« Dans les pas de Zohre, je marche sur les traces de mon père. Je ne me fraie pas seulement un chemin dans la montagne, je descends et je remonte le long d'un fil ténu. Je dévale derrière Zohre et je le cherche lui. Mon père.
Il est venu par ici, dans les montagnes du nord de l'Iran. Il descendait du Trône de Salomon, la neige couvrait tous ces versants. C'était en 1956, il avait 27 ans, il brassait la neige.
Plus tard, je suis née. Il s'appelait Émile, on l'appelait Milou, je m'appelle Émilie. Il m'a appelée Émilie.
Cela fait trente ans qu'il n'est plus de ce monde et je marche sur ses traces sous les pas de Zohre. J'ai fouillé ses papiers, ses pitons, j'ai interrogé ses témoins, sa jeunesse, je questionne mes souvenirs, mon enfance, je le cherche sur la montagne et dans ma mémoire. »
"J'ai perdu la photo. La seule photo que j'aie jamais faite que je trouvais vraiment belle. Perdu. Mais je m'en souviens très bien. Je suis derrière Shirin, elle marche au devant d'un paysage immense. La poussière voile les reliefs, la lumière est pourtant intense, la montagne erodée, et le foulard de Shirin tombé sur ses épaules, elle a les bras légèrement ouverts, les paumes aussi, la tête renversée.
Elle avance contre le vent. Je prends la photo que je perdrai plus tard. C'est l'été aux alentours de Téhéran. Shirin a 22 ans. Selon le terme en usage ici, c'est une enfant de la Révolution. Elle est née en 1979. Son frère, Fereydoun, est né 4 ans plus tard, un enfant de la guerre. Je suis née entre eux. Ailleurs. En Occident. Shirin de la Révolution et Fereydoun de la guerre, je les ai regardés, reçus, visités, perdus, retrouvés.
Aimés. Nos enfances menées parallèlement ont ébranlé ma trajectoire. Nous sommes cousins". Regard sensible posé sur l'Iran intime, celui où se mêlent les histoires d'adolescentes amoureuses et où la vie avance en dépit des vents parfois hostiles, cette Paupière du jour est le récit littéraire d'un voyage dans la vie quotidienne iranienne et dans cette part de famille de l'auteur, qui vivait sur des terres à mi-chemin de la réalité et de la légende.
Elsa passe ses fins de journée à l'hôpital. Non, elle n'est pas malade. Sa maman y travaille. Là, au fil de ses rencontres, elle se prend d'amitié pour Jacquot, passionné de nature, Mr Swan, un résident venu d'un autre monde... Avec sa nouvelle amie, Océane, elle trouve dans le parc une patiente bien mal en point. Guérir sa protégée devient sa seule pensée, et ce, coute que coute. Peu importe s'il faut bousculer les convenances. Arrivera-t-elle à sauver Halwa, la tourterelle ? Un roman illustré ouvert sur la différence, l'écoute et la liberté dans cet univers si spécial des maisons de soins.