Francis mène une vie bien calme. Il faut dire qu'il est curé dans la vallée de Chantebrie et que ses paroissiens ont peu de péchés palpitants à lui confesser. Jusqu'au jour où un homme débarque dans son église pour s'accuser d'avoir enfreint chacun des dix commandements. Plaisir inattendu : l'homme est un hacker de génie et ses crimes sont pour le prêtre l'occasion de découvrir avec délice un monde dont il ne soupçonnait pas l'existence : le monde des pirates informatiques, de la cybersécurité et du dark web. Francis met alors le doigt dans un engrenage numérique qui va l'entraîner beaucoup plus loin que prévu.
C'est un État en déficit chronique, ou les plus riches échappent a l'impôt. Un régime a bout de souffle. Un peuple a bout de nerfs, qui réclame justice et ne voit rien venir. Un pays riche mais bloque , en proie aux caprices d'un climat déréglé. Telle est la France a l'été 1789. Jusqu'a ce qu'en une nuit, a Versailles, tout bascule. C'est la Nuit du 4 août.
En août 1936, au début de la Guerre d'Espagne, la philosophe Simone Weil, qui n'a pas trente ans, part rallier le front d'Aragon et les brigades internationales de la colonne Durutti. Lors d'une offensive sur les bords de l'Ebre, elle se blesse en plongeant le pied dans une bassine d'huile brûlante. Rapatriée à l'arrière puis soignée à l'hôpital de Sitgès, elle rentre en France le 25 septembre accompagnée de ses parents.
Elle passe quarante-huit jours en Espagne. De ce séjour, nous ne savons rien ou presque. Un passeport, des notes éparses d'un « Journal d'Espagne » portées sur un cahier dont il subsiste trente-quatre feuillets, des lettres et des photographies en uniforme.
Agir, penser, écrire, serait une seule et même chose.
Du mystère d'une vie brève, du tremblé affectif d'un engagement qui refuse autant le fascisme que le meurtre d'un petit phalangiste de seize ans, Adrien Bosc a tiré un roman aux phrases claires et lumineuses. Au milieu du chaos d'une guerre civile fratricide, il nous conte une existence intense et tragique, dont le combat en Espagne fut le point de bascule.
Colonne, dernier volet d'une trilogie amorcée avec Constellation, puis Capitaine - raconte la collision de destins rassemblés en une communauté provisoire -faisceau de récits de vie qui éclatent en trajectoires contraires, séparées et pourtant réunies jusqu'à se confondre à l'infini. Des dates et des mots qui s'effacent, des courriers et des tombes qu'on oublie.
1993. Paris danse sur les beats d'une nouvelle musique électronique. On croise dans la nuit Michel Gondry, Ariel Wizman, Aline Can Dance, DJ Falcone, Didier Lestrade, Sven Love et tant d'autres. On écoute Radio Nova, FG et les mix du Rex. Dans la chambre d'un magnifique duplex, deux adolescents expérimentent sur des machines et révolutionnent le son. Ils n'ont pas encore revêtu les casques qui dissimuleront bientôt leurs visages mais ils sont déjà jaloux de leur anonymat. Inconnus, maniaques, mystérieux, ils veulent faire danser la jeunesse « around the world ».
Jamais les débuts des Daft Punk n'avait ainsi été raconté, le groupe français le plus connu au monde, le plus secret aussi, des bancs du lycée Carnot à sa métamorphose en robots admirés et inatteignables. Daft est le récit des premières fois, par une bande de copains qui ont tout découvert en même temps et dont certains, parmi les plus intimes, n'avaient jamais parlé. Ils se sont confiés à Pauline Guéna et Anne-Sophie Jahn, qui en tirent un récit exceptionnel et inoubliable : premier tube « Da Funk », premier enregistrement à L.A., première nuit folle à Londres, première diffusion de leur nouveau morceau dans un club légendaire, premier concert dans un champ du Wisconsin, première négociation - serrée - avec Virgin, première rave, première visite aux artistes noirs du South Side de Chicago, premier amour...
Les voix mêlées de cette bande de garçons qui ont hanté les soirées parisiennes et réinventé, pendant dix ans, une mode, un monde, des références, dessinent le portrait d'une génération qui a fait sortir la techno de son antre disco et lui a donné une nouvelle histoire, un renouveau.
Daft est une épopée musicale et tendre, une traversée de la jeunesse perdue, de l'amitié, de l'insouciance, de la fête créatrice. Alternant révélations, images et dialogues, les auteurs nous livrent avec grâce et liberté des commencements « aux charmes inestimables »...
Mexique, 1866.
Le pays, administré par un empire français fantoche, est au bord de l'implosion. Napoléon III, conscient que la situation lui a définitivement échappé, a prévenu ses hommes encore sur place : il n'enverra plus ni soldat ni argent.
Tandis que la révolte gronde, Balthazar Cordelier, capitaine d'un vaisseau pirate, tombe dans les griffes d'Antoine Sampoli, sous-préfet du département de Veracruz. Pour sauver sa peau, il jure pouvoir mener Sampoli sur la piste du trésor perdu de Laurens De Graaf, flibustier hollandais à la fortune immense.
La possibilité de mettre la main sur une montagne d'or réveille les espoirs d'une poignée d'ambitieux, de cyniques et d'idéalistes, bien décidés à tirer leur épingle du jeu avant l'hallali. Unis dans une quête chimérique où chacun projette son absolu, ils vont devoir cohabiter alors que le pays sombre dans le chaos...
Darren « Buck » Vender a 22 ans, il vit avec sa mère dans le quartier populaire de Bed Stuy à Brooklyn. Depuis la mort de son père, il a abandonné ses rêves universitaires et travaille dans un Starbucks de Manhattan.
Instinct ou hasard ? C'est en persuadant un habitué de changer de boisson qu'il va lui-même changer le cours de sa vie.
Impressionné par le charisme du jeune homme, l'habitué va le convaincre de rejoindre sa start-up. Après un entretien surréaliste, Darren (ou plutôt Buck, comme on l'appellera désormais) est embauché. Le problème, c'est qu'il ne sait pas bien pourquoi et que l'entraînement ressemble fortement à du bizutage pour le seul employé noir de toute l'entreprise.
Roman déguisé en manuel du parfait vendeur, Buck & moi surprend par son esprit et son originalité. Darren est un personnage attachant et complexe, et ses apartés sur la vente ou le comportement à adopter en milieu blanc font mouche. On rit, on rougit, on se sent visé et ça marche d'autant mieux qu'il n'est pas plus clément avec ses propres biais. Roman social et roman d'apprentissage, Buck & moi évoque aussi bien La Foire aux vanités que BlacKkKlansman de Spike Lee en mêlant un portrait nuancé d'une génération aux prises avec des nouvelles questions sociales et un humour surréaliste universel.
« Au Portugal, tout est négociable. Même une agression. » Marcelo Silva, ayant quitté le journalisme et l'Allemagne où il était correspondant, est de retour au Portugal. Pour lutter contre la corruption de l'élite financière et politique qui a mené son pays au bord de la ruine, il a choisi « le glaive à la lame affûtée plutôt que la plume rouillée ». Nommé à la tête d'une brigade spécialisée, le voilà aussitôt confronté à la disparition d'un millionnaire lié à un énorme scandale sur le point d'éclater. Pendant dix jours, il va parcourir Lisbonne inondée de touristes à la recherche du banquier déchu.
Naviguant entre filles de bonne famille et politiciens corrompus, hommes de main et réseaux de prostitution, Marcelo nous emmène dans un voyage au-delà des apparences et révèle ce qui se cache derrière la vitrine de la « ville aux moeurs douces ».
Avec ce roman noir kaléïdoscopique, Miguel Szymanski expose le dessous des cartes dans un jeu de massacre salutaire et réjouissant.
Un jour de désoeuvrement, Pablo Martín Sánchez tape son nom dans un moteur de recherche. Par le plus grand des hasards, il se découvre un homonyme au passé héroïque : un anarchiste, condamné à mort en 1924. Férocement intrigué, il se pique au jeu de l'investigation et cherche à savoir qui était... Pablo Martín Sánchez le révolutionnaire.
Happé, l'auteur se fond dans cette destinée tourbillonnante et picaresque, alternant le récit d'une épopée révolutionnaire dans le Paris des années 1920 où les faubourgs de Belleville abritent d'ardents imprimeurs typographes, et celui d'une jeunesse aventureuse en Espagne jusqu'à les faire converger en un dénouement... tragique.
Épique, virevoltant, espiègle et foisonnant, L'anarchiste qui s'appelait comme moi dresse le portrait à la fois réaliste et rêvé des utopies montantes du tournant du XXe siècle, dans l'esprit des grands romans populaires où l'amitié, la trahison, l'amour et la peur sont les rouages invisibles qui font tourner le monde.
À cause d'un rêve extraordinaire, un jeune garçon porte les espoirs de son village : il pourrait devenir un messager des esprits. Pour accomplir sa destinée, il doit se rendre jusqu'au lieu de sa possible consécration. Accompagné d'un vieil homme, ancien mercenaire au passé trouble, ils vont entreprendre un voyage à travers des contrées fabuleuses, fait de rencontres qui les rapprocheront dans la réalisation de leurs quêtes individuelles : l'accomplissement d'un destin non désiré pour le garçon et la possibilité ultime de rédemption pour le vieil homme.
Récit de voyage et de rencontres, Christian Chavassieux nous offre un roman tout en subtilité et poésie à travers des territoires oniriques où celui qui apprend n'est pas celui qu'on croit.
Pendant qu'il écrit son troisième roman, Langue maternelle, qui paraîtra en 1982, Josef Winkler loue une chambre dans une ferme de montagne de Carinthie. Il noue alors une relation de confiance avec sa logeuse, qui se met à lui raconter sa vie : née en 1928 en Ukraine, elle est arrivée en Autriche à l'âge de quinze ans, amenée de force avec sa soeur par l'armée allemande pour travailler dans une exploitation agricole.
C'est à Nietotchka Vassilievna Iliachenko que l'écrivain donne la parole dans la plus grande partie de ce livre. le lecteur suivra ainsi le destin douloureux de la jeune paysanne dont la famille fut éprouvée par les expropriations massives, puis par l'Holodomor, « l'extermination par la faim » infligée à l'Ukraine par le pouvoir soviétique.
Une figure, celle de la mère qu'elle n'a jamais revue, domine cette autobiographie d'une intensité bouleversante et dont Josef Winkler a tenu à préfacer la traduction française. Elle est accompagnée de documents authentiques : les lettres de la mère à ses deux filles.
La narratrice de ce livre vit dans une ancienne école maternelle. Tout y est petit, au format de ceux qui autrefois la fréquentaient. Cette femme accorde en ces lieux fossiles une attention très particulière à l'une des pièces, un endroit de mémoire où sont déposées d'étranges petites boîtes.
Parfois cette dame marche dans la nuit en compagnie d'un certain M. Baryton, un homme charmant pour lequel elle déchiffre des messages. M. Baryton voit clair pourtant mais ce sont les mots de son aimée qui semblent s'amenuiser sur le papier en même temps qu'elle.
Certains soirs sur la colline, aux abords de la ville, des inconnus attendent le passage d'un souffle, d'un brin de vent. La dame de l'école maternelle sait qu'ils écoutent en pleine nature une musique inaudible pour tout autre qu'eux-mêmes, un chant issu du lointain. Une présence absente.
Ne lisez pas les livres de Yôko Ogawa sans écouter chaque phrase, sans entendre ses mots et l'écho qu'ils produisent. Si vous leur accordez une réelle attention, leur sens se dépliera littéralement sous vos yeux.
L'oeuvre de Yôko Ogawa est mondialement connue. Petites boîtes est son vingt-sixième livre traduit en français.
Après le beau récit biographique sur Armen Lubin, Hélène Gestern revient au roman avec cet énigmatique 555. Comme souvent chez l'autrice, le roman classique se double d'une enquête. Il s'agit ici d'une enquête sans enquêteur. Mais plutôt de la résolution d'une énigme qui nous tient en haleine jusqu'au bout. De quoi s'agit-il?? Dans 555, Hélène Gestern nous entraîne dans le monde de la musique, des musiciens, de la lutherie, avec une puissance qui lui appartient. C'est en défaisant la doublure d'un étui à violoncelle que Grégoire Coblence, associé d'un luthier, découvre une partition ancienne. Après l'avoir fait déchiffrer, il acquiert la certitude qu'elle a été écrite par Domenico Scarlatti, le plus illustre des compositeurs pour clavecin. Mais la partition disparaît. Cinq êtres, dont l'existence est intimement liée à l'oeuvre du musicien, se lancent alors à corps perdu à la recherche du précieux document, dans un contexte où vérité et mensonges, sincérité et faux-semblants ne cessent de se télescoper. de la plus troublante des façons. Mais comme toujours dans les romans d'Hélène Gestern, ces cinq hommes et femmes, au fil de la diabolique partie d'échecs à laquelle ils vont devoir prendre part, sont peu à peu amenés à questionner leur passé, leurs amours, leurs espérances et leurs erreurs, à la faveur d'une quête qui va bouleverser durablement leurs existences.
Scarlatti, compositeur génial aux 555 sonates, est le fil conducteur de ce roman «musical». Sa musique envoûtante en est la bande sonore. Et peu importe, finalement, de savoir s'il faut en ajouter une 556e.
La femme qui parle dans ce livre n'a rien vécu de grave. Elle a juste renoncé au métier auquel elle s'était formée, élevé trois enfants seule, été menacée de mort par leur père. Pas de quoi se plaindre, donc, juste de quoi être en rage.
C'est cette rage ordinaire que décrit "Ce prochain amour" : celle qu'inspirent l'arnaque selon laquelle les hommes détiendraient le monopole du courage ou le constat répété que l'empathie est un mot absent de leur vocabulaire.
La narratrice de ce livre refuse d'être une Mère courage, une Putain respectueuse ou une Vierge sainte. Elle est plus inspirée par l'infirmière qui jetait des pierres sur les CRS l'été dernier. Car une chose est sûre : s'il y a un salut, il est dans l'humanité qui continue d'être embusquée chez certaines (et certains) d'entre nous.
Janvier 1999. Viktor Mendi, un homme d'affaires, et son épouse s'écrasent avec leur avion de tourisme dans le massif pyrénéen du Mont-Perdu, à la frontière franco-espagnole.Vingt-quatre ans plus tard, leur fils, Antoine, arrive dans la région. Auparavant en fonction chez les chasseurs alpins, il vient d'obtenir sa mutation dans la gendarmerie du village natal de son père.Très vite, sa supérieure, la redoutable capitaine Elda Flores, comprend que sa nouvelle recrue lui cache quelque chose. Quel secret obsède Antoine? D'où lui vient cette défiance envers les habitants du village? Quels liens entretient-il avec la communauté qui vit en autarcie dans la forêt voisine, et notamment avec la mystérieuse Miren?Lorsqu'un berger découvre dans son pré sept bonhommes de neige disposés autour du message «Ont vous auras», tracé dans la poudreuse, le village est saisi d'effroi.
Janvier 1961, cinq hommes vivent sur la base soviétique de Daleko, située à ce point précis de l'Antarctique que les géographes nomment pôle d'inaccessibilité. Ils sont chargés par le Parti d'affirmer la présence russe dans cette région pourtant inhabitable. À son réveil, le chef, Anton, découvre le corps ensanglanté de Nikolaï. Vadim vient de lui asséner un coup de hache mortel:leur partie d'échecs a mal tourné. Comment rendre la justice dans ce désert polaire, sans police ni prison? Anton décide d'écrire un rapport sur les faits. Le coupable, lui, est placé à l'isolement dans le cellier, un réduit glacial où la température culmine à moins quinze degrés. Mais Daleko semble oubliée du reste de l'humanité. La radio est tombée en panne, on n'a plus de nouvelles du monde civilisé depuis des semaines, et l'angoisse monte parmi les poliarniks. Jusqu'au jour où Vadim le meurtrier trouve le moyen de s'échapper...Ce huis clos implacablement réglé se transforme en un roman d'aventures original et haletant, imprégné d'humour noir.
Ce livre n'est pas moraliste.
Il est une sorte de sabotage du monde et des convictions avec les seuls explosifs laissés à portée de main : l'amitié et la vitesse.
Tout bousiller dans la tendresse parce qu'on est furieusement vivant.
L'histoire d'un homme qui ne peut se re´soudre a` l'inaction.
D'un enfant qui n'est plus un e^tre humain.
D'un idiot qui sait qu'il vaut mieux crever dans la tendresse que de vivre dans la cage.
Une e´corchure sombre et brillante dans l'absurdite´ du monde.
Pâques 1919, alors que les flots menaçant Perdido submergent cette petite ville du nord de l'Alabama, un clan de riches propriétaires terriens, les Caskey, doivent faire face aux avaries de leurs scieries, à la perte de leur bois et aux incalculables dégâts provoqués par l'implacable crue de la rivière Blackwater.
Menés par Mary-Love, la puissante matriarche aux mille tours, et par Oscar, son fils dévoué, les Caskey s'apprêtent à se relever... mais c'est sans compter l'arrivée, aussi soudaine que mystérieuse, d'une séduisante étrangère, Elinor Dammert, jeune femme au passé trouble, dont le seul dessein semble être de vouloir conquérir sa place parmi les Caskey.
Au-delà des manipulations et des rebondissements, de l'amour et de la haine, Michael McDowell (1950-1999), ¬co-créateur des mythiques Beetlejuice et L'Étrange Noël de Monsieur Jack, et auteur d'une trentaine de livres, réussit avec Blackwater à bâtir une saga en six romans aussi ¬addictive qu'une série Netflix, baignée d'une atmosphère unique et fascinante digne de Stephen King.
Découvrez le premier épisode de Blackwater, une saga matriarcale avec une touche de surnaturel et un soupçon d'horreur.
Dans l'État brumeux de Washington, Isaac traverse seul le deuil de son fils adolescent, Daniel, assassiné par son meilleur ami Jonah. Ce dernier se suicide et le monde de sa mère Lorrie s'effondre à son tour. Il n'y a aucune explication à ce drame. Isaac et Lorrie, autrefois amis, s'évitent telles des ombres séparées par leurs pertes incommensurables.
Jusqu'à l'apparition soudaine d'une sans-abri de seize ans, enceinte. Recueillie par Isaac, accompagnée par Lorrie, Evangeline devient un rai de lumière dans leur vie. Mais une révélation éclate : la jeune fille avait croisé le chemin des garçons la semaine du meurtre.
Tous trois devront confronter leurs souvenirs douloureux. Car comprendre le passé est leur seule chance de pouvoir se tourner vers l'avenir.
Émaillé de moments de grâce, Ce qui vient après est un premier roman lumineux, profondément émouvant, empli de foi en l'âme humaine.
Dakota du Nord, 1953. Thomas Wazhashk, veilleur de nuit dans l'usine de pierres d'horlogerie proche de la réserve de Turtle Mountain, n'est pas près de fermer l'oeil. Il est déterminé à lutter contre le projet du gouvernement fédéral censé « émanciper » les Indiens, car il sait bien que ce texte est en réalité une menace pour les siens.
Contrairement aux autres jeunes employées chippewas de l'usine, Pixie, la nièce de Thomas, ne veut pour le moment ni mari ni enfants. Pressée de fuir un père alcoolique, insensible aux sentiments du seul professeur blanc de la réserve comme à ceux d'un jeune boxeur indien, elle brûle de partir à Minneapolis retrouver sa soeur aînée, dont elle est sans nouvelles.
Pour « celui qui veille », n'ayant de cesse d'écrire aux sénateurs dans le but d'empêcher l'adoption de la loi, quitte à se rendre lui-même à Washington, comme pour Pixie, qui entreprend le premier voyage de sa jeune existence, un long combat commence. Il va leur révéler le pire, mais aussi le meilleur de la nature humaine.
Inspirée par la figure de son grand-père maternel, qui a lutté pour préserver les droits de son peuple, Louise Erdrich nous entraîne dans une aventure humaine peuplée de personnages inoubliables. Couronné par le prix Pulitzer, ce majestueux roman consacre la place unique qui est la sienne dans la littérature américaine contemporaine.
Colorado, janvier 1977. À l'hôpital où elle est alitée, Edith Goodnough, quatre-vingt-huit ans, reçoit la visite d'un officier de police. Elle est accusée de meurtre. Un sac d'aliments pour volaille éventré et un vieux chien attaché dehors un froid après-midi de décembre constituent les indices qui l'accablent. Ses mobiles ? La dureté du milieu agricole et une famille aussi impitoyable que la prairie en hiver.
Kent Haruf nous livre dans son premier roman, acclamé par la critique, l'histoire bouleversante d'une femme des Hautes Plaines à travers les mots de son voisin, Sanders Roscoe : une enfance marquée par les corvées, la mort d'une mère, la violence d'un père enchaîné à ses enfants. L'histoire d'une femme qui a sacrifié son bonheur à sa famille et qui, enfin, reprend sa liberté.
Étienne est dévasté par la mort de son père. Un père qui était un exemple pour lui et formait avec sa mère un couple modèle. Depuis trente ans, le jeune homme n'a jamais douté de leur amour réciproque ni de leur fidélité. C'est même le socle des rares certitudes sur lequel il tente de construire sa vie.Et pourtant.Avant de mourir, son père a écrit une lettre qui lui dévoile son plus grand secret:un amour intense qui a bouleversé le cours de sa vie. Ce récit exalté va faire voler en éclats l'image idéale qu'Étienne avait de ses parents, et lui fera entrevoir que la beauté de l'existence réside parfois dans ses imperfections.
Entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs, «Chavirer »raconte l'histoire de Cléo, jeune collégienne rêvant de devenir danseuse, tour à tour sexuellement piégée par une pseudo Fondation de la vocation, puis complice de ses stratégies de "recrutement". Trente ans plus tard, alors qu'elle-même a fait carrière - des plateaux et coulisses de «Champs-Elysées »à la scène d'une prestigieuse «"»revue" parisienne« - »l'affaire ressurgit«. »Sous le signe des impossibles pardons, le personnage de Cléo se diffracte et se recompose à l'envi, au fil des époques et des évocations de celles et ceux qui l'ont côtoyée, aimée, déçue ou rejetée.
Chaque soir dans les cabarets du Kentucky, Ursa monte sur scène et chante le blues, ce qui rend fou de jalousie son mari. Une nuit, il se fait violent, Ursa tombe, perd l'enfant qu'elle portait. Il n'y aura personne à sa suite à qui raconter ces histoires qui la hante, ces récits que sa mère et les femmes avant elles se sont transmis de génération en génération, pour prévenir leurs filles et pour ne jamais oublier. Des histoires d'hommes et, surtout celle de Corregidora dont elles étaient les esclaves là-bas, au Brésil, et dans le lit duquel il leur a fallu gagner quelques miettes de pouvoir et de liberté.
Incontournable classique américain pour la première fois traduit en français, Corregidora est un grand chant de révolte et de liberté. Dans ce roman sensuel, charnel, on entend la voix des femmes soumises aux désirs des hommes, livrées aux élans passionnés ou rageurs de leurs corps et qui rappelle que l'histoire de l'esclavage se grave aussi dans le ventre des femmes.