à plusieurs reprises, en montagne, des hommes ont échappé à la mort de manière quasi miraculeuse.
s'appuyant sur les témoignages des rescapés, charlie buffet raconte quinze de ces échappées belles, qui comptent parmi les plus étonnantes de l'histoire de l'alpinisme. à travers toutes les époques, ces épisodes révèlent des caractères et des sentiments extraordinaires : flegme d'edward whymper, qui s'arrête à quelques mètres de l'abîme dans un couloir glacé du cervin, puis rentre à pied, de nuit, jusqu'à son hôtel, tentant de ne pas réveiller l'aubergiste ; colère de walter bonatti, hanté par un sentiment de trahison pour avoir été contraint à un bivouac sans équipement, à plus de 8000 mètres d'altitude sur les pentes du k2 ; schizophrénie revendiquée de reinhold messner, qui survit à sa traversée du nanga parbat mais se sent responsable de la disparition de son frère günther; courage et lucidité de joe simpson laissé pour mort au fond d'une crevasse des andes du pérou, qui rampe pendant trois jours et rejoint son compagnon in extremis, dans un état d'épuisement hallucinant et halluciné.
qu'ils durent une seconde ou une semaine, ces instants de basculement laissent entrevoir ce qui se passe d'étrange dans cette zone tampon entre la vie et la mort. ils sont une fenêtre ouverte sur les replis les plus mystérieux de l'âme humaine.
Entre 1857 et 2000, quatre photographes vont, de père en fils, inventer et se transmettre l'art de la photographie de montagne.
Ils s'appellent Tairraz. Joseph Tairraz, Georges Tairraz I, Georges Tairraz II, et Pierre Tairraz. L'histoire commence à Chamonix en 1857. Joseph Tairraz, fils du syndic (maire), achète à Genève un appareil à daguerréotype. Quatre ans plus tard, il réalise, avant Auguste-Rosalie Bisson, photographe officiel de l'empereur, la première photographie au sommet du Mont-Blanc. Très vite, le jeune homme ouvre un studio, au centre de Chamonix.
Il passera le relais à son fils Georges. La dynastie est lancée. Tairraz, les Alpes de père en fils retrace l'histoire de cette famille et donne à voir dans une belle fluidité chronologique leurs images qui évoluent en accompagnant les transformations de Chamonix et de l'alpinisme. Pendant un siècle et demi, les Tairraz seront les incomparables photographes du Mont-Blanc et, au fil des générations, goûteront au cinéma et se lieront d'amitié avec d'autres grands passeurs des Alpes, tels Roger Frison-Roche et Gaston Rébuffat.
La dynastie est entrée en sommeil à la mort de Pierre, en 2000. Elle nous laisse une certaine façon de regarder la montagne, d'en magnifier les formes pour exprimer les émotions de ceux qui s'y risquent. Le " regard Tairraz ".