La reconnaissance des crimes sexuels perpétrés sur les plus jeunes est récente. Il a fallu le long travail des médecins, des magistrats et des intellectuels pour que, une fois les actes déterminés et les caractéristiques de la pédophilie établies, la société se soucie de protéger les enfants. Véritable baromètre des moeurs, les réactions au crime sexuel sur enfant esquissent l'histoire morale, culturelle et juridique d'une si longue indifférence envers les agressions sexuelles. Ce livre en donne les clés. Indispensable prise de conscience, le livre d'Anne-Claude Ambroise-Rendu ne se contente pas de faire choir de leur piédestal quelques amateurs de jeunes chairs qui, à l'instar d'André Gide, profitèrent de l'aveuglement des parents, il nous révèle comment hier encore le silence écrasait les victimes et profitait aux agresseurs. Il nous apprend surtout que le « pédophile », identifié par la psychiatrie, n'a pas toujours été condamné par les médias qui en font aujourd'hui la figure du mal absolu. Il était temps qu'un livre d'histoire fasse la lumière sur des comportements aussi anciens et répandus et nous rappelle que la criminalité sexuelle n'est pas le fruit amer d'une époque dépravée. Cette époque, notre époque, aura eu le mérite d'affronter ce problème.
Centré sur le personnage éponyme d'une série qui joue malicieusement avec les codes des drames télévisés, ce livre décompose et analyse les facettes d'une personnalité ambivalente, qui ne cesse d'évoluer au fil des huit saisons. Identité double, liens familiaux complexes, profil psychopathologique déroutant, justicier plus ou moins convaincu, tous ces éléments qui façonnent la personnalité du héros sont interrogés dans leur progressive métamorphose. Si, à l'heure de la rédemption, cet assassin au service de la loi s'inflige à lui-même le plus cruel des châtiments, ce n'est pas seulement pour contenter le besoin de justice des spectateurs, mais aussi et surtout parce que cette série nous parle de l'incontournable solitude humaine, ici sous les traits d'un tueur en série charmant.
Magnifié par le cinéma, stigmatisé par les journaux télévisés ou le roman, source d'angoisse et de fascination mêlées, le crime échappe souvent à l'histoire sérieuse , alors qu'il constitue un élément central de nos sociétés contemporaines. Les crimes et les délits ont pourtant une histoire. Le sentiment qu'ils suscitent évolue en même temps que les formes qu'ils empruntent et que les réactions institutionnelles et judiciaires qu'ils provoquent. Ce livre retrace ces métamorphoses à travers le XXe siècle : des apaches de la Belle Epoque aux banlieues en crise d'aujourd'hui. Il propose également quelques éclairages rétrospectifs sur les questions en débat depuis un siècle : la fiabilité des chiffres de la criminalité, le rôle de la police, l'efficacité de la prison, le poids des médias dans la construction des peurs, le rôle des experts, les fantasmes sécuritaires. L'histoire du crime, fortement enracinée dans le tissu social d'un peuple, est un subtil révélateur de ses sensibilités. A travers l'anecdote, le siècle se met en scène.
Anne-Claude Ambroise-Rendu est maître de conférences d'histoire contemporaine à l'université de Paris X-Nanterre. Dernier ouvrage paru : Petits récits des désordres ordinaires. Les faits divers dans la presse française des débuts de la IIIe République à la Grande Guerre, 2004, Paris, Editions Seli Arslan.
Trois siècles de combats et de débats à travers 100 focus illustrés : voici la première histoire des luttes environnementales dans une perspective mondiale. Des Lumières au début du XXIe siècle, les auteurs mettent en scène acteurs, penseurs, événements, résistances et avancées. Les caricatures, gravures, images savantes ou tracts qui jalonnent ce livre sont rassemblés ici pour la première fois. À l'heure où la question écologique est devenue la préoccupation majeure des citoyens, ce petit beau livre de 300 pages vivant et accessible s'adresse à un large public.
Réaction de colère, bouffée de révolte, cri lancé contre l'injustice, expression brutale ou sourde du mépris et parfois de la haine, l'indignation est une émotion qui relève de la conscience morale mais aussi du sentiment politique. Mais elle est bien davantage encore car, en participant à l'exercice du jugement et de la raison, elle contribue également à fonder les identités collectives en termes moraux et politiques. C'est pourquoi l'indignation, actrice essentielle, ces deux derniers siècles, de multiples débats - littéraires ou médicaux, juridiques ou sociaux, politiques ou médiatiques -, fournit l'une des clés qui permettent de mieux comprendre comment les sociétés démocratiques se sont bâties jusqu'à nos jours. L'histoire de l'indignation est à construire: le lecteur en trouvera ici les premiers contours.
Anne-Claude Ambroise-Rendu est maître de conférences en histoire à l'université de Paris X-Nanterre et membre du Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Spécialiste en histoire des représentations (XIXe-XXe siècles), elle a notamment publié Crimes et délits, une histoire de la violence en France, de la Belle Epoque à nos jours (Nouveau Monde éditions, 2006), et Petits récits des désordres ordinaires. Les faits divers dans la presse française des débuts de la Ille République à la Grande Guerre (Seli Arslan, 2004). Christian Delporte est professeur d'histoire contemporaine et directeur du Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines de l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Spécialiste d'histoire politique et culturelle (XXe-XXIe), il a notamment publié Images et politiques en France au XXe siècle (Nouveau Monde éditions, 2006) et LA France dans les yeux. Une histoire de la communication politique de 1930 à aujourd'hui (Flammarion, 2007).
Comment crée-t-on du patrimoine ? Qui sont les acteurs et les instances en présence ? Le « tout patrimonial » qui sévit actuellement invite à s'interroger sur les raisons de cet engouement et sur les conséquences pratiques et effets pervers des processus de patrimonialisation.
Pour arriver à ce constat et cerner concrètement les enjeux de la patrimonialisation, l'ouvrage s'appuie sur de nombreuses études de cas, en France et à l'étranger.
Son regard pluridisciplinaire permet de traiter de patrimoines et de processus de patrimonialisation très divers : culturels (cinéma, chanson, musique), alimentaires (mouton, vin), urbains (politiques publiques), linguistiques (langues régionales), ethnographiques (traditions, coutumes), etc.
L'émotion occupe une place grandissante dans l'espace public : cet ouvrage permet de penser ce phénomène frappant de nos sociétés en même temps qu'il le valorise, voire le réhabilite; il permet également une mise en perspective historique de ce thème et de cerner l'évolution des mises en scène de l'émotion sur plus de deux siècles. Comment faire l'histoire de l'émotion ou des émotions? Y a-t-il une spécificité du "régime contemporain des émotions"? Le sujet est abordé par le biais de chercheurs internationaux et sous l'angle pluridisciplinaire (sociologie, politique, culturel) : mise en scène des émotions dans les médias, mobilisation des affects, instrumentalisation des expressions émotionnelles, etc.