Avec Dominique Potard, l'alpinisme est aux antipodes de la gloire. Son premier roman, Le Port de la Mer de Glace, fut une petite révolution dans la littérature de montagne. Pour la première fois, l'univers des alpinistes était désacralisé, l'humour fait irruption dans les récits de montagne, mais toujours avec une grande tendresse pour ce milieu auquel il appartient.
Les antihéros du Port de la Mer de Glace de Dominique Potard sont finalement redescendus sur Terre pour mieux faire le grand plongeon dans les eaux mouvementées de la mer des Sargasses en plein triangle des Bermudes. Grand frisson assuré !
Toujours plus loin, plus haut, plus profond... Après avoir envoyé ses héros déjantés au Groenland, puis dans les entrailles du glacier et enfin en orbite, Dominique Potard les plonge sans consommations dans la mer des Sargasses ! Bienvenue dans le tome 5 de la série du Port de la Mer de Glace. Où l'on explore joyeusement un monde où l'eau de mer cède vite la place à des liquides plus ingérables... Trois Ubu en maillot de bain dans un monde à la Jules Verne.
À vos masques !
De l'âge de pierre à l'âge de verre. Îlots rocheux émergeant des glaces, plates-formes au pied des parois, autant de lieux, où, au fil du temps, se sont dressés des abris contre le froid et les rudesses du climat montagnard. Le massif du Mont-Blanc compte la plus forte concentration de ces recoins d'altitude tenus par de véritables « anges gardiens ». Des premières murettes de l'âge de pierre aux vaisseaux photovoltaïques de l'âge de verre, ce livre nous transporte au coeur de l'évolution de l'habitat des cimes et démontre, non sans humour, à quel point la notion de confort est inhérente aux préoccupations de l'homme.
Récits, anecdotes, portraits, toute la truculence de Dominique Potard dans le huis clos des refuges. Il nous raconte leur histoire, comment ils ont été construits dans les lieux les plus inaccessibles. Il nous raconte aussi les aventures qu'ils abritent, tragiques ou burlesques, lieux suspendus où les hommes se révèlent à eux-mêmes, et aux autres.
Une petite merveille d'humour et de poésie burlesque dont l'action se situe dans un bar de Val Misère...Ce livre qui a connu un succès d'estime sans précédent avait le mérite de donner une fraîcheur nouvelle à la littérature de montagne. Enfin, on se marrait ! L'exercice était difficile : Titanesque reprend la veine truculente ! È.
Montagne et Alpinisme Une fantaisie où tout semble vrai : les histoires de bistrot à vous faire hurler de rire et l'ascension de la Face Nord des Drus. On assiste à l'irruption de Rabelais (ou de Blondin) dans la littérature alpine. Rafraîchissant, à lire cul sec !
Vingt ans après Le Port de la Mer de Glace, roman déjanté qui a révolutionné la littérature alpine, les mêmes personnages se retrouvent au Groenland pour de nouvelles aventures désopilantes.
Où l'on retrouve les héros imbibés du Port de la Mer de Glace au retour de leur ascension picaresque du pic des Drus. L'Amiral, Fernando, Tobby, votre serviteur et un petit nouveau, La Bévote accompagné de ses trois coqs. Les voici embarqués - au sens propre - dans une histoire de mer et de glace tout aussi barrée. Mal barrée - toujours au sens propre - serait d'ailleurs plus juste...
Extrait :
La corne de brume de la Marie-Rose avait émis un cri étranglé, un peu comme un klaxon de vieux tacot, puis s'était prostrée dans le plus grand silence.
- Avec ce brouillard, faudrait pas qu'on aille se faire couper en deux par un chalutier, avait dit l'Amiral. Faites du bruit !
La Bévote alla se poster à l'avant du bateau avec ses tam-tams, Fernando à l'arrière avec deux couvercles de faitout en guise de cymbales. Tobby s'empressa de se joindre au concert, coursant les coqs sur le pont en aboyant, lesquels protestèrent par des claquements d'ailes et des cris ulcérés. De son côté, Gérard, dès qu'il sentait un peu de mou dans l'orchestre, entamait La Paimpolaise à pleins poumons...
La nuit était tombée depuis longtemps quand le brouillard commença à se dissiper. Gérard prit le premier quart :
- Tu me remplaces à quatre heures, dit-il au Portos.
Au petit matin, La Bévote et moi buvions tranquillement le café, quand Fernando passa sa tête dans le carré en nous demandant :
- C'est normal que le soleil se lève à l'ouest ?
Clint Eastwood est à nouveau porté disparu. Les troupes du Port de la Mer de Glace, toujours en alerte « rouge » quand il s'agit de la survie d'un des leurs, se mobilisent dare-dare. Il faudra remuer mer et ciel, jusqu'en orbite, pour le retrouver.
On dit d'un bon livre qu'on ne peut plus le lâcher. Celui-là doit être très mauvais, car, plus vous avancerez dans l'histoire, plus vous aurez besoin d'en sortir la tête, le temps de laisser un peu de répit à vos zygomatiques. Jubilatoire, loufoque, bref, vital.
Où l'on retrouve nos héros de comptoir à la poursuite du funambulesque Clint Eastwood. Echappé du Port de la Mer de Glace à Val Misère, il a été aperçu pour la dernière fois par un guide et ses clients alors qu'il s'engageait, en rappel et en costume de bain, dans le moulin de la Mer de Glace, puits terrifiant creusé par les eaux de fonte à la surface du célèbre glacier. Pour l'occasion, ils s'entichent d'un redoutable athlète du zinc, Séraphin, spéléologue dans sa lointaine jeunesse, et qui va s'avérer plus prompt à descendre les goulots vinasseux que les goulets verglacés.
Bientôt, on dira "Le Potard", comme on dit Le Larousse ou Le Robert. Le "Potard" est un dictionnaire des termes d'alpinisme. Et même un concentré de dictionnaires puisqu'il n'hésite pas à puiser dans tous les autres.
L'alpiniste, sérieux, à la recherche du sens véritable des choses, se promènera dans le Dictionnaire de physique, le Dico de philosophie, le grand livre du cirque, l'art de ne rien faire, le livre des noeuds... et plongera même, sans s'en apercevoir, un doigt dans le livre des confitures.
Une cordée se forme : c'est parti ! Pour le meilleur et pour le rire._ Un ingénieur et un glaciologue ont fait le projet de construire un hôtel à 5 000 mètres, sur un glacier. Le principe est simple : quand le glacier avance, le bâtiment recule. La baronne de Saint Sulpice rêve d'y monter à pied. Malheur ! Tous les guides sont réquisitionnés ; il n'en reste qu'un : Génépi, qui n'avait choisi ce métier que pour le profit qu'il pouvait en tirer : il haïssait la montagne...
Bordée : « nf. Mar. Portion de route que parcourt un navire sans virer de bord. Fam. tirer une bordée : faire une escapade à terre, en parlant des marins». Larousse de Poche. En montagne, le seul bord qui préoccupe les alpinistes, c'est celui du précipice qu'ils sont en train de cotoyer. En ce qui concerne la seconde définition, us et coutumes des marins et des montagnards diffèrent peu.
Extrait : «La corde se tendit brutalement alors que je n'étais plus qu'à vingt mètres de la cime. Vingt mètres de marche plus que d'escalade. Un vent violent interdisait toute communication entre Brian et moi. À quatre pattes sur une pente d'éboulis, avec, comme unique point d'assurance accessible, un buisson malingre, je réalisai que j'étais monté trop haut : j'aurais dû installer mon relais dix mètres plus bas, au dernier piton. Il fallait redescendre. J'amorçai un pas en marche arrière. Un hurlement épouvantable jaillit du gouffre. La dernière parole de Brian avant longtemps."
Danseur de roc et de glace, Patrick Berhault était un prodige, un alpiniste hors norme. Son parcours, éblouissant, se joue au fil d'un récit où l'exploit et l'émotion ne cessent de se croiser. Un texte à découvrir à l'occasion des 15 ans de sa mort.
Pendant plus de deux décennies, Patrick Berhault a été l'un des alpinistes les plus inventifs de sa génération. Virtuose, esthète, dansant sur le rocher au soleil du Midi comme dans la glace des faces nord, le Brun a poursuivi en montagne la carrière éblouissante commencée au côté de son ami Patrick Edlinger, le Blond . Le 25 avril 2003, Patrick Berhault chutait sous les yeux de son ami Philippe Magnin lors d'une chevauchée dantesque sur les 4000 des Alpes.
Michel Bricola, qui fut son ai, et Dominique Potard (auteur du Port de la Mer de glace) parcourent la vie de l'alpiniste dans cette biographie très complète, parue à l'origine dans la collection Texte & Images. Guérin a choisi de la rééditer dans la colleciton Terra Nova à l'occasion du 15e anniversaire de la mort de Patrick Berhault - parce que l'aura de Berhault n'a cessé de grandir, qu'il inspire toujours les jeunes alpinistes, et qu'il a plus que jamais sa place au Panthéon de l'alpinisme.
Cette édition est enrichie d'un texte de Philippe Magnin qui revisite avec une émotion contenue le dernier voyage et cette journée tragique qui le hante toujours.
Léonard de Vinci a inventé le parapente et Dominique Potard a inventé Suzie. Une Anglaise épatante. Pourvue de volumes propres à susciter chez les farouches autochtones, qui s'arriment quotidiennement au bar de Chez Rul', une mâle et gourmande anglophilie. Côté séduction, Léonard n'est pas en reste. "Il y avait chez lui, écrit l'auteur, ce côté rassurant du chalet suisse, un chalet un peu particulier, avec des géraniums au balcon l'hiver, et de la neige sur le toit en été." A méditer.
Bref, ces deux-là - Suzie et Léonard - vont gonfler la voile et s'envoyer en l'air. En tout bien tout honneur, du sommet du mont Blanc, en Trigano speed dating. Mais l'innocence n'a qu'un temps et la fin du roman, si elle ne révèle rien... dévoile tout. Ou l'inverse. Welcome to Chamonix, c'est la magie Potard à son meilleur.
Berhault est un prodige, un alpiniste hors-norme.
Michel Bricola et Dominique Potard retracent son parcours.
« Une étoile est née », titre le tout jeune magazine Alpinisme et Randonnée dans son numéro de septembre 1979. Suit la liste improbable des courses réalisées par Patrick Berhault durant sa saison d'été. De quoi remplir une vie d'alpiniste de haut niveau. Toutes ces solitaires, précise l'article, pour mieux enfoncer le clou, Berhault les a faites sans sac : corde en bandoulière, quelques pitons à la taille, un bout de chocolat dans la poche, les E.B. autour du cou.
Ces quelques lignes qui ouvrent le quatrième chapitre du livre, c'est « tout Berhault », livré dans la foudroyante évidence de son talent: le risque, qui se dissout dans la pureté de l'exécution, le « dénuement matériel » qui moque l'apparente démesure de l'entreprise, la vitesse qui vérifie la justesse du « paradoxe de Lachenal » : « plus on va vite, moins de temps on passe à risquer sa peau!».
Traiter d'un tel phénomène semble aller de soi : on recense les exploits et on aligne les superlatifs. Mais si Michel Bricola et Dominique Potard livrent un travail documenté et ne cachent pas leur admiration pour le personnage « l'homme Berhault », une fois débarrassé de sa corde et de ses chaussons, les passionne tout autant.
Michel Bricola, l'ami et le confident de toujours fouille dans sa mémoire et tente de cerner au plus près les contours d'une personnalité peu ordinaire. Il a de Berhault une connaissance intime et son témoignage, qui balance entre la subjectivité de l'homme qui a perdu un « frère », et la précision du témoin auquel presque aucun fait et geste n'a échappé, confère à ce livre un caractère unique.
De virtuose à virtuose, l'entente entre Patrick Berhault et Dominique Potard coule de source, comme l'on dit dans les ports... Ils font cordée sur le papier, la plume de l'un filant sur les pages aussi vite que les chaussons du prodige sur les dalles des aiguilles. Berhault nous enchante et Potard est son poète.
Certains livres grandissent leur héros, celui-ci grandit aussi ses lecteurs.
" Avec toutes ces histoires, il faut faire un bouquin".
J'ai lancé ces paroles en l'air un jour de grand soleil. Nous nous trouvions tous deux au pied d'une voie baptisée "Saturne" que nous avions équipée ensemble quelques dix ou quinze ans plus tôt. Tu as sorti ton grand sourire "ah ce serait sympa que ce soit toi qui l'écrives"! Puis tu as ri, quand j'évoquai certains détails.
Tu ne te préoccupais pas d'ascensions sérieuses, de grands sommets, ni de tes performances. Tu réfléchissais à ce qui t'avais fait prendre le chemin de droite plutôt que celui de gauche.
Tu te demandais comment se faisaient les choix, ceux du quotidien, plutôt que celui de la meilleure prise ; et tu disais "mais où est l'inné, mais où est l'acquis oe" Comme si tes dons étaient séparables du temps que tu as toujours consacré à ta passion.
Et moi, qui t'avais si souvent accompagné, je te trouvais, toi Patrick Berhault, brillant depuis vingt ans en haut de la grimpe, toujours aussi humain, fragile! Et oui, fragile... pas face aux parois verticales, surplombantes et glacées, mais fragile parce que très sensible aux autres.
Michel Bricola
La ville de Chamonix, la vie rurale, les installations touristiques, la forêt, les glaciers, tout a changé sous le regard immuable du maître des lieux, le mont Blanc.
Le photographe Patrice Labarbe a déniché 80 images anciennes, représentatives du paysage de la vallée de Chamonix au début du XXe siècle, et s'est amusé à retrouver les mêmes cadres de nos jours. Le résultat permet de mesurer les évolutions du paysages, des espaces naturels comme de l'urbanisme.
Dominique Potard met sa plume au service de ces petites nostalgies nées du contraste entre passé et présent. Lorsque les chemins empierrés résonnaient sous les sabots des chevaux, lorsque les glaciers dominaient la vallée d'une inquiétante blancheur, lorsque toute la vallée était cultivée, repoussant la forêt vers "les hauts". A ce monde à jamais disparu, les auteurs opposent le monde actuel, une modernité où se cachent, ténus, les dernières traces du passé.
Si aujourd'hui le monde entier associe Chamonix au mont Blanc, il ne faut pas sous-estimer le rôle fondamental qu'a joué et que joue encore Saint-Gervais dans la conquête et l'accès au point culminant des Alpes. Depuis un siècle et demi, les guides de Saint-Gervais sont les arpenteurs, traceurs de voies, constructeurs de refuges, initiateurs des grands projets au mont Blanc. Mais, contrairement à leurs confrères de Chamonix, les guides du val Montjoie ont conservé en parallèle leurs activités traditionnelles. Ils sont également charpentiers ou paysans, n'abandonnant le piolet que pour saisir la faux ou le marteau.
En racontant leur histoire, Dominique Potard et Julien Pelloux nous plongent dans l'intimité d'une vallée dont le destin s'est composé dans la proximité du géant de glace et de roches. Dès les premières tentatives d'ascensions, la voie d'accès par Saint-Gervais et l'aiguille du Goûter fut préconisée par le docteur Paccard. Ce sera pourtant par le versant chamoniard que ce même Paccard, accompagné de Jacques Balmat réussira la première ascension le 8 août 1786. Mais Que ce soit pour le Genevois de Saussure ou son rival Bourrit, la perspective d'un accès plus sûr et plus rapide au sommet continuera à se localiser sur le versant de Saint-Gervais.
Ainsi commencent les 150 ans de l'histoire des guides du Val Montjoie, marqués par des exploits et des drames, comme celui du Malabar Princess en 1951, marqués également par un attachement sincère à «leur» montagne et une transmission de cette passion, de génération en génération.