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Bernadette Bouvrot
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Le Mercantour. C'est avec enthousiasme que la petite famille partait pour une balade de trois jours dans la vallée des Merveilles. Il avait fallu auparavant aller à Nice et passer au Club alpin pour récupérer la clef du refuge non gardé ; pendant la montée, on avait ramassé du bois pour faire une bonne flambée en arrivant. On avait tout un programme avec hébergement au refuge, recherche du sorcier et des multiples gravures rupestres, pique-nique au bord du lac si profond qu'il semblait noir, au milieu des moraines et des névés. Trop haut pour faire place à la végétation, nous étions sur un site entouré de cimes enneigées qui se découpaient dans le ciel bleu : de quoi construire tout un chapelet de souvenirs marquants pour la vie ! Surprise, nous dormions quand, à une heure du matin, des arrivants tardifs, avec leurs lampes frontales, se sont penchés sur nos paillasses, à la recherche de places libres, avant de faire cuire leurs merguez ! Puis juste un somme rapide, car ils se sont levés à cinq heures du matin : ils partaient avec tout leur attirail pour l'ouverture de la pêche à la truite dans les lacs d'altitude, selon la tradition.
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Au siècle dernier, on parlait de progrès pourtant peu de gens en profitait. Ils ne quittaient pas leur village, leur région et vivaient en vase clos. Puis il y eut la guerre, et la vie a changé. Notre génération fut la première à bouger : le train, l'avion, etc. L'empire colonial existait encore, la recherche du travail favorisait les déplacements.Très jeune, je prenais des notes sur des cahiers, passionnée par ce que je voyais, j'ai toujours eu des velléités d'écrire, mais ma vie particulièrement mouvementée m'en a empêché jusqu'à un âge avancé. Et me voici à nouveau avec l'envie de raconter tout ce que nous avons traversé.