Noir volcan a été écrit sur les routes : dans les wagons, les chambres d'hôtel, au comptoir des buffets de gares, partout où le besoin, et l'envie, de revenir chez soi surgissent.
Ce second recueil est celui d'une poésie affranchie, libératrice, terrienne. Au fil des pages, le lieu devient un véritable personnage. En effet, « chacun porte en lui son volcan, chacun se couche la nuit dans un cratère, chacun jette un oeil sur la reine noire ».
Ici, les petits riens du quotidien se succèdent et tracent la trame de notre existence : le premier baiser, un matin d'été, un entretien d'embauche, une bière, un café, une rupture, un voyage en train, l'écriture d'un poème...
« J'ai écrit ces textes dans des carnets, des cahiers, sur des pages volantes, des agendas, des tickets, des listes, des enveloppes, des marque-pages ou dans mon téléphone ; je les ai écrits dans les gares, les trains, les hôtels, les cafés, chez moi, dans le métro, en ville et en d'autres lieux.
La poésie demeure pour moi comme une apparition, une attention portée à l'infime, comme le surgissement d'un éclat fugace au coeur de nos vies. L'éclosion d'invisibles soleils. Peut-être, à cet instant-là, les mots peuvent-ils saisir quelque chose de ce jaillissement.
Elle est le regard nu, débarrassé de ce qui pèse, de ce qui encombre, elle est le retour à la source, la lumière qui s'attarde sur un mur, le frémissement qui parcourt un visage, la chaleur d'un corps aimé, elle est le mot que l'on attend et qui nous sauvera peut-être.
J'ai eu envie de vous offrir aujourd'hui cette moisson de mots cueillis jour après jour, qu'ils aient été d'orage ou d'allégresse. Mais vivants. Vivants, oui, et vibrants, toujours. » Gaëlle Josse
Proposition. Apposer sur tous les humains cette étiquette / Made in Woman / juste pour s'en souvenir / lorsqu'il s'échappe sans réfléchir / de toi, de moi, d'un autre / un geste, un mot, une habitude / qui dit sans dire / mais colporte / souvent sans le savoir / l'idée qu'une femme est un être / moins important qu'un autre.
Cette anthologie propose une large palette d'écritures poétiques, forcément multiple de par la variété de ses formes, la diversité de ses chemins, le registre étendu de ses voix. C'est la langue française qui la gouverne, et non pas la nationalité des poètes. La poésie française présentée ici offre un paysage contrasté, que ce soit une poésie inspirée, habitée de profondeurs sensibles, de vertiges métaphysiques, ou bien de «la poésie qui ne la ramène pas», pour citer Christian Prigent. Tous les «styles» d'écritures sont mis en présence:vers réguliers ou libres, proses poétiques, minimalisme ou ampleur, oralité ou spatialisme, modernité affichée et militante ou jeu avec les formes fixes héritées de la tradition, écritures fragmentées... Bouquet varié de joies, d'inquiétudes et de beautés en compagnie de Villon, Marot, Ronsard, Racine, Voltaire, Lamartine, Vigny, Hugo, Nerval, Corbière, Rimbaud, Maeterlinck, Segalen, Apollinaire, Reverdy, Aragon, Michaux, Prévert, Senghor, Char, Des Forêts, Du Bouchet, Bonnefoy, Jaccottet, Butor, Venaille, Novarina, Bianu et bien d'autres...
Lors d'une manifestation dans le village occupé de Vasenka, un jeune homme est abattu. Malédiction, sidération ou conséquence du coup de feu - toute la ville devient sourde. Sous la chappe de silence qui s'abat sur eux, les habitants commencent à s'organiser, et à coordonner leur résistance grâce à une langue des signes connue d'eux seuls.
Cernés par la violence, ils entendent bien lutter, et continuent à vivre. Eux, ce sont Alfonso et Sonya, qui attendent un enfant ; l'intrépide Maman Galya, instigatrice de l'insurrection depuis son théâtre de marionnettes ; et les marionnettistes, qui enseignent la langue des signes le jour, et attirent les soldats la nuit pour les mener jusqu'à leur mort.
Tour à tour histoire d'amour, élégie, et plaidoyer, République sourde est un puissant questionnement sur notre silence devant les atrocités du monde, porté par un vent de révolte.
« Me voilà à trente ans, les deux mains sur la table à écrire un poème pour apprendre à naviguer en l'absence du capitaine. » En l'absence du capitaine est certainement le recueil le plus intime de Cécile Coulon.
Elle y évoque la disparition de sa grand-mère, ce capitaine exceptionnel, le deuil, les souvenirs et la vie d'après. Écrire des poèmes est alors une nécessité, écrire pour avancer et pour continuer : « J'écris des poèmes de rien du tout pour dire que tout ira bien dans cette vie (...). »