt tranquille, tantôt cruelle, des choses qui nous cernent. Il ne nous épargne rien, mais comme il connaît la langue de la poésie et celle du fantastique, l'épreuve est douce. »"
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En marge de ses nombreuses publications littéraires et en cinquante ans de carrière, Gérard Blua a su développer trois types d'interventions de plume : les textes éditoriaux, les préfaces d'ouvrages, les lectures publiques. Déjà, en 1998, il avait publié un recueil d'une cinquantaine de textes allant de la rêverie poétique à l'engagement de terrain, en passant par des portraits d'écrivains, sous le titre : Ce que j'espère n'est rien sans vous, formule emblématique s'il en est, de son ouverture d'esprit et de sa constante quête spirituelle.
En vingt années depuis, il n'a bien sûr jamais cessé de nourrir tous ses possibles de donner à lire sous quelque forme que ce soit, et cet ouvrage est donc en quelque sorte la suite logique du premier panorama général de ses expressions littéraires, trente-huit textes se partageant trois grands thèmes : les publications journalistiques, les préfaces et les discours.
Il y a beaucoup à découvrir dans ces pages, à la fois de son habileté d'écriture et de sa manière unique de tout mettre en perspective ; à la fois de son jeu permanent avec une langue française qu'il ne connaît que trop bien et de la clarté qu'il fait jaillir de son esprit de synthèse. Il y a finalement beaucoup à découvrir d'une oeuvre éclatée sur des décennies d'engagements et de publications, une oeuvre à la périphérie de ses nombreux ouvrages, une oeuvre qui avait besoin d'une mosaïque pour la rassembler et l'éclairer. Besoin d'un prisme. Pour tous les dires de Gérard Blua.
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« Gérard Blua continue toujours et encore dans cette même ligne haletante : désespoir, séquelles de Mai 68, dédoublement constant. Il imagine la prison, se voit dans tous les ailleurs, évoque la femme amoureuse mais aussi martyre, les mots se désagrègent alors que l'esprit est douloureux. Est-il Polonais ou Sud-Américain ? Qu'importe dans le fond car le chant jaillit, invincible. » Mariel Vernon livre cette analyse en 1982 pour présenter Maux-Dire de Gérard Blua. Quarante ans plus tard, Le Moi d'Après, deuxième roman de la trilogie Les Sentes de la conscience, présente les mêmes puissance et profondeur. À rapprocher des atmosphères kafkaïennes, il offre une originalité supplémentaire : ce ne sont pas des chapitres qui découpent le roman, mais des audiences. C'est un procès qui se déroule devant nous, celui de l'auteur, les échos de son vécu venant témoigner de toutes parts : des personnages et des situations qui portent dans le tribunal les éléments contradictoires de sa personnalité de coupable 5-7-45, qu'il convient de condamner au terme des auditions. Mais le verdict apportera sa dose d'étonnement et de surprise.
« Vous avez la carte ? » La question qui clôt le tome premier, Le Je Interdit, est récurrente tout au long des audiences et accompagne la plongée en apnée de l'auteur dans les méandres de l'agonie de notre société. Un livre important de Gérard Blua, dès 1977, ne s'appelait-il pas : Dernières nouvelles d'un monde qui meurt ?
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Du canul'art à l'art'naque
Gérard Blua, Olivier Bernex
- Editions Maia
- Controverses
- 2 Juin 2022
- 9782384411344
Quand un écrivain, grand défenseur de la langue française, rencontre un artiste peintre plein de talent qui ne confond pas modernité et contemporanéité, il en résulte une explosion créatrice, chacun appliquant à son domaine une grille de lecture commune des attaques subies au quotidien. Mais cet ouvrage à quatre mains n'est pas un simple pamphlet dirigé contre ce que sont devenus les arts plastiques, emportés dans la bonde de l'urinoir de Marcel Duchamp. La dérive à laquelle nous assistons est beaucoup plus grave. Elle s'inscrit dans une stratégie d'arasement de toutes nos valeurs, la mondialisation économique et les idéologies les plus destructrices se retrouvant à la table de Picsou pour sceller le sort de l'art et de la langue, évidemment, mais encore de l'éducation, de l'Histoire, de la morale sociale. De notre civilisation elle-même.
Avec cet ouvrage, nous découvrons comment le Beau et le Vrai sont piétinés et laminés par une médiocrité intellectuelle désormais régnante. Il éclaire les « productions » d'un art dit contemporain devenu un banal placement capitalistique. Ne va-t-on pas jusqu'à exposer en toute impudicité et vendre à prix d'or une « sculpture invisible » ? Nos rues, nos places et, trahison suprême, nos galeries et nos musées sont le lieu d'un Canul'Art sombrant dans une sorte d'Art'Naque où se confondent l'apologie du Laid et les produits financiers. Cet essai amène alors le lecteur à comprendre ce qu'est devenu le quotidien des derniers véritables artistes peintres survivant avec leur art dans leur grotte-atelier, car ils n'ont pas laissé au vestiaire des abus de confiance leurs responsabilités de transmission du génie artistique.