L'Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) est une série de bande dessinée en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf.
Vendue à plus de 3 millions d'exemplaires et traduite en 23 langues, elle raconte l'enfance et l'adolescence de l'auteur, fils aîné d'une mère française et d'un père syrien. L'histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d'Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel.
Ce sixième tome couvre les années 1994-2011. C'est le dernier tome de la série.
Les lecteurs et lectrices les plus fidèles d'Atrabile connaissent bien Jason, auteur norvégien dont nous avions publié le cultissime Attends... il y a plus de vingt ans déjà. Depuis, Jason n'a cessé d'essaimer des titres, chez Atrabile ou d'autres éditeurs, creusant son sillon avec une belle constance, sans se soucier des modes. Dans la vingtaine d'histoires qui composent Au-dessus l'odyssée, les mondes se rencontrent, partent sens dessus-dessous et se mélangent dans de folles et improbables hybridations: Spock se prend pour Foujita, Le Prisonnier visite Kafka, les oeuvres de Joyce et Tarantino fusionnent, Moïse fait face à Alain Delon, Sartre se prend pour Travolta, et l'on croise encore, pêle-mêle, Perec (en détective privé), Athos, Frida Kahlo, Van Gogh, Sinatra, Lemmy, Zappa, Bukowski, dans des univers qui lorgnent tour à tour du côté de Dostoïevski, Ed Wood ou des EC Comics. Avec une économie de moyen exemplaire, un sens de la narration et de l'ellipse manifeste et un humour froid et pince-sans-rire, Jason - qui semble connaître tous les rouages de la fiction - démonte, malaxe, retourne et détourne toutes ces références, s'amuse comme un fou, et nous avec. Merveilleux !
Jeune artiste... aïe! Précaire... sans blague! Peu adapté au « monde du travail »... ben tiens! Vous connaissez le topo par coeur? Pas autant que Timothée qui, depuis sa sortie d'école d'art, maîtrise sur le bout des doigts les démarches administratives labyrinthiques de Pôle Emploi ou de la CAF. De guerre lasse - et parce qu'il faut bien manger - il signe un contrat d'assistant pédagogique dans un lycée professionnel en Moselle. Le choc culturel est dur:catapulté figure d'autorité il se confronte à des adolescents eux-mêmes peu motivés à l'idée de travailler et encore moins par ses ateliers artistiques. Tiraillé entre l'envie de glander comme eux et de les aider, Timothée débute sa quête pour essayer de trouver tant bien que mal un sens au « travail » et redevenir peu à peu au contact des élèves un artiste « à plein temps ».
Troisième volume (sur quatre prévus) du « Grand Récit » de Jens Harder, «Beta» volume 2 traite des 2000 ans écoulés depuis J.C, survolant les siècles, les grandes pages et les plus sombres tragédies de l'ère moderne.
Tout commence par un arbre terrassé par le vent, puis des notes de guitare sur un air manouche, de l'herbe pailletée par les cendres, une réunion de gueules cassées, l'infinie recherche de la courbe parfaite... Ludovic Debeurme rassemble ses multiples souvenirs pour réaliser un autoportrait tout en nuances.
Avec une grande douceur, il retrace son histoire, celle de ses parents et de ses grands-parents pour explorer la notion de filiation dans tout ce qu'elle a d'immuable et paradoxalement de changeant. Au fil des pages, il recrée des liens avec sa généalogie mais aussi avec le monde qui l'entoure jusqu'à développer une vraie conscience de l'écosystème avec lequel il cohabite.
Le temps paraît malléable, Debeurme laisse libre cours à ses pensées qui se déversent dans des compositions fluides et dansantes. Il nous propose un véritable retour aux sources, à l'essence même de l'être humain, porté par ses traits épurés où la force de la ligne s'exprime avec vigueur. En replongeant dans son histoire familiale pour recomposer les fragments de son identité, Ludovic Debeurme offre une autobiographie sensible et puissante qui soulève la question de la transmission et de l'héritage informel. Tout en finesse, il convoque en chacun de nous une question universelle : quelle part de notre identité doit-on à nos parents et comment nous en affranchir ?
Charlie est né en laboratoire à la suite d'expérimentations génétiques, d'un père humain et d'une mère chimpanzé ; il est un « humanzee ». Spécimen unique, Charlie est recueilli et élevé en famille par un couple formé par un scientifique spécialiste des primates et par une avocate. 15 ans plus tard, Charlie le humanzee intègre le lycée et il fait la rencontre d'une jeune fille du nom de Lucy. Pourtant, l'arrivée de Charlie dans la communauté humaine va créer une onde de choc. Bien vite, les implications de son existence secouent la société américaine et, au-delà, suscite des questions au niveau mondial... Entre des activistes vegan radicaux qui veulent en faire leur emblème et les bien-pensants qui estiment qu'il est la preuve vivante des dérives de la science, Charlie, qui incarne l'évolution malgré lui, va se retrouver au centre de bien des enjeux ! Lui qui aspire juste à avoir la vie la plus normale possible... On a hâte de savoir quelles réponses l'intelligence particulière de Charlie va trouver face aux terribles difficultés qui se présentent à lui !
Simon, un jeune anglais de 14 ans un peu rondouillard, est constamment l'objet de moqueries de la part des jeunes de son quartier, et il est recruté pour toutes sortes de corvées. Un jour où il fait les courses pour une diseuse de bonne aventure, celle-ci lui révèle quels vont être les gagnants de la prestigieuse course de chevaux du Royal Ascot. Simon mise alors secrètement toutes les économies de son père sur un seul cheval, et gagne plus de 16 millions de livres. Mais quand il revient chez lui, Simon trouve sa mère dans le coma et la police lui annonce que son père a disparu. Étant mineur, Simon ne peut pas encaisser son ticket de pari. Pour ce faire, et pour découvrir ce qui est arrivé à sa mère, il doit absolument retrouver son père. Au terme d'une aventure riche en péripéties et en surprises, Simon, l'éternel perdant, deviendra un gamin très débrouillard.
La couleur des choses de l'auteur suisse Martin Panchaud bouscule les habitudes des lecteurs et lectrices de bandes dessinées ; le livre est intégralement dessiné en vue plongeante sans perspective et tous les personnages sont représentés sous forme de cercles de couleurs. La couleur des choses oscille entre comédie et polar avec une technique graphique surprenante, mêlant architecture, infographies et pictogrammes à foison, qui font de ce roman très graphique un livre étonnant et captivant.
Après le premier volume publié en 2015, Joshua Cotter livre le deuxième épisode de la série Déplacement, qui se déroule dans un futur proche où internet, rebaptisé «le flux», fonctionne par télépathie avec pour serveur central une petite fille.
Situé environ 40 ans avant les événements décrits dans le premier volume, Déplacement vol. 2 présente les personnages d'Aveline Moiré, une jeune française psychologiquement instable immigrée aux États-Unis et Walter Walker, un jeune graphiste fraîchement séparé qui travaille à l'accueil d'un centre culturel. Les deux jeunes adultes vont tomber amoureux et, au terme d'une relation ponctuée par les violentes crises d'Aveline, ils seront à l'origine de la création de l'internet télépathique du Professeur Earnest.
Série de science-fiction très ambitieuse, Déplacement navigue entre le cyberpunk de William Gibson et la SF psychédélique de K. Dick, avec une petite pincée de Lovecraft. Joshua Cotter continue son récit au long cours mêlant aventures et réflexions existentielles dans ce deuxième volume d'une série qui en comptera sept.
Gueule cassée de 14, Édouard Roux trouve refuge dans l'atelier de la sculptrice animalière Jeanne Sauvage. Elle lui redonne un visage et l'introduit dans le milieu des artistes de Montmartre.En échange, Édouard lui fait découvrir la majesté du plateau du Vercors et l'histoire du dernier ours qu'il a vu tué quand il était enfant. Au coeur du Cirque d'Archiane, il lui dévoile la Dernière Reine et incite Jeanne a créer le chef d'oeuvre qui la fera reconnaître.Dans la veine des grands romans feuilletons du 19e, La Dernière Reine croise les destins du dernier ours du Vercors et d'Édouard Roux gueule cassée de 14.Comme précédemment dans Le Loup, homme et animal se confrontent dans un récit puissant, mêlant questionnements écologiques, féminisme, histoire d'amour et histoire de l'art.
Dystopie floraleDans ce monde sans espoir ni lumière naturelle, la société place toutes ses attentes dans la transfloraison, un procédé qui permet de métamorphoser les êtres humains en végétaux.Après leur opération, les individus ont deux ans avant de devenir une sanctiflore, une plante à part entière.Toshiro,le héros,vit dans une grande pauvreté. Ilopte pour cette transformation irréversible.Comment passera-t-il ses dernières années de vie en tant qu'homme?
"Voilà une histoire qui s'annonce délicieuse pour qui aime s'ennuyer. ", nous prévient-on au début de cette histoire. Tulipe, moine ventru et débonnaire, vit dans une communauté dirigée par le Prieur Cosmos. La vie est paisible au monastère, rythmée simplement par les heures qui défilent - celle du sermon, celle de la soupe, celle de la sieste. Pourtant, Tulipe et sa quiétude sont un jour troublés par le défi d'un arbre, sous lequel notre ours s'était assoupi : "- Au lieu d'en rêver vainement, auras-tu le courage d'aller trouver le véritable Jardin d'Eden ?" Ce Paradis, dont parle Cosmos dans son sermon, existe-t-il bel et bien? quelles fleurs prodigieuses trouvent-t-on dans ce jardin, quels oiseaux inconnus les butinent ? Tulipe surprend son monde et se met en mouvement ; son voyage lui réservera autant de rencontres étonnantes que découvertes émerveillées - et finalement, que l'Eden soit, ou non, au bout de son chemin, n'est peut-être pas le plus important... Dans ce récit surprenant, d'une grande finesse et d'une grande beauté, Sophie Guerrive nous fait le cadeau de faire vivre à son ours Tulipe une véritable aventure. On retrouve avec plaisir tous les personnages de son univers bien connu (Tulipe, 4 tomes parus), mais rien n'empêche un lecteur nouveau de se plonger dans cet album. Dépaysant ses voix dans un univers médiéval dont elle maîtrise aussi les codes, elle ajoute aux digressions poético-philosophiques de Tulipe une dimension spirituelle, avec pudeur, sensibilité et intelligence : Sophie Guerrive est au sommet de son art.
Je vais les bouffer. Bouffer. Jusqu'à satiété !Comment Gin Gotô a-t-elle assise son emprise sur Kuge ? La réponse se trouve dans sa jeunesse triste et pleine d'ambition, plusieurs décennies en arrière.
Dès 1850, les jeunes amérindiens étaient internés de force dans des pensionnats catholiques pour les assimiler à la nation américaine. En 1900, la population des natifs en Amérique du Nord avait diminué de 93%. La plupart étaient morts de nouvelles maladies importées par les colons, d'exterminations subventionnés par l'état, et lors des déportations. Georges est un jeune Lakota élevé par le pasteur qui administre sa réserve. Acculturé, le jeune garçon oublie peu à peu ses racines et rêve d'un futur inspiré du modèle américain, en pleine expansion. Il va croiser la route de Little Knife, amérindien froid et violent à la recherche du meurtrier de sa mère. Accompagné de ses deux comparses, celui-ci arrache Georges à sa vie et l'embarque dans son périple. Au fil de leur voyage, l'homme et le garçon vont s'ouvrir l'un à l'autre et trouver ce qui leur est essentiel : l'apaisement de la colère par la transmission de sa culture pour l'un et la découverte de son identité et de ses origines pour l'autre.
"On ne peut pas harceler les gens pour qu'ils partent.
Il y a des limites à ne pas dépasser.
Au début des années 2000, la crise financière et économique marque profondément la société coréenne. Dans ce contexte douloureux, un militant syndical à la fois idéaliste et pragmatique, le charismatique Gu Go-shin, mène des combats difficiles mais nécessaires au sein d'une petite agence-conseil de défense des travailleurs. Son chemin croise celui d'un jeune cadre d'une grande rectitude morale, Lee Su-in, ancien militaire révolté par les pratiques de son employeur, un grand groupe français implanté en Corée. Ensemble, ils se battent pour la création d'une section syndicale dans l'entreprise.
Avec ce sixième et ultime volume, la chronique palpitante de ce conflit acharné connaît enfin son dénouement - et il n'est pas sans surprises... Passionnant récit des luttes sociales au quotidien, Intraitable revisite, par le biais de la fiction, l'histoire de l'implantation - finalement ratée - de Carrefour en Corée. Une histoire universelle, qui met en relief les dérives récurrentes des multinationales. Dans un style dynamique et élégant, Choi Kyu-sok relate comment les sociétés, malgré leurs contradictions internes, peuvent trouver l'énergie de leur résister.
Traduit du coréen par Lim Yeong-hee avec la collaboration de Catherine Biros" "Choi Kyu-sok est considéré comme l'un des plus brillants représentants de la bande dessinée d'auteur coréenne. Entre satires sociales, récits d'apprentissage et chroniques incisives de la modernité, il a signé à ce jour une dizaine d'oeuvres, one shots, séries ou collectifs, parfois d'inspiration autobiographique. On le connaît en France depuis le milieu des années 2000, avec la traduction de Nouilles Tchajang (Kana/Made In) et des recueils L'amour est une protéine et Le Marécage (Casterman/Hanguk).
Intraitable a été la première série de Choi Kyu-sok à paraître en français. Elle a fait l'object d'une adaptation audiovisuelle en Corée, sous la forme d'une série télévisée en douze épisodes de Kim Suk-yoon."
Boris est au pouvoir et Simone, qui le déteste, fulmine. Toujours aussi habitée, l'ancien bras droit et ex-secrétaire d'Aglaé est bien décidée à contrer ce fils despotique et misogyne qui s'est imposé à la tête du pays en le faisant sombrer dans l'alcool et la misère. Pour cela, elle va créer le grand projet de sa vie : L'INSTITUT DES BENJAMINES. Avec Rita, sa fidèle assistante, elles kidnappent les petites filles croisées sur leur chemin et les séquestrent dans un pensionnat caché au fin fond d'une forêt. Simone (qui se fait appeler "Le Directeur") impose à ses disciples une éducation stricte sans aucun libre arbitre. Devenues adultes, les Benjamines formeront une armée rebelle et redoutable qui réalisera le fantasme de leur maîtresse à penser : renverser le dictateur. Mais une fois encore, l'avenir du pays Marylène est incertain. Qui, désormais, s'emparera de la couronne ? Cinquième volume de la série «Les Contes du Marylène», L'INSTITUT DES BENJAMINES est la suite directe de BORIS L'ENFANT PATATE. Le titre est inspiré du roman de Robert Walser L'Institut Benjamenta, où l'on suit Jacob von Gunter qui a quitté sa famille aisée pour entrer dans un pensionnat où l'on apprend qu'une chose : obéir sans discuter. Dans ce nouveau livre, Anne Simon met le personnage misandre Simone Michel au premier plan et raconte comment l'exercice du pouvoir peut pousser une femme révoltée à l'excès et à la déraison.
Dans un monde médiéval hostile où sévit une implacable chasse aux sorcières, le jeune Georg aide Ongle et Pluie, deux étranges jeunes filles au passé traumatique, à fuir le Sanctuaire, une prison de l'inquisition. Dotées de pouvoirs effrayants pour le commun des mortels et bien incapables d'expliquer leurs origines, ni même qui elles sont, Ongle et Pluie, accompagnées de Georg, se lancent dans une errance désespérée à travers le pays.
Où trouver cependant un lieu sûr, dans ce monde qui veut leur mort ? D'autant qu'un implacable inquisiteur, surnommé Le Mage, est sur leurs traces et semble capable de les trouver jusque dans leur rêves. Recevront-iels l'aide de cette étrange voix venue des tréfonds de la forêt dans laquelle iels s'enfoncent inexorablement ?
L'ancien leader du célèbre groupe Herzog est de retour dans sa ville natale après avoir juré de ne plus jamais y remettre les pieds.
Dans cette bourgade où le temps semble s'être arrêté, trois adolescents partagent leur temps entre le skatepark et la salle de répétition, rêvant de connaître un jour le même succès que celui d'Herzog en son temps. Une nuit, des événements étranges ont lieu dans la forêt avoisinante. La suspicion des habitants se porte alors sur Willie, « l'original » du village.
Seiichi est sous le choc après avoir compris que sa mère a toujours voulu se débarrasser de lui. Heureusement, Yuiko est à ses côtés : avec son aide, il arrive enfin à penser à autre chose et encourage même son père à divorcer ! Le pire semble être derrière lui... mais, une nuit, tout bascule.
Shigeru est là. Apparemment déterminé à rejouer la scène de sa chute, il mène son cousin jusqu'au belvédère d'où Seiko avait jeté son fils bien des années auparavant. Seiichi se perd entre cauchemar et réalité, ses fragiles certitudes balayées face à ce fantôme du passé... Victime, témoin ou bourreau, qui sont-ils ?
Le 17 juin 2018, trois bateaux accostent au port de Valence.
À leur bord, des centaines de migrants. Ximo Abadía raconte le destin de l'un de ces anonymes qu'il a rencontré. Le périple de Natan, un jeune Érythréen, commence dès son plus jeune âge. Pour fuir la dictature, sa famille part en Éthiopie. Mais la situation n'est guère meilleure dans le pays voisin. Très vite, l'existence de Natan devient un vrai enfer. Faim et misère n'entament toutefois pas son optimisme et surtout son instinct de survie. Après une succession de séjours en prison, il décide de tout tenter pour rejoindre l'Europe...
Une bande dessinée puissante qui conjugue une fascinante économie de mots et un trait qui devient génialement abstrait.
Trois personnages, ayant tendance à se faire souffrir et à saboter leur vie, décident de cohabiter dans une maison?: - Un homme qui ne s'intéresse qu'aux filles susceptibles de lui faire du mal. - Une femme cavalière qui dit aimer seulement les chevaux les plus dangereux. - Un homme qui cherche à écrire mais qui n'est jamais satisfait et détruit ce qu'il invente. Entre eux, une amitié se noue et leur maison devient l'abri qui les protège de la folie du monde extérieur. Avec La Maison nue, Marion Fayolle met en pages trois existences marginales, qui, malgré leurs profondes différences, cherchent ensemble à mieux se connaître et se comprendre à travers les jeux et les rapports quotidiens de leur colocation. La Maison nue nous questionne sur les douleurs qu'on s'inflige à soi-même, sur la beauté de la mélancolie, l'attrait pour les gouffres et la peur d'être seul.
« Bienvenus au manoir de Chartwell jeunes gens ! Je vous rappelle que dorénavant vous m'appellerez Monsieur ! » Lorsque Glenn, âgé d'une douzaine d'années écoute le discours de Mr Lynch, le directeur de l'école privée qu'il vient d'intégrer, il ne se doute pas que lui et les autres internes vont vivre un enfer qui détruira leur enfance et marquera aussi, par la suite, leur vie d'adulte.
Merel, âgée d'une quarantaine d'années, est une femme libre vivant sans mari ni enfants. Partageant son quotidien entre l'élevage de canards, le club de football local et l'écriture, elle mène une vie d'harmonie et d'amitiés. Mais tout se dérègle lors d'une soirée au cours de laquelle elle fait une blague sur la sexualité du mari de l'une de ses voisines. Une blague qui va faire courir le bruit que Merel couche avec tous les hommes de son petit village de Flandre... L'ensemble de la communauté va dès lors se liguer contre elle, faisant de sa vie un enfer...
Clara Lodewick, jeune autrice bruxelloise, propose ici un premier album plein de maturité graphique et scénaristique, une peinture sociale de la ruralité flamande à la fois juste et rare. Son ton et son dessin en couleurs directes vous rendront ses personnages immédiatement proches !
Traversant Bruxelles-City d'un pas hésitant, ignorant les conseils d'un vieux sage, B cherche A. Garçonne, venue en calèche, sourde aux avertissements d'une comparse de voyage, A cherche B. A l'Hôtel Métropolis, A se cacherait sous le doux nom d'Incartade. B, enchaîné à un poteau, capturé par des Indiens de cinéma, ne peut que la voir s'échapper à l'horizon. Leur quête se poursuit jusqu'à ce qu'ils se retrouvent, s'abandonnant ensemble dans une profonde intimité, ouvrant la voie à un amour intense, absolu. Dans ces pages somptueusement réalisées, dans une mise en couleur directe à l'encre, un couple se cherche, se forme et cherche à se donner forme. Après La volupté, ou C'était le bonheur, Blutch célèbre la rencontre amoureuse, dans une romance traversée par un sentiment d'urgence, vécue sur un rythme haletant.
Dans une atmosphère lourde, accentuée par des lavis marrons et des fonds charbonneux, une société s'écroule lentement sous le coup de la pénurie de metax, un mystérieux matériau enfoui qui leur a autrefois valu le prestige.
Les paysages, rendus lunaires par les cicatrices causées par les incessantes fouilles minières, sont le théâtre d'une série de tragédies : des attentats terroristes envers le royaume, des exécutions secrètes, et un étrange virus faisant apparaître des étoiles dans les yeux de ses victimes...
Pendant que l'ingénieur en charge de l'extraction du metax essaie désespérément de trouver de nouvelles pistes, l'homme de main du roi, tire les ficelles pour servir la cupidité de celui-ci et les rebelles tentent au mieux de protéger leur secret.
Avec ses compositions et son découpage cinématographiques, Antoine Cossé nous transporte dans un univers suffocant où les routes sinueuses semblent ne jamais mener nulle part. Cette atmosphère est accentuée par une narration tout en déliés et une ambiance sonore graphiquement très appuyée. Metax est une oeuvre sombre, romantique et poétique, une exploration de la cupidité, de ses conséquences et de la possibilité de s'en échapper.